La France organisera une réunion ministérielle au Conseil de sécurité
de l’ONU le 30 août "essentiellement consacrée à l’examen de la
situation humanitaire en Syrie et dans les pays voisins", a confirmé
mercredi le ministère des Affaires étrangères.
"Malgré les divisions qui ont prévalu au cours des derniers mois, le
Conseil de sécurité ne peut demeurer silencieux face au drame qui se
joue en Syrie", a déclaré Vincent Floreani, porte-parole adjoint du
ministère, confirmant une information donnée par des diplomates mardi.
Selon des diplomates à l’ONU, la participation de la Russie et de la
Chine à une réunion au niveau ministériel n’est pas assurée. Ces deux
pays ont opposé trois fois leur veto au Conseil contre des résolutions
menaçant de sanctions le régime de Bashar al-Assad.
La réunion sera présidée par Laurent Fabius, qui se déplacera du 15 au
17 août en Jordanie, au Liban et en Turquie, "dans le cadre de notre
soutien aux réfugiés syriens qui fuient la répression implacable du
régime de Damas", a rappelé M. Floreani.
"En réunissant ses partenaires du Conseil de sécurité, la France entend
manifester son soutien au peuple syrien, sa préoccupation croissante
pour la stabilité régionale et son attachement à une transition vers un
système démocratique et pluraliste", a ajouté le porte-parole.
La France préside le Conseil de sécurité pendant le mois d’août.
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Cambadélis juge Sarkozy "inopportun et inélégant"
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux questions
internationales, a jugé mercredi "inopportun et inélégant" le fait que
Nicolas Sarkozy se soit exprimé sur le dossier syrien, après un
entretien téléphonique avec un responsable de l’opposition à Bashar
el-Assad. "C’est inopportun et inélégant", a-t-il dit, interrogé sur
l’entretien par téléphone mardi de l’ex-chef de l’État avec le président
du Conseil national syrien, Abdel Basset Sayda.
"Inopportun, car la diplomatie française est à l’avant-garde du soutien à
la révolution syrienne. Elle a porté au-delà de la diplomatie
sarkozyienne ce soutien, avec des moyens de communication offerts à la
résistance syrienne" et "plusieurs réunions, qui ont eu lieu, dont une à
Paris". "La France a été nette et précise sur la nécessité de voir
Bashar el-Assad quitter le pouvoir et cesser les violences contre le
peuple syrien", selon lui.
Pour le député de Paris, c’est aussi "inélégant, car, pour le moins,
l’ex-président aurait dû se féliciter de l’action de la France. Mais
cela démontre, s’il en était nécessaire, que Nicolas Sarkozy voulait
rester actif et présent dans sa succession à la tête de l’UMP." Cela
affaiblit-il la position française ? "Non, car la diplomatie
internationale connaît les méthodes Sarkozy et préfère les effets aux
faits. Cela n’est pas dommageable, mais regrettable", a-t-il dit.
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"La France doit parler d’une seule voix"
Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem, a estimé mercredi que la
France devait "parler d’une seule voix" sur le dossier syrien et que
l’on "ne doit pas chercher la polémique" sur ce "sujet difficile", après
une sortie très commentée de Nicolas Sarkozy sur ce thème. "Ce sont des
sujets difficiles sur lesquels il faut que l’on parle d’une seule voix,
pour ne pas affaiblir la France, et sur lesquels on ne doit pas
chercher à créer la polémique sur le plan national", a-t-elle affirmé,
interrogée sur la critique en creux faite par l’ex-chef de l’État à
l’encontre de l’action de François Hollande sur ce terrain.
"Il faut faire prévaloir l’esprit de responsabilité et d’unité
nationale", a ajouté Mme de Sarnez. Pour elle, "la position de la France
doit être la plus forte, la plus rigoureuse, la plus ferme possible. La
France a un rôle à jouer, avec l’Europe, avec l’ONU, avec les
organisations internationales, avec la Turquie ou encore avec la Ligue
arabe". Un entretien par téléphone mardi de M. Sarkozy avec le président
du Conseil national syrien, Abdel Basset Sayda, a été rendu public par
communiqué conjoint des deux responsables.
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L’armée affirme avoir pris le contrôle d’un bastion rebelle d’Alep
L’armée syrienne a affirmé mercredi avoir pris le contrôle d’un quartier
rebelle emblématique à Alep à l’issue d’une offensive terrestre sans
précédent mais les combattants anti-gouvernementaux assuraient que les
combats se poursuivaient à Salaheddine.
"Nos forces armées ont pris le contrôle total de Salaheddine, infligeant
aux groupes terroristes des pertes sévères et faisant un grand nombre
de morts et de blessés" dans leurs rangs, a déclaré une source
officielle citée par l’agence Sana.
Une source de sécurité à Damas a précisé à l’AFP que l’assaut avait été
donné à 04H00 (01H00 GMT) avec des chars et des véhicules blindés. Des
combats d’une rare violence ont fait rage pour le contrôle de deux rues
principales. "Une fois (ces rues) conquises, tout le système de défense
des terroristes s’est effondré, plus vite que nous le pensions",
a-t-elle affirmé.
"L’objectif est de prendre le contrôle, toujours dans l’ouest, de Seif
al-Dawla puis de s’attaquer aux huit quartiers rebelles de l’est mais
cela risque de prendre du temps", a-t-il ajouté.
Le colonel dissident Abdel Jabar Oqeïdi a confirmé qu’il "y avait une
attaque barbare et sauvage du quartier". "Mais il est faux de dire que
l’armée du régime a pris le contrôle total du quartier".
"Il y a des combats dans plusieurs quartiers d’Alep, mais cela se
concentre surtout à Salaheddine car ce quartier revêt une grande valeur
symbolique pour nous et l’armée du régime", a ajouté le chef du Conseil
militaire pour la région d’Alep.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé la
poursuite des combats, et ajouté que l’armée avait détruit deux écoles
servant de base pour les rebelles.
Un militant, qui se trouve sur place, a affirmé voir les chars
loyalistes sur la place Salaheddine et rue Khodr, deux positions
stratégiques dans le quartier.
L’offensive de l’armée intervient au lendemain de la promesse du
président Bashar al-Assad de "purger" le pays des "terroristes", un
terme que son régime utilise pour désigner les rebelles.
Selon la source officielle citée par Sana, "des dizaines de terroristes
ont été arrêtés, d’autres se sont rendus en déposant leurs armes" et "de
grandes quantités d’armes utilisées par les terroristes pour terrifier
les habitants et commettre des assassinats contre les forces de l’ordre
ont été saisies".
"Il s’agit des combats les plus féroces autour du quartier et dans
certaines rues de Salaheddine" depuis le début des affrontements à Alep
le 20 juillet, selon l’OSDH.
L’armée a acheminé 20.000 hommes pour mener cette bataille cruciale pour
le régime, confronté à une révolte depuis seize mois qui s’est
militarisée au fil du temps face à la répression brutale.
Amnesty International a dénoncé la violence des bombardements de ces
derniers jours en s’appuyant sur des images satellitaires, qui montrent
plus de 600 cratères formés par l’impact d’obus à Alep et dans la petite
ville voisine d’Anadan.
Au moins 58 personnes (36 civils, 16 soldats et 6 rebelles) ont été tuées mercredi dans le pays, dont 15 à Alep, selon l’OSDH.
Selon cette ONG basée en Grande-Bretagne, qui travaille avec un réseau
de militants et de témoins à travers la Syrie, 225 personnes avaient été
tuées mardi sur l’ensemble du territoire, parmi lesquelles 129 civils.
"Le peuple syrien et son gouvernement sont déterminés à purger le pays
des terroristes", a promis mardi Bashar al-Assad en recevant un
émissaire du Guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei.
Saïd Jalili lui a répondu que "l’Iran ne permettra jamais la destruction
de l’axe de la résistance dont la Syrie est un pilier essentiel",
jugeant que la situation en Syrie était "un conflit opposant l’axe de la
résistance dans cette région" à Israël et aux Etat-Unis.
L’Iran, fidèle allié de Damas, organise jeudi une rencontre avec une
douzaine de pays ayant "une position réaliste" sur la crise, selon
Téhéran.
Le Liban a déjà fait savoir qu’il n’y participerait pas en respect de sa
"neutralité" dans le conflit. Pas plus que Kofi Annan, le médiateur
démissionnaire de l’ONU et la Ligue arabe.
Concernant ses 48 ressortissants enlevés samedi par l’Armée syrienne
libre (ASL) dans la région de Damas, Téhéran a demandé la "coopération"
du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour obtenir leur libération.
Alors que les ravisseurs accusent ces Iraniens d’être des Gardiens de la
révolution, corps d’élite du régime islamique, Téhéran, qui assure de
son côté qu’ils sont des pèlerins, a néanmoins précisé qu’un certain
nombre d’entre eux étaient des "retraités des Gardiens de la révolution
et de l’armée".
Par ailleurs, le Premier ministre syrien Riad Hijab ayant fait défection
lundi est arrivé mercredi en Jordanie avec sa famille, selon le
ministre jordanien de l’Information Samih Maayatah, alors que
l’opposition avait fait état de son arrivée lundi.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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