Qu’attendre de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU centrée sur la
crise humanitaire en Syrie qui sera présidée par la France ce jeudi à
New York ? Pas grand-chose, comme le laisse présager le rétropédalage au
sommet de l’Etat. Alors que lundi, Hollande annonçait que Paris
travaillait avec ses partenaires à la création de zones tampons aux
frontières du pays - pour protéger les populations civiles -, ce
mercredi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu
qu’un tel projet était « très compliqué » à mettre en place. Et pour
cause, il nécessite une zone d’exclusion aérienne, et donc une
intervention militaire, que seule une résolution du Conseil de sécurité
peut autoriser. Or, ni la Russie ni la Chine, infatigables alliées de
Bashar al-Assad, n’entendent renoncer à leur veto sur toute intervention
étrangère.
« Les Russes ne sont pas fous ! décrypte Fabrice Balanche, directeur du
Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient.
Ils savent que s’ils cèdent là-dessus, ils enfoncent un coin dans le
système de défense syrien ! » Les zones tampons, réclamées par la
Turquie, les rebelles et les ONG, ont été qualifiées d’« irréalistes »
par Bashar al-Assad, dans une interview diffusée mercredi soir.
« Irréaliste », c’est aussi le terme qu’emploie Gérard Pascal,
chirurgien, membre du conseil d’administration de Médecins du monde. Cet
habitué du terrain souhaite surtout la fin du conflit pour pouvoir
travailler. « Faute d’autorisations du régime, pour des questions de
sécurité, nous agissons non officiellement toujours aux frontières, à
l’extérieur de la Syrie. » En Jordanie, en Turquie, au Liban, en Irak,
là où déjà plus de 200.000 personnes sont déjà passées, selon le
Haut-Commissariat aux réfugiés. Un flot de réfugiés qui grossit avec
l’intensification des conflits. A tel point que les autorités turques
ont provisoirement fermé leurs postes frontaliers. Elles devraient les
rouvrir bientôt.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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