Le pape François a exhorté samedi à rechercher une "solution pacifique" à
la crise en Syrie et à une "solution juste" au conflit
israélo-palestinien, après son arrivée à Amman, première étape d’un
voyage au Proche-Orient, placé sous le signe du dialogue
interconfessionnel.
Le souverain pontife, attendu ensuite à Bethléem puis Jérusalem, a
également insisté sur la légitimité dans la région de la présence des
chrétiens, "citoyens à part entière au Proche-Orient".
Souriant à sa descente d’avion à la mi-journée, il a été accueilli par
le prince Ghazi ben Mohamed, un conseiller du roi Abdallah II pour les
affaires religieuses. Deux enfants portant l’habit traditionnel
jordanien lui ont remis des bouquets d’iris, fleur nationale du royaume.
Il est ensuite monté dans une petite voiture blanche pour rejoindre le
palais royal, où l’attendait le souverain jordanien, qu’il a déjà reçu
deux fois au Vatican et qui accueillait son troisième voyage papal.
"J’encourage les autorités du royaume jordanien à persévérer dans leurs
efforts pour rechercher une paix durable dans toute la région. Ce grand
objectif nécessite d’urgence que soit trouvée une solution pacifique à
la crise en Syrie, ainsi qu’une solution juste au conflit
palestino-israélien", a-t-il affirmé dans une brève allocution.
Il a également prôné le respect de la liberté religieuse dans la région,
en allusion à l’inquiétude du Vatican face à l’exode des chrétiens
d’Orient, dont 2 millions ont quitté le Moyen-Orient ces 10 dernières
années, selon le Centre catholique jordanien.
François a ensuite gagné en Jeep découverte le stade d’Amman, où des
dizaines de milliers de personnes étaient massées depuis des heures,
pour une messe à 16H00 (13H00 GMT), avant de rencontrer sur les bords du
Jourdain des réfugiés syriens chassés par la guerre.
"Nous sommes ravis que le pape vienne. Il va apporter paix et amour au
monde arabe", a dit soeur Rachel, 77 ans, qui a assisté aux trois
précédentes visites papales dans la région.
Mais pour elle, la présence de François est particulièrement
importante : "Ce pape est spécial. Il ne veut voir que les pauvres et
des malades. Il est le protecteur des faibles".
Des réfugiés chrétiens syriens, palestiniens et irakiens devaient
participer à la messe, durant laquelle 1400 enfants feront leur
première communion.
"C’est énorme, je suis si contente que le pape François vienne. Nous
allons vraiment lui faire sentir qu’il est le bienvenu", lance une
fidèle, Veronica Moutaame.
Ce pèlerinage de 55 heures dans le berceau du christianisme, où il sera
le quatrième pape à se rendre après Paul VI en 1964, Jean Paul II en
2000 et Benoît XVI en 2009, "sera un voyage strictement religieux", a
assuré François.
Le secrétaire d’Etat du Vatican Pietro Parolin a admis qu’il serait
aussi forcément "politique", sur fond de guerre atroce en Syrie,
d’impasse du processus de paix israélo-palestinien et de montée des
intolérances religieuses dans la région.
Au total, 14 discours sont prévus, avec une succession de cérémonies dans des lieux chargés de symboles.
Les sites de la tradition chrétienne d’abord, de la naissance de Jésus
(Bethléem), de son baptême (le Jourdain), de son dernier repas (le
Cénacle à Jérusalem), de sa mort et de sa résurrection (le
Saint-Sépulcre), mais aussi l’esplanade des Mosquées et le Mur des
Lamentations, lieux saints de l’islam et du judaïsme, ou encore le
Mémorial de Yad Vashem pour la Shoah.
Pour appuyer son appel au dialogue inter-religieux, François est
accompagné d’un rabbin, Abraham Skorka, et d’un professeur musulman,
Omar Abbud, vieux amis de Buenos Aires.
Surtout, il rencontrera le patriarche oecuménique de Constantinople,
Bartholomée, chef spirituel de l’Eglise orthodoxe, 50 ans après le
sommet historique entre Paul VI et le chef de cette église, Athénagoras.
Dans un Moyen-Orient troublé, la visite de ce pape rétif au protocole et
qui a refusé une papamobile blindée donne aussi des sueurs froides à la
sécurité. Des milliers de policiers ont été mobilisés pour les trois
étapes.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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