mardi 28 août 2012

Syrie : Le vice-président syrien Faruk al-Chareh appelle à l’arrêt des violences et au "dialogue national"

Le vice-président syrien Faruk al-Chareh a estimé que la solution en Syrie passait par "un arrêt des violences de la part de toutes les parties" afin de permettre "un dialogue national", rapportait mardi le quotidien al-Watan, proche du pouvoir. Ces déclarations surviennent après que le chef de la diplomatie Walid Mouallem a dit qu’il n’y aurait aucune négociation tant que le pays n’aurait pas été "purgé" des rebelles et que le président Bashar el-Assad a réaffirmé qu’il vaincrait "à n’importe quel prix" le "complot étranger" contre son pays.
"La base d’un règlement sans conditions préalables de la crise en Syrie passe par l’arrêt des violences de la part de toutes les parties et le lancement d’un dialogue national", a déclaré, selon son directeur de cabinet, le vice-président à un émissaire de l’Iran, allié clé du régime. Cela "aidera l’ensemble des Syriens, au gouvernement comme dans l’opposition, à entrer dans un dialogue national et à en accepter les résultats", a-t-il encore affirmé à Alaeddine Borujerdi, président de la commission parlementaire iranienne pour la politique étrangère.
Alaeddine Borujerdi avait rencontré dimanche plusieurs responsables à Damas, dont le président Assad, à l’approche du sommet des Non-Alignés prévu jeudi à Téhéran et au cours duquel l’Iran doit faire une proposition de règlement. La Syrie "accueille" cette initiative ainsi que l’idée d’un groupe de contact composé de l’Égypte, de l’Iran, de l’Arabie saoudite et de la Turquie, proposé par Le Caire, a indiqué Faruk al-Chareh.
"Le refus de certains pays de soutenir les efforts de l’Iran pour un règlement de la crise syrienne sous prétexte que l’Iran fait partie du problème est une erreur politique", a-t-il encore estimé. Un tel refus équivaut, selon lui, à "écarter les États-Unis des efforts de paix pour résoudre le conflit israélo-arabe". À l’occasion de cet entretien, Farouk al-Chareh était réapparu pour la première fois en public depuis plus d’un mois de spéculations sur son sort provoquées par des informations sur une tentative de défection.

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Explosion d’une voiture piégée près de Damas
Plusieurs personnes qui assistaient à des funérailles à Jaramana, dans la banlieue sud-est de Damas, ont péri mardi dans l’explosion d’une voiture, a rapporté la télévision d’État syrienne sans donner plus de précisions.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé cette explosion sans pouvoir fournir un bilan précis des victimes. "Dans la localité de Jaramana, une voiture remplie d’explosifs a visé les funérailles organisées pour deux partisans du régime", a affirmé l’OSDH.
"Des dizaines de personnes ont été blessées dans l’explosion de mardi, et de nombreuses ambulances étaient visibles sur les lieux de l’explosion", a dit Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH, ajoutant que la majorité des habitants de Jaramana soutiennent le régime du président Bashar el-Assad confronté depuis 17 mois à une contestation populaire devenue conflit armé.
Cette attaque intervient alors que les opérations de l’armée, un temps concentrées dans certains quartiers de la capitale, visent désormais la ceinture est de Damas, où sont retranchées les brigades d’élite de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), selon un commandant insurgé à Damas.

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Le chef d’état-major de l’armée russe a confirmé le maintien de sa présence militaire dans le pays en proie à une guerre civile.
Le chef d’état-major de l’armée russe, Nikolaï Makarov, a indiqué mardi que Moscou n’avait aucune intention de retirer ses conseillers militaires de Syrie et y poursuivait ses activités, en dépit de l’escalade de la violence, selon les agences russes. "Pourquoi êtes-vous aussi inquiets au sujet de la Syrie ?" a lancé le général Makarov à des journalistes qui l’interrogeaient sur des informations faisant état d’un retrait des conseillers militaires russes de Syrie, où Moscou dispose d’une base.
"Tous nos plans se déroulent comme prévu et personne n’est parti", a ajouté Nikolaï Makarov, cité par les agences russes. "Il me semble pour l’instant prématuré de tirer des conclusions en disant que nous nous sommes sauvés de là-bas", a-t-il souligné. Les médias russes ont rapporté des informations non confirmées faisant état d’une réduction progressive de la présence militaire russe au port de Tartous en Syrie, seule base navale russe en Méditerranée.
Il s’agit d’une base relativement modeste, avec peu de personnel et un port pas assez profond pour accueillir de grands bateaux. L’armée russe préfère l’appeler "point de ravitaillement et d’assistance technique". La Russie, partenaire de longue date du régime syrien auquel elle livre des armes malgré les critiques occidentales, a bloqué à trois reprises avec la Chine des résolutions occidentales à l’ONU visant à faire pression par la menace de sanctions sur le régime du président Bashar el-Assad. Depuis le début de la révolte en mars 2011 en Syrie, les violences ont fait plus de 25 000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

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