mercredi 14 août 2013

Israël/Palestine : Israël libère 26 détenus palestiniens mais accélère la colonisation

Israël a libéré tôt mercredi 26 prisonniers palestiniens à quelques heures de la reprise des négociations de paix à Jérusalem, tout en accélérant la colonisation en territoire occupé.
Onze prisonniers ont été conduits en Cisjordanie, depuis la prison israélienne d’Ofer, près de Ramallah, à bord d’un convoi de quatre véhicules de l’Autorité palestinienne, escorté par la police, tandis qu’un autre groupe de quinze prisonniers était acheminé vers la bande de Gaza depuis la prison d’Ayalon près de Tel-Aviv.
Ces 15 ex-détenus ont pénétré dans la bande de Gaza à 01H40 locale (mardi 22H40 GMT).
Au même moment, 11 autres ex prisonniers sont arrivés à Ramallah, en Cisjordanie, où ils ont été accueillis par le président Mahmud Abbas et des milliers de personnes enthousiastes.
"C’est le premier groupe", a déclaré le président palestinien au cours d’une cérémonie de bienvenue organisée au quartier général de l’autorité palestinienne de la Mouqataa.
"Nous allons continuer jusqu’à la libération de tous les prisonniers (palestiniens) des prisons israéliennes", a-t-il lancé.
Ces libérations sont intervenues après le rejet par la Cour suprême israélienne d’un appel contre l’élargissement des 26 détenus palestiniens présenté par Almagor, une association des victimes israéliennes.
Au total, 104 détenus condamnés doivent être relâchés au cours des neuf mois de négociations de paix prévus entre Israéliens et Palestiniens.
Ce début de libérations suit l’annonce par Israël d’un coup d’accélérateur à la colonisation avec un feu vert donné à la construction de 942 logements à Jérusalem-Est annexée, provoquant la fureur des Palestiniens.
La municipalité de Jérusalem a confirmé que le projet de construction dans le quartier de colonisation de Gilo à Jérusalem-Est avait franchi une nouvelle étape avec "l’autorisation du ministère de l’Intérieur" tout en soulignant qu’il s’agit de la poursuite "d’un projet de développement annoncé il y a deux ans".
"C’est une décision terrible qui relève de la provocation envers les Palestiniens, les Américains et le monde entier qui s’opposent tous à la poursuite de la colonisation", a pour sa part affirmé à l’AFP Yossef Pepe Alalu, maire adjoint de Jérusalem et conseiller municipal au nom de l’opposition de gauche.
"La colonisation menace de provoquer l’effondrement des négociations avant même qu’elles débutent", a dit à l’AFP un haut responsable de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo.
Selon un responsable de la "Paix maintenant", une ONG israélienne opposée à la colonisation, la décision de la municipalité comprend aussi la possibilité de construire 300 autres logements dans une phase ultérieure à Gilo.
Déjà dimanche, le gouvernement israélien avait donné son feu vert à la construction de 1.187 logements en Cisjordanie et dans plusieurs quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a mené de nombreuses missions dans la région avant d’obtenir l’accord des parties à relancer les négociations, a de nouveau jugé "illégitimes" les colonies.
Mais il a affirmé que M. Abbas était "engagé à poursuivre les négociations parce qu’il croit que la négociation est ce qui permettra de résoudre ce problème".
Aucun détail n’a été donné sur l’heure du début des négociations israélo-palestiniennes ou le lieu exact de leur tenue à Jérusalem.
Selon les médias israéliens, l’annonce de constructions dans les colonies a été décidée pour calmer l’aile dure de la coalition dirigée par Benjamin Netanyahu.
Le "Foyer juif", un parti nationaliste membre de la majorité, hostile à la création d’un Etat palestinien, ainsi que les députés et ministres "faucons" du Likoud, le propre parti de Netanyahu, font pression pour poursuivre la colonisation afin de rendre impossible tout retrait de Cisjordanie ou toute concession sur Jérusalem-Est.

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L’armée israélienne réplique sur Gaza après des tirs de roquettes
L’armée israélienne a mené un raid aérien mercredi dans la bande de Gaza à la suite de tirs de roquettes qui se sont produits peu avant la reprise des négociations israélo-palestiniennes, a annoncé le porte-parole de l’armée. "Le raid a visé deux sites de lancement de roquettes à la suite de tirs de roquettes mardi à partir de la bande de Gaza, dont une a explosé en territoire israélien", sans faire de victime, a ajouté le porte-parole. "Le Hamas doit rendre des comptes pour toute violation de la souveraineté israélienne et le régime terroriste qu’il a mis en place portera la responsabilité de toute activité terroriste émanant de la bande de Gaza", a affirmé le porte-parole de l’armée.
La bande de Gaza est contrôlée par le Hamas, le principal mouvement islamique palestinien qui s’oppose à la reprise mercredi des négociations israélo-palestiniennes sous l’égide des États-Unis après la libération dans la nuit de mardi à mercredi de 26 prisonniers palestiniens par Israël. Le Hamas prône la lutte armée contre Israël et conteste la représentativité du président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas. L’accélération par l’État hébreu de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est augure mal de la poursuite du processus de paix relancé après près de trois ans de blocage.
Israël a provoqué la colère des Palestiniens en autorisant dimanche et mardi la construction d’un total de 2 129 logements à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée. Le coup d’envoi officiel des négociations a été donné fin juillet à Washington après de nombreuses missions du secrétaire d’État américain John Kerry qui avait finalement arraché un accord des deux parties pour revenir à la table des négociations.

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Les négociations reprennent dans un climat tendu
L’armée israélienne a mené un raid aérien mercredi dans la bande de Gaza à la suite de tirs de roquettes, a annoncé le porte-parole de l’armée. "Le raid a visé deux sites de lancement de roquettes à la suite de tirs de roquettes mardi à partir de la bande de Gaza, dont une a explosé en territoire israélien", sans faire de victime, a ajouté le porte-parole. Ce raid est le dernier événement en date avant la reprise des négociations ce mercredi.
À quelques heures de la reprise des pourparlers à Jérusalem, Israël a libéré tôt mercredi un premier contingent de 26 prisonniers palestiniens détenus pour la plupart depuis une vingtaine d’années. Onze prisonniers ont été conduits en Cisjordanie, depuis la prison d’Ofer, près de Ramallah, tandis qu’un autre groupe de quinze prisonniers était acheminé vers la bande de Gaza depuis la prison d’Ayalon près de Tel-Aviv. Ces 15 ex-détenus ont pénétré dans la bande de Gaza à 1 h 40 locale (mardi 22 h 40 GMT). Au même moment, 11 autres anciens prisonniers sont arrivés à Ramallah, en Cisjordanie, où ils ont été accueillis par le président Mahmud Abbas et des milliers de personnes enthousiastes. "Nous allons continuer jusqu’à la libération de tous les prisonniers [palestiniens] des prisons israéliennes", a lancé Mahmud Abbas au cours d’une cérémonie de bienvenue organisée au quartier général de l’autorité palestinienne de la Muqataa. Au total, 104 détenus palestiniens doivent être libérés en quatre étapes "en tenant compte des progrès réalisés" dans les négociations de paix israélo-palestiniennes.
Aucun détail n’a été donné sur l’heure de la reprise des négociations mercredi ou le lieu exact où elles se tiendront. Selon le bureau de la chef de la délégation israélienne à ces pourparlers, la ministre de la Justice Tzipi Livni, "les pourparlers sont fermés aux médias". "Il n’y aura ni prise de photo ni déclarations. Par conséquent, aucun détail ne sera donné à l’avance sur la rencontre", a-t-il souligné.
Lancées dans le secret en 1993, les négociations de paix, hormis quelques ententes ponctuelles, n’ont pas permis d’ouvrir la voie à un règlement final du conflit israélo-palestinien vieux d’une soixantaine d’années. Parmi les questions à régler figurent les frontières d’un futur État palestinien, les arrangements de sécurité, le sort des colonies où vivent quelque 360 000 Israéliens en Cisjordanie, l’avenir de Jérusalem-Est ou le sort des réfugiés palestiniens. L’objectif principal des négociations est de parvenir à une solution à deux États, israélien et palestinien.
Netanyahou exige une reconnaissance par les Palestiniens du caractère "juif" de l’État d’Israël, alors que les dirigeants palestiniens réclament une solution basée sur les frontières d’avant l’occupation israélienne de 1967 tout en se disant prêts à accepter des échanges limités de territoires. Les négociations, censées aboutir à un accord dans les neuf mois, se tiennent après près de trois ans de blocage et sont dirigées côté israélien par Mme Livni et côté palestinien par le négociateur en chef Saëb Erakat. Elles doivent se poursuivre alternativement à Jérusalem et à Jéricho en Cisjordanie sous l’égide du représentant spécial des États-Unis Martin Indyck.
Le coup d’envoi officiel des négociations a été donné fin juillet à Washington après de nombreuses missions du secrétaire d’État américain John Kerry qui avait finalement arraché un accord des deux parties à revenir à la table de négociations. Mais à la veille de ces négociations, Israël a provoqué la fureur des Palestiniens en autorisant dimanche et mardi la construction d’un total de 2 129 logements à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée. "La colonisation menace de provoquer l’effondrement des négociations avant même qu’elles ne débutent", a dit un haut responsable palestinien Yasser Abed Rabbo.
Mais John Kerry, tout en jugeant de nouveau "illégitimes" les colonies, a affirmé que le président palestinien Mahmud Abbas était "engagé à poursuivre les négociations parce qu’il croit que la négociation est ce qui permettra de résoudre ce problème". Selon les médias israéliens, l’annonce des constructions dans les implantations a été décidée pour calmer l’aile dure de la coalition dirigée par Netanyahou, qui fait pression pour poursuivre la colonisation afin de rendre impossible tout retrait de Cisjordanie ou toute concession sur Jérusalem-Est.
Du côté palestinien, le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle Gaza et prône la lutte armée contre Israël, s’oppose aux négociations menées par l’Autorité palestinienne de Mahmud Abbas dont il conteste la représentativité. Enfin, le patron de l’ONU Ban Ki-moon est attendu cette semaine à Ramallah et Jérusalem pour "soutenir les négociations" israélo-palestiniennes.

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