vendredi 17 août 2012

Syrie : Affrontements près de l’aéroport de Damas

L’armée syrienne et les rebelles s’affrontaient vendredi près du principal aéroport militaire à Damas alors que des quartiers d’Alep, deuxième ville de Syrie, étaient bombardés vendredi, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Cette nouvelle flambée de violences survient au lendemain d’une journée où 180 personnes, en majorité des civils, ont péri dans le pays, selon cette organisation. Par ailleurs, les corps de 65 personnes non identifiées ont été retrouvés à Qatana, à 20 km au sud-ouest de Damas, a indiqué l’OSDH sans donner plus de détails.
Des combats ont éclaté entre les militaires et les combattants rebelles près de l’aéroport de Mazzé, dans l’ouest de la capitale, montrant l’incapacité du régime à en finir avec la rébellion dans la capitale malgré plusieurs communiqué annonçant que la ville avait été "nettoyée des terroristes", terminologie utilisée par le pouvoir pour qualifier les dissidents armés. Selon le Conseil général de révolution syrienne (CGRS), des combats ont eu lieu également toute la nuit à la périphérie sud de Damas, où les rebelles sont très présents. "Le son du canon et des armes automatiques ne s’est pas arrêté et les hélicoptères ainsi que les chars ont bombardé de manière aveugle la région semant l’hystérie (parmi les habitants)", a expliqué le SRCG.
Selon l’OSDH, des accrochages ont également eu lieu sur l’autoroute entre Damas et Deraa, dans le sud du pays, au cours desquels deux garçons ont été tués dans une embuscade. Plusieurs quartiers du sud ont été bombardés par l’armée tandis que des hélicoptères de combats bombardaient une zone champêtre près de Mazzé. Par ailleurs, l’armée a affirmé avoir repris al-Tal, dans la province de Damas, et l’opposition regroupée au sein du Conseil national syrien a qualifié cette localité de "secteur sinistrée" après une semaine de bombardements.
Dans la ville septentrionale d’Alep, plusieurs quartiers rebelles étaient sous le feu de l’artillerie gouvernementale. Par ailleurs, cinq civils ont été tués dans un accrochage entre l’armée et les rebelles dans la province orientale de Deir Ezzor ainsi que quatre soldats portant le bilan de la matinée de vendredi à 12 morts, selon l’OSDH. Plus de 23 000 personnes ont péri en Syrie en raison de la violence qui a suivi le soulèvement contre le régime débutée en mars 2011, selon l’OSDH. Les militants ont appelé vendredi à des manifestations sous le slogan "si l’armée syrienne libre est unie, la victoire est assurée".

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Fabius estime que l’aspect militaire du conflit est une affaire syrienne
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a refusé jeudi de s’engager sur l’armement des rebelles syriens, estimant que c’était l’affaire des citoyens de ce pays.
Dans la crise en Syrie, a-t-il dit à son arrivée à Beyrouth, "il y a l’aspect militaire, c’est l’affaire des Syriens, il y a une résistance qui s’organise".
L’opposition syrienne réclame que les pays occidentaux leur livrent des armes pour contrer la puissance de feu de l’armée du régime ou encore qu’ils interviennent directement comme en Libye ou imposent une "zone d’exclusion" aérienne.
"Il y a aussi l’aspect politique. Si l’on souhaite que le régime actuel soit remplacé, il faut une transition politique et (pour cela) il y a une série de discussions à l’heure actuelle avec les pays arabes et entre les différentes puissances pour favoriser cette transition. Mais c’est aux Syriens eux-mêmes que la décision appartient", a dit le chef de la diplomatie française qui effectue une tournée dans la région.
"Ce que je souhaite bien sûr, c’est une Syrie libre et démocratique qui offre des garanties à toutes les communautés. (Ces dernières) doivent pouvoir vivre librement en Syrie ce qui n’est pas le cas aujourd’hui", a-t-il ajouté.
La Syrie compte 80% de sunnites, 10% d’alaouites, 5% de chrétiens, 3% de druzes, 1% d’Ismaéliens et moins de 0,5% de chiites.
Avant Beyrouth, Laurent Fabius s’était rendu en Jordanie, d’où il avait appelé jeudi au départ du président Bashar al-Assad et à une transition politique rapide en Syrie

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