Alors que la dépouille de Yasser Arafat attend toujours d’être
exhumée dans le but de subir des analyses avec l’accord de sa veuve en
raison de soupçons sur les causes de son décès, le site Slate.fr publie
ce mardi le compte rendu d’hospitalisation de l’ancien leader
palestinien, mort en novembre 2004 après avoir été hospitalisé à
Ramallah puis à l’hôpital militaire Percy de Clamart, en France.
Dans son article, le journaliste-médecin de Slate retranscrit la
lente détérioration de l’état du patient Arafat, passé pendant les
dernières semaines de sa vie par de graves troubles intestinaux, une
raréfaction pathologique du nombre de ses plaquettes sanguines et, au
fil des jours puis des semaines, un grave affaiblissement et une
altération de son état général. Apparus le 12 octobre 2004, ses
symptômes s’aggraveront jusqu’à sa plongée dans le coma le 3 novembre et
son décès huit jours après.
Le document médical montre aussi que les médecins français ne sont
pas parvenus à établir un diagnostic précis, malgré leur effort en ce
sens : de très nombreux examens ont été réalisés lors de
l’hospitalisation en France de Yasser Arafat, « du moins dans les
limites de ce qu’autorise l’état de santé de leur malade », précise
Slate.fr. Il est d’autant plus étonnant qu’aucune autopsie n’ait été
ordonnée après la mort du dirigeant palestinien – une décision prise
sans justification.
La découverte, par un laboratoire suisse en juillet dernier, d’un
« niveau significatif » de polonium sur les effets personnels du
dirigeant palestinien rend d’autant plus regrettable l’absence
d’autopsie. Mais le compte rendu d’hospitalisation indique qu’un
empoisonnement de Yasser Arafat à l’aide de cette substance radioactive
est improbable : plusieurs types de rayonnements radioactifs avaient été
recherchés dans les urines du patient, mais aucun n’avait été décelé.
Or, explique Slate, si des traces de polonium ont pu être retrouvées sur
les effets personnels de Yasser Arafat huit ans après sa mort, la
présence du poison radioactif aurait forcément été décelée lors de ces
analyses, pratiquées quelques jours avant la mort du leader palestinien
–même si l’auteur de l’article admet que, l’interaction de l’organisme
humain avec le polonium ayant rarement été observée, on ne peut exclure
cette théorie à 100%.
Une autre théorie est mentionnée par Slate, qui serait compatible
avec les symptômes du patient Arafat : un empoisonnement à l’aide d’une
autre substance, en l’occurrence les toxines de champignons vénéneux
(amanite phalloïde ou cortinaire des montagnes). Maintenant que la veuve
de Yasser Arafat et que l’Autorité palestinienne ont donné leur accord à
un examen de la dépouille de l’ancien dirigeant, il existe désormais un
espoir bien tangible de découvrir, huit plus tard, la véritable raison
de la mort de Yasser Arafat.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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