Une réunion des ministres des Affaires étrangères des 15 membres du
Conseil de sécurité de l’Onu sur la crise humanitaire syrienne s’est
achevée vendredi matin sans résolution ni communiqué, alors que les
puissances occidentales ont à nouveau menacé le président Bachar al
Assad d’une intervention militaire.
L’adoption d’une résolution en ce sens par le Conseil de sécurité paraît
impossible étant donné le blocage de la Russie et la Chine. Mais
plusieurs pays pourraient intervenir en dehors de l’autorité de l’Onu,
comme cela avait été le cas au Kosovo en 1999.
"Combien de temps allons-nous rester assis à regarder, alors qu’une
génération entière est en train d’être décimée par des bombardements
aveugles et des attaques ciblées de masse ?", a demandé le ministre turc
des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu au Conseil de sécurité.
"Je pensais que cette réunion déboucherait sur des solutions concrètes
aux souffrances du peuple syrien", a-t-il ajouté. "Nous n’avons rien de
neuf à dire aux milliers de Syriens qui souffrent aux mains du régime,
alors que l’Onu est piégée par l’inaction."
Mercredi, Ahmet Davutoglu, a exhorté l’Onu à instaurer une zone refuge
en Syrie pour les civils fuyant les combats qui font rage entre le
régime de Damas et les insurgés, alors que le conflit dure maintenant
depuis un an et demi.
"De telles propositions soulèvent des questions importantes et
nécessitent un examen approfondi et critique", déclaré le
vice-secrétaire général des Nations unies Jan Eliasson, soutenu, entre
autres, par Paris.
"Devant cette situation qui heurte la conscience humaine, la conviction
de la France est qu’il faut tout faire, tout tenter pour mettre fin aux
violences et soulager la population civile", a dit le ministre français
des Affaires étrangères Laurent Fabius devant le Conseil de sécurité,
rappelant que Paris reconnaîtrait un gouvernement de transition dès
qu’il serait formé par l’opposition syrienne.
"Nous n’écartons rien et avons prévu des solutions pour un large
éventail de solutions", avait déclaré le chef de la diplomatie
britannique William Hague lors d’une conférence de presse conjointe avec
Laurent Fabius avant la réunion.
"Nous devons également dire clairement que tout ce qui ressemble à une
zone de sécurité nécessite une intervention militaire, et c’est bien sûr
quelque chose qui doit être considéré avec beaucoup de précaution",
a-t-il ajouté.
La France, qui préside le Conseil pour le mois d’août, espérait que
celui-ci pourrait s’accorder afin de pallier le manque d’aide
humanitaire et a convoqué la réunion de jeudi en ce sens, y invitant
aussi les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays voisins de
la Syrie : la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Irak.
Mais l’absence des ministres chinois et russe des Affaires étrangères à
cette réunion vient rappeler l’impasse dans laquelle se trouve le
Conseil de sécurité sur le dossier syrien, alors que l’Onu estime à près
de 20.000 le nombre de morts depuis le début du conflit.
Moins de la moitié des pays membres du Conseil ont envoyé leurs
ministres assister à la réunion. Parmi les cinq membres permanents,
seuls la France et le Royaume-Uni ont envoyé leur ministre.
La France et la Grande-Bretagne ont en outre annoncé jeudi une
augmentation de leur aide humanitaire -trois millions de livres (3,8
millions d’euros) pour Londres, cinq millions d’euros pour Paris- et
appelé les autres pays à les imiter.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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