"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes terroristes,
leurs auteurs, leurs instigateurs et tous ceux qui les soutiennent",
indique le chef du parti islamiste dans un communiqué en français.
L'onde de choc a traversé tout le spectre politique et syndical du pays.
De fait, le dirigeant du Front populaire, Hamma Hammami, estime que
cette "lâche attaque terroriste vise en premier lieu, la liberté
d’opinion et d’expression". Le leader de cette coalition de gauche
considère qu’elle "nuit à l’Islam et ternit l’image des musulmans" et
exprime sa crainte que de tels actes servent de prétexte aux courants
racistes qui, selon lui, cherchent toute occasion pour s’en prendre aux
droits des immigrés musulmans.
Le syndicat national des journalistes tunisiens stigmatise lui aussi
l’attaque terroriste contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris.
Le président du syndicat, Néji Bghouri, estime que cet attentat est "une
menace directe contre la liberté d’expression" et espère qu’il ne
nourrira pas les sentiments de haine contre les musulmans en France.
Dans la soirée, des intellectuels et des journalistes tunisiens devaient
participer à une manifestation de soutien au journal satirique Charlie
Hebdo devant la résidence de l'ambassadeur de France à la Marsa, dans la
banlieue nord de Tunis, a annoncé le cinéaste Brahim Letayef.
Pour le journaliste Marouen Achouri, l’attaque contre le journal Charlie
Hebdo "atteint en fait tous les défenseurs des libertés, tous ceux qui
écrivent, dessinent, diffusent ou commentent". "Ces gens ont été
exécutés à bout portant à cause de simples dessins. Des dessins qui ne
plaisent pas à tout le monde, qui suscitent des polémiques et des
colères, mais ça reste des dessins ! Rien ne peut justifier un acte
d’une telle violence, d’une telle barbarie", écrit-il dans les colonnes
du journal en ligne Businessnews.
Réagissant au slogan scandé par les
assaillants "nous avons tué Charlie Hebdo", il martèle que "tant qu’il y
aura des personnes habitées par la liberté, Charlie Hebdo vivra". "Ce
n’est pas uniquement le deuil de la presse française, mais aussi celui
de la presse mondiale. C’est un douloureux hommage qui devra leur être
rendu, mais le combat contre la bêtise et l’ignorance, avec pour armes
les plumes et les dessins, reprendra", a martelé Marouen Achouri.
(09-01-2015)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire