Le chef de l'Etat,Nicolas Sarkozy,est arrivé au pavillon d'Armenonville au Bois de Boulogne accompagné de Noam et Aviva Shalit,parent de l'ex-otage franco-israélien Gilad Shalif,retenu captif pendant plus de cinq ans à Gaza par le Hamas et libéré le 18 octobre dernier, contre un millier de prisonniers palestiniens. Il s'est aussitôt isolé pour un entretien privé avec Richard Prasquier, le président du CRIF, avant de prononcer un discours.
A moins de trois mois de la présidentielle, le président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) a répété qu’il n’y a "pas de vote juif" en France. En revanche, en Israël - où M. Sarkozy est généralement perçu comme un "ami", la communauté franco-israélienne (400 000 personnes environ) avait voté à plus de 85% pour lui en 2007.
"Je ne donnerai aucune consigne de vote. S’il y a une sensibilité juive, elle doit s’écarter des extrêmes", a ajouté Richard Prasquier,le président du CRIF, pour qui "il y a des lignes jaunes à ne pas franchir. Il y a des partis qui se sont mis au premier rang pour la délégitimisation d’Israël, ou pour son boycottage. C’est illégal et injuste", a-t-il affirmé.
Dans son discours, Nicolas Sarkozy a dit que "la présence de Gilad sur notre territoire (était) une grande émotion pour tous les Français.
Gilad a été persécuté, maltraité, torturé. On a enlevé à ses parents un enfant de 20 ans, on leur a rendu un héros. Honte à ceux qui ont fait cela. Rien ne peut justifier ce comportement barbare." a-t-il ajouté.
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Sarkozy : "Israël est un miracle"
Le Président a affirmé à la tribune que «la présence de Gilad sur notre territoire (était) une grande émotion pour tous les Français». «Gilad a été persécuté, maltraité, torturé. On a enlevé à ses parents un enfant de 20 ans, on leur a rendu un héros. Honte à ceux qui ont fait cela. Rien ne peut justifier ce comportement barbare», a-t-il ajouté. Puis, dans ce discours d'une petite demi-heure prononcée sans notes, le président a parlé de l'antisémitisme, d'Israël, des Palestiniens, de l'Iran et des «printemps arabes»
Souhaitant qu'Israéliens et Palestiniens puissent faire de même, Nicolas Sarkozy a pris l'exemple de la France et de l'Allemagne qui se sont beaucoup fait la guerre et qui «ont su construire des compromis pour faire la paix». Il a ensuite acté l'échec du quartette (ONU, UE, Russie, USA) et appelé à un changement de méthode pour amener Israël, un pays qu'il a qualifié à plusieurs reprises de «miracle», et les Palestiniens à la table des négociations.
Une méthode aux contours flous mais qui nécessite de «se faire confiance». «Qui doit commencer, faire le premier pas ? Celui qui tend la main est-il un naïf ou quelqu'un de fort ?» a-t-il interrogé pour inviter les protagonistes à se parler. «Un Etat palestinien démocratique, viable et moderne est la seule garantie de sécurité de l'Etat d'Israël», a-t-il enfin réaffirmé.
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L'antisémitisme,"une affaire nationale"
Comme à chacun des discours qu'il a prononcés à la tribune du CRIF depuis 2007, ou presque, Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé en faveur d'un durcissement des sanctions envers l'Iran dont les dirigeants proclament vouloir détruire Israël. «L'acquisition de l'arme atomique par l'Iran est inacceptable», a-t-il assuré tout en mettant en garde Israël contre une possible attaque préventive contre Téhéran : «La solution n'est pas un conflit militaire. Il faut éviter un drame qui ferait souffrir une population qui n'y est pour rien», a martelé le président français. Répondant à Richard Prasquier, qui avait parlé dans son discours introductif d'un «antisémitisme incrusté» en France, le président de la République a répondu que «chaque fois qu'un Juif est injurié, ce n'est pas l'affaire des Juifs mais de 65 millions de Français. Ce n'est pas une affaire communautaire, mais une affaire nationale».
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"Bouc émissaire"
Le président du CRIF s'est «inquiété» mercredi soir de la crise en Europe, estimant que «les crises ne se limitent pas à l'économie» mais favorisent les «nationalismes» et «réactivent la xénophobie». «Voici revenus les nationalismes autarciques que l'on croyait hors d'âge», s'est exclamé Prasquier. «Ils proposent des explications simplistes et réactivent la xénophobie, a-t-il dénoncé. Le rempart européen ne doit pas se fissurer.» «Certains (pays) ont mis une sourdine à leur antisémitisme, d'autres non. Mais c'est toujours la rhétorique inacceptable du bouc émissaire», a poursuivi le président du CRIF avant d'affirmer que «le Front national fait partie de cette nébuleuse». «Nous ne voterons pas pour le Front national», a logiquement précisé Richard Prasquier, notant que «le 27 janvier, jour de la commémoration internationale de la Shoah, c'est avec la droite européenne la plus extrême, celle des fraternités pangermaniques racistes, que Marine Le Pen est allée danser à Vienne».
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Les Verts et la "détestation d'Israël"
Le président du Crif ne votera pas plus pour la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly, puisqu'il considère que les écologistes ont eux aussi franchi la «ligne jaune». Quand le Front national «distille un discours de préférence ethnique», Prasquier affirme que les Verts «diabolisent Israël et appellent à son boycott». En novembre dernier, lors de la Convention nationale du CRIF, son président avait déjà dénoncé «la détestation» qu'ont les Verts d'Israël, mais aussi «le déferlement anti-israélien d'une partie du monde de l'information» et son «influence au sein du parti écologiste». Tout en soulignant qu'en 2011 «le nombre d'actes antisémites a diminué de 16% en France (...), les atteintes aux personnes, les plus graves, sont restées stables. Beaucoup de ces actes se font sous le couvert de l'antisionisme. L'antisionisme obsessionnel, c'est de l'antisémitisme». «Les militants anti-israéliens qui se distinguent dans ces activités illégales ne manquent jamais de faire valoir leur engagement universaliste en faveur des opprimés. En réalité, ils supportent souvent assez bien les massacres en Syrie, mais ils souffrent beaucoup devant des pamplemousses israéliens.»
Un autre danger pour le président du CRIF vient des islamistes. «Les nazis traitaient les Juifs de vermines, de rats ou de bactéries. Il y a aujourd'hui d'autres nazis, qui viennent d'un islam dévoyé et qui traitent les Juifs de fils de singes et de porcs.»
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