mercredi 8 août 2012

Syrie : Les rebelles abandonnent leurs positions à Alep

Les rebelles syriens annoncent mercredi qu’ils ont été contraints d’abandonner les positions qu’ils occupaient dans le quartier de Salaheddine, front des combats avec les forces gouvernementales dans la ville d’Alep.
"Nous nous sommes repliés, nous sommes partis", a lancé un rebelle à un journaliste de Reuters au moment où ce dernier arrivait dans le quartier de Salaheddine.
Un point de contrôle qui était gardé par des insurgés la semaine dernière avait disparu, son ancienne présence seulement signalée par un drapeau de l’opposition.
Des explosions ainsi que des coups de feu pouvaient être entendus dans le quartier.
Une source au sein des services syriens de sécurité a déclaré à la chaîne libanaise Al Manar que l’armée régulière contrôlait désormais le quartier.
Des hélicoptères survolaient un commissariat de police, toujours aux mains des rebelles, à environ un kilomètre de Salaheddine.
Un chef militaire rebelle, seulement identifié comme Abou Ali, a dit avoir reçu l’information selon laquelle des chars de l’armée ont pénétré dans Salaheddine.

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Bashar al-Assad déterminé à purger son pays des "terroristes", bombarde Alep
Le président syrien Bashar al-Assad, confronté depuis 16 mois à une révolte qui s’est militarisée et réprimée dans le sang, a reçu mardi un émissaire de son allié iranien qu’il a assuré de sa détermination à "purger" le pays des "terroristes".
A l’occasion de cette rencontre, la télévision syrienne a diffusé des images du président Assad —qui n’était pas apparu en public depuis le 22 juillet— parlant avec Saïd Jalili, émissaire du guide suprême iranien Ali Khameneï.
M. Jalili a affirmé que "l’Iran ne permettra jamais la destruction de l’axe de la résistance dont la Syrie est un pilier essentiel", jugeant que "la situation en Syrie n’est pas une crise interne mais un conflit opposant l’axe de la résistance dans cette région" à Israël et aux Etat-unis.
"Le peuple syrien et son gouvernement sont déterminés à purger le pays des terroristes," lui a répondu Assad.
Au lendemain de la mort, selon une ONG syrienne, de 265 personnes à travers le pays, un des bilans les plus élevés depuis le début de la contestation il y a plus de 16 mois, l’armée a poursuivi ses bombardements intensifs sur Alep (nord), deuxième ville du pays et enjeu crucial du conflit.
Washington cherche un moyen de hâter la fin des combats et le processus de transition politique en Syrie, a déclaré mardi à Pretoria la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton au lendemain de la défection du Premier ministre syrien Riad Hijab, qui a rejoint l’opposition.
Une réunion ministérielle sur la Syrie se tiendra au Conseil de sécurité de l’ONU le 30 août, a-t-on par ailleurs appris mardi auprès de diplomates.
La réunion sera organisée à l’appel de la France, qui préside le Conseil en août, ont précisé ces diplomates sous couvert d’anonymat, aucune annonce officielle n’ayant encore été faite.
L’Iran accuse les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie d’aider les rebelles à faire tomber le régime Assad. Les insurgés et les Etats-Unis accusent en retour l’Iran de soutenir militairement Damas.

- Sort des otages iraniens -
Téhéran assure que les captifs sont des pèlerins, tandis que la "brigade Al-Baraa", qui a revendiqué le rapt, assure qu’ils appartiennent aux Gardiens de la révolution, corps d’élite du régime islamique.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, était mardi à Ankara pour évoquer cette question.
"Dans la mesure où l’Armée syrienne libre (ASL, rébellion) qui prétend avoir enlevé les pèlerins est soutenue par la Turquie, la visite du ministre vise à rappeler au gouvernement turc ses responsabilités dans cette affaire", a expliqué M. Salehi.
L’Iran a affirmé que Washington était également responsable de la vie des otages compte tenu "du soutien flagrant des Etats-Unis aux terroristes".
Les Etats-Unis ont répliqué n’avoir aucune information sur l’identité et le sort de ces Iraniens.
Sur le terrain, les violences ont fait 122 morts — 59 civils, 32 soldats et 31 rebelles— selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui tire ses bilans d’un réseau de militants et de témoins à travers la Syrie.
Le centre d’Alep était le théâtre de violents combats entre les rebelles et l’armée qui bombardait l’est de la ville, a indiqué l’OSDH.
L’ASL a attaqué un bâtiment où étaient retranchés 300 à 400 membres de l’armée régulière, des forces de sécurité et des miliciens pro-régime, mais a dû battre en retraite face à l’intervention d’hélicoptères, a rapporté l’OSDH.
Selon son chef, Rami Abdel Rahman, hélicoptères et artillerie bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles de Salaheddine et Sukkari (ouest et sud-ouest) ainsi que Sakhur et Chaar (est), ce qui "semble préparer une offensive terrestre".

- Des chrétiens et alaouites tués -
D’après un responsable de la sécurité, au moins 20.000 militaires s’y trouvent et les rebelles comptent pour leur part entre 6.000 et 8.000 hommes, selon le journal al-Watan, proche du pouvoir.
Ailleurs dans le pays, les forces rebelles ont perdu quatre combattants et tué six soldats en attaquant un champ pétrolier dans la province orientale de Deir Ezzor, a indiqué l’OSDH.
Près de Homs, des activistes antigouvernementaux armés ont tué 16 personnes, en majorité alaouites et chrétiens, qui se trouvaient dans une résidence réservée aux familles des employés d’une compagnie d’électricité, a indiqué l’OSDH.
"Des employés syriens, iraniens, japonais et d’autres nationalités habitent dans cette résidence mais les victimes sont toutes syriennes", dont le directeur de la compagnie, a précisé cette ONG.
Et à Damas, un cinéaste alaouite, Bassam Mohieddine, a été tué dimanche à proximité de son domicile, a annoncé mardi l’Institut cinématographique général de Syrie, accusant des "mains traîtresses" sans plus de précision.

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