La livraison d’un système de défense antimissile amélioré à l’armée
israélienne vise à répondre à de nouvelles menaces posées par l’Iran et
la Syrie, ont indiqué des experts militaires. Ce système Arrow II
("Flèche" ou encore "Hetz" en hébreu) est conçu aujourd’hui
spécifiquement pour neutraliser les missiles balistiques iraniens et
syriens. Considéré comme l’un des systèmes antibalistiques les plus
perfectionnés au monde, il avait été initialement développé pour faire
face à la menace de missiles venus de Syrie, d’Arabie saoudite et
d’Irak. L’élaboration du système remonte à 1988, dans le cadre du
programme antibalistique américain connu sous le nom de "Star Wars", et
il avait été accéléré après le bombardement du territoire israélien par
des missiles Scud irakiens durant la première guerre du Golfe en 1991.
Le projet est financé pour moitié par les États-Unis.
Mais avec la montée des tensions autour du programme nucléaire
iranien et la guerre civile en cours en Syrie, ses objectifs se sont
déplacés. "Le block 4 est en cours d’installation sur les batteries
Arrow déjà existantes", a indiqué à l’AFP une source sécuritaire
israélienne, sous le couvert de l’anonymat, précisant que ce processus
avait été "planifié à l’avance". Le nouveau dispositif intègre une
nouvelle génération de radar et de technologies qui seront synchronisés
aux systèmes américains stationnés dans la région. "Si un missile
iranien est tiré en direction d’Israël, il sera d’abord identifié par un
satellite d’observation et des radars américains déployés dans le
Golfe", précise ce haut responsable. Cette synchronisation des systèmes
va permettre un meilleur traçage du missile ennemi ou des salves de
missiles tirées contre notre territoire".
"Avec le block 4, le système Arrow II répond plus efficacement à la
menace posée par les missiles Scud D (syriens) et les missiles Shahab
(iraniens)", poursuit ce responsable. Depuis sa mise en service dans les
années 2000, de nombreuses améliorations ont été apportées. Jusqu’ici,
son taux d’interception oscille entre 80 et 90 %. Pour des observateurs,
l’annonce d’une amélioration des capacités du système antimissile
s’apparente à une nouvelle étape dans la course technologique engagée
par l’État hébreu et l’Iran dans la région. Mais cette analyse est
contestée par d’autres experts israéliens. "Le programme Arrow a débuté
bien avant l’irruption de la menace iranienne et a été réajusté quand
cette dernière est apparue", tempère le brigadier général de réserve Uzi
Rubin, qui fut responsable du programme de défense antimissile
israélien de 1991 à 1999. "De ce point de vue, l’apparition du block 4
est une évolution, pas une révolution", ajoute-t-il.
Début juillet, l’Iran avait procédé à des essais de son missile
Shahab-3 dont la portée peut atteindre 2 000 kilomètres, ce qui le rend
théoriquement capable d’atteindre le territoire israélien. Selon les
experts, la Syrie dispose également d’un stock de missiles Scud et SS-21
qui peuvent être équipés d’armes chimiques. "Il existe aujourd’hui une
menace au moins tout aussi importante que celle des missiles iraniens,
il s’agit des armes chimiques détenues par le régime syrien", rappelle
Uzi Rubin. Fin juillet, le ministre de la Défense Ehud Barak avait
indiqué qu’Israël ne pourrait accepter le transfert d’armes
sophistiquées de Syrie au Liban, notamment à destination du Hezbollah,
mettant en garde contre une réponse militaire israélienne dans un tel
scénario.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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