Le bloc du Premier ministre irakien sortant est arrivé en tête aux
élections législatives du 30 avril, mais n’a pas obtenu la majorité des
sièges, ouvrant la voix à de nouvelles tractations entre partis pour la
formation d’un gouvernement.
Selon les résultats annoncés par la Haute commission électorale
irakienne (IHEC), l’Alliance pour l’Etat de droit de Nouri al-Maliki a
obtenu 92 sièges sur les 328 que compte le Parlement irakien, loin
devant les autres formations.
Dans la capitale, le bloc de M. Maliki a obtenu 30 sièges, et est arrivé
premier dans 10 des 18 provinces du pays pour ce scrutin, le premier
depuis le retrait des forces américaines du pays fin 2011.
Lors des dernières législatives de 2010, M. Maliki avait obtenu 89 sièges.
Le résultat du lundi ne sera cependant pas suffisant pour former seul un
gouvernement, et le camp de M. Maliki va devoir poursuivre les
négociations déjà entamées avec d’autres formations politiques,
notamment sunnites et kurdes, pour être reconduit à la tête du
gouvernement pour un troisième mandat.
Les principaux groupes rivaux de M. Maliki ont obtenu entre 19 et 29
sièges chacun, selon un décompte de l’AFP à partir des résultats publiés
par l’IHEC.
Plusieurs de ces partis, dont celui de l’ancien Premier ministre Iyad
Allawi, de l’influent chef chiite Moqtada Sadr et du président de la
région autonome du Kurdistan, Massud Barzani- refusent l’idée d’un
troisième mandat de M. Maliki, qu’ils accusent d’avoir accaparé le
pouvoir et failli à enrayer la spirale de violence qui a fait plus de
3.500 morts depuis le début de l’année.
Son second mandat a aussi été marqué par les tensions avec la région
autonome du Kurdistan, l’impossibilité manifeste de faire voter des lois
d’importance au Parlement et la résurgence des dissensions entre
sunnites et chiites.
Candidat à Bagdad, le Premier ministre reste néanmoins populaire parmi
son électorat : il a remporté sur son nom propre 721.000 voix, le plus
gros score au niveau national, favorisant néanmoins la perspective d’un
troisième mandat.
La formation d’un gouvernement pourrait durer longtemps. Après les
dernières législatives en 2010, les tractations entre groupes politiques
avaient pris plusieurs mois.
Ses détracteurs accusent M. Maliki de renforcer son pouvoir, surtout au
sein des services de sécurité, et lui reprochent l’énorme détérioration
de la sécurité au cours des derniers mois.
Le Premier ministre estime pour part que ce sont ses partenaires au sein
de la coalition hétéroclite qui l’ont empêché de mener à bien son
action, en bloquant notamment des lois au Parlement. Il a ainsi fait
campagne sur la nécessité d’en finir avec les gouvernements d’unité
nationale, et le besoin d’une majorité claire.
Mais, consciente qu’une alliance serait plus probable qu’une majorité,
l’Alliance pour l’Etat de droit avait envoyé début mai une lettre à des
formations rivales leur proposant un programme pour le futur
gouvernement.
Dans ce courrier, dont l’AFP a pu voir une copie, le bloc de M. Maliki
propose un programme en 18 points appelant notamment les partenaires
potentiels à soutenir les droits des femmes, une distribution équitable
des richesses et le rejet des politiques sectaires.
Outre le choix d’un Premier ministre, les différents partis vont
également devoir s’accorder sur les nominations des prochains présidents
de la République et du Parlement.
Selon un accord non écrit mais accepté de facto par les trois
principales communautés irakiennes, la présidence revient à un Kurde, le
Premier ministre est chiite et la présidence du Parlement est donnée à
un sunnite.
Homme à poigne et militant chiite de longue date, M. Maliki a passé de
nombreuses années en exil, notamment en Iran et en Syrie après avoir
quitté le pays au début des années 1980.
Rentré en Irak après le renversement du président Saddam Hussein par les
forces américaines en avril 2003, il a joué un rôle de premier plan
dans les affaires publiques, avant de prendre la tête du gouvernement en
2006.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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