L’armée syrienne et les rebelles s’affrontaient vendredi près du
principal aéroport militaire à Damas alors que des quartiers d’Alep,
deuxième ville de Syrie, étaient bombardés vendredi, a affirmé
l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Cette nouvelle flambée de violences survient au lendemain d’une
journée où 180 personnes, en majorité des civils, ont péri dans le pays,
selon cette organisation. Par ailleurs, les corps de 65 personnes non
identifiées ont été retrouvés à Qatana, à 20 km au sud-ouest de Damas, a
indiqué l’OSDH sans donner plus de détails.
Des combats ont éclaté entre les militaires et les combattants
rebelles près de l’aéroport de Mazzé, dans l’ouest de la capitale,
montrant l’incapacité du régime à en finir avec la rébellion dans la
capitale malgré plusieurs communiqué annonçant que la ville avait été
"nettoyée des terroristes", terminologie utilisée par le pouvoir pour
qualifier les dissidents armés. Selon le Conseil général de révolution
syrienne (CGRS), des combats ont eu lieu également toute la nuit à la
périphérie sud de Damas, où les rebelles sont très présents. "Le son du
canon et des armes automatiques ne s’est pas arrêté et les hélicoptères
ainsi que les chars ont bombardé de manière aveugle la région semant
l’hystérie (parmi les habitants)", a expliqué le SRCG.
Selon l’OSDH, des accrochages ont également eu lieu sur l’autoroute
entre Damas et Deraa, dans le sud du pays, au cours desquels deux
garçons ont été tués dans une embuscade. Plusieurs quartiers du sud ont
été bombardés par l’armée tandis que des hélicoptères de combats
bombardaient une zone champêtre près de Mazzé. Par ailleurs, l’armée a
affirmé avoir repris al-Tal, dans la province de Damas, et l’opposition
regroupée au sein du Conseil national syrien a qualifié cette localité
de "secteur sinistrée" après une semaine de bombardements.
Dans la ville septentrionale d’Alep, plusieurs quartiers rebelles
étaient sous le feu de l’artillerie gouvernementale. Par ailleurs, cinq
civils ont été tués dans un accrochage entre l’armée et les rebelles
dans la province orientale de Deir Ezzor ainsi que quatre soldats
portant le bilan de la matinée de vendredi à 12 morts, selon l’OSDH.
Plus de 23 000 personnes ont péri en Syrie en raison de la violence qui a
suivi le soulèvement contre le régime débutée en mars 2011, selon
l’OSDH. Les militants ont appelé vendredi à des manifestations sous le
slogan "si l’armée syrienne libre est unie, la victoire est assurée".
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Fabius estime que l’aspect militaire du conflit est une affaire syrienne
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a
refusé jeudi de s’engager sur l’armement des rebelles syriens, estimant
que c’était l’affaire des citoyens de ce pays.
Dans la crise en Syrie, a-t-il dit à son arrivée à Beyrouth, "il y a
l’aspect militaire, c’est l’affaire des Syriens, il y a une résistance
qui s’organise".
L’opposition syrienne réclame que les pays occidentaux leur livrent
des armes pour contrer la puissance de feu de l’armée du régime ou
encore qu’ils interviennent directement comme en Libye ou imposent une
"zone d’exclusion" aérienne.
"Il y a aussi l’aspect politique. Si l’on souhaite que le régime
actuel soit remplacé, il faut une transition politique et (pour cela) il
y a une série de discussions à l’heure actuelle avec les pays arabes et
entre les différentes puissances pour favoriser cette transition. Mais
c’est aux Syriens eux-mêmes que la décision appartient", a dit le chef
de la diplomatie française qui effectue une tournée dans la région.
"Ce que je souhaite bien sûr, c’est une Syrie libre et démocratique
qui offre des garanties à toutes les communautés. (Ces dernières)
doivent pouvoir vivre librement en Syrie ce qui n’est pas le cas
aujourd’hui", a-t-il ajouté.
La Syrie compte 80% de sunnites, 10% d’alaouites, 5% de chrétiens, 3% de druzes, 1% d’Ismaéliens et moins de 0,5% de chiites.
Avant Beyrouth, Laurent Fabius s’était rendu en Jordanie, d’où il
avait appelé jeudi au départ du président Bashar al-Assad et à une
transition politique rapide en Syrie
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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