Une soixantaine de personnes ont péri mercredi dans une vague
d’attaques à travers l’Irak, où le bilan dépasse désormais les 4.000
morts dans les violences depuis le début de l’année, selon des sources
médicales et sécuritaires.
Ce nouveau bain de sang intervient alors que les responsables politiques
cherchent à constituer des alliances en vue de la formation d’un
gouvernement, que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend
continuer à diriger, même si les élections du 30 avril ne lui ont pas
donné de majorité claire.
Les attentats les plus graves ont eu lieu en fin de journée à Mossoul,
dans le nord du pays, où deux l’explosion de deux voitures piégées a tué
21 personnes, dont 14 membres des forces de l’ordre.
A Bagdad, un attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins 16
morts et une cinquantaine de blessés dans l’après-midi dans le quartier
principalement chiite de Kazimiya, tandis que d’autres voitures piégées
ont tué une dizaine d’autres personnes dans les quartiers d’Amin, Sadr
City et Jihad.
Alors que dans le passé ce type d’attaques étaient menées le matin, à
l’heure de pointe, elles ont désormais de plus en plus souvent lieu le
soir, quand les Irakiens sortent pour aller au marché, au restaurant ou
au café.
D’autres attaques ont fait trois morts dans la région de Bagdad, ainsi
que trois autres dans les provinces septentrionales de Kirkouk et de
Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Toujours dans le nord, une série de 11 attentats à la bombe a tué cinq
personnes, dont quatre membres d’une même famille, à Tuz Khurmatu,
selon des responsables.
Les explosions visaient des maisons de la communauté turkmène de cette
ville peuplée également par des Kurdes et des Arabes, et qui est située
dans une portion de territoire revendiquée à la fois par le gouvernement
central et par la région autonome du Kurdistan irakien.
Les insurgés profitent souvent du manque de communication entre les
forces de sécurité arabes et kurdes pour mener des attaques dans ce
secteur.
Dans le même temps, trois personnes ont été tuées dans un bombardement
sur Fallujah, une ville à 60 km à l’ouest de Bagdad tenue par des
insurgés depuis janvier.
Mardi, l’organisation Human Rights Watch a accusé Bagdad de larguer des
barils d’explosifs sur des zones d’habitation et d’avoir pu viser un
hôpital.
L’Irak est endeuillé par des attaques qui tuent en moyenne plus de 25
personnes par jour, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis cinq
ans, quand le pays sortait à peine d’un conflit confessionnel sanglant
après l’invasion américaine de 2003.
Les autorités imputent la violence qui touche l’ensemble du pays à des
facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie
voisine.
Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout
alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s’estime
marginalisée et maltraitée par les autorités dirigées par des chiites.
(29-05-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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