vendredi 17 août 2012

Arabie saoudite : une ville réservée aux femmes

On connaissait les piscines, les transports publics ou les boutiques réservées aux femmes. L’Arabie saoudite a décidé d’aller plus loin en créant... une ville entière interdite aux hommes. Il s’agit d’une cité industrielle où seules les femmes pourraient travailler. Constituée d’usines agro-alimentaires, textiles et pharmaceutiques, 5 000 femmes de la région pourraient être employées au sein de cette cité.

"Sur les lieux de travail, l’environnement et les conditions de travail sont compatibles avec l’isolement des femmes conformément aux directives et règlements islamiques", peut-on lire dans le communiqué de presse de l’Autorité de la propriété industrielle d’Arabie saoudite - communément appelée Modon - du 6 août dernier. Le but de cette construction hors norme est, officiellement, de combattre un chômage trop élevé, comblant un écart flagrant de 23 % - soit le plus important au monde - entre le taux d’emploi des hommes et celui des femmes.

L’idée pourrait sembler plaisante si elle ne trouvait pas son nid dans un pays où la charia, loi islamique, est appliquée strictement. Sauf qu’à l’origine de ce projet, il y a... des femmes. Afin de mettre à profit le potentiel des Saoudiennes jusqu’ici inexploité, ces "rebelles" ont tenté de trouver un compromis entre les lois de la charia et la nécessité du pays à employer des femmes. Construire un lieu où les travailleuses ne seraient pas vues par le sexe opposé serait ainsi l’alternative.

Une "bonne" idée, donc, qui se heurte toutefois à quelques problèmes. Les femmes saoudiennes n’ont en effet pas le droit de conduire. Le Modon s’est chargé de trouver la solution : situer la cité industrielle "près des lieux d’habitation des femmes pour faciliter leurs déplacements". Autre souci, jusqu’à peu, un grand nombre d’emplois étaient interdits aux femmes. Qu’à cela ne tienne, en janvier dernier, un décret a été promulgué par le roi Abdallah accordant le droit aux femmes d’accéder à un poste de vendeuse dans des boutiques de lingerie. Un autre décret royal mis en vigueur en juillet autorise les femmes à devenir vendeuse dans les magasins de cosmétiques, postes alors occupés par des hommes d’origine asiatique. L’initiative semble donc bel et bien s’inscrire dans une tendance réformatrice. Le gouvernement a ainsi promis aux femmes de la monarchie leur droit de vote aux municipales en  2015.

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