Le vice-président syrien Faruk al-Chareh a estimé que la solution en
Syrie passait par "un arrêt des violences de la part de toutes les
parties" afin de permettre "un dialogue national", rapportait mardi le
quotidien al-Watan, proche du pouvoir. Ces déclarations surviennent
après que le chef de la diplomatie Walid Mouallem a dit qu’il n’y aurait
aucune négociation tant que le pays n’aurait pas été "purgé" des
rebelles et que le président Bashar el-Assad a réaffirmé qu’il vaincrait
"à n’importe quel prix" le "complot étranger" contre son pays.
"La base d’un règlement sans conditions préalables de la crise en Syrie
passe par l’arrêt des violences de la part de toutes les parties et le
lancement d’un dialogue national", a déclaré, selon son directeur de
cabinet, le vice-président à un émissaire de l’Iran, allié clé du
régime. Cela "aidera l’ensemble des Syriens, au gouvernement comme dans
l’opposition, à entrer dans un dialogue national et à en accepter les
résultats", a-t-il encore affirmé à Alaeddine Borujerdi, président de
la commission parlementaire iranienne pour la politique étrangère.
Alaeddine Borujerdi avait rencontré dimanche plusieurs responsables à
Damas, dont le président Assad, à l’approche du sommet des Non-Alignés
prévu jeudi à Téhéran et au cours duquel l’Iran doit faire une
proposition de règlement. La Syrie "accueille" cette initiative ainsi
que l’idée d’un groupe de contact composé de l’Égypte, de l’Iran, de
l’Arabie saoudite et de la Turquie, proposé par Le Caire, a indiqué
Faruk al-Chareh.
"Le refus de certains pays de soutenir les efforts de l’Iran pour un
règlement de la crise syrienne sous prétexte que l’Iran fait partie du
problème est une erreur politique", a-t-il encore estimé. Un tel refus
équivaut, selon lui, à "écarter les États-Unis des efforts de paix pour
résoudre le conflit israélo-arabe". À l’occasion de cet entretien,
Farouk al-Chareh était réapparu pour la première fois en public depuis
plus d’un mois de spéculations sur son sort provoquées par des
informations sur une tentative de défection.
**
Explosion d’une voiture piégée près de Damas
Plusieurs personnes qui assistaient à des funérailles à Jaramana, dans
la banlieue sud-est de Damas, ont péri mardi dans l’explosion d’une
voiture, a rapporté la télévision d’État syrienne sans donner plus de
précisions.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a
confirmé cette explosion sans pouvoir fournir un bilan précis des
victimes. "Dans la localité de Jaramana, une voiture remplie d’explosifs
a visé les funérailles organisées pour deux partisans du régime", a
affirmé l’OSDH.
"Des dizaines de personnes ont été blessées dans l’explosion de mardi,
et de nombreuses ambulances étaient visibles sur les lieux de
l’explosion", a dit Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH, ajoutant que la
majorité des habitants de Jaramana soutiennent le régime du président
Bashar el-Assad confronté depuis 17 mois à une contestation populaire
devenue conflit armé.
Cette attaque intervient alors que les opérations de l’armée, un temps
concentrées dans certains quartiers de la capitale, visent désormais la
ceinture est de Damas, où sont retranchées les brigades d’élite de
l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), selon un commandant insurgé à
Damas.
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Le chef d’état-major de l’armée russe a confirmé le maintien de sa présence militaire dans le pays en proie à une guerre civile.
Le chef d’état-major de l’armée russe, Nikolaï Makarov, a indiqué mardi
que Moscou n’avait aucune intention de retirer ses conseillers
militaires de Syrie et y poursuivait ses activités, en dépit de
l’escalade de la violence, selon les agences russes. "Pourquoi êtes-vous
aussi inquiets au sujet de la Syrie ?" a lancé le général Makarov à des
journalistes qui l’interrogeaient sur des informations faisant état
d’un retrait des conseillers militaires russes de Syrie, où Moscou
dispose d’une base.
"Tous nos plans se déroulent comme prévu et personne n’est parti", a
ajouté Nikolaï Makarov, cité par les agences russes. "Il me semble pour
l’instant prématuré de tirer des conclusions en disant que nous nous
sommes sauvés de là-bas", a-t-il souligné. Les médias russes ont
rapporté des informations non confirmées faisant état d’une réduction
progressive de la présence militaire russe au port de Tartous en Syrie,
seule base navale russe en Méditerranée.
Il s’agit d’une base relativement modeste, avec peu de personnel et un
port pas assez profond pour accueillir de grands bateaux. L’armée russe
préfère l’appeler "point de ravitaillement et d’assistance technique".
La Russie, partenaire de longue date du régime syrien auquel elle livre
des armes malgré les critiques occidentales, a bloqué à trois reprises
avec la Chine des résolutions occidentales à l’ONU visant à faire
pression par la menace de sanctions sur le régime du président Bashar
el-Assad. Depuis le début de la révolte en mars 2011 en Syrie, les
violences ont fait plus de 25 000 morts, selon l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH).
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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