jeudi 30 août 2012

Syrie : Des zones tampons « irréalistes »

Qu’attendre de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU centrée sur la crise humanitaire en Syrie qui sera présidée par la France ce jeudi à New York ? Pas grand-chose, comme le laisse présager le rétropédalage au sommet de l’Etat. Alors que lundi, Hollande annonçait que Paris travaillait avec ses partenaires à la création de zones tampons aux frontières du pays - pour protéger les populations civiles -, ce mercredi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu qu’un tel projet était « très compliqué » à mettre en place. Et pour cause, il nécessite une zone d’exclusion aérienne, et donc une intervention militaire, que seule une résolution du Conseil de sécurité peut autoriser. Or, ni la Russie ni la Chine, infatigables alliées de Bashar al-Assad, n’entendent renoncer à leur veto sur toute intervention étrangère.

 « Les Russes ne sont pas fous ! décrypte Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient. Ils savent que s’ils cèdent là-dessus, ils enfoncent un coin dans le système de défense syrien ! » Les zones tampons, réclamées par la Turquie, les rebelles et les ONG, ont été qualifiées d’« irréalistes » par Bashar al-Assad, dans une interview diffusée mercredi soir. « Irréaliste », c’est aussi le terme qu’emploie Gérard Pascal, chirurgien, membre du conseil d’administration de Médecins du monde. Cet habitué du terrain souhaite surtout la fin du conflit pour pouvoir travailler. « Faute d’autorisations du régime, pour des questions de sécurité, nous agissons non officiellement toujours aux frontières, à l’extérieur de la Syrie. » En Jordanie, en Turquie, au Liban, en Irak, là où déjà plus de 200.000 personnes sont déjà passées, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés. Un flot de réfugiés qui grossit avec l’intensification des conflits. A tel point que les autorités turques ont provisoirement fermé leurs postes frontaliers. Elles devraient les rouvrir bientôt.

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