L’Autorité palestinienne a réclamé la libération des 104 prisonniers
palestiniens détenus avant les accords d’Oslo, avant de reprendre les
négociations avec l’entité sioniste, sous l’égide américaine. Ce fut la
position de principe, qui signifie que le déroulement de ces
négociations reste indépendant de la libération des prisonniers. Mais
les pressions américaines sur l’Autorité ont finalement abouti à
plusieurs reculs concernant ce dossier, le recul le plus important, et
qui vide tout le dossier de son contenu national, a été d’accepter que
la libération des prisonniers soit un enjeu dans les négociations, et
non plus un préalable indépendant. En clair, les prisonniers ne seront
libérés que si les négociations avancent. On nous annonce déjà à grands
cris que 35 prisonniers palestiniens détenus avant Oslo seront libérés,
dans un geste de « bonne volonté »… Et l’Autorité s’est tue, et le
ministère chargé des prisonniers de l’Autorité de Ramallah semble
oublier qu’il avait refusé, il y a plusieurs semaines, que cette
libération soit marchandée et qu’elle soit livrée par tranches, sur une
durée de 9 mois.
Alors que les prisonniers palestiniens des territoires occupés en 48 et
de la ville d’al-Quds craignent que de nouveau, l’Autorité palestinienne
ne les abandonne, comme l’a fait la direction de l’OLP lors des accords
d’Oslo, rien ne semble présager de bon, ni pour eux, ni pour d’autres
prisonniers appartenant à des formations politiques et militaires
« radicales ». Sachant que la question des prisonniers est une question
prioritaire pour le peuple palestinien, les sionistes ont accentué la
répression dans les prisons et multiplié les arrestations. Gageons que
beaucoup de ces nouveaux kidnappés seront sur les listes des
« prisonniers à libérer, au cours des négociations, ce que les sionistes
et leurs amis américains vont présenter comme « un geste de bonne
volonté » ! Une mystification de plus et l’Autorité Palestinienne ne
fera rien pour la dénoncer….
Cependant, la grève de la faim menée par les prisonniers
palestiniens détenus dans les prisons sionistes dérange ! Même si cette
lutte est menée par seulement quelques prisonniers que le monde entier
semble oublier ! Mais elle dérange tellement l’occupant qu’il envisage
de promulguer une loi lui permettant de nourrir de force les
prisonniers. Cet occupant oublie ou fait semblant d’oublier qu’il a déjà
commis ce crime, même sans loi, envers trois prisonniers grévistes de
la faim : le martyr Abdel Qader Abul Fahem, le 11 mai 1970, lors de la
grève de la faim menée par les prisonniers dans la prison de Ascalan, le
martyr Rassem Halawe, de Jabalya le 20 juillet 1980 et le martyr Ali
Jaafari, de Nablus, le 24 juillet 1980, au cours de la grève de la faim
menée par les prisonniers dans la prison de Nafha. Mais la mascarade des
sionistes se poursuit : ils auraient besoin de lois pour tuer, comme
ils ont eu besoin de lois pour voler les terres, pour démolir les
maisons, pour expropier les Palestiniens de leur pays. Le pire, ce sont
les médias qui oublient les crimes passés et ne parlent que des menaces
en prévision.
Solidarité avec les prisonniers jordaniens en grève de la faim
L’état de santé des 5 prisonniers jordaniens qui mènent la grève de
la faim depuis le 2 mai 2013 s’est nettement détériorée : Mohammad
Rimawi, Hamze Osman, Mounir Mar’i, Alaa Hamad et le dirigeant des
Brigades al-Qassam, Abdallah Barghouty sont toujours en grève de la
faim. Ils ont déclaré qu’ils ne cesseront leur mouvement que lorsqu’ils
atteindront ou la liberté, en Jordanie, ou le martyre.
Le combattant prisonnier Abdallah Barghouty décrit la détérioration de
son état de santé, disant que les veines sont bouchées et que le glucose
ne passe plus dans le corps. Il dit souffrir de maux terribles à la
tête et que les reins ont cessé de fonctionner. Pendant son séjour à
l’hopital, il est toujours attaché au lit. Il est surveillé par
plusieurs policiers sionistes, qui le fouillent 6 à 7 fois par jour.
Les familles des prisonniers « jordaniens » poursuivent leur
mobilisation, pendant ce mois de Ramadan. Elles ont organisé des sit-ins
devant le palais royal, et précisément lorsque la famille royale
recevait les dignitaires et ambassadeurs arabes pour la rupture du
jeûne.
14 prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
Au premier août, outre les cinq combattants prisonniers jordaniens,
détenus dans les prisons de l’occupation, qui mènent la grève de la faim
depuis le 2 mai.
Les prisonniers en lutte sont
1 - Ayman Hamdan, de Beit-Laham est en grève depuis le 28 avril 2013.
Il a été transféré à l’hopital, où il fut attaché au lit. Protestant
contre les mauvais traitements, il cesse de boire de l’eau.
2 - Imad Batrane, de la ville d’al-Khalil est en grève de la faim depuis
le 7 mai 2013. Le tribunal de l’occupation a confirmé sa détention
« administrative ». Transféré à l’hopital, il est attaché au lit, malgré
son état de santé.
3 – Ayman Itbich, en grève de la faim depuis 72 jours.
4 – Adel Harbiyat, en lutte depuis 72 jours.
5 – Adel Aalayn, en grève de la faim depuis 51 jours.
6 - Hussam Matar, 25 ans de la ville d’al-Quds, est en grève de la faim
depuis deux mois. Il réclame le statut de « prisonnier de guerre ». Il
est condamné à la perpétuité et détenu dans la section de l’isolement
dans la prison de Ascalan.
7 – Abdel Majid Khdayrat, en lutte depuis 23 jours.
8 - Mohammad Itbiche, frère de Ayman, est toujours en grève de la faim
depuis le 12 juin dernier en solidarité avec son frère. Il fut
sauvagement battu par les geoliers dans la prison de Ofer. Il fut
transféré à la prison de Meggido puis au centre d’interrogatoire et
prison de Jalame. Mohammad a été arrêté le 8 juin 2012, il est condamné à
18 mois de prison, après avoir été détenu « administratif » pendant
deux mois et demi.
9- Nahed al-Aqraa, en grève de la faim depuis 7 jours. Malade, il est détenu et attaché dans la prison de Ramleh.
Le tribunal de l’occupation a refusé les deux appels présentés au nom
des prisonniers Adel Huraybat (38 ans et Ayman Itbich (33 ans), cadres
du mouvement du Jihad islamique dans la ville d’al-Khalil, et en grève
de la faim depuis leur arrestation le 23 mai dernier, contre la décision
de leur détention « administrative ».
Abolir la détention « administrative »
Les forces de l’occupation ont confirmé la détention
« administrative » de sheikh Nazih Abu Aoun, 51 ans, de Jabaa, au sud de
Jénine. L’occupation avait arrêté Abu Aoun le 5 novembre 2011, puis
transféré en détention « administrative » sans aucun motif, puis
renouvelé la détention. Sheikh Nazih Abou Aoun se trouve à présent dans
la prison de Haddarim.
La détention « administrative » de Ahmad Qatamesh, professeur
d’université et écrivain, a été renouvelée par l’occupation pour 6 mois.
Le militant Ahmad Qatamesh se trouve détenu à cause de ses opinions
politiques. C’est le shabak lui-même qui a décidé son maintien en
prison, alors qu’il devait être libéré le 29 septembre prochain, après
deux ans de détention.
Libérer les prisonniers malades
La campagne pour la libération du prisonnier Mu’tassam Raddad,
atteint de cancer, se poursuit. Mu’tassam est enfermé dans la prison de
Ramle, où se trouve un soi-disant hôpital pour les prisonniers. Mais les
conditions de détention sont bien pires que dans les autres prisons.
D’autres prisonniers palestiniens gravement malades attendent que
l’opinion internationale s’en soucie quelque peu : Nabil Moughir,
Mohammad Mardawi, Sami Aridi, Mansour Mouqada, Murad Abu M’ayleq, Nahed
al-Aqraa….
Répression
Un enfant de 5 ans, de la ville d’al-Khalil, a été arreté par l’occupation sioniste.
Les tribunaux de l’occupation ont condamné les responsables maqdisis,
Mohammad Tawtah (député) et Khaled Abou Arfa, ancien ministre, à 30 mois
de prison et un an de sursis. Mohammad Tawtah avait été arreté le 23
janvier 2012, au cours d’un sit-in au siège du CICR, protestant contre
la suppression de sa « carte de résidence » dans la ville d’al-Quds,
suite à son arrestation, en tant que député.
L’occupant maintient en isolement le prisonnier malade, Bassam Ubayd, de
‘Arraba dans la province de Jénine, dans la prison de Ramon, depuis 39
jours. Bassam Ubayd avait refusé la politique des transferts permanents
pratiquée par l’occupant, pratique visant à déstabiliser les
prisonniers. Bassam Ubayd est détenu dans les prisons sionistes depuis 9
ans.
Une unité spéciale de répression a mené un raid nocturne dans la section
8 de la prison du Naqab le jeudi premier août. Plusieurs prisonniers
ont été blessés.
Des dizaines de Palestiniens, dans les territoires occupés en 48 et en
67 (al-Quds surtout) ont été arrêtés par les forces de l’occupation,
lors des journées de la colère contre le Plan Prawer, qui vise les
Palestiniens du Naqab. La plupart ont été relâchés. De son côté, les
forces sécuritaires de l’AP ont arrêté plusieurs militants du FPLP ayant
manifesté contre la reprise des négociations entre l’AP et l’occupant
sioniste. La répression des manifestants fut sauvage. Pendant ce temps,
l’AP encourage la collaboration de citoyens palestiniens avec les colons
sionistes, pour montrer son « désir de paix »…
Libération
Deux prisonniers maqdisis ont été libérés le 9 juillet, Kifah Ibrahim
Serhan (43 ans) et Fouad Akram Hamdiyyé (44 ans), avant d’etre expulsés
hors de leur ville. Ils ont été détenus pendant 20 accusés d’appartenir
au mouvement Hamas. Kiaf Serhan a été assigné à résidence dans la ville
de Kfar Manda, en Galilée, et Fouad Hamdiyyé dans le village d’Abu
Ghosh.
Le résistant Khodr Rayess, membre du FPLP, a été libéré après 11 ans de
prison, aux cours desquelles il a été enfermé dans toutes les prisons de
l’occupation. Il était étudiant à Biz Zeit, lors de son arrestation et
devait obtenir son diplome juste quelques heures avant son arrestation.
Le résistant membre du FPLP Ahmad ‘Weyni du camp al-Burj dans la bande de Gaza a été libéré après 12 ans de détention.
Le résistant Atef Wraydat (47 ans) de la ville d’al-Khalil libéré après
11 ans et trois mois de détention dans les prisons de l’occupation. Il
fut arrêté la première fois en 1982 alors qu’il avait juste 16 ans, et
fut condamné à 11 ans de prison. Représentant du Fateh dans les prisons,
il fut libéré le 10 août 1993 pour rejoindre les forces de la sécurité
présidentielle. Il rejoint les Brigades al-Aqsa (branche armée du
mouvement Fatah) et pendant deux ans, il passe en clandestinité, et est
recherché par les forces de l’occupation. Il est arrêté le 3 mai 2002 et
condamné à 11 ans et trois mois de détention. En 2011, il mène la grève
de la faim, pendant 50 jours, en compagnie du prisonnier martyr Maysara
Abu Hamdiyé, pour protester contre la politique de négligence médicale
suivie par l’occupant.
Le résistant Ahmad Sawalma, du camp de Balata, a été libéré après 10 ans de détention.
Statistiques
220 Palestiniens ont été arrêtés au cours du mois de juillet, au
cours de raids de l’armée et des forces sécuritairs sionistes dans les
territoires occupés, dont 60 dans la seule ville d’al-Khalil. 35 enfants
ont été arrêtés au cours de ce mois, le plus jeune étant Wadih Meswada,
d’al-Khalil, âgé de 5 ans. 3 femmes ont été arrêtées, dont Fathia
Hussayn, qui manifestait dans le Naqab contre la loi Prawer, le 15
juillet dernier. Mohammad Abu Tir, député d’al-Quds et expulsé vers
Ramallah, a été kidnappé puis mis en détention « administrative ».
5100 prisonniers sont détenus dans les prisons sionistes, dont 537
condamnés à la perpétuité ; 250 enfants sont détenus dans la prisons de
Hasharon, Meggido et Ofer (camp militaire). 104 prisonniers sont détenus
avant les accords d’Oslo, les plus anciens étant Karim Younes, Issa Abd
Rabboh et Huza’ Saadi. 1400 prisonniers souffrent de maladies graves ou
chroniques, ou de blessures non soignées, parmi eux Mu’tassam Raddad,
Mahmoud Abou Saleh et Khaled Shawish, tous détenus dans la prison de
Ramleh. 14 prisonniers libérés en octobre 2011 en contrepartie de la
libération du soldat sioniste français, ont été à nouveau arrêtés et
sont sous la menace de devoir purger leurs « peines » antérieures.
Enlèvement
Les autorités de l’occupation ont enlevé, au cours de la dernière
semaine du mois de juin, le Palestinien Wael Abu Rayda, alors qu’il se
trouvait dans la ville égyptienne de Rafah, et qu’il voulait se mettre
en route vers le Caire, avec sa famille. Abu Rayda (35 ans) est
originaire de la bande de Gaza. Sa famille avait annoncé son
enlèvement, juste à ce moment, mais son enlèvement n’a été confirmé que
récemment, par les autorités sionistes, qui le détiennent depuis le 21
juin. Elles ont interdit la publication de toute information à son
sujet, pendant 51 jours, et semblent vouloir l’emprisonner pour « crimes
sécuritaires ».
Solidarité
Geste de solidarité exemplaire : plusieurs maqdisis ont rompu le
jeûne avec du sel et un peu d’eau, en solidarité avec les prisonniers en
lutte, qui mènent la grève de la faim, et dont c’est l’aliment depuis
plusieurs mois, pour certains. Les jeunes maqdisis qui ont ainsi affirmé
leur solidarité avec les prisonniers en lutte ont tenu à se retrouver
devant le siège du CICR, dans sheikh Jarrah.
Des manifestations ou sit-ins quotidiens se déroulent en Cisjordanie et à
Gaza, et des meetings en Palestine occupée en 48, en soutien aux
prisonniers grévistes de la faim ou aux prisonniers malades, pour exiger
leur libération. Les familles des prisonniers participent à toutes ces
activités. Les dernières actions se sont déroulées dans la ville de
Jénine et dans la ville de Nablus.
L’association européenne U-Free (consacrée aux prisonniers palestiniens)
a lancé plusieurs campagnes de solidarité, notamment avec le prisonnier
toujours isolé, Darrar Abu Sissi, que l’occupant accuse d’avoir
développé les fusées en possession de Hamas.
L’écrivain et journaliste « israélien » Gidéon Levy, a réclamé la
libération des prisonniers palestiniens des territoires occupés en 48,
détenus avant les accords d’Oslo, mettant en avant la discrimination
dont fait preuve l’Etat sioniste envers eux, en comparaison avec les
prisonniers juifs.
(Août, 2013 - "Baladi")
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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