mardi 7 février 2012

Syrie : Le président Bachar al-Assad promet la fin des violences et un référendum sur une nouvelle Constitution

Le président Bashar al-Assad a "promis" au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov de faire cesser les violences, au moment où les monarchies du Golfe expulsaient les ambassadeurs de Syrie et rappelaient leurs représentants à Damas emboîtant le pas à plusieurs pays occidentaux.
"Nous avons eu une rencontre très utile. Le dictateur syrien nous a notamment assuré qu’il s’était entièrement engagé à faire cesser les violences d’où qu’elles viennent", a déclaré mardi Lavrov, cité par les agences russes, à l’issue de ses entretiens avec Assad.
Face au soutien marqué de Moscou, qui bloque toute résolution à l’ONU condamnant la répression de la révolte en Syrie, les pays occidentaux et arabes accentuaient la pression.
La France a rappelé son ambassadeur pour consultations "face à l’aggravation de la répression menée par le régime de Damas contre sa population" et l’Italie a fait de même après "les inacceptables violences perpétrées par le régime". L’Espagne et les Pays-Bas ont également rappelé leurs représentants.
Washington a fermé lundi son ambassade à Damas.
Les monarchies du Golfe ont de leur côté décidé d’expulser les ambassadeurs de Syrie dans leurs pays et de retirer les leurs de Damas, dénonçant un "massacre collectif".
La Turquie a annoncé le lancement prochain d’une "nouvelle initiative" internationale après le blocage à l’ONU, tandis que le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour mettre fin aux "massacres" de civils.
A Damas, Lavrov a affirmé que la Russie était prête à continuer à chercher une solution au conflit syrien en se basant sur l’initiative de la Ligue arabe, qui selon l’agence de presse officielle syrienne Sana appelle à la fin des violences et à une mission d’observateurs —aujourd’hui suspendue.
Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs indiqué que le chef d’état syrien allait bientôt annoncer la date du référendum sur une nouvelle Constitution.
Une commission ad hoc doit d’ailleurs présenter prochainement le texte au président Assad, d’après SANA.
Dans un pays de plus en plus divisé, des milliers de Syriens ont acclamé Lavrov à son arrivée mardi à Damas pour "remercier" Moscou qui avec Pékin avait opposé son veto au projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression.
Mais dans les villes "rebelles", notamment à Homs (centre), le sang continuait de couler au lendemain d’une journée particulièrement meurtrière avec près de 100 morts dans le pays.
Au moins 21 civils ont été tués mardi, dont 15 à Homs dans des bombardements des forces du régime, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Les produits alimentaires ne parviennent pas aux zones assiégées" par l’armée, a affirmé à l’AFP Ahmad al-Qassir, porte-parole du "Conseil de la Révolution", une organisation de militants à Homs.
"Ils veulent faire plier Homs pour donner une leçon aux autres villes rebelles, mais nous considérons que Homs offre son sang pour la liberté de la Syrie", a-t-il ajouté affirmant que cette ville "ne s’agenouillera jamais devant le régime d’Assad".
Pour sa part, Damas s’est engagé à poursuivre ses "opérations" contre les "groupes terroristes" à Homs.
Ces opérations se poursuivront "jusqu’à ce que la sécurité et l’ordre soient rétablis" et que "toute personne armée qui terrorise les citoyens et met leur vie en péril soit vaincue", a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Le Conseil national syrien (CNS) et l’Armée syrienne libre (ASL) ont appelé les hommes d’affaires syriens et arabes à financer les opérations des rebelles.
Le CNS et l’ASL, qui revendique quelque 40.000 combattants, mène des opérations contre les forces du régime.
Par ailleurs, Damas et Ankara ont entamé mardi des négociations pour libérer 49 officiers des renseignements turcs arrêtés en Syrie où ils "opéraient clandestinement", selon la radio Cham FM, proche du pouvoir syrien.
La Syrie a posé des "conditions à leur libération", notamment leur "échange contre des membres de l’ASL présents sur le territoire turc", et que la Turquie "cesse d’entraîner les membres de l’ASL", a précisé Cham FM.

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