vendredi 2 mai 2014

Syrie : accord avec le régime pour le retrait des rebelles de Homs

Un accord a été conclu vendredi entre le régime syrien et les rebelles sur un retrait des insurgés de leurs bastions de Homs, assiégés depuis deux ans, un succès militaire pour Bashar al-Assad avant la présidentielle.
A un mois de ce scrutin qui devrait aboutir à la réélection sans surprise de Assad, la violence redouble avec un attentat suicide dans la province de Hama (centre), faisant 20 morts, dont 12 enfants, et des raids du régime sur Alep (nord) ayant fait une cinquantaine de morts en deux jours.
Dans ce conflit très complexe où le front entre loyalistes et rebelles s’est doublé d’une guerre fratricide entre groupes combattant l’armée, le chef d’Al-Qaïda a appelé sa branche en Syrie, le Front Al-Nosra, à cesser de combattre ses rivaux jihadistes.
A Homs, troisième ville de Syrie, où une poignée de quartiers rebelles sont soumis depuis deux ans à un siège impitoyable de l’armée, un accord a été conclu en vue d’un retrait des près de 1200 insurgés de la Vieille ville et ses environs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Une trêve est entrée en vigueur vendredi" en vue de l’application de cet accord et devrait durer 24 heures, précise l’ONG.
Un militant, Thaer al-Khaldiyé, a indiqué que cette trêve "devrait être suivie d’un retrait sécurisé des rebelles mais cela n’a pas encore commencé". La zone concernée représente environ 2 km2 alors que la ville s’étend sur 40 km2.
Homs était surnommée "capitale de la révolution" par les militants en raison de l’ampleur des manifestations pacifiques qui y ont eu lieu au début de la révolte en mars 2011 qui a été réprimée dans le sang avant de se transformer en guerre civile.
Mais en raison de l’importance stratégique de la ville dans le centre du pays, l’armée a repris la majorité des quartiers.
Si le retrait a bien lieu, les rebelles ne contrôleront plus que Waer, un quartier résidentiel à la périphérie de la ville où vivent des centaines de milliers d’habitants, notamment beaucoup de déplacés. Ce quartier est régulièrement bombardé par l’armée.
Cet accord devrait renforcer la position du régime qui se prépare à organiser dans les territoires qu’il contrôle la présidentielle, fixée au 3 juin. Ce scrutin a été qualifié de "parodie de la démocratie" par l’opposition en exil et les pays occidentaux, dans un pays où la guerre a fait 150.000 morts et plus de neuf millions de déplacés.
Autre avancée du régime vendredi : selon l’OSDH et une source de sécurité, ses troupes ont pris l’entrée nord-est d’Alep, la métropole du nord ravagée par la guerre, et se trouvent désormais à seulement 1,5 km de la prison de la ville, assiégée par les insurgés.
Par ailleurs, les attentats visant notamment la communauté alaouite dont est issu Assad se sont récemment multipliés. Les derniers en date ont visé vendredi les localités alaouites de Jidrine et al-Houeiri, dans la province de Hama. Au moins 20 personnes, dont 12 enfants, y ont péri dans deux attentats suicide.
Une double explosion avait ensanglanté mardi un quartier alaouite à Homs, faisant au moins 100 morts, en majorité des civils. Les jihadistes du Front Al-Nosra avaient revendiqué l’attaque, affirmant qu’il s’agissait de représailles aux bombardements de l’armée sur les zones rebelles.
Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, a par ailleurs été rappelée à l’ordre par le chef du réseau extrémiste Ayman al-Zawahri qui lui a "ordonné" de cesser "immédiatement" de combattre ses rivaux jihadistes, en référence à l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe le plus radical sur le terrain.
Zawahiri a appelé Al-Nosra "à se consacrer au combat contre les ennemis de l’islam, en l’occurrence les baassistes" les partisans du parti Baas, au pouvoir en Syrie.
Cette guerre fratricide entre les deux groupes, pourtant tous engagés contre le régime, a fait des milliers de morts depuis janvier dans le nord du pays échappant à l’autorité de Damas.
L’EIIL, accusé des pires atrocités à l’égard des civils et de volonté hégémonique, a été chassé de plusieurs régions dans le nord et des combats féroces se déroulent actuellement la province de Deir Ezzor (est).

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