dimanche 11 janvier 2015

Tunisie : partis et syndicats, unanimes, condamnent l'attentat

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes terroristes, leurs auteurs, leurs instigateurs et tous ceux qui les soutiennent", indique le chef du parti islamiste dans un communiqué en français. L'onde de choc a traversé tout le spectre politique et syndical du pays. De fait, le dirigeant du Front populaire, Hamma Hammami, estime que cette "lâche attaque terroriste vise en premier lieu, la liberté d’opinion et d’expression". Le leader de cette coalition de gauche considère qu’elle "nuit à l’Islam et ternit l’image des musulmans" et exprime sa crainte que de tels actes servent de prétexte aux courants racistes qui, selon lui, cherchent toute occasion pour s’en prendre aux droits des immigrés musulmans.
Le syndicat national des journalistes tunisiens stigmatise lui aussi l’attaque terroriste contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris. Le président du syndicat, Néji Bghouri, estime que cet attentat est "une menace directe contre la liberté d’expression" et espère qu’il ne nourrira pas les sentiments de haine contre les musulmans en France.  Dans la soirée, des intellectuels et des journalistes tunisiens devaient participer à une manifestation de soutien au journal satirique Charlie Hebdo devant la résidence de l'ambassadeur de France à la Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, a annoncé le cinéaste Brahim Letayef.
Pour le journaliste Marouen Achouri, l’attaque contre le journal Charlie Hebdo "atteint en fait tous les défenseurs des libertés, tous ceux qui écrivent, dessinent, diffusent ou commentent". "Ces gens ont été exécutés à bout portant à cause de simples dessins. Des dessins qui ne plaisent pas à tout le monde, qui suscitent des polémiques et des colères, mais ça reste des dessins ! Rien ne peut justifier un acte d’une telle violence, d’une telle barbarie", écrit-il dans les colonnes du journal en ligne Businessnews. 

Réagissant au slogan scandé par les assaillants "nous avons tué Charlie Hebdo", il martèle que "tant qu’il y aura des personnes habitées par la liberté, Charlie Hebdo vivra". "Ce n’est pas uniquement le deuil de la presse française, mais aussi celui de la presse mondiale. C’est un douloureux hommage qui devra leur être rendu, mais le combat contre la bêtise et l’ignorance, avec pour armes les plumes et les dessins, reprendra", a martelé Marouen Achouri.

(09-01-2015)

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