Les rebelles syriens annoncent mercredi qu’ils ont été contraints
d’abandonner les positions qu’ils occupaient dans le quartier de
Salaheddine, front des combats avec les forces gouvernementales dans la
ville d’Alep.
"Nous nous sommes repliés, nous sommes partis", a lancé un rebelle à
un journaliste de Reuters au moment où ce dernier arrivait dans le
quartier de Salaheddine.
Un point de contrôle qui était gardé par des insurgés la semaine
dernière avait disparu, son ancienne présence seulement signalée par un
drapeau de l’opposition.
Des explosions ainsi que des coups de feu pouvaient être entendus dans le quartier.
Une source au sein des services syriens de sécurité a déclaré à la
chaîne libanaise Al Manar que l’armée régulière contrôlait désormais le
quartier.
Des hélicoptères survolaient un commissariat de police, toujours aux mains des rebelles, à environ un kilomètre de Salaheddine.
Un chef militaire rebelle, seulement identifié comme Abou Ali, a dit
avoir reçu l’information selon laquelle des chars de l’armée ont pénétré
dans Salaheddine.
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Bashar al-Assad déterminé à purger son pays des "terroristes", bombarde Alep
Le président syrien Bashar al-Assad, confronté depuis 16 mois à une
révolte qui s’est militarisée et réprimée dans le sang, a reçu mardi un
émissaire de son allié iranien qu’il a assuré de sa détermination à
"purger" le pays des "terroristes".
A l’occasion de cette rencontre, la télévision syrienne a diffusé des
images du président Assad —qui n’était pas apparu en public depuis le
22 juillet— parlant avec Saïd Jalili, émissaire du guide suprême iranien
Ali Khameneï.
M. Jalili a affirmé que "l’Iran ne permettra jamais la destruction de
l’axe de la résistance dont la Syrie est un pilier essentiel", jugeant
que "la situation en Syrie n’est pas une crise interne mais un conflit
opposant l’axe de la résistance dans cette région" à Israël et aux
Etat-unis.
"Le peuple syrien et son gouvernement sont déterminés à purger le pays des terroristes," lui a répondu Assad.
Au lendemain de la mort, selon une ONG syrienne, de 265 personnes à
travers le pays, un des bilans les plus élevés depuis le début de la
contestation il y a plus de 16 mois, l’armée a poursuivi ses
bombardements intensifs sur Alep (nord), deuxième ville du pays et enjeu
crucial du conflit.
Washington cherche un moyen de hâter la fin des combats et le
processus de transition politique en Syrie, a déclaré mardi à Pretoria
la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton au lendemain de la
défection du Premier ministre syrien Riad Hijab, qui a rejoint
l’opposition.
Une réunion ministérielle sur la Syrie se tiendra au Conseil de
sécurité de l’ONU le 30 août, a-t-on par ailleurs appris mardi auprès de
diplomates.
La réunion sera organisée à l’appel de la France, qui préside le
Conseil en août, ont précisé ces diplomates sous couvert d’anonymat,
aucune annonce officielle n’ayant encore été faite.
L’Iran accuse les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et la
Turquie d’aider les rebelles à faire tomber le régime Assad. Les
insurgés et les Etats-Unis accusent en retour l’Iran de soutenir
militairement Damas.
Sort des otages iraniens -
Téhéran assure que les captifs sont des pèlerins, tandis que la
"brigade Al-Baraa", qui a revendiqué le rapt, assure qu’ils
appartiennent aux Gardiens de la révolution, corps d’élite du régime
islamique.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, était mardi à Ankara pour évoquer cette question.
"Dans la mesure où l’Armée syrienne libre (ASL, rébellion) qui
prétend avoir enlevé les pèlerins est soutenue par la Turquie, la visite
du ministre vise à rappeler au gouvernement turc ses responsabilités
dans cette affaire", a expliqué M. Salehi.
L’Iran a affirmé que Washington était également responsable de la vie
des otages compte tenu "du soutien flagrant des Etats-Unis aux
terroristes".
Les Etats-Unis ont répliqué n’avoir aucune information sur l’identité et le sort de ces Iraniens.
Sur le terrain, les violences ont fait 122 morts — 59 civils, 32
soldats et 31 rebelles— selon l’Observatoire syrien des droits de
l’Homme (OSDH), qui tire ses bilans d’un réseau de militants et de
témoins à travers la Syrie.
Le centre d’Alep était le théâtre de violents combats entre les
rebelles et l’armée qui bombardait l’est de la ville, a indiqué l’OSDH.
L’ASL a attaqué un bâtiment où étaient retranchés 300 à 400 membres
de l’armée régulière, des forces de sécurité et des miliciens
pro-régime, mais a dû battre en retraite face à l’intervention
d’hélicoptères, a rapporté l’OSDH.
Selon son chef, Rami Abdel Rahman, hélicoptères et artillerie
bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles de
Salaheddine et Sukkari (ouest et sud-ouest) ainsi que Sakhur et Chaar
(est), ce qui "semble préparer une offensive terrestre".
Des chrétiens et alaouites tués -
D’après un responsable de la sécurité, au moins 20.000 militaires s’y
trouvent et les rebelles comptent pour leur part entre 6.000 et 8.000
hommes, selon le journal al-Watan, proche du pouvoir.
Ailleurs dans le pays, les forces rebelles ont perdu quatre
combattants et tué six soldats en attaquant un champ pétrolier dans la
province orientale de Deir Ezzor, a indiqué l’OSDH.
Près de Homs, des activistes antigouvernementaux armés ont tué 16
personnes, en majorité alaouites et chrétiens, qui se trouvaient dans
une résidence réservée aux familles des employés d’une compagnie
d’électricité, a indiqué l’OSDH.
"Des employés syriens, iraniens, japonais et d’autres nationalités
habitent dans cette résidence mais les victimes sont toutes syriennes",
dont le directeur de la compagnie, a précisé cette ONG.
Et à Damas, un cinéaste alaouite, Bassam Mohieddine, a été tué
dimanche à proximité de son domicile, a annoncé mardi l’Institut
cinématographique général de Syrie, accusant des "mains traîtresses"
sans plus de précision.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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