vendredi 2 janvier 2015

Israël/Palestine : Israël déçu par le vote français à l'ONU

Le gouvernement israélien a exprimé vendredi sa "profonde déception" auprès de l'ambassadeur de France, selon un responsable. L'ambassadeur de France à Tel-Aviv, Patrick Maisonnave, avait été convoqué après le vote français en faveur d'un projet de résolution palestinien qui vient d'échouer au Conseil de sécurité de l'ONU.
Outre la "profonde déception" israélienne, Aviv Shir-On, le directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères chargé de l'Europe a indiqué au diplomate français qu'il recevait vendredi à Jérusalem, que "le seul moyen de parvenir à la paix est d'encourager les parties à reprendre les négociations, et non pas à travers des déclarations et des campagnes unilatérales", a rapporté le porte-parole du ministère Emmanuel Nahshon.
L'ambassadeur lui a répondu que l'initiative française visait précisément à éviter, "premièrement, une division du Conseil de sécurité sur le sujet, deuxièmement, une initiative unilatérale des Palestiniens", selon une source diplomatique française, en référence à la menace palestinienne de demander l'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) en cas de rejet de leur projet de résolution.
Le texte ayant été rejeté mardi par le Conseil de sécurité, le président palestinien Mahmud Abbas a mis à exécution la menace de demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) dès le lendemain. "Nous regrettons la situation actuelle", a dit la même source française en parlant de la demande d'adhésion. L'adhésion à la CPI est censée permettre aux Palestiniens de poursuivre des responsables israéliens devant la justice internationale pour des crimes liés selon eux à l'occupation et pour crimes de guerre.
Une partie de la communauté internationale s'inquiète que cette demande ne crispe davantage les relations tendues entre Israéliens et Palestiniens et n'éloigne encore plus les perspectives de reprise des efforts de paix. Les États-Unis, principal allié d'Israël mais aussi important bailleur d'aide à l'Autorité palestinienne, ont exprimé une vive opposition à la démarche palestinienne. Les Palestiniens entendaient faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution qui aurait donné à Israël trois ans pour se retirer des territoires qu'il occupe depuis 1967.
La France, inquiète de la situation dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël, a, pendant des semaines, oeuvré aux Nations unies à l'élaboration d'un texte de résolution qui aurait été moins intransigeant que le projet palestinien et aurait été susceptible d'être adopté par le Conseil de sécurité. Les Palestiniens ont finalement soumis leur propre texte amendé. La France l'a voté, mais le texte, approuvé par seulement huit des quinze membres, a été rejeté, faute de réunir les neuf voix nécessaires.

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