Les monarchies du Golfe ont annoncé mardi le retrait de leurs ambassadeurs en Syrie et l’expulsion des diplomates syriens de leurs territoires en raison de la poursuite de la répression contre les opposants à Bashar al Assad.
Le régime syrien a ignoré les tentatives arabes visant à "résoudre la crise et éviter de faire couler le sang du peuple syrien", écrit le Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans un communiqué.
"Le royaume d’Arabie saoudite, qui dirige actuellement le conseil, annonce que les Etats du CCG ont décidé de retirer tous leurs ambassadeurs de Syrie et demande également le départ immédiat de tous les ambassadeurs du régime syrien sur leurs sols", ajoute-t-il.
"Le conseil juge nécessaire que les Etats arabes (...) prennent avec détermination toutes les mesures nécessaires face à cette dangereuse escalade contre le peuple syrien. Près d’un an après le début de la crise, il n’y a pas la moindre lueur d’espoir de parvenir à une solution."
Le CCG comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les Emirats arabes unis. Leurs ministres des Affaires étrangères se réuniront samedi à Ryad pour évoquer la situation en Syrie.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé lundi la communauté internationale à prendre des mesures pour "protéger les vies innocentes et mettre fin au bain de sang", en prévenant que la situation en Syrie menaçait la stabilité régionale.
Premier exportateur mondial de pétrole, l’Arabie saoudite considère depuis longtemps le régime syrien avec méfiance en raison de l’alliance nouée par Bashar al Assad avec l’Iran, rival régional de Ryad.
L’Arabie saoudite a été en janvier le premier pays à retirer ses observateurs de la mission déployée en Syrie par la Ligue arabe. Les autres membres du CCG l’ont par la suite imitée.
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Le président Bashar al Assad veut arrêter la violence en Syrie, selon Lavrov
Le président Bashar al Assad est "totalement déterminé" à mettre fin aux violences commises par toutes les parties engagées dans le conflit en Syrie, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Le chef de la diplomatie russe effectue une visite à Damas et il a rencontré le chef de l’Etat syrien après le double veto opposé par la Russie et la Chine à une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu proposant une mise à l’écart d’Assad pour résoudre le conflit.
"Le président de la Syrie nous a assurés être totalement déterminé à mettre fin aux violences d’où qu’elles viennent", a déclaré Lavrov cité par l’agence de presse Interfax.
"La Syrie va informer la Ligue arabe qu’elle est intéressée à la poursuite du travail de la mission de la Ligue et à en renforcer les effectifs", a poursuivi Lavrov.
La Ligue arabe avait décidé le 28 janvier de suspendre les travaux de sa mission dépêchée en Syrie le 26 décembre en raison de la persistance des violences sur le terrain.
Lavrov, qui a qualifié sa rencontre avec Assad de "très utile", a également indiqué que ce dernier allait annoncer prochainement la date d’un référendum sur une nouvelle Constitution en Syrie.
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L’UE n’a pas l’intention de fermer sa représentation en Syrie
L’Union européenne n’a pas l’intention de rappeler le chef de sa délégation en Syrie, contrairement à la France ou aux États-Unis, car elle estime important de "conserver des représentants sur place" pour suivre l’évolution de la situation. "Nous n’avons aucun plan pour retirer le chef de la délégation à l’heure actuelle. Nous pensons qu’il est important de conserver nos représentants sur place, car il n’y a pas de presse libre" pour se tenir informés, a déclaré devant la presse le porte-parole du service diplomatique de l’UE, Michael Mann. L’UE va continuer à "faire tout ce qui est possible diplomatiquement, aux côtés des 27 États membres et des partenaires internationaux, pour tenter de mettre fin à la situation totalement inacceptable" en Syrie, a-t-il ajouté. Le chef de la délégation de l’UE à Damas est Vassilis Bontosoglou (Grèce).
La décision de l’UE a été prise alors que plusieurs capitales européennes, dont Londres, Paris et Rome, ont annoncé le rappel pour consultations de leur ambassadeur à Damas. Les États-Unis ont été plus loin en décidant lundi de fermer leur ambassade et d’évacuer leurs derniers fonctionnaires présents en Syrie, "compte tenu de la poursuite de la violence et de la détérioration des conditions de sécurité". Michael Mann a réitéré le soutien de l’UE aux efforts de la Ligue arabe pour trouver une solution alors que la répression des manifestations contre le régime a fait plus de 6 000 morts depuis 11 mois dans le pays, selon des ONG. "Nous pensons que le processus doit être mené par les Arabes", a-t-il indiqué.
Parallèlement, les Vingt-Sept parlent d’un nouveau renforcement de ses sanctions contre le régime de Bashar el-Assad et envisagent notamment de s’en prendre aux transactions de la banque centrale et aux ventes d’or et de métaux précieux, ont indiqué mardi des sources diplomatiques. L’Europe a déjà imposé un embargo sur les ventes d’armes ainsi qu’une interdiction d’importer du pétrole brut syrien et de procéder à de nouveaux investissements dans le secteur pétrolier de ce pays. Des sanctions touchent aussi directement près de 150 personnes et organisations liées au régime.
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