Une soixantaine de personnes ont été tuées, dont des collégiens, lors
d’attaques mardi contre des quartiers tenus par le régime à Damas et à
Homs (centre), tandis qu’une enquête internationale doit être menée sur
les allégations de bombardement au chlore.
A Raqa (nord), les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant
(EIIL) ont affirmé avoir crucifié deux hommes accusés d’avoir mené un
attentat.
En dépit des violences, les candidatures se multiplient pour l’élection
présidentielle de juin, avec onze postulants, même si la victoire de
Bachar al-Assad ne fait guère de doute.
A Homs, au moins 45 personnes ont été tuées et 85 blessées dans un
attentat à la voiture piégée aggravé une demi-heure plus tard par un tir
de roquette pendant l’intervention des secours dans le quartier de
Zahra, à majorité alaouite comme les cadres du régime, a annoncé le
gouverneur, Talal al-Barazi.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a pour sa part fait
état de 37 civils tués, dont des femmes et au moins cinq enfants, et de
quelque 80 blessés à Zahra.
A Homs, troisième ville de Syrie, les rebelles ne contrôlent plus que le
centre de la cité, aujourd’hui en ruines, et deux quartiers
périphériques.
A Damas, 14 personnes ont été tuées et 86 blessées par quatre obus tirés
par des "terroristes" sur un institut d’études religieuses dans la
Vieille ville, selon l’agence officielle Sana qui reprend le terme
officiel pour désigner les rebelles.
L’OSDH fait état de 19 morts, dont 14 enfants, et de dizaines de blessés, dont plusieurs dans un état critique.
Selon une source auprès du Waqf (Biens religieux), les obus ont atteint
l’institut Badr al-Din al-Hussein, qui dispense un enseignement
religieux à des adolescents syriens et étrangers.
Implantés dans la banlieue de Damas, les rebelles tirent régulièrement
des obus sur la capitale alors que l’armée mène des raids contre leurs
positions.
Plus au nord, les jihadistes ultra-radicaux de l’EIIL ont affirmé avoir
exécuté sept hommes, dont deux par crucifixion, accusés d’avoir lancé un
engin explosif sur un rond-point.
L’OSDH a diffusé une photo montrant les deux suppliciés, en rappelant que le groupe avait déjà procédé à des crucifixions.
Ce type d’exactions et la volonté d’hégémonie de l’EIIL ont poussé de
nombreux groupes rebelles à lancer en janvier une offensive contre le
groupe, engageant une lutte fratricide qui a déjà fait des milliers de
morts.
Parallèlement, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques
(OIAC) a annoncé mardi qu’elle allait mener une enquête sur les récentes
allégations d’attaques au chlore.
"Le départ de l’équipe est prévu sous peu", a ajouté l’organisation, qui
supervise déjà le désarmement chimique de la Syrie, assurant avoir reçu
l’accord du gouvernement syrien.
La France et les Etats-Unis ont accusé Damas d’avoir utilisé un produit
industriel toxique dans des attaques contre les rebelles dans le centre
du pays. Le régime a en revanche pointé les rebelles du doigt.
Selon le Daily Telegraph, des analyses réalisées dans un laboratoire non
précisé sur des échantillons du sol relevés sur trois sites d’attaques
présumées a révélé "des traces assez importantes et sans ambiguïté de
chlore et d’ammoniaque", des produits industriels toxiques mais communs.
La Syrie est sur le point d’achever son désarmement chimique en vertu
d’un accord russo-américain conclu en septembre 2013 et entériné par
l’ONU.
Dans ce contexte, le pays doit élire le 3 juin son président. Bien que
la reconduction de Assad pour un nouveau septennat ne fasse aucun
doute, dix candidats pour la plupart inconnus sont en lice face à lui.
Une source à la Cour constitutionnelle a confirmé que l’un des candidats
déclarés, Samih Mikhaël Moussa, était chrétien, alors que la
Constitution stipule que le président doit être musulman.
"Nous recevons toutes les demandes et nous les transmettons au
Parlement. Durant les cinq jours suivant la clôture, nous les
examinerons pour voir si elles sont conformes à la Constitution puis le 6
mai, nous publierons les noms des candidats retenus", a précisé cette
source.
Le scrutin a été qualifié de "farce" et de "parodie de la démocratie"
par l’opposition et par les pays occidentaux, mais l’Iran, principal
allié régional du régime, y a en revanche vu mardi "une occasion de
ramener la paix et la stabilité" dans le pays ravagé par trois ans de
guerre ayant fait 150 000 morts.
(29-04-2014 - Avec les agences de presse)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire