Israël va chercher à ancrer dans la loi son statut d’Etat du peuple
juif, a déclaré jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"L’une de mes principales missions en tant que Premier ministre d’Israël
est de défendre le statut de l’Etat d’Israël comme l’Etat national de
notre peuple", a déclaré Netanyahu lors d’un discours à Tel-Aviv,
dont la transcription a été fournie par son bureau.
"A cette fin, j’ai l’intention de soumettre une loi à la Knesset
(Parlement) qui constituera un ancrage constitutionnel pour le statut
d’Israël comme Etat national pour le peuple juif", a-t-il poursuivi.
Cette déclaration intervient alors que l’échéance des négociations entre
Israéliens et Palestiniens a expiré mardi sans résultat, soldant
l’échec des intenses efforts du secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Le Premier ministre israélien a fait de la reconnaissance d’Israël comme
un Etat juif un élément cardinal d’un accord de paix, assurant que la
"racine du conflit" entre les deux peuples était le rejet arabe d’un
Etat juif, et non l’occupation des Territoires palestiniens depuis 1967.
Les Palestiniens rejettent cette exigence, soulignant qu’ils ont reconnu
Israël en 1993 et que l’accepter reviendrait à renoncer sans
contrepartie au "droit au retour" des réfugiés, ainsi qu’à leur propre
histoire.
Le président de la coalition de Netanyahu, Yariv Levin, a félicité le
Premier ministre pour sa "décision historique, qui ramènera Israël sur
une voie sioniste après des années de brèches juridiques infligés aux
principes fondamentaux sur lesquels l’Etat a été fondé".
"Le Premier ministre m’a donné l’ordre de faire avancer une législation
sans délai", a déclaré M. Levin, un membre du parti Likoud (droite) de Netanyahu.
En 2011, Avi Dichter, un membre du parti Kadima (centre), avait tenté de
faire passer une loi similaire, mais le projet avait été torpillé par
la chef d’alors de ce parti, Tzipi Livni, aujourd’hui ministre de la
Justice et chargée des négociations avec les Palestiniens.
En 2013, M. Levin avait de nouveau soumis une version amendée d’une loi similaire, qui n’avait pas abouti.
L’annonce de Netanyahu a été très mal accueillie au sein même de son
gouvernement de coalition, Mme Livni promettant qu’elle ne laisserait
pas passer une telle loi.
"Mme Livni s’est opposée par le passé à des initiatives en faveur des
’juifs’ qui se font aux dépens des valeurs démocratiques, et elle le
fera à l’avenir même si celui qui propose (la loi) est le Premier
ministre", a indiqué sa porte-parole Mia Bengel sur Twitter.
Menachem Hofnung, un professeur de sciences politiques à l’université
hébraïque, a estimé qu’une telle proposition n’aurait probablement pas
la majorité dans le gouvernement.
"Il existe déjà des lois stipulant qu’Israël est juif et démocratique",
a-t-il rappelé. "Donc, je ne suis pas sûr de l’intérêt d’une autre loi,
si ce n’est de mettre un nouvel obstacle au processus de paix".
La semaine dernière, le président américain Barack Obama a jugé
nécessaire de faire une "pause" dans les discussions de paix, prenant
acte de l’impuissance de l’administration américaine à combler le fossé
entre les deux camps sur les questions cruciales : la sécurité, les
frontières, la colonisation et Jérusalem.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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