vendredi 24 août 2012

Syrie : Le nombre de réfugiés syriens dépasse les 200 000

Plus de 200.000 réfugiés syriens ont été recensés dans quatre pays voisins de la Syrie, indique le Haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés. Ce nombre dépasse les prévisions qui étaient de 185 000 pour la fin de l’année, ajoute le HCR qui s’inquiète de la détérioration de la situation au Liban.
Dans ce pays, les conditions de sécurité entravent le travail humanitaire et ralentissent le travail de recensement dans la ville libanaise de Tripoli, indique l’agence onusienne.
"Nous sommes désormais à un niveau de 202.512 réfugiés dans la région voisine", a indiqué Adrian Edwards.
Au cours de la semaine écoulée, la Turquie, le Liban, l’Irak et la Jordanie ont enregistré l’arrivée de 30.000 personnes supplémentaires fuyant la guerre civile en Syrie.
La Turquie précise que plus de 3.500 Syriens ont trouvé refuge sur son territoire au cours des dernières 24 heures portant à plus de 78.000 le nombre de réfugiés présents sur le sol turc.

**

Les découvertes macabres se multiplient, Alep toujours bombardée
Des dizaines de cadavres de personnes exécutées sommairement ont été retrouvés ces dernières 24 heures en Syrie en proie à la guerre, la France évoquant la possibilité d’instaurer une zone d’exclusion aérienne.
Les quartiers d’Alep et les villes aux alentours de la métropole du Nord étaient, eux, de nouveau la cible des bombardements des troupes du régime vendredi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Comme tous les vendredis depuis le début de la révolte en mars 2011, les militants hostiles au régime ont appelé à manifester à travers le pays, cette fois sous le slogan "Ne sois pas triste Deraa. Dieu est avec nous", allusion à la province rebelle du Sud, théâtre d’assauts répétés des forces du régime.
Alors que les mouvements des médias étrangers sont soumis à des restrictions sévères en Syrie, un journaliste américain indépendant, Austin Tice, 31 ans, y a disparu depuis plus d’une semaine, selon le Washington Post et le groupe de presse McClatchy, ses plus récents employeurs, inquiets pour sa sécurité.
Une semaine après sa nomination comme émissaire pour la Syrie, Lakhdar Brahimi va rencontrer à 15H45 GMT le patron de l’ONU Ban Ki-moon. Le pouvoir syrien a affirmé qu’il coopèrerait avec le diplomate algérien pour lancer "un dialogue national" au "plus vite".
A Damas, à Alep, mais aussi dans différentes régions en proie aux violences, plus de 50 cadavres de personnes abattues par balles ont été retrouvés ces dernières 24 heures. Ces découvertes macabres se multiplient sans que les militants ne soient en mesure d’identifier les victimes.
Dans le nord du pays, régime et rébellion se disputent le contrôle de la métropole commerçante stratégique d’Alep ravagée par plus d’un mois de très violents combats.
Dans la province d’Alep, la ville d’Azaz, cible de pilonnages meurtriers ces dernières semaines, était également violemment bombardé, faisant des blessés et détruisant des maisons, selon l’OSDH.
Régime et rebelles affirment que ces bombardements visent à couper les routes d’approvisionnement en armes acheminées vers les insurgés à Alep. Le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a d’ailleurs accusé Ankara de "donner aux terroristes, y compris Al-Qaïda, un accès libre vers la Syrie". Le régime désigne par ce terme rebelles et opposants.
L’Iran a annoncé qu’il ferait une proposition "rationnelle et acceptable" par tous pour un règlement lors du sommet des Non-alignés la semaine prochaine à Téhéran, sans plus de précision.
Alors que les divisions de la communauté internationale empêchent toujours un règlement diplomatique, Paris et Berlin ont fait ensemble pression pour que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des décisions, insistant sur l’aspect "humanitaire".
Le Conseil de sécurité doit tenir le 30 août à New York une réunion ministérielle consacrée à cette aide.
L’opposition réclame que cette zone, sur le modèle de celle mise en place en Libye lors de la révolte qui a renversé le dirigeant Muammar Kadhafi dans le sillage du Printemps arabe, soit instaurée notamment dans le Nord, limitrophe de la Turquie.
Mais une telle zone nécessiterait une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, loin d’être acquise en raison de l’appui russe au régime syrien. Jeudi, l’OSDH a recensé 149 morts —97 civils (dont 14 enfants), 37 soldats et 15 rebelles. Depuis le début de la contestation qui s’est militarisée face à la répression du régime, près de 25.000 personnes ont péri, en grande majorité des civils dont certains ont pris les armes face au régime, selon l’OSDH. Le jésuite Paolo Dall’Oglio, témoin privilégié du conflit, a mis en garde contre la haine communautaire qui, si elle l’emportait en Syrie, pays "mosaïque" modèle, déborderait, du Pakistan au Liban.
Jeudi, l’armée avait repris les quartiers chrétiens du centre-ville d’Alep après deux jours de combats, a dit un habitant, ajoutant que "des centaines d’Alépins des quartiers nettoyés sont descendus dans la rue (...) pour exprimer leur joie et leur soutien à l’armée".
Une grande partie du clergé chrétien, disant craindre que les islamistes ne s’emparent du pouvoir, affiche depuis le début de la révolte son soutien au président Assad.
Au Liban voisin, les affrontements qui opposent partisans et adversaires du régime syrien ont repris pour le cinquième jour consécutif, faisant un douzième mort, un cheikh sunnite.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire