Des hommes armés ont attaqué dimanche un poste-frontière entre
l’Egypte et Israël, tuant 15 garde-frontières égyptiens, avant de
pénétrer avec un véhicule blindé sur le territoire israélien où ils ont
été neutralisés.
Le président égyptien Mohamed Morsi a convoqué une réunion d’urgence
avec le Conseil suprême des forces armées, tandis que le ministre
israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que l’assaut soulignait "la
nécessité pour les autorités égyptiennes d’agir fermement pour rétablir
la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï".
Un haut responsable égyptien de la sécurité a accusé des "jihadistes"
venus de la bande de Gaza voisine d’être derrière l’attaque.
"Des éléments jihadistes infiltrés de la bande de Gaza à travers les
tunnels, en collaboration avec des éléments jihadistes des régions
d’al-Mahdiya et de Gabal Halal (en Egypte), ont attaqué un
poste-frontière pendant que les soldats et les officiers prenaient
l’iftar", le repas de rupture du jeûne de ramadan, a-t-il affirmé, cité
par l’agence officielle MENA.
Une porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Avital
Leibovich, a indiqué pour sa part qu’il était trop tôt pour déterminer
l’affiliation des membres du commando et quel était leur objectif. "Une
des hypothèses est qu’ils voulaient enlever des soldats israéliens",
a-t-elle ajouté.
En réaction à l’attaque, l’Egypte a décidé de fermer "sine die" le
terminal de Rafah, à sa frontière avec la bande de Gaza, selon les
médias officiels. Le terminal est l’unique point de passage entre le
territoire palestinien, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et le
monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël.
Des hommes armés vêtus comme des Bédouins du Sinaï étaient arrivés à
bord de deux véhicules et avaient ouvert le feu sur un barrage, selon un
responsable de la sécurité.
Quinze soldats et officiers des gardes-frontière ont été tués, d’après le ministère de la Santé.
Les assaillants se sont ensuite emparés de deux blindés et sont parvenus
à pénétrer avec l’un d’eux sur le territoire israélien, près du
poste-frontière de Kerem Shalom, avant d’être neutralisés.
"Une explosion s’est produite dans un des véhicules avant qu’il
n’atteigne le territoire israélien, tandis que le deuxième véhicule a
été attaqué par l’armée de l’air israélienne", a indiqué un porte-parole
de l’armée, en précisant qu’"il n’y a pas eu de victime du côté des
soldats israéliens".
La radio publique israélienne a précisé qu’un hélicoptère israélien
avait attaqué le véhicule et que trois "terroristes" présents à bord
avaient été tués.
Dans la nuit, l’armée israélienne menait des opérations dans le secteur à
la recherche d’autres membres du commando susceptibles de se trouver en
territoire israélien, a ajouté le porte-parole militaire.
De son côté, la police du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la
bande de Gaza, a annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande
pour éviter toute fuite des membres du commando de l’Egypte vers Gaza.
Des témoins palestiniens ont confirmé à l’AFP que tous les tunnels
avaient été fermés par la police qui a également déployé des renforts à
la frontière.
Israël accuse depuis des mois des activistes palestiniens venus de Gaza
de s’infiltrer via l’Egypte pour perpétrer des attaques.
Le 18 août 2011, un commando venu du Sinaï avait tendu une triple
embuscade à 20 km au nord d’Eilat, tuant huit Israéliens, dont un soldat
et un policier. Poursuivant les assaillants, les forces israéliennes en
avaient tué sept, ainsi que cinq policiers égyptiens dans des échanges
de tirs, déclenchant une crise entre les deux pays.
En juin, des activistes infiltrés à la frontière avaient aussi tendu une
embuscade à deux voitures transportant des ouvriers du bâtiment
israéliens, tuant l’un d’eux et déclenchant une fusillade au cours de
laquelle deux des assaillants avaient péri.
Pour tenter d’empêcher ces infiltrations et attaques, Israël a accéléré
la construction d’une clôture, avec un système d’alarme électronique, le
long des 240 km de la frontière avec l’Egypte.
Le gouvernement israélien a également exhorté l’Egypte à reprendre le
contrôle du Sinaï, où la situation s’est détériorée depuis la chute de
Hosni Moubarak en février 2011.
Le Sinaï est peuplé en grande partie de Bédouins longtemps marginalisés
sous le régime de Hosni Moubarak. La situation y est rendue encore plus
délicate par la faible présence de l’armée, en raison de la
démilitarisation de ce secteur conformément aux accords de paix
israélo-égyptiens de 1979.
Le mois dernier, deux soldats égyptiens avaient été tués par des
activistes islamistes présumés dans le nord du Sinaï.
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L’armée égyptienne promet de "venger" les gardes-frontière tués
L’armée égyptienne a promis, lundi, de "venger" les 16 gardes-frontière
tués la veille lors d’une attaque dans le Sinaï attribuée à des
"terroristes". "Nous jurons au nom de Dieu que nous allons les venger", a
affirmé le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dans une
déclaration diffusée par l’agence officielle Mena. "Les Égyptiens ne
vont pas attendre longtemps avant de voir la réaction" à cette attaque
perpétrée par des "terroristes", ajoute le communiqué. "Toute personne
en lien avec les groupes qui ont attaqué ces derniers mois nos troupes
dans le Sinaï va payer cher, qu’elle soit en Égypte ou à l’étranger",
poursuit le texte.
Une dizaine d’hommes armés de grenades, de mitraillettes et de
lance-roquettes se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage
près de la frontière israélo-égyptienne avant de tirer sur le
poste-frontière, selon un responsable de la sécurité égyptienne. Seize
gardes-frontière égyptiens ont été tués, d’après le ministère de la
Santé. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en territoire
israélien avec l’un des blindés, près du poste-frontière de Karm Abu
Salem (Kerem Shalom, en hébreu), avant d’être neutralisés. Cinq membres
du commando ont été tués, a indiqué lundi un porte-parole de l’armée
israélienne.
Le président égyptien Mohamed Morsi a promis, dimanche soir, de
reprendre en main la péninsule du Sinaï, après une réunion avec les
responsables de l’armée, de la police et des renseignements. Il a
déclaré dans une allocution télévisée que des "instructions claires"
avaient été données pour reprendre "le contrôle total du Sinaï", où la
situation s’est détériorée après la révolte de début 2011 contre le
régime de son prédécesseur, Hosni Moubarak. L’armée égyptienne n’est que
très faiblement présente dans la péninsule désertique en raison de la
démilitarisation de ce secteur prévue par les accords de paix
israélo-égyptiens de 1979.
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Cinq hommes tués en Israël après l’attaque d’un poste-frontière égyptien
Cinq membres d’un commando qui ont attaqué dimanche un poste-frontière
entre l’Égypte et Israël, tuant 16 gardes-frontière égyptiens, avant de
pénétrer avec un véhicule blindé sur le territoire israélien ont été
tués, a indiqué lundi un porte-parole de l’armée. "Les corps de ces cinq
hommes qui portaient des armes ont été retrouvés par l’armée
israélienne", a ajouté le porte-parole sans donner d’autres précisions.
Des hommes armés se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage
près de la frontière israélo-égyptienne, avant d’ouvrir le feu sur le
poste-frontière, a indiqué un responsable de la sécurité égyptienne. Ils
étaient environ une dizaine et étaient armés de grenades, de
mitraillettes et de lance-roquettes, selon lui.
Seize gardes-frontière égyptiens ont été tués, d’après le ministère de
la Santé. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer sur le
territoire israélien avec l’un des blindés, près du poste-frontière de
Karm Abu Salem (Kerem Shalom, en hébreu), avant d’être neutralisés. Le
président égyptien Mohamed Morsi s’est engagé dans la nuit à reprendre
en main le Sinaï, où la situation s’est dégradée depuis la révolte qui a
renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a pour sa part estimé que
l’assaut soulignait "la nécessité pour les autorités égyptiennes d’agir
fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans
le Sinaï". Un haut responsable égyptien de la sécurité a accusé des
"djihadistes" venus de la bande de Gaza voisine d’être derrière
l’attaque.
En réaction à l’attaque, l’Égypte a décidé de fermer "sine die" le
terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza, selon les médias officiels.
Le terminal est l’unique point de passage entre le territoire
palestinien, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et le monde
extérieur à ne pas être contrôlé par Israël. De son côté, la police du
Hamas a annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande pour éviter
toute fuite des membres du commando de l’Égypte vers Gaza.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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