vendredi 10 août 2012

Israël : Tel-Aviv renforce sa défense antimissile

La livraison d’un système de défense antimissile amélioré à l’armée israélienne vise à répondre à de nouvelles menaces posées par l’Iran et la Syrie, ont indiqué des experts militaires. Ce système Arrow II ("Flèche" ou encore "Hetz" en hébreu) est conçu aujourd’hui spécifiquement pour neutraliser les missiles balistiques iraniens et syriens. Considéré comme l’un des systèmes antibalistiques les plus perfectionnés au monde, il avait été initialement développé pour faire face à la menace de missiles venus de Syrie, d’Arabie saoudite et d’Irak. L’élaboration du système remonte à 1988, dans le cadre du programme antibalistique américain connu sous le nom de "Star Wars", et il avait été accéléré après le bombardement du territoire israélien par des missiles Scud irakiens durant la première guerre du Golfe en 1991. Le projet est financé pour moitié par les États-Unis.
Mais avec la montée des tensions autour du programme nucléaire iranien et la guerre civile en cours en Syrie, ses objectifs se sont déplacés. "Le block 4 est en cours d’installation sur les batteries Arrow déjà existantes", a indiqué à l’AFP une source sécuritaire israélienne, sous le couvert de l’anonymat, précisant que ce processus avait été "planifié à l’avance". Le nouveau dispositif intègre une nouvelle génération de radar et de technologies qui seront synchronisés aux systèmes américains stationnés dans la région. "Si un missile iranien est tiré en direction d’Israël, il sera d’abord identifié par un satellite d’observation et des radars américains déployés dans le Golfe", précise ce haut responsable. Cette synchronisation des systèmes va permettre un meilleur traçage du missile ennemi ou des salves de missiles tirées contre notre territoire".
"Avec le block 4, le système Arrow II répond plus efficacement à la menace posée par les missiles Scud D (syriens) et les missiles Shahab (iraniens)", poursuit ce responsable. Depuis sa mise en service dans les années 2000, de nombreuses améliorations ont été apportées. Jusqu’ici, son taux d’interception oscille entre 80 et 90 %. Pour des observateurs, l’annonce d’une amélioration des capacités du système antimissile s’apparente à une nouvelle étape dans la course technologique engagée par l’État hébreu et l’Iran dans la région. Mais cette analyse est contestée par d’autres experts israéliens. "Le programme Arrow a débuté bien avant l’irruption de la menace iranienne et a été réajusté quand cette dernière est apparue", tempère le brigadier général de réserve Uzi Rubin, qui fut responsable du programme de défense antimissile israélien de 1991 à 1999. "De ce point de vue, l’apparition du block 4 est une évolution, pas une révolution", ajoute-t-il.
Début juillet, l’Iran avait procédé à des essais de son missile Shahab-3 dont la portée peut atteindre 2 000 kilomètres, ce qui le rend théoriquement capable d’atteindre le territoire israélien. Selon les experts, la Syrie dispose également d’un stock de missiles Scud et SS-21 qui peuvent être équipés d’armes chimiques. "Il existe aujourd’hui une menace au moins tout aussi importante que celle des missiles iraniens, il s’agit des armes chimiques détenues par le régime syrien", rappelle Uzi Rubin. Fin juillet, le ministre de la Défense Ehud Barak avait indiqué qu’Israël ne pourrait accepter le transfert d’armes sophistiquées de Syrie au Liban, notamment à destination du Hezbollah, mettant en garde contre une réponse militaire israélienne dans un tel scénario.

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