Le Hamas a condamné samedi des tirs de l'armée égyptienne qui ont tué la
veille un jeune Gazaoui, pour la première fois "depuis longtemps" dans
l'enclave sous blocus, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Le porte-parole de ce ministère Achraf al-Qodra avait indiqué vendredi
qu'un homme avait été tué dans le sud de la bande de Gaza par des tirs
de l'armée égyptienne depuis l'autre côté de la frontière. La victime
était âgée selon lui de 17 ans, et non de 23 ans, comme indiqué dans un
premier temps.
"Nous condamnons le meurtre de cet enfant, Zaki al-Houbi, par les tirs
de l'armée égyptienne à la frontière. Ce qui est arrivé constitue un
recours excessif à la force et un dangereux développement", a indiqué
samedi le ministère de l'Intérieur du Hamas.
Côté égyptien, des responsables des services de sécurité ont indiqué que
l'armée avait tiré sur "des Gazaouis qui s'étaient infiltrés" dans le
Sinaï égyptien, frontalier de la bande de Gaza et où l'armée a récemment
créé une zone-tampon qui isole un peu plus l'enclave exiguë et
surpeuplée, étouffée depuis huit ans par un sévère blocus israélien.
"Les soldats chargés de la protection de la frontière ont tiré sur six
Gazaouis, dont trois sont parvenus à repartir vers Gaza tandis que trois
autres ont été arrêtés", ont affirmé ces responsables. "L'un a
probablement été blessé par balles".
L'incident est intervenu à Rafah, où se trouve le seul point de passage
entre l'Egypte et la bande de Gaza. Un témoin a rapporté à l'AFP que
Zaki al-Houbi "et trois autres jeunes avaient grimpé puis dépassé le mur
de ciment qui sépare la bande de Gaza de l'Egypte pour chercher du
travail", sans donner plus de détails sur l'incident.
La mère de la victime, Sabah al-Houbi, 35 ans, a de son côté affirmé à
l'AFP lors des funérailles de son fils, qu'il était "parti de la maison
pour chercher du travail", précisant que son mari était sans emploi et
que sa famille peinait à survivre en raison "du blocus et de la
pauvreté".
"Mon fils n'est lié à aucun mouvement ou organisation, il a essayé à
plusieurs reprises de quitter Gaza (vers l'Egypte), mais à chaque fois
les Egyptiens l'ont expulsé", a-t-elle ajouté.
Le terminal de Rafah, unique accès à l'enclave palestinienne à ne pas
être contrôlé par Israël, a été fermé par l'Egypte il y a plus de deux
mois après un attentat suicide ayant tué 30 soldats dans le nord du
Sinaï. Il a été rouvert depuis à plusieurs reprises pour de courtes
durées.
En début de semaine, l'Egypte, qui accuse des Palestiniens d'aider des
jihadistes à commettre des attentats sur son territoire, a annoncé son
intention d'élargir de 500 m à un kilomètre sa zone-tampon.
Dans
un incident séparé, un pêcheur gazaoui a été blessé samedi par des tirs
de l'armée israélienne au large de Rafah, selon des sources médicales.
Les 4000 pêcheurs de Gaza sont soumis comme le reste du territoire au
blocus qu'impose Israël au nom de sa sécurité. Aux termes d'un accord de
cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens mettant fin à la guerre
de juillet-août, les pêcheurs de Gaza sont autorisés à opérer dans une
bande de six milles nautiques le long des côtes. Les pêcheurs de Gaza se
plaignent de fréquentes violations de l'accord de la part de l'armée
israélienne.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire