Un Américain a commis un attentat suicide en Syrie, ont annoncé
vendredi les États-Unis, confirmant des informations de presse. "Je peux
confirmer que cet individu était un citoyen américain", a déclaré la
porte-parole du département d’État Jennifer Psaki, refusant de donner
des détails sur cet homme, précisant simplement qu’il était "impliqué
dans un attentat suicide à la bombe à l’intérieur de la Syrie".
Le New York Times a indiqué vendredi qu’il s’agirait d’un Américain
ayant grandi en Floride, âgé d’une vingtaine d’années et ayant des
origines moyen-orientales.
Selon une vidéo publiée par des défenseurs du Front Al-Nosra, la branche
syrienne d’al-Qaida, l’homme - connu sous son nom de guerre Abu Huraira
al-Amriki - a aidé à conduire un attentat terroriste à l’aide d’un
camion bourré d’explosifs dimanche dans la province d’Idlib, dans le
nord du pays.
La vidéo, diffusée par SITE Intelligence Group, montre une énorme
explosion ainsi que la photo d’un jeune homme barbu identifié comme
l’auteur de l’attentat et tenant dans ses bras un chat. Les États-Unis
sont "inquiets de l’afflux de combattants étrangers" en Syrie, a ajouté
Jennifer Psaki, sans préciser combien d’Américains pouvaient être
impliqués.
Selon l’un des responsables cités par le New York Times, les autorités
pensent que l’attaque a eu lieu durant la seconde visite en Syrie de cet
homme dont le pseudonyme en arabe signifie "L’Américain", venu dans le
pays pour combattre aux côtés de militants islamistes opposés au régime
de Bashar el-Assad.
Il était alors en Syrie depuis près d’un an, a estimé ce responsable. Un
combattant du Front Al-Nosra a indiqué au quotidien que cet individu
"était un dur à cuire, courageux et généreux", qui s’était montré "très
heureux que son tour vienne" pour commettre un attentat suicide "car il
allait rencontrer Dieu après ça".
(30-05-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
samedi 31 mai 2014
Syrie : les ultra-radicaux islamistes kidnappent près de 200 Kurdes
Le groupe djihadiste le plus brutal de Syrie, l’État islamique d’Irak
et du Levant (EIIL), a enlevé près de 200 Kurdes dans la province
septentrionale d’Alep, a affirmé vendredi l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH). "Les combattants de l’EIIL ont kidnappé jeudi
193 civils kurdes de 17 à 70 ans, du village de Qabasine dans la
province d’Alep", affirme l’OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne dont
les informations reposent sur un large réseau de sources civiles et
militaires.
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, les raisons derrière ces rapts "sont inconnues, mais ce genre d’actes se produit souvent dans les régions sous contrôle de l’EIIL". Né en 2006 en Irak et affilié à al-Qaida dans ce pays, l’EIIL a officiellement annoncé sa présence sur le territoire syrien il y a un an. Il est en guerre avec la branche officielle d’al-Qaida en Syrie, le Front al-Nosra et les autres mouvements rebelles.
Les milices kurdes croisent le fer avec l’EIIL depuis plusieurs mois depuis que les djihadistes ont voulu s’emparer des champs pétroliers du Nord et de l’Est qui se trouvent dans les régions à prédominance kurde. Alors que les Kurdes essaient d’élargir leur région autonome, l’EIIL veut établir sur ces territoires un État islamique à cheval sur la Syrie et l’Irak.
(30-05-2014)
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, les raisons derrière ces rapts "sont inconnues, mais ce genre d’actes se produit souvent dans les régions sous contrôle de l’EIIL". Né en 2006 en Irak et affilié à al-Qaida dans ce pays, l’EIIL a officiellement annoncé sa présence sur le territoire syrien il y a un an. Il est en guerre avec la branche officielle d’al-Qaida en Syrie, le Front al-Nosra et les autres mouvements rebelles.
Les milices kurdes croisent le fer avec l’EIIL depuis plusieurs mois depuis que les djihadistes ont voulu s’emparer des champs pétroliers du Nord et de l’Est qui se trouvent dans les régions à prédominance kurde. Alors que les Kurdes essaient d’élargir leur région autonome, l’EIIL veut établir sur ces territoires un État islamique à cheval sur la Syrie et l’Irak.
(30-05-2014)
Israël : Netanyahu voulait Elie Wiesel comme président
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenté de
convaincre le Prix Nobel de la Paix et survivant de l’Holocauste Elie
Wiesel de se porter candidat à la présidence d’Israël pour succéder à
Shimon Peres, ont rapporté les médias vendredi.
Six candidats ont officiellement déposé mardi leur candidature à la présidence de l’Etat d’Israël, avait annoncé ce jour-là le Parlement qui procèdera à l’élection de son successeur le 10 juin.
Elie Wiesel, qui habite New York, a déclaré au quotidien Yediot Aharonot vendredi que Netanyahu l’avait appelé à trois reprises et tenté jusqu’à la dernière minute de faire pression par le biais d’amis communs pour le convaincre.
Mais, Elie Wiesel, 86 ans, a refusé. "Pourquoi devrais-je être président ?", se demande t-il dans ses propos au Yediot, un journal pour lequel il a travaillé comme correspondant. "Ce, n’est pas pour moi".
Les efforts de Netanyahu de convaincre le militant et auteur américain d’origine roumaine, qui ne possède pas la nationalité israélienne, visaient selon certaines sources à empêcher l’élection à la présidence de l’ex-président du Parlement Réouven Rivlin, favori des sondages et membre de son propre parti de droite le Likoud.
Le cabinet de M. Netanyahu n’a pas voulu faire de commentaire à ce sujet. Ce dernier n’a apporté son soutien à Rivlin que mercredi, l’inimitié entre les deux dirigeants étant de notoriété publique.
Le Premier ministre —qui avait auparavant envisagé de reporter l’élection présidentielle ou même d’annuler l’institution de la présidence— a exprimé mercredi son soutien à la candidature de M. Rivlin, expliquant avoir attendu de connaître la liste des candidats.
"En tant que Premier ministre et chef du Likoud, je vous soutiens", a dit Netanyahu à Rivlin au téléphone, selon le cabinet du premier. Peres doit quitter fin juillet ses fonctions, qu’il occupe depuis 2007, peu avant son 91e anniversaire.
En Israël, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre. Le chef de l’Etat a toutefois pour tâche de nommer après les élections législatives la personnalité chargée de former une coalition et appelée à devenir Premier ministre.
(30-05-2014)
Six candidats ont officiellement déposé mardi leur candidature à la présidence de l’Etat d’Israël, avait annoncé ce jour-là le Parlement qui procèdera à l’élection de son successeur le 10 juin.
Elie Wiesel, qui habite New York, a déclaré au quotidien Yediot Aharonot vendredi que Netanyahu l’avait appelé à trois reprises et tenté jusqu’à la dernière minute de faire pression par le biais d’amis communs pour le convaincre.
Mais, Elie Wiesel, 86 ans, a refusé. "Pourquoi devrais-je être président ?", se demande t-il dans ses propos au Yediot, un journal pour lequel il a travaillé comme correspondant. "Ce, n’est pas pour moi".
Les efforts de Netanyahu de convaincre le militant et auteur américain d’origine roumaine, qui ne possède pas la nationalité israélienne, visaient selon certaines sources à empêcher l’élection à la présidence de l’ex-président du Parlement Réouven Rivlin, favori des sondages et membre de son propre parti de droite le Likoud.
Le cabinet de M. Netanyahu n’a pas voulu faire de commentaire à ce sujet. Ce dernier n’a apporté son soutien à Rivlin que mercredi, l’inimitié entre les deux dirigeants étant de notoriété publique.
Le Premier ministre —qui avait auparavant envisagé de reporter l’élection présidentielle ou même d’annuler l’institution de la présidence— a exprimé mercredi son soutien à la candidature de M. Rivlin, expliquant avoir attendu de connaître la liste des candidats.
"En tant que Premier ministre et chef du Likoud, je vous soutiens", a dit Netanyahu à Rivlin au téléphone, selon le cabinet du premier. Peres doit quitter fin juillet ses fonctions, qu’il occupe depuis 2007, peu avant son 91e anniversaire.
En Israël, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre. Le chef de l’Etat a toutefois pour tâche de nommer après les élections législatives la personnalité chargée de former une coalition et appelée à devenir Premier ministre.
(30-05-2014)
Libye : Les Libyens sous la coupe des milices armées
"A aucun moment, nous n’avons pensé que ceux qui ont libéré le pays
allaient se transformer en geôliers et priver les gens de leur
sécurité". Meftah, comme beaucoup de Tripolitains, voue aux gémonies les
milices qui sévissent dans sa ville.
"Les Libyens sont devenus les ennemis d’eux-mêmes", estime Meftah, 50 ans, qui à l’instar de beaucoup de ses compatriotes s’inquiètent de voir que leur révolte contre l’une des plus longues dictatures dans le monde, devient un enjeu au mains de groupes armés.
"Comment ose-t-on affirmer être libérateur alors qu’on maintient le peuple en otage", se révolte cet enseignant qui se livre à une partie de pêche près d’un vieux port de la capitale. Il fait allusion a ces milliers des ex-rebelles, auréolés par leur combat contre le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont transformé les grandes villes de Libye en camps retranchés pour les milices.
Criminalité, enlèvements, braquages, chantage et règlements de compte, pour Meftah qui veut taire son nom, "Tripoli perd son âme et devient intolérante, cette ville qui a si longtemps été sure et dont les rues ne désemplissaient pas".
"Les gens ont peur aujourd’hui de sortir le soir et nos enfants sont angoissés par les tirs et explosions nocturnes", se plaint cet homme. "Pour moi, le bord de mer est le meilleur endroit pour fuir" le stress, dit timidement son fils qui joue près de lui.
Après l’euphorie de la "libération", ayant mis fin en octobre 2011 à 40 ans de dictature, les Libyens se sont retrouvés plongés dans une transition chaotique, sous la coupe d’innombrables milices armées ayant puisé dans l’arsenal militaire du régime déchu.
Trois ans après la chute du régime Kadhafi, et face à l’impuissance des autorités qui n’onttoujours pas réussi à mettre en place une police ou une armée disciplinées, les puissantes milices font la loi et la société civile s’active pour mobiliser la population.
"Nous avons organisé une série de mouvements de protestation contre les milices et ces actions ont quelque peu porté leurs fruits", explique à l’AFP le militant de la société civile Iyad ben Omar.
"Il y a quelques mois, une grève générale avait même été organisée et les Tripolitains mobilisés, pour chasser les miliciens de leur ville", raconte-t-il. "Pour rassurer la population, ces milices ont fait semblant de quitter la ville mais en fait la plupart d’entre elles se sont redéployées sur d’autres sites", déplore-t-il toutefois.
Dans un rapport en janvier 2014, Human Rights Watch a estimé que le gouvernement libyen disposait d’une "capacité limitée à contenir les centaines de milices armées responsables d’abus en dehors de tout contrôle du gouvernement".
"Pendant trop longtemps, le gouvernement a affirmé qu’il est trop dangereux de désarmer les milices - il devrait désormais être clair qu’il est trop dangereux de ne pas le faire", a indiquait HRW dans un autre rapport. Nombre de Libyens disent toutefois ne pas s’inquiéter outre mesure de la présence des miliciens ni de la crise institutionnelle qui a pourtant porté un coup dur à l’économie de ce pays pétrolier.
"Nous sommes un pays à tissu tribal et les tribus parviennent toujours à des compromis pour régler les crises", affirme 0mrane, un vendeur de tissu de Souk al-Jomaa, un grand quartier commercial de Tripoli. "Nos politiciens ont peu d’expérience dans la gestion des crises, ils devraient faire appel aux sages de nos tribus", conseille-t-il.
L’anarchie dans la nouvelle Libye, autrefois pays d’accueil mais aussi de transit des migrants, suscite aussi de plus en plus d’inquiétude au sein des populations immigrées, et plusieurs pays ont recommandé à leurs ressortissants de quitter la Libye.
"Les Libyens deviennent intolérants envers les ressortissants des pays voisins et racistes envers les migrants subsahariens", déplore un employé de café marocain qui a demandé à ne pas être identifié.
"Leurs milices disent vouloir nettoyer le pays, mais qui a construit ce pays sinon les émigrés ?", s’est insurgé ce jeune homme qui travaille depuis plusieurs années en Libye.
(30-05-2014)
"Les Libyens sont devenus les ennemis d’eux-mêmes", estime Meftah, 50 ans, qui à l’instar de beaucoup de ses compatriotes s’inquiètent de voir que leur révolte contre l’une des plus longues dictatures dans le monde, devient un enjeu au mains de groupes armés.
"Comment ose-t-on affirmer être libérateur alors qu’on maintient le peuple en otage", se révolte cet enseignant qui se livre à une partie de pêche près d’un vieux port de la capitale. Il fait allusion a ces milliers des ex-rebelles, auréolés par leur combat contre le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont transformé les grandes villes de Libye en camps retranchés pour les milices.
Criminalité, enlèvements, braquages, chantage et règlements de compte, pour Meftah qui veut taire son nom, "Tripoli perd son âme et devient intolérante, cette ville qui a si longtemps été sure et dont les rues ne désemplissaient pas".
"Les gens ont peur aujourd’hui de sortir le soir et nos enfants sont angoissés par les tirs et explosions nocturnes", se plaint cet homme. "Pour moi, le bord de mer est le meilleur endroit pour fuir" le stress, dit timidement son fils qui joue près de lui.
Après l’euphorie de la "libération", ayant mis fin en octobre 2011 à 40 ans de dictature, les Libyens se sont retrouvés plongés dans une transition chaotique, sous la coupe d’innombrables milices armées ayant puisé dans l’arsenal militaire du régime déchu.
Trois ans après la chute du régime Kadhafi, et face à l’impuissance des autorités qui n’onttoujours pas réussi à mettre en place une police ou une armée disciplinées, les puissantes milices font la loi et la société civile s’active pour mobiliser la population.
"Nous avons organisé une série de mouvements de protestation contre les milices et ces actions ont quelque peu porté leurs fruits", explique à l’AFP le militant de la société civile Iyad ben Omar.
"Il y a quelques mois, une grève générale avait même été organisée et les Tripolitains mobilisés, pour chasser les miliciens de leur ville", raconte-t-il. "Pour rassurer la population, ces milices ont fait semblant de quitter la ville mais en fait la plupart d’entre elles se sont redéployées sur d’autres sites", déplore-t-il toutefois.
Dans un rapport en janvier 2014, Human Rights Watch a estimé que le gouvernement libyen disposait d’une "capacité limitée à contenir les centaines de milices armées responsables d’abus en dehors de tout contrôle du gouvernement".
"Pendant trop longtemps, le gouvernement a affirmé qu’il est trop dangereux de désarmer les milices - il devrait désormais être clair qu’il est trop dangereux de ne pas le faire", a indiquait HRW dans un autre rapport. Nombre de Libyens disent toutefois ne pas s’inquiéter outre mesure de la présence des miliciens ni de la crise institutionnelle qui a pourtant porté un coup dur à l’économie de ce pays pétrolier.
"Nous sommes un pays à tissu tribal et les tribus parviennent toujours à des compromis pour régler les crises", affirme 0mrane, un vendeur de tissu de Souk al-Jomaa, un grand quartier commercial de Tripoli. "Nos politiciens ont peu d’expérience dans la gestion des crises, ils devraient faire appel aux sages de nos tribus", conseille-t-il.
L’anarchie dans la nouvelle Libye, autrefois pays d’accueil mais aussi de transit des migrants, suscite aussi de plus en plus d’inquiétude au sein des populations immigrées, et plusieurs pays ont recommandé à leurs ressortissants de quitter la Libye.
"Les Libyens deviennent intolérants envers les ressortissants des pays voisins et racistes envers les migrants subsahariens", déplore un employé de café marocain qui a demandé à ne pas être identifié.
"Leurs milices disent vouloir nettoyer le pays, mais qui a construit ce pays sinon les émigrés ?", s’est insurgé ce jeune homme qui travaille depuis plusieurs années en Libye.
(30-05-2014)
Israël/Palestine : Abbas et Peres au Vatican le 8 juin pour prier avec le pape
Les présidents palestinien Mahmud Abbas et israélien Shimon Peres se
rendront au Vatican le 8 juin afin de prier avec le pape François pour
la paix au Proche-Orient, a annoncé le Vatican.
"La rencontre de prière pour la paix, à laquelle le saint-père a invité les présidents d’Israël, Shimon Peres, et de la Palestine, Mahmud Abbas, aura lieu le dimanche 8 juin, au cours de l’après-midi, au Vatican. Cette date a été acceptée par les deux parties", a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, dans un communiqué.
A la fin de la messe, dimanche, sur la place de la Mangeoire à Bethléem, François avait annoncé à la surprise générale qu’il invitait les présidents israélien et palestinien à se rendre dans "sa maison" au Vatican :
"En ce lieu (de Bethléem), où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à vous, monsieur le président Mahmud Abbas, et à monsieur le président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix", avait dit le chef de l’Eglise catholique.
"J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière. Tous, nous désirons la paix. Beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes. Nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire", avait-il ajouté.
"Tous -spécialement ceux qui sont placés au service de leur peuple-, nous avons le devoir de nous faire instruments et artisans de paix, avant tout dans la prière. Construire la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment. Tous les hommes et toutes les femmes de cette terre et du monde entier nous demandent de porter devant Dieu leur aspiration ardente à la paix", avait-il conclu, dans son appel sans précédent.
Les deux présidents s’étaient rapidement déclarés disponibles pour aller au Vatican. Peres, dont le mandat s’achève dans quelques semaines et qui est un ami du pape, avait tardé cependant à donner une date. Les gestes de François pendant son voyage n’ont pas été appréciés de tous dans la classe politique israélienne.
La date choisie ne pouvait ni être un vendredi, jour saint musulman, ni un samedi, jour de sabbat pour les juifs. Pour les chrétiens, ce dimanche 8 juin est la fête de la Pentecôte, la troisième plus importante après Pâques et Noël, qui célèbre le moment, où, selon la tradition, l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres, leur donnant notamment la connaissance des langues des autres.
Dans l’avion qui le ramenait de Jérusalem à Rome, le pape avait précisé qu’il ne s’agissait aucunement d’une "médiation" de sa part, mais de la conviction que la prière pouvait inspirer la paix.
François avait déjà eu l’idée d’une journée de prière pour la paix en Syrie en septembre dernier, au moment où les Etats-Unis et la France pensaient à des frappes aériennes contre le régime de Bashar al-Assad.
(29-05-2014)
"La rencontre de prière pour la paix, à laquelle le saint-père a invité les présidents d’Israël, Shimon Peres, et de la Palestine, Mahmud Abbas, aura lieu le dimanche 8 juin, au cours de l’après-midi, au Vatican. Cette date a été acceptée par les deux parties", a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, dans un communiqué.
A la fin de la messe, dimanche, sur la place de la Mangeoire à Bethléem, François avait annoncé à la surprise générale qu’il invitait les présidents israélien et palestinien à se rendre dans "sa maison" au Vatican :
"En ce lieu (de Bethléem), où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à vous, monsieur le président Mahmud Abbas, et à monsieur le président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix", avait dit le chef de l’Eglise catholique.
"J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière. Tous, nous désirons la paix. Beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes. Nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire", avait-il ajouté.
"Tous -spécialement ceux qui sont placés au service de leur peuple-, nous avons le devoir de nous faire instruments et artisans de paix, avant tout dans la prière. Construire la paix est difficile, mais vivre sans paix est un tourment. Tous les hommes et toutes les femmes de cette terre et du monde entier nous demandent de porter devant Dieu leur aspiration ardente à la paix", avait-il conclu, dans son appel sans précédent.
Les deux présidents s’étaient rapidement déclarés disponibles pour aller au Vatican. Peres, dont le mandat s’achève dans quelques semaines et qui est un ami du pape, avait tardé cependant à donner une date. Les gestes de François pendant son voyage n’ont pas été appréciés de tous dans la classe politique israélienne.
La date choisie ne pouvait ni être un vendredi, jour saint musulman, ni un samedi, jour de sabbat pour les juifs. Pour les chrétiens, ce dimanche 8 juin est la fête de la Pentecôte, la troisième plus importante après Pâques et Noël, qui célèbre le moment, où, selon la tradition, l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres, leur donnant notamment la connaissance des langues des autres.
Dans l’avion qui le ramenait de Jérusalem à Rome, le pape avait précisé qu’il ne s’agissait aucunement d’une "médiation" de sa part, mais de la conviction que la prière pouvait inspirer la paix.
François avait déjà eu l’idée d’une journée de prière pour la paix en Syrie en septembre dernier, au moment où les Etats-Unis et la France pensaient à des frappes aériennes contre le régime de Bashar al-Assad.
(29-05-2014)
Syrie : L’opposition assiste, impuissante, à un maintien au pouvoir d’al-Assad
Les rebelles divisés et leurs parrains étrangers assistent,
incrédules, à l’organisation par le régime d’une élection qui aboutira
au maintien au pouvoir de leur ennemi Bashar al-Assad, indéboulonnable
malgré trois ans de guerre.
Le scrutin, qui se déroulera dans les régions tenues par le pouvoir, vise à démontrer que Assad et ses débiles d'alliés sont convaincus de remporter cette guerre, quitte à tuer le mince espoir de parvenir à une solution politique, affirment opposants et rebelles.
"Il y a deux ans, nous pensions tous qu’il était impossible que le régime se maintienne jusqu’aux élections de 2014. Je n’arrive vraiment pas à croire ce qui se passe", confie Thaer, un militant de Homs, ville surnommée jadis "capitale de la révolution" et où aujourd’hui la rébellion a été éradiquée. "Nous étions bien plus forts quand la révolution a commencé. Le mouvement était pacifique et important et nos espoirs étaient grands", explique-t-il à l’AFP via internet.
Un commandant rebelle de la province de Damas, Sélim Hejazi, partage cet avis. Pour lui, si le régime est à même de tenir cette élection le 3 juin, c’est à cause des divisions endémiques de l’opposition, son manque de leadership et le manque de soutien de la communauté internationale.
"Ce n’est pas que la communauté internationale est paralysée, c’est en vérité, qu’elle ne veut pas nous aider", assure-t-il.
Pendant que l’armée loyale à Bashar al-Assad reçoit une assistance militaire et financière de Moscou et Téhéran, le soutien à la rébellion de ses parrains qatari, saoudien, turc ou occidental est pour le moins chaotique.
Le rebelle cite aussi "la désorganisation permanente et le fractionnisme dans les rangs de l’opposition armée".
Même si l’opposition a réussi à s’emparer de portions significatives du territoire syrien, dans le nord et l’est, le régime continue à surpasser en puissance de feu les rebelles, grâce à son aviation, aux supplétifs syriens et des combattants aguerris du Hezbollah.
Dans le sillage du Printemps arabe, une contestation pacifique réclamant des réformes politiques a éclaté en mars 2011 en Syrie. Face à une répression implacable, elle s’est transformée en insurrection armée qui s’est progressivement islamisée et devenue très violente.
L’Occident, spécialement les Etats-Unis, s’est abstenu jusqu’à présent de fournir une assistance militaire craignant de voir tomber ces armes dans les mains des jihadistes, venus de l’étranger aider les rebelles syriens et qui sont devenus très influents.
Pour Samir Nashar, adversaire de longue date de la famille Assad et aujourd’hui membre de la Coalition de l’opposition, cette peur occidentale a maintenu l’opposition en position de faiblesse.
"L’Occident semble plus intéressé à gérer le conflit qu’à aider l’opposition", assure l’opposant joint au téléphone par l’AFP en Turquie.
L’expert de la Syrie Noah Bonsey, de l’International Crisis Group, abonde dans le même sens. "Les alliés occidentaux ont offert des paroles qui ont suscité de l’espoir parmi les rebelles mais l’aide matérielle limitée qu’ils ont fournie est insuffisante pour renforcer les éléments modérés qu’ils appuient ouvertement".
Sur le terrain, le régime a fait état de plusieurs avancées ces derniers mois, à mesure que l’élection approchait. Il s’est enorgueilli d’avoir réussi à chasser les rebelles de la vieille ville de Homs et d’avoir brisé le siège imposé par les rebelles à la prison d’Alep.
Pour les opposants, ces avancées sont un fort signal qu’"il n’y a absolument aucune solution politique à l’horizon. Le régime répète à tue-tête qu’il veut l’emporter militairement", explique M. Nashar.
Des représentants de l’opposition et du régime ont tenu pour la première fois des pourparlers infructueux en début d’année en Suisse sous le parrainage de Washington et de Moscou.
L’opposition veut que ce chien d'Assad soit exclu de toute solution politique ce que le régime refuse, des divergences qui laissent dans l’impasse une issue politique au conflit qui a fait plus de 160 000 morts.
Et la tenue du scrutin qualifié de "farce" par l’opposition "signifie malheureusement que la guerre et le bain de sang vont continuer", résume le militant de Homs.
(29-05-2014)
Le scrutin, qui se déroulera dans les régions tenues par le pouvoir, vise à démontrer que Assad et ses débiles d'alliés sont convaincus de remporter cette guerre, quitte à tuer le mince espoir de parvenir à une solution politique, affirment opposants et rebelles.
"Il y a deux ans, nous pensions tous qu’il était impossible que le régime se maintienne jusqu’aux élections de 2014. Je n’arrive vraiment pas à croire ce qui se passe", confie Thaer, un militant de Homs, ville surnommée jadis "capitale de la révolution" et où aujourd’hui la rébellion a été éradiquée. "Nous étions bien plus forts quand la révolution a commencé. Le mouvement était pacifique et important et nos espoirs étaient grands", explique-t-il à l’AFP via internet.
Un commandant rebelle de la province de Damas, Sélim Hejazi, partage cet avis. Pour lui, si le régime est à même de tenir cette élection le 3 juin, c’est à cause des divisions endémiques de l’opposition, son manque de leadership et le manque de soutien de la communauté internationale.
"Ce n’est pas que la communauté internationale est paralysée, c’est en vérité, qu’elle ne veut pas nous aider", assure-t-il.
Pendant que l’armée loyale à Bashar al-Assad reçoit une assistance militaire et financière de Moscou et Téhéran, le soutien à la rébellion de ses parrains qatari, saoudien, turc ou occidental est pour le moins chaotique.
Le rebelle cite aussi "la désorganisation permanente et le fractionnisme dans les rangs de l’opposition armée".
Même si l’opposition a réussi à s’emparer de portions significatives du territoire syrien, dans le nord et l’est, le régime continue à surpasser en puissance de feu les rebelles, grâce à son aviation, aux supplétifs syriens et des combattants aguerris du Hezbollah.
Dans le sillage du Printemps arabe, une contestation pacifique réclamant des réformes politiques a éclaté en mars 2011 en Syrie. Face à une répression implacable, elle s’est transformée en insurrection armée qui s’est progressivement islamisée et devenue très violente.
L’Occident, spécialement les Etats-Unis, s’est abstenu jusqu’à présent de fournir une assistance militaire craignant de voir tomber ces armes dans les mains des jihadistes, venus de l’étranger aider les rebelles syriens et qui sont devenus très influents.
Pour Samir Nashar, adversaire de longue date de la famille Assad et aujourd’hui membre de la Coalition de l’opposition, cette peur occidentale a maintenu l’opposition en position de faiblesse.
"L’Occident semble plus intéressé à gérer le conflit qu’à aider l’opposition", assure l’opposant joint au téléphone par l’AFP en Turquie.
L’expert de la Syrie Noah Bonsey, de l’International Crisis Group, abonde dans le même sens. "Les alliés occidentaux ont offert des paroles qui ont suscité de l’espoir parmi les rebelles mais l’aide matérielle limitée qu’ils ont fournie est insuffisante pour renforcer les éléments modérés qu’ils appuient ouvertement".
Sur le terrain, le régime a fait état de plusieurs avancées ces derniers mois, à mesure que l’élection approchait. Il s’est enorgueilli d’avoir réussi à chasser les rebelles de la vieille ville de Homs et d’avoir brisé le siège imposé par les rebelles à la prison d’Alep.
Pour les opposants, ces avancées sont un fort signal qu’"il n’y a absolument aucune solution politique à l’horizon. Le régime répète à tue-tête qu’il veut l’emporter militairement", explique M. Nashar.
Des représentants de l’opposition et du régime ont tenu pour la première fois des pourparlers infructueux en début d’année en Suisse sous le parrainage de Washington et de Moscou.
L’opposition veut que ce chien d'Assad soit exclu de toute solution politique ce que le régime refuse, des divergences qui laissent dans l’impasse une issue politique au conflit qui a fait plus de 160 000 morts.
Et la tenue du scrutin qualifié de "farce" par l’opposition "signifie malheureusement que la guerre et le bain de sang vont continuer", résume le militant de Homs.
(29-05-2014)
Syrie : les raids pleuvent sur Alep, 15 civils exécutés par l’EIIL
L’armée syrienne larguait jeudi de nouveaux barils d’explosifs sur
plusieurs quartiers rebelles à Alep, la grande métropole du nord où près
de 70 civils dont 15 enfants ont péri depuis le début de la semaine,
selon une ONG.
Par ailleurs, 15 civils, dont sept enfants et trois femmes, ont été exécutés dans la province de Hassaka (nord-est) près de la ville de Ras al-Aïn par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe le plus radical en Syrie.
Les 15 personnes "ont été tuées par balles. On ne connait pas encore les raisons" de leur exécution, a déclaré à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) Rami Abdel Rahman.
"C’est un crime de guerre", a-t-il ajouté.
Autrefois alliés contre le régime de Bashar al-Assad, l’EIIL et les rebelles se livrent depuis des mois à une guerre sans merci dans le nord et l’est du pays où le groupe ultra-radical est accusé des pires atrocités et de volonté hégémonique.
A Alep, près d’une dizaine de quartiers situés notamment dans l’est de la ville ont été bombardés par des hélicoptères militaires, selon l’OSDH. Deux personnes sont ainsi mortes dans les raids sur le quartier rebelle al-Chaar.
Les bombardements ont fait au moins 58 morts dont 15 enfants et sept femmes mardi et mercredi, tandis que sept civils dont une femme ont péri lundi.
Alep, ancienne capitale économique du pays, est divisée entre quartiers pro et anti-régime depuis l’été 2012.
Les quartiers rebelles de l’est d’Alep sont la cible depuis la mi-décembre d’une offensive des forces du régime, avec des bombardements réguliers souvent menés par des hélicoptères larguant des barils d’explosifs qui ont fait plusieurs centaines de morts.
Ces bombardements ont fait l’objet de condamnations d’ONG internationales mais les militants accusent la communauté internationale de rester les bras croisés face à ce "massacre".
Le régime a avancé ces derniers mois sur le terrain grâce notamment à ses supplétifs et son horrible allié le Hezbollah, s’emparant de la vieille ville de Homs (centre) qu’il a assiégé et bombardé pendant deux ans, réduisant rebelles et civils à la disette.
Par ailleurs, 15 civils, dont sept enfants et trois femmes, ont été exécutés dans la province de Hassaka (nord-est) près de la ville de Ras al-Aïn par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le groupe le plus radical en Syrie.
Les 15 personnes "ont été tuées par balles. On ne connait pas encore les raisons" de leur exécution, a déclaré à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) Rami Abdel Rahman.
"C’est un crime de guerre", a-t-il ajouté.
Autrefois alliés contre le régime de Bashar al-Assad, l’EIIL et les rebelles se livrent depuis des mois à une guerre sans merci dans le nord et l’est du pays où le groupe ultra-radical est accusé des pires atrocités et de volonté hégémonique.
A Alep, près d’une dizaine de quartiers situés notamment dans l’est de la ville ont été bombardés par des hélicoptères militaires, selon l’OSDH. Deux personnes sont ainsi mortes dans les raids sur le quartier rebelle al-Chaar.
Les bombardements ont fait au moins 58 morts dont 15 enfants et sept femmes mardi et mercredi, tandis que sept civils dont une femme ont péri lundi.
Alep, ancienne capitale économique du pays, est divisée entre quartiers pro et anti-régime depuis l’été 2012.
Les quartiers rebelles de l’est d’Alep sont la cible depuis la mi-décembre d’une offensive des forces du régime, avec des bombardements réguliers souvent menés par des hélicoptères larguant des barils d’explosifs qui ont fait plusieurs centaines de morts.
Ces bombardements ont fait l’objet de condamnations d’ONG internationales mais les militants accusent la communauté internationale de rester les bras croisés face à ce "massacre".
Le régime a avancé ces derniers mois sur le terrain grâce notamment à ses supplétifs et son horrible allié le Hezbollah, s’emparant de la vieille ville de Homs (centre) qu’il a assiégé et bombardé pendant deux ans, réduisant rebelles et civils à la disette.
Israël/Palestine : hommage aux Turcs tués dans un assaut israélien contre une flotille en 2010 à Gaza
L’ambassadeur de Turquie dans les Territoires palestiniens a assuré
jeudi que son pays "n’oublierait pas" ses dix citoyens tués dans
l’assaut israélien contre une flottille pour Gaza en 2010, lors d’une
cérémonie anniversaire dans le territoire gouverné par le Hamas.
Un tribunal d’Istanbul a ordonné lundi l’arrestation d’ex-chefs de l’armée israélienne pour leur implication le 31 mai 2010 dans cet assaut de la flottille qui tentait de briser le blocus de Gaza, une décision qui pourrait encore retarder un accord entre les deux pays sur le rétablissement de pleines relations diplomatiques.
"Le peuple turc n’oubliera pas", a affirmé l’ambassadeur, Mustafa Sarniç, basé à Jérusalem, selon une traduction de ses propos en arabe, pendant cet hommage, devant le monument érigé dans le port de pêche de Gaza, sur lequel sont inscrits les noms de neuf "martyrs", le dixième étant décédé la semaine dernière.
Le vice-président du Conseil législatif (Parlement) palestinien Ahmad Bahar a salué "la Turquie sous la direction du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui insiste sur la levée du siège de Gaza".
MM. Sarniç et Bahar ont ensuite embarqué sur un bateau pavoisé de drapeaux turcs en compagnie de jeunes Palestiniens, hommes et femmes, pour jeter en mer une gerbe de fleurs, en mémoire des dix passagers tués à bord du Mavi Marmara, affrété par l’organisation caritative islamique turque IHH.
Israël impose un blocus terrestre, maritime et aérien à la bande de Gaza depuis la capture en juin 2006 d’un de ses soldats - libéré en 2011 - renforcé en juin 2007 lors de la prise de contrôle de l’enclave par le mouvement islamiste Hamas.
La quasi interdiction des exportations, en particulier vers Israël et la Cisjordanie, qui avant 2007 représentaient 85% du marché des produits de Gaza, obère tout réel développement, selon les rapports de l’ONU et d’ONG, et la marine israélienne impose aux pêcheurs une limite de 6 milles nautiques (11 km) au large des côtes.
(29-05-2014)
Un tribunal d’Istanbul a ordonné lundi l’arrestation d’ex-chefs de l’armée israélienne pour leur implication le 31 mai 2010 dans cet assaut de la flottille qui tentait de briser le blocus de Gaza, une décision qui pourrait encore retarder un accord entre les deux pays sur le rétablissement de pleines relations diplomatiques.
"Le peuple turc n’oubliera pas", a affirmé l’ambassadeur, Mustafa Sarniç, basé à Jérusalem, selon une traduction de ses propos en arabe, pendant cet hommage, devant le monument érigé dans le port de pêche de Gaza, sur lequel sont inscrits les noms de neuf "martyrs", le dixième étant décédé la semaine dernière.
Le vice-président du Conseil législatif (Parlement) palestinien Ahmad Bahar a salué "la Turquie sous la direction du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui insiste sur la levée du siège de Gaza".
MM. Sarniç et Bahar ont ensuite embarqué sur un bateau pavoisé de drapeaux turcs en compagnie de jeunes Palestiniens, hommes et femmes, pour jeter en mer une gerbe de fleurs, en mémoire des dix passagers tués à bord du Mavi Marmara, affrété par l’organisation caritative islamique turque IHH.
Israël impose un blocus terrestre, maritime et aérien à la bande de Gaza depuis la capture en juin 2006 d’un de ses soldats - libéré en 2011 - renforcé en juin 2007 lors de la prise de contrôle de l’enclave par le mouvement islamiste Hamas.
La quasi interdiction des exportations, en particulier vers Israël et la Cisjordanie, qui avant 2007 représentaient 85% du marché des produits de Gaza, obère tout réel développement, selon les rapports de l’ONU et d’ONG, et la marine israélienne impose aux pêcheurs une limite de 6 milles nautiques (11 km) au large des côtes.
(29-05-2014)
Irak : Des extraits d’échanges Blair-Bush transmis à la commission d’enquête sur l’Irak
Le gouvernement britannique a accepté jeudi de transmettre des
extraits d’échanges confidentiels entre Tony Blair et George W. Bush à
la commission d’enquête sur l’engagement controversé du Royaume-Uni dans
la guerre en Irak en 2003.
L’enquête a été conduite en 2009-2010 mais ses conclusions ont été plusieurs fois reportées, butant notamment sur la question de la déclassification de ces documents secrets, réclamée par le président de la commission John Chilcot.
La commission d’enquête va recevoir "des résumés de texte et des citations" relatifs aux échanges entre l’ancien Premier ministre britannique et l’ex-président américain à l’approche du conflit en 2003, a indiqué dans une lettre officielle John Chilcot.
"Je suis heureux d’acter que nous avons maintenant conclu un accord sur les principes qui sous-tendront la divulgation des (...) communications entre le Premier ministre britannique et le président des Etats-Unis", écrit John Chilcot dans une lettre envoyée à Jeremy Heywood, le secrétaire permanent de l’actuel Premier ministre David Cameron.
Il a précisé qu’un des points de l’accord était que "les informations divulguées ne refléteront pas le point de vue du président Bush", afin de ne pas contrevenir aux exigences de confidentialité américaines.
Ces documents confidentiels comportent quelques 25 notes écrites par Tony Blair à George W. Bush et plus de 130 enregistrements de conversations.
"La commission d’enquête compte soumettre son rapport au Premier ministre dès que possible", a également dit John Chilcot sans donner de date précise.
Mardi, Tony Blair a insisté sur le fait qu’il n’était pas responsable du retard pris dans la transmission de ces échanges qui pourraient alimenter les critiques à l’égard de sa gestion de la guerre en Irak, et notamment son suivisme vis-à-vis des Etats-Unis.
"Ce n’est absolument pas moi qui les bloquent. Le plus rapidement (ces échanges) seront publiés, le mieux ça sera de mon point de vue", avait-il déclaré mardi sur BBC radio.
Quelque 45 000 soldats britanniques ont participé entre 2003 et 2009 à la guerre en Irak qui a causé la mort de 179 d’entre eux.
(29-05-2014)
L’enquête a été conduite en 2009-2010 mais ses conclusions ont été plusieurs fois reportées, butant notamment sur la question de la déclassification de ces documents secrets, réclamée par le président de la commission John Chilcot.
La commission d’enquête va recevoir "des résumés de texte et des citations" relatifs aux échanges entre l’ancien Premier ministre britannique et l’ex-président américain à l’approche du conflit en 2003, a indiqué dans une lettre officielle John Chilcot.
"Je suis heureux d’acter que nous avons maintenant conclu un accord sur les principes qui sous-tendront la divulgation des (...) communications entre le Premier ministre britannique et le président des Etats-Unis", écrit John Chilcot dans une lettre envoyée à Jeremy Heywood, le secrétaire permanent de l’actuel Premier ministre David Cameron.
Il a précisé qu’un des points de l’accord était que "les informations divulguées ne refléteront pas le point de vue du président Bush", afin de ne pas contrevenir aux exigences de confidentialité américaines.
Ces documents confidentiels comportent quelques 25 notes écrites par Tony Blair à George W. Bush et plus de 130 enregistrements de conversations.
"La commission d’enquête compte soumettre son rapport au Premier ministre dès que possible", a également dit John Chilcot sans donner de date précise.
Mardi, Tony Blair a insisté sur le fait qu’il n’était pas responsable du retard pris dans la transmission de ces échanges qui pourraient alimenter les critiques à l’égard de sa gestion de la guerre en Irak, et notamment son suivisme vis-à-vis des Etats-Unis.
"Ce n’est absolument pas moi qui les bloquent. Le plus rapidement (ces échanges) seront publiés, le mieux ça sera de mon point de vue", avait-il déclaré mardi sur BBC radio.
Quelque 45 000 soldats britanniques ont participé entre 2003 et 2009 à la guerre en Irak qui a causé la mort de 179 d’entre eux.
(29-05-2014)
Israël/Palestine : Abbas charge Hamdallah de former le gouvernement de consensus
Le président palestinien Mahmud Abbas a officiellement désigné jeudi
son Premier ministre Rami Hamdallah pour conduire le futur gouvernement
de personnalités indépendantes en accord avec le Hamas, dont l’annonce a
encore été reportée, selon des sources officielles.
Un responsable palestinien a par ailleurs indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que M. Hamdallah avait officiellement été invité jeudi à Washington, considérant ce geste comme "une reconnaissance par l’administration américaine du gouvernement de consensus national palestinien".
"L’administration américaine a envoyé aujourd’hui une invitation officielle au Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien Rami Hamdallah pour se rendre à Washington et rencontrer l’administration américaine et le Congrès", a précisé ce responsable, indiquant que la visite aurait lieu en juin.
Le président Abbas a remis à M. Hamdallah, actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, une lettre le chargeant de former le gouvernement de consensus qui régira également la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, selon des images diffusées par la télévision officielle palestinienne.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah, mouvement de M. Abbas, et le Hamas islamiste ont signé le 23 avril un nouvel accord pour mettre fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie et Gaza.
Reprenant les termes de précédents accords de réconciliation, conclus depuis trois ans mais restés lettre morte, ce document prévoit la formation le 28 mai au plus tard, une échéance désormais dépassée, d’un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes, sans mandat politique, chargé d’organiser des élections dans un délai de six mois.
"Les Etats-Unis nous ont officiellement informés qu’ils avaient levé leur véto à l’unité et qu’ils observeraient l’action et la formation du gouvernement et ne boycotteraient pas l’Autorité palestinienne", a déclaré mardi à l’AFP à Gaza Azzam al-Ahmad, le responsable du Fatah chargé des discussions avec le Hamas, un mouvement considéré "terroriste" par les Etats-Unis et l’UE.
M. al-Ahmad avait alors affirmé que cet exécutif provisoire serait annoncé jeudi, mais le président palestinien a indiqué mercredi soir que le gouvernement serait annoncé "dans les prochains jours", sans fixer de date.
Les tractations achoppent notamment sur le poste de ministre des Affaires étrangères, M. Abbas souhaitant conserver le titulaire, Riyad al-Malki, alors que le Hamas lui préférerait Ziad Abu Amr, vice-Premier ministre de M. Hamdallah et originaire de Gaza, selon des sources politiques.
"Les consultations pour former un gouvernement durent encore et nécessitent quelques jours de plus pour mettre la touche finale avant l’annonce", a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abu Zouhri
En outre, l’Égypte, parrain officiel de la réconciliation palestinienne, vient d’élire sans surprise l’ancien chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, artisan de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet dernier.
(29-05-2014)
Un responsable palestinien a par ailleurs indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que M. Hamdallah avait officiellement été invité jeudi à Washington, considérant ce geste comme "une reconnaissance par l’administration américaine du gouvernement de consensus national palestinien".
"L’administration américaine a envoyé aujourd’hui une invitation officielle au Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien Rami Hamdallah pour se rendre à Washington et rencontrer l’administration américaine et le Congrès", a précisé ce responsable, indiquant que la visite aurait lieu en juin.
Le président Abbas a remis à M. Hamdallah, actuel Premier ministre de l’Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, une lettre le chargeant de former le gouvernement de consensus qui régira également la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, selon des images diffusées par la télévision officielle palestinienne.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah, mouvement de M. Abbas, et le Hamas islamiste ont signé le 23 avril un nouvel accord pour mettre fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie et Gaza.
Reprenant les termes de précédents accords de réconciliation, conclus depuis trois ans mais restés lettre morte, ce document prévoit la formation le 28 mai au plus tard, une échéance désormais dépassée, d’un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes, sans mandat politique, chargé d’organiser des élections dans un délai de six mois.
"Les Etats-Unis nous ont officiellement informés qu’ils avaient levé leur véto à l’unité et qu’ils observeraient l’action et la formation du gouvernement et ne boycotteraient pas l’Autorité palestinienne", a déclaré mardi à l’AFP à Gaza Azzam al-Ahmad, le responsable du Fatah chargé des discussions avec le Hamas, un mouvement considéré "terroriste" par les Etats-Unis et l’UE.
M. al-Ahmad avait alors affirmé que cet exécutif provisoire serait annoncé jeudi, mais le président palestinien a indiqué mercredi soir que le gouvernement serait annoncé "dans les prochains jours", sans fixer de date.
Les tractations achoppent notamment sur le poste de ministre des Affaires étrangères, M. Abbas souhaitant conserver le titulaire, Riyad al-Malki, alors que le Hamas lui préférerait Ziad Abu Amr, vice-Premier ministre de M. Hamdallah et originaire de Gaza, selon des sources politiques.
"Les consultations pour former un gouvernement durent encore et nécessitent quelques jours de plus pour mettre la touche finale avant l’annonce", a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abu Zouhri
En outre, l’Égypte, parrain officiel de la réconciliation palestinienne, vient d’élire sans surprise l’ancien chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, artisan de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet dernier.
(29-05-2014)
Maroc : dernier repaire de la gauche radicale, l’Université de Fès sous tension
"Notre université est un des ultimes bastions de la gauche
marxiste-léniniste", proclame fièrement un étudiant de Fès. Confronté à
la déferlante islamiste, le campus de Dhar El Mehraz a été le théâtre de
récents heurts sanglants entre partisans des deux camps.
Sous les arcades de l’université, près du portail où les étudiants, en file indienne, attendent l’ouverture du restaurant universitaire, un groupe de militants débat depuis la matinée sous un soleil de plomb.
"Notre université est un des bastions de la gauche marxiste-léniniste, qui a toujours défendu les intérêts du peuple laminé par le régime", s’exclame l’un d’eux.
Vieille caserne militaire datant du Protectorat français, composée de bâtisses dont les toits en tuiles sont visibles de loin, Dhar El Mehraz est la plus ancienne des universités marocaines après celle de Rabat et compte à ce jour plus de 70.000 étudiants au total.
La vague islamiste qui a déferlé sur les campus à partir du début des années 1990 ne l’a pas épargnée. Mais l’influence des "basistes", terme qui désigne les militants de la gauche radicale, est dans le même temps restée vivace, un cas unique à l’échelle du royaume.
"Sa tradition gauchiste ne date pas d’aujourd’hui (...) et elle a été l’une des rares à résister à la vague islamiste", confirme à l’AFP l’historien Mâati Monjib, qui évoque notamment la "solidarité" régnant entre ses étudiants : "si l’un deux n’a pas les moyens d’acheter un ticket-restaurant, il lui suffit de faire signe pour que ses camarades lui viennent en aide", dit-il.
Mais, le 24 avril, de violents affrontements au sabre et au couteau ont éclaté entre étudiants gauchistes et islamistes, faisant un mort parmi ces derniers.
Selon un communiqué des autorités locales, Abderrahim Hasnaoui, 21 ans, a succombé à ses blessures à l’hôpital.
D’après cette même source, les affrontements ont éclaté après une tentative des "étudiants gauchistes d’empêcher par la force une table-ronde organisée par les islamistes, sur le thème +islamistes, gauche et démocratie+".
Interrogés par l’AFP, les basistes dénoncent une provocation et une "descente" islamiste.
La victime ne faisait "pas partie de notre université", elle est venue "avec d’autres de Meknès (à environ 50 km) pour nous provoquer", argue Mohamed Wafi.
"C’était une descente armée pour attaquer, et pas uniquement les basistes", renchérit-il.
Parmi les griefs figure la présence prévue à la table-ronde du député Abdelali Hamieddine, un dirigeant du parti islamiste justice et développement (PJD, au gouvernement).
Si M. Hamieddine a été innocenté par la justice, il reste associé par les basistes à l’affaire Mohamed Ait Ljid, du nom d’un des leurs, assassiné en 1993 à Dhar El Mehraz.
Le président de la jeunesse estudiantine du PJD (Attajdid Attollabi), Rachid El Adlouni, nie toute provocation.
"Nous avions décidé d’organiser une conférence en présence d’un symbole de la gauche, Hassan Tarik, et d’un symbole islamiste, en l’occurrence Abdelali Hamieddine", note-t-il.
"C’était une agression terroriste organisée (...) par un +gang+ servant les ennemis de la démocratie", enchaîne-t-il.
Si les basistes nient être à l’origine du décès, un étudiant, cité par l’hebdomadaire Tel Quel, affirme que nombre d’entre eux portent souvent une arme sur le campus.
En réaction à cet événement sanglant, huit étudiants ont dès le lendemain été arrêtés et une manifestation s’est tenue quelques jours plus tard à Rabat. "L’université est pour les études, pas pour le terrorisme", ont scandé les participants, essentiellement islamistes.
La polémique a atteint le Parlement, où le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a indiqué que plus de 120 étudiants avaient été interpellés depuis le début de l’année scolaire pour violences, dont plus d’une cinquantaine à Fès.
Il a aussi annoncé que les forces de l’ordre seraient désormais autorisées à intervenir à leur initiative sur les campus, après avoir informé l’université concernée. Une "militarisation" des universités, ont critiqué des ONG.
"L’approche sécuritaire (...) aura des effets pervers et alimentera davantage la tension", a également jugé le SneSup, un des principaux syndicats d’enseignants marocains.
(29-05-2014)
Sous les arcades de l’université, près du portail où les étudiants, en file indienne, attendent l’ouverture du restaurant universitaire, un groupe de militants débat depuis la matinée sous un soleil de plomb.
"Notre université est un des bastions de la gauche marxiste-léniniste, qui a toujours défendu les intérêts du peuple laminé par le régime", s’exclame l’un d’eux.
Vieille caserne militaire datant du Protectorat français, composée de bâtisses dont les toits en tuiles sont visibles de loin, Dhar El Mehraz est la plus ancienne des universités marocaines après celle de Rabat et compte à ce jour plus de 70.000 étudiants au total.
La vague islamiste qui a déferlé sur les campus à partir du début des années 1990 ne l’a pas épargnée. Mais l’influence des "basistes", terme qui désigne les militants de la gauche radicale, est dans le même temps restée vivace, un cas unique à l’échelle du royaume.
"Sa tradition gauchiste ne date pas d’aujourd’hui (...) et elle a été l’une des rares à résister à la vague islamiste", confirme à l’AFP l’historien Mâati Monjib, qui évoque notamment la "solidarité" régnant entre ses étudiants : "si l’un deux n’a pas les moyens d’acheter un ticket-restaurant, il lui suffit de faire signe pour que ses camarades lui viennent en aide", dit-il.
Mais, le 24 avril, de violents affrontements au sabre et au couteau ont éclaté entre étudiants gauchistes et islamistes, faisant un mort parmi ces derniers.
Selon un communiqué des autorités locales, Abderrahim Hasnaoui, 21 ans, a succombé à ses blessures à l’hôpital.
D’après cette même source, les affrontements ont éclaté après une tentative des "étudiants gauchistes d’empêcher par la force une table-ronde organisée par les islamistes, sur le thème +islamistes, gauche et démocratie+".
Interrogés par l’AFP, les basistes dénoncent une provocation et une "descente" islamiste.
La victime ne faisait "pas partie de notre université", elle est venue "avec d’autres de Meknès (à environ 50 km) pour nous provoquer", argue Mohamed Wafi.
"C’était une descente armée pour attaquer, et pas uniquement les basistes", renchérit-il.
Parmi les griefs figure la présence prévue à la table-ronde du député Abdelali Hamieddine, un dirigeant du parti islamiste justice et développement (PJD, au gouvernement).
Si M. Hamieddine a été innocenté par la justice, il reste associé par les basistes à l’affaire Mohamed Ait Ljid, du nom d’un des leurs, assassiné en 1993 à Dhar El Mehraz.
Le président de la jeunesse estudiantine du PJD (Attajdid Attollabi), Rachid El Adlouni, nie toute provocation.
"Nous avions décidé d’organiser une conférence en présence d’un symbole de la gauche, Hassan Tarik, et d’un symbole islamiste, en l’occurrence Abdelali Hamieddine", note-t-il.
"C’était une agression terroriste organisée (...) par un +gang+ servant les ennemis de la démocratie", enchaîne-t-il.
Si les basistes nient être à l’origine du décès, un étudiant, cité par l’hebdomadaire Tel Quel, affirme que nombre d’entre eux portent souvent une arme sur le campus.
En réaction à cet événement sanglant, huit étudiants ont dès le lendemain été arrêtés et une manifestation s’est tenue quelques jours plus tard à Rabat. "L’université est pour les études, pas pour le terrorisme", ont scandé les participants, essentiellement islamistes.
La polémique a atteint le Parlement, où le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a indiqué que plus de 120 étudiants avaient été interpellés depuis le début de l’année scolaire pour violences, dont plus d’une cinquantaine à Fès.
Il a aussi annoncé que les forces de l’ordre seraient désormais autorisées à intervenir à leur initiative sur les campus, après avoir informé l’université concernée. Une "militarisation" des universités, ont critiqué des ONG.
"L’approche sécuritaire (...) aura des effets pervers et alimentera davantage la tension", a également jugé le SneSup, un des principaux syndicats d’enseignants marocains.
(29-05-2014)
Egypte : Sissi donné grand vainqueur, le pouvoir de l’armée consacré
L’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi a remporté comme prévu une
victoire écrasante avec 96% des voix à la présidentielle en Egypte, 11
mois après avoir destitué l’islamiste Mohamed Morsi et éliminé toute
opposition, religieuse ou laïque.
Son unique adversaire, Hamdeen Sabbahi, une vieille figure de la gauche et considéré souvent comme un simple faire-valoir, a reconnu sa défaite jeudi, n’empochant que 3,8% des suffrages validés, selon des résultats préliminaires mais portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote.
Ce véritable plébiscite, prédit par tous les experts depuis que le maréchal à la retraite Sissi a renversé M. Morsi le 3 juillet 2013, a précipité en pleine nuit dans les rues du Caire des milliers de supporteurs de l’homme fort du pays, objet d’un véritable culte de la personnalité depuis qu’il a chassé du pouvoir des islamistes régulièrement élus mais vite devenus impopulaires.
Concerts de klaxons, feux d’artifice, danses et chants ont retenti toute la nuit et les télévisions publiques et privées, promoteurs unanimes de la Sissi-mania depuis 11 mois, ont rivalisé de longues heures de plateaux peuplés d’experts et commentateurs remplis d’extase.
Cette victoire était cependant courue d’avance dans un pays où toute voix dissidente est réprimée et les opposants décimés, emprisonnés ou devant la justice.
Les pro-Morsi ont été les premières victimes de l’implacable répression des autorités installées par M. Sissi qui a fait plus de 1.400 morts dans leurs rangs, quelque 15.000 arrestations et des centaines de condamnations à mort expéditives. Les mouvements de la jeunesse progressiste et laïque ont ensuite été les cibles des forces de l’ordre et de la justice, qui a interdit le principal mouvement.
Les observateurs de l’UE ont trouvé jeudi que l’élection, qui s’est déroulée sur trois jours, a été "organisée dans le respect de la loi", mais estimé du bout des lèvres que "la non participation de certains acteurs" de l’opposition a "compromis la participation de tous au scrutin".
Trois ans après la révolte qui renversa Hosni Moubarak, les militants des droits de l’Homme accusent le pouvoir dirigé de facto par les militaires d’être encore plus autoritaire que celui de M. Moubarak, même s’il jouit d’une grande popularité au sein d’une population majoritairement excédée par trois années de chaos dans un pays ruiné.
Le score de M. Sissi, seul homme à poigne capable de ramener la stabilité et de redresser l’économie en ruines selon ses partisans, "nous ramène à une configuration qu’on espérait ne plus revoir après les révolutions arabes de 2011", déplore toutefois Karim Bitar, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques en France.
"Peu de gens auraient imaginé, à la chute de Moubarak, que trois ans plus tard, un maréchal en lunettes de soleil, nouveau pharaon, se ferait élire à 96%, sans même avoir présenté un programme ou fait campagne", poursuit ce spécialiste du Moyen-Orient.
Mais ce score reste suspendu au taux de participation, que les autorités ont voulu doper en ajoutant un troisième jour de scrutin au dernier moment. Il s’établirait finalement à quelque 47%, soit 25 millions de votants, selon le gouvernement.
Comme l’écrit Shadi Hamid, chercheur au Saban Center américain, dans l’immédiat "nous n’avons aucun moyen de vérifier les chiffres du gouvernement, il n’y aucun comptage parallèle et pas assez d’observateurs internationaux".
M. Sissi, qui réclamait avec obsession un adoubement populaire massif, avait espéré pas moins de "45 millions" de voix. Il est finalement élu avec plus de 21 millions des suffrages exprimés. Le taux de participation est inférieur à la présidentielle de 2012 (51,85%), mais le maréchal empoche près du double des voix qu’avait alors recueillies M. Morsi (13,2 millions), fait valoir le camp Sissi.
La coalition pro-Morsi, qui appelait au boycott, s’est félicitée d’avoir remporté "la victoire dans la bataille des bureaux de vote vides", y voyant "la chute du coup d’Etat militaire" du 3 juillet.
Si "les médias officiels ont contribué à forger à M. Sissi une légende de sauveur et d’homme providentiel, ce matraquage n’a pas suffi à mobiliser les masses", le privant du "plébiscite qu’il espérait", analyse M. Bitar.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch souligne en outre "le climat de répression qui sape gravement l’impartialité de cet élection", rappelant les "milliers d’arrestations d’opposants, islamistes et laïques, qui ont verrouillé l’espace politique et privé le scrutin de toute signification".
(29-05-2014)
Son unique adversaire, Hamdeen Sabbahi, une vieille figure de la gauche et considéré souvent comme un simple faire-valoir, a reconnu sa défaite jeudi, n’empochant que 3,8% des suffrages validés, selon des résultats préliminaires mais portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote.
Ce véritable plébiscite, prédit par tous les experts depuis que le maréchal à la retraite Sissi a renversé M. Morsi le 3 juillet 2013, a précipité en pleine nuit dans les rues du Caire des milliers de supporteurs de l’homme fort du pays, objet d’un véritable culte de la personnalité depuis qu’il a chassé du pouvoir des islamistes régulièrement élus mais vite devenus impopulaires.
Concerts de klaxons, feux d’artifice, danses et chants ont retenti toute la nuit et les télévisions publiques et privées, promoteurs unanimes de la Sissi-mania depuis 11 mois, ont rivalisé de longues heures de plateaux peuplés d’experts et commentateurs remplis d’extase.
Cette victoire était cependant courue d’avance dans un pays où toute voix dissidente est réprimée et les opposants décimés, emprisonnés ou devant la justice.
Les pro-Morsi ont été les premières victimes de l’implacable répression des autorités installées par M. Sissi qui a fait plus de 1.400 morts dans leurs rangs, quelque 15.000 arrestations et des centaines de condamnations à mort expéditives. Les mouvements de la jeunesse progressiste et laïque ont ensuite été les cibles des forces de l’ordre et de la justice, qui a interdit le principal mouvement.
Les observateurs de l’UE ont trouvé jeudi que l’élection, qui s’est déroulée sur trois jours, a été "organisée dans le respect de la loi", mais estimé du bout des lèvres que "la non participation de certains acteurs" de l’opposition a "compromis la participation de tous au scrutin".
Trois ans après la révolte qui renversa Hosni Moubarak, les militants des droits de l’Homme accusent le pouvoir dirigé de facto par les militaires d’être encore plus autoritaire que celui de M. Moubarak, même s’il jouit d’une grande popularité au sein d’une population majoritairement excédée par trois années de chaos dans un pays ruiné.
Le score de M. Sissi, seul homme à poigne capable de ramener la stabilité et de redresser l’économie en ruines selon ses partisans, "nous ramène à une configuration qu’on espérait ne plus revoir après les révolutions arabes de 2011", déplore toutefois Karim Bitar, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques en France.
"Peu de gens auraient imaginé, à la chute de Moubarak, que trois ans plus tard, un maréchal en lunettes de soleil, nouveau pharaon, se ferait élire à 96%, sans même avoir présenté un programme ou fait campagne", poursuit ce spécialiste du Moyen-Orient.
Mais ce score reste suspendu au taux de participation, que les autorités ont voulu doper en ajoutant un troisième jour de scrutin au dernier moment. Il s’établirait finalement à quelque 47%, soit 25 millions de votants, selon le gouvernement.
Comme l’écrit Shadi Hamid, chercheur au Saban Center américain, dans l’immédiat "nous n’avons aucun moyen de vérifier les chiffres du gouvernement, il n’y aucun comptage parallèle et pas assez d’observateurs internationaux".
M. Sissi, qui réclamait avec obsession un adoubement populaire massif, avait espéré pas moins de "45 millions" de voix. Il est finalement élu avec plus de 21 millions des suffrages exprimés. Le taux de participation est inférieur à la présidentielle de 2012 (51,85%), mais le maréchal empoche près du double des voix qu’avait alors recueillies M. Morsi (13,2 millions), fait valoir le camp Sissi.
La coalition pro-Morsi, qui appelait au boycott, s’est félicitée d’avoir remporté "la victoire dans la bataille des bureaux de vote vides", y voyant "la chute du coup d’Etat militaire" du 3 juillet.
Si "les médias officiels ont contribué à forger à M. Sissi une légende de sauveur et d’homme providentiel, ce matraquage n’a pas suffi à mobiliser les masses", le privant du "plébiscite qu’il espérait", analyse M. Bitar.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch souligne en outre "le climat de répression qui sape gravement l’impartialité de cet élection", rappelant les "milliers d’arrestations d’opposants, islamistes et laïques, qui ont verrouillé l’espace politique et privé le scrutin de toute signification".
(29-05-2014)
Irak : plus de 60 morts dans une série d’attaques
Une soixantaine de personnes ont péri mercredi dans une vague
d’attaques à travers l’Irak, où le bilan dépasse désormais les 4.000
morts dans les violences depuis le début de l’année, selon des sources
médicales et sécuritaires.
Ce nouveau bain de sang intervient alors que les responsables politiques cherchent à constituer des alliances en vue de la formation d’un gouvernement, que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend continuer à diriger, même si les élections du 30 avril ne lui ont pas donné de majorité claire.
Les attentats les plus graves ont eu lieu en fin de journée à Mossoul, dans le nord du pays, où deux l’explosion de deux voitures piégées a tué 21 personnes, dont 14 membres des forces de l’ordre.
A Bagdad, un attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins 16 morts et une cinquantaine de blessés dans l’après-midi dans le quartier principalement chiite de Kazimiya, tandis que d’autres voitures piégées ont tué une dizaine d’autres personnes dans les quartiers d’Amin, Sadr City et Jihad.
Alors que dans le passé ce type d’attaques étaient menées le matin, à l’heure de pointe, elles ont désormais de plus en plus souvent lieu le soir, quand les Irakiens sortent pour aller au marché, au restaurant ou au café.
D’autres attaques ont fait trois morts dans la région de Bagdad, ainsi que trois autres dans les provinces septentrionales de Kirkouk et de Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Toujours dans le nord, une série de 11 attentats à la bombe a tué cinq personnes, dont quatre membres d’une même famille, à Tuz Khurmatu, selon des responsables.
Les explosions visaient des maisons de la communauté turkmène de cette ville peuplée également par des Kurdes et des Arabes, et qui est située dans une portion de territoire revendiquée à la fois par le gouvernement central et par la région autonome du Kurdistan irakien.
Les insurgés profitent souvent du manque de communication entre les forces de sécurité arabes et kurdes pour mener des attaques dans ce secteur.
Dans le même temps, trois personnes ont été tuées dans un bombardement sur Fallujah, une ville à 60 km à l’ouest de Bagdad tenue par des insurgés depuis janvier.
Mardi, l’organisation Human Rights Watch a accusé Bagdad de larguer des barils d’explosifs sur des zones d’habitation et d’avoir pu viser un hôpital.
L’Irak est endeuillé par des attaques qui tuent en moyenne plus de 25 personnes par jour, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis cinq ans, quand le pays sortait à peine d’un conflit confessionnel sanglant après l’invasion américaine de 2003.
Les autorités imputent la violence qui touche l’ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine.
Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s’estime marginalisée et maltraitée par les autorités dirigées par des chiites.
(29-05-2014)
Ce nouveau bain de sang intervient alors que les responsables politiques cherchent à constituer des alliances en vue de la formation d’un gouvernement, que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki entend continuer à diriger, même si les élections du 30 avril ne lui ont pas donné de majorité claire.
Les attentats les plus graves ont eu lieu en fin de journée à Mossoul, dans le nord du pays, où deux l’explosion de deux voitures piégées a tué 21 personnes, dont 14 membres des forces de l’ordre.
A Bagdad, un attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins 16 morts et une cinquantaine de blessés dans l’après-midi dans le quartier principalement chiite de Kazimiya, tandis que d’autres voitures piégées ont tué une dizaine d’autres personnes dans les quartiers d’Amin, Sadr City et Jihad.
Alors que dans le passé ce type d’attaques étaient menées le matin, à l’heure de pointe, elles ont désormais de plus en plus souvent lieu le soir, quand les Irakiens sortent pour aller au marché, au restaurant ou au café.
D’autres attaques ont fait trois morts dans la région de Bagdad, ainsi que trois autres dans les provinces septentrionales de Kirkouk et de Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Toujours dans le nord, une série de 11 attentats à la bombe a tué cinq personnes, dont quatre membres d’une même famille, à Tuz Khurmatu, selon des responsables.
Les explosions visaient des maisons de la communauté turkmène de cette ville peuplée également par des Kurdes et des Arabes, et qui est située dans une portion de territoire revendiquée à la fois par le gouvernement central et par la région autonome du Kurdistan irakien.
Les insurgés profitent souvent du manque de communication entre les forces de sécurité arabes et kurdes pour mener des attaques dans ce secteur.
Dans le même temps, trois personnes ont été tuées dans un bombardement sur Fallujah, une ville à 60 km à l’ouest de Bagdad tenue par des insurgés depuis janvier.
Mardi, l’organisation Human Rights Watch a accusé Bagdad de larguer des barils d’explosifs sur des zones d’habitation et d’avoir pu viser un hôpital.
L’Irak est endeuillé par des attaques qui tuent en moyenne plus de 25 personnes par jour, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis cinq ans, quand le pays sortait à peine d’un conflit confessionnel sanglant après l’invasion américaine de 2003.
Les autorités imputent la violence qui touche l’ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine.
Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s’estime marginalisée et maltraitée par les autorités dirigées par des chiites.
(29-05-2014)
Egypte : victoire écrasante de Sissi, selon les premiers résultats
L’ex-chef de l’armée et homme fort de l’Egypte, Abdel Fattah
al-Sissi, était assuré jeudi d’obtenir une victoire écrasante à la
présidentielle, avec 96,2% des suffrages dans près de 90% des bureaux de
vote, selon la télévision d’Etat, un plébiscite sans surprise après
qu’il eut éliminé toute opposition.
Le maréchal à la retraite Sissi dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’il a mis en place il y a 11 mois juste après avoir destitué et fait emprisonner l’islamiste Mohamed Morsi, le premier président élu démocratiquement dans le plus peuplé des pays arabes.
Et il jouit d’un véritable culte de la personnalité depuis que ce gouvernement réprime dans le sang chaque manifestation des partisans de M. Morsi. Son unique adversaire, le leader de la gauche Hamdeen Sabbahi, n’a recueilli que 3,8% des votes valides, selon ces chiffres non officiels mais collectés par les médias gouvernementaux dans 88,6% des bureaux de vote.
Autant dire qu’il ne peut plus renverser la tendance et qu’il ne fait plus aucun doute que M. Sissi sera proclamé vainqueur lorsque tomberont les résultats officiels, dans quelques jours tout au plus.
Il faut dire que M. Sabbahi n’a jamais eu la dent véritablement dure contre M. Sissi, apparaissant comme un faire-valoir au mieux résigné, au pire consentant.
Dans la nuit, des milliers de supporteurs déchaînés de M. Sissi dansaient et chantaient dans la capitale, surtout sur la place Tahrir, épicentre de la révolte populaire qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak début 2011 après 30 années de règne absolu de cet ex-général. Des feux d’artifice illuminaient le ciel au milieu de posters géants de Sissi, comme en sont couverts par millions les murs du pays depuis qu’il a destitué Morsi le 3 juillet 2013.
La participation, dont le chiffre n’a pas encore été livré, est la seule inconnue et le seul enjeu de ce scrutin joué d’avance, M. Sissi ayant répété jusqu’à l’obsession des mois durant qu’il ne souhaitait prendre la tête de l’Egypte que s’il était assuré d’un adoubement populaire massif.
Il a dit au cours de sa campagne espérer recueillir les voix d’au moins 45 millions des près de 54 millions d’électeurs, ce qui paraît toutefois une gageure. Sa hantise est d’être élu avec une participation inférieure à celle du scrutin de juin 2012 qui avait propulsé le Frère musulman Morsi à la magistrature suprême : 51,85%.
Or, mardi soir, la commission électorale nommée par le gouvernement avait décidé à la surprise générale de prolonger de 24 heures le scrutin prévu initialement sur deux jours, s’inquiétant d’un taux de participation de seulement 37%. Invoquant la "chaleur" qui aurait dissuadé nombre d’électeurs de se rendre aux urnes, elle a déclenché les critiques et les sarcasmes des organisations de défense des droits de l’Homme, dénonçant une "farce" après avoir souligné l’absence de toute opposition, dont les représentants sont interdits, tués ou emprisonnés depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet 2013.
Un membre de la commission a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi au journal gouvernemental Al-Ahram que plus de 25 millions d’électeurs "approximativement" s’étaient rendus aux urnes sur un peu moins de 54 millions d’inscrits, et que ce chiffre était susceptible d’augmenter, donc pas loin des 50%.
"Personne hors d’Egypte ou en Occident n’a jamais cru qu’il s’agissait d’une élection libre et juste", a estimé jeudi Shadi Hamid, chercheur au Saban Center américain.
Mais avec la prolongation du scrutin, "le régime est apparu comme incompétent et ne cachant pas son cynisme, ce qui va galvaniser les Frères musulmans", a-t-il prédit.
Depuis le 3 juillet, plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont péri sous les balles des policiers et soldats, plus de 15 000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort lors de procès de masse expédiés en quelques minutes. La quasi-totalité des dirigeants de la confrérie, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak, sont sous les verrous et encourent —à l’instar de M. Morsi— la peine capitale dans divers procès.
Et les Frères musulmans, qui avaient appelé au boycott du scrutin, ont eu beau jeu d’évoquer mardi soir, en parlant des 37% de participation, une "gifle" donnée au pouvoir et un "certificat de décès du coup d’Etat" du 3 juillet.
Pour le politologue Gamal Abdel Gawad, M. Sissi n’avait "pas besoin de placer la barre de la participation si haut, car quand le résultat d’un scrutin ne fait aucun doute, il n’y a pas grand-chose à faire pour inciter les gens à se déplacer pour voter".
(29-05-2014)
Le maréchal à la retraite Sissi dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’il a mis en place il y a 11 mois juste après avoir destitué et fait emprisonner l’islamiste Mohamed Morsi, le premier président élu démocratiquement dans le plus peuplé des pays arabes.
Et il jouit d’un véritable culte de la personnalité depuis que ce gouvernement réprime dans le sang chaque manifestation des partisans de M. Morsi. Son unique adversaire, le leader de la gauche Hamdeen Sabbahi, n’a recueilli que 3,8% des votes valides, selon ces chiffres non officiels mais collectés par les médias gouvernementaux dans 88,6% des bureaux de vote.
Autant dire qu’il ne peut plus renverser la tendance et qu’il ne fait plus aucun doute que M. Sissi sera proclamé vainqueur lorsque tomberont les résultats officiels, dans quelques jours tout au plus.
Il faut dire que M. Sabbahi n’a jamais eu la dent véritablement dure contre M. Sissi, apparaissant comme un faire-valoir au mieux résigné, au pire consentant.
Dans la nuit, des milliers de supporteurs déchaînés de M. Sissi dansaient et chantaient dans la capitale, surtout sur la place Tahrir, épicentre de la révolte populaire qui chassa du pouvoir Hosni Moubarak début 2011 après 30 années de règne absolu de cet ex-général. Des feux d’artifice illuminaient le ciel au milieu de posters géants de Sissi, comme en sont couverts par millions les murs du pays depuis qu’il a destitué Morsi le 3 juillet 2013.
La participation, dont le chiffre n’a pas encore été livré, est la seule inconnue et le seul enjeu de ce scrutin joué d’avance, M. Sissi ayant répété jusqu’à l’obsession des mois durant qu’il ne souhaitait prendre la tête de l’Egypte que s’il était assuré d’un adoubement populaire massif.
Il a dit au cours de sa campagne espérer recueillir les voix d’au moins 45 millions des près de 54 millions d’électeurs, ce qui paraît toutefois une gageure. Sa hantise est d’être élu avec une participation inférieure à celle du scrutin de juin 2012 qui avait propulsé le Frère musulman Morsi à la magistrature suprême : 51,85%.
Or, mardi soir, la commission électorale nommée par le gouvernement avait décidé à la surprise générale de prolonger de 24 heures le scrutin prévu initialement sur deux jours, s’inquiétant d’un taux de participation de seulement 37%. Invoquant la "chaleur" qui aurait dissuadé nombre d’électeurs de se rendre aux urnes, elle a déclenché les critiques et les sarcasmes des organisations de défense des droits de l’Homme, dénonçant une "farce" après avoir souligné l’absence de toute opposition, dont les représentants sont interdits, tués ou emprisonnés depuis la destitution de M. Morsi le 3 juillet 2013.
Un membre de la commission a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi au journal gouvernemental Al-Ahram que plus de 25 millions d’électeurs "approximativement" s’étaient rendus aux urnes sur un peu moins de 54 millions d’inscrits, et que ce chiffre était susceptible d’augmenter, donc pas loin des 50%.
"Personne hors d’Egypte ou en Occident n’a jamais cru qu’il s’agissait d’une élection libre et juste", a estimé jeudi Shadi Hamid, chercheur au Saban Center américain.
Mais avec la prolongation du scrutin, "le régime est apparu comme incompétent et ne cachant pas son cynisme, ce qui va galvaniser les Frères musulmans", a-t-il prédit.
Depuis le 3 juillet, plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont péri sous les balles des policiers et soldats, plus de 15 000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort lors de procès de masse expédiés en quelques minutes. La quasi-totalité des dirigeants de la confrérie, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak, sont sous les verrous et encourent —à l’instar de M. Morsi— la peine capitale dans divers procès.
Et les Frères musulmans, qui avaient appelé au boycott du scrutin, ont eu beau jeu d’évoquer mardi soir, en parlant des 37% de participation, une "gifle" donnée au pouvoir et un "certificat de décès du coup d’Etat" du 3 juillet.
Pour le politologue Gamal Abdel Gawad, M. Sissi n’avait "pas besoin de placer la barre de la participation si haut, car quand le résultat d’un scrutin ne fait aucun doute, il n’y a pas grand-chose à faire pour inciter les gens à se déplacer pour voter".
(29-05-2014)
Libye : un général dissident lance une nouvelle attaque contre les islamistes
Les forces du général dissident Khalifa Haftar qui dit combattre le
"terrorisme" en Libye ont lancé des raids aériens contre une brigade
islamiste à Benghazi, marquant une nouvelle escalade dans ce pays miné
par l’anarchie.
Dans le camp adverse, le groupe radical Ansar Asharia basé dans cette ville de l’Est, a menacé le général dissident de subir le même sort que le leader déchu Muammar Kadhafi tué en octobre 2011 après sa capture par les rebelles, et a mis en garde les Etats-Unis contre toute intervention en Libye.
Ajoutant à la confusion dans un pays en proie à des luttes d’influence et où les milices font la loi, le gouvernement sortant d’Abdallah al-Theni ne semble pas pressé de remettre le pouvoir au Premier ministre Ahmed Miitig, qui a pourtant reçu l’investiture du Parlement, faisant craindre le risque d’avoir deux cabinets se disputant la légitimité.
Dans l’ouest de Benghazi, "un avion militaire a mené des raids contre un camp de la Brigade des martyrs du 17 février, touché par deux missiles", a annoncé Ahmed al-Jazaoui, porte-parole de plusieurs brigades d’ex-rebelles qui avaient combattu l’ancien régime.
Ce porte-parole n’a pas fait état de victimes parmi les forces de la brigade visée, qui ont riposté avec des tirs de canons antiaériens.
Un porte-parole de la force paramilitaire de Haftar, a confirmé l’attaque, sans plus.
La puissante brigade du "17 février", formée par des ex-rebelles islamistes, est soupçonnée d’avoir des liens étroits avec le groupe jihadiste d’Ansar Asharia, classé organisation "terroriste" par les Etats-Unis.
Sur sa page Facebook, la brigade des "martyrs du 17 février" a publié des photos du "raid des putschistes sur le quartier général de la brigade)", sans déplorer de victime. Sur ces photos, on peut voir de la fumée se dégageant près d’un bâtiment et des petits cratères dans un terrain vague.
Après avoir obtenu le ralliement de plusieurs unités de l’armée, le général Haftar avait lancé le 16 mai une campagne baptisée "la Dignité" contre les groupes extrémistes. Il avait le même jour bombardé des positions de cette même brigade à Benghazi.
Ansar Asharia a lancé mardi une attaque au vitriol contre ce dissident en le menaçant de finir comme Mouammar Kadhafi, tué après huit mois de conflit en Libye, et en appelant les Libyens à se dissocier de sa campagne.
"N’écoutez pas les appels de ceux qui veulent nous diviser", a dit Mohamed Al-Zehawi, chef d’Ansar Asharia à Benghazi, sur des télévisions libyennes, accusant le général dissident d’être un "nouveau Kadhafi" et un "agent des renseignements américains".
"S’il persiste à mener cette sale guerre, il risque de voir s’ouvrir les portes de l’enfer", a prévenu M. Zehawi, en avertissant les Etats-Unis de rester à l’écart ou de connaître le même sort qu’en Irak, en Afghanistan ou en Somalie.
A Tripoli, le nouveau gouvernement investi dimanche par le Parlement attend toujours d’entrer en fonction. A couteaux tirés avec le Parlement, le Premier ministre sortant al-Theni n’a pas expliqué les raisons pour lesquelles il tarde à remettre le pouvoir à son successeur, faisant planer le doute sur ses intentions.
Dans ce contexte chaotique, plusieurs pays ont multiplié les appels de vigilance à leurs ressortissants en Libye, alors que les Etats-Unis ont recommandé à tous leurs ressortissants de quitter "immédiatement" ce pays.
Les Etats Unis ont décidé de déployer un navire d’assaut amphibie avec un millier de soldats du corps des Marines à son bord, à proximité des côtes libyennes pour être prêt à conduire une éventuelle évacuation de son ambassade à Tripoli.
Washington est encore traumatisé par l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens.
Les milices dominées par les islamistes font la loi dans le pays depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition ne parvenant pas à former une armée et une police disciplinées. L’escalade des violences risque de plonger le pays dans la guerre civile et de raviver les rivalités entre les milices qui obéissent à leurs propres intérêts.
(28-05-2014)
Dans le camp adverse, le groupe radical Ansar Asharia basé dans cette ville de l’Est, a menacé le général dissident de subir le même sort que le leader déchu Muammar Kadhafi tué en octobre 2011 après sa capture par les rebelles, et a mis en garde les Etats-Unis contre toute intervention en Libye.
Ajoutant à la confusion dans un pays en proie à des luttes d’influence et où les milices font la loi, le gouvernement sortant d’Abdallah al-Theni ne semble pas pressé de remettre le pouvoir au Premier ministre Ahmed Miitig, qui a pourtant reçu l’investiture du Parlement, faisant craindre le risque d’avoir deux cabinets se disputant la légitimité.
Dans l’ouest de Benghazi, "un avion militaire a mené des raids contre un camp de la Brigade des martyrs du 17 février, touché par deux missiles", a annoncé Ahmed al-Jazaoui, porte-parole de plusieurs brigades d’ex-rebelles qui avaient combattu l’ancien régime.
Ce porte-parole n’a pas fait état de victimes parmi les forces de la brigade visée, qui ont riposté avec des tirs de canons antiaériens.
Un porte-parole de la force paramilitaire de Haftar, a confirmé l’attaque, sans plus.
La puissante brigade du "17 février", formée par des ex-rebelles islamistes, est soupçonnée d’avoir des liens étroits avec le groupe jihadiste d’Ansar Asharia, classé organisation "terroriste" par les Etats-Unis.
Sur sa page Facebook, la brigade des "martyrs du 17 février" a publié des photos du "raid des putschistes sur le quartier général de la brigade)", sans déplorer de victime. Sur ces photos, on peut voir de la fumée se dégageant près d’un bâtiment et des petits cratères dans un terrain vague.
Après avoir obtenu le ralliement de plusieurs unités de l’armée, le général Haftar avait lancé le 16 mai une campagne baptisée "la Dignité" contre les groupes extrémistes. Il avait le même jour bombardé des positions de cette même brigade à Benghazi.
Ansar Asharia a lancé mardi une attaque au vitriol contre ce dissident en le menaçant de finir comme Mouammar Kadhafi, tué après huit mois de conflit en Libye, et en appelant les Libyens à se dissocier de sa campagne.
"N’écoutez pas les appels de ceux qui veulent nous diviser", a dit Mohamed Al-Zehawi, chef d’Ansar Asharia à Benghazi, sur des télévisions libyennes, accusant le général dissident d’être un "nouveau Kadhafi" et un "agent des renseignements américains".
"S’il persiste à mener cette sale guerre, il risque de voir s’ouvrir les portes de l’enfer", a prévenu M. Zehawi, en avertissant les Etats-Unis de rester à l’écart ou de connaître le même sort qu’en Irak, en Afghanistan ou en Somalie.
A Tripoli, le nouveau gouvernement investi dimanche par le Parlement attend toujours d’entrer en fonction. A couteaux tirés avec le Parlement, le Premier ministre sortant al-Theni n’a pas expliqué les raisons pour lesquelles il tarde à remettre le pouvoir à son successeur, faisant planer le doute sur ses intentions.
Dans ce contexte chaotique, plusieurs pays ont multiplié les appels de vigilance à leurs ressortissants en Libye, alors que les Etats-Unis ont recommandé à tous leurs ressortissants de quitter "immédiatement" ce pays.
Les Etats Unis ont décidé de déployer un navire d’assaut amphibie avec un millier de soldats du corps des Marines à son bord, à proximité des côtes libyennes pour être prêt à conduire une éventuelle évacuation de son ambassade à Tripoli.
Washington est encore traumatisé par l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens.
Les milices dominées par les islamistes font la loi dans le pays depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition ne parvenant pas à former une armée et une police disciplinées. L’escalade des violences risque de plonger le pays dans la guerre civile et de raviver les rivalités entre les milices qui obéissent à leurs propres intérêts.
(28-05-2014)
Syrie : Pour les présidentielle, au Liban et en Jordanie, on vote en masse
En voiture ou en autobus, à mobylette ou à pied, des milliers de
Syriens, bourgeois, ouvriers ou réfugiés, ont pris d’assaut mercredi
leurs ambassades au Liban et en Jordanie pour ré-élire le président
Bashar al-Assad.
A Yarzé, à l’est de Beyrouth, les rues conduisant à la chancellerie étaient envahies d’une foule immense, arborant des portraits de Assad et des drapeaux de la Syrie et du Hezbollah qui combat la rébellion aux côtés de l’armée syrienne.
Tous exprimait l’espoir de voir leur pays s’assagir après trois ans d’une guerre civile qui a fait plus de 162 000 morts, dévasté le pays et créé une gigantesque crise humanitaire.
"On veut que notre président reste pour nous protéger. Avec Dieu et Bashar, nous escomptons que la Syrie surmonte ces épreuves", assure Mayada, une réfugiée d’Alep de 31 ans, tenant ses jumeaux dans les bras.
"J’ai quitté ma ville pour le bien de mes enfants, mais j’y retournerai dès que la situation s’améliorera", ajoute-t-elle.
Dans l’enceinte de l’ambassade, sous un soleil de plomb, des réfugiés chichement vêtus et leurs enfants côtoient ouvriers en jeans ou femmes aisées en tenue de sport chic. Après le vote, certaines ont pris leur temps pour des "selfies" devant une voiture tout-terrain noire.
Une femme voilée, qui ne veut pas donner son nom, exprime sa colère et sa lassitude, d’une voix étranglée par les sanglots. "Nous voulons juste retourner chez nous. J’en ai assez de toute l’humiliation que nous avons subi".
"Ces élections sont une réponse à tous ceux qui ont parié sur la chute de la Syrie. Cela démontre que le peuple syrien est attaché à sa terre, à sa patrie et à sa souveraineté", a déclaré l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdelkarim Ali.
Dans l’enceinte, c’est la mêlée. Chaque électeur doit enregistrer son nom avec sa carte d’identité ou son passeport avant d’entrer dans l’immeuble pour voter.
Le bulletin présente les photos des trois candidats, avec Bashar al-Assad placé entre ses deux adversaires considérés comme des faire-valoir.
Les électeurs doivent cocher l’une des cases, mais comme beaucoup n’ont pas de stylo, ils découpent la photo du candidat de leur choix, la placent dans une enveloppe qu’ils glissent dans l’urne.
A Beyrouth, toutes les entrées de la ville étaient bloquées par la foule, ce qui a empêché en particulier les étudiants devant passer leur bac de français d’atteindre les lieux d’examen.
Les Libanais n’ont pas tous apprécié. "Cela me prend un quart d’heure pour arriver à mon travail, aujourd’hui il m’a fallu deux heures et demi. Nous ne voulons pas un tel chaos dans notre rue", assure Serene, 40 ans, une commerçante.
Sur Twitter, des Libanais laissent éclater leur animosité contre le million de réfugiés syriens qui se trouvent sur leur sol. "S’ils veulent exercer leur droit constitutionnel, qu’ils le fassent chez eux sous l’autorité de celui qu’ils veulent élire", s’insurge un internaute.
A Amman, des centaines de Syriens ont également fait la queue devant leur ambassade située dans le quartier cossu d’Abdoun, dans l’ouest de la capitale, brandissant des drapeaux syriens ou des portraits de Assad.
Face à eux, une trentaine de militants ont scandé des slogans anti-régime aux abords de la représentation et brandi des bannières proclamant "Non à l’élection sanglante" et "Non à la réélection du meurtrier".
La Jordanie a expulsé lundi l’ambassadeur de Syrie, mais l’ambassade reste ouverte et Damas peut nommer un nouvel ambassadeur, a indiqué le gouvernement jordanien, soulignant qu’il n’y avait pas de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le scrutin à l’étranger a lieu en amont du vote en Syrie, prévu le 3 juin. Trois millions de réfugiés ou d’expatriés se trouvent dans les pays avoisinants, et les Syriens peuvent voter dans 38 ambassades à travers le monde.
En revanche, plusieurs pays occidentaux et arabes qui soutiennent l’opposition ont interdit le vote sur leur territoire.
L’opposition syrienne et ses alliés occidentaux ont qualifié de "farce" ce scrutin, qui se tiendra uniquement dans les zones tenues par le régime et selon une loi excluant de facto toute candidature dissidente.
(28-05-2014)
A Yarzé, à l’est de Beyrouth, les rues conduisant à la chancellerie étaient envahies d’une foule immense, arborant des portraits de Assad et des drapeaux de la Syrie et du Hezbollah qui combat la rébellion aux côtés de l’armée syrienne.
Tous exprimait l’espoir de voir leur pays s’assagir après trois ans d’une guerre civile qui a fait plus de 162 000 morts, dévasté le pays et créé une gigantesque crise humanitaire.
"On veut que notre président reste pour nous protéger. Avec Dieu et Bashar, nous escomptons que la Syrie surmonte ces épreuves", assure Mayada, une réfugiée d’Alep de 31 ans, tenant ses jumeaux dans les bras.
"J’ai quitté ma ville pour le bien de mes enfants, mais j’y retournerai dès que la situation s’améliorera", ajoute-t-elle.
Dans l’enceinte de l’ambassade, sous un soleil de plomb, des réfugiés chichement vêtus et leurs enfants côtoient ouvriers en jeans ou femmes aisées en tenue de sport chic. Après le vote, certaines ont pris leur temps pour des "selfies" devant une voiture tout-terrain noire.
Une femme voilée, qui ne veut pas donner son nom, exprime sa colère et sa lassitude, d’une voix étranglée par les sanglots. "Nous voulons juste retourner chez nous. J’en ai assez de toute l’humiliation que nous avons subi".
"Ces élections sont une réponse à tous ceux qui ont parié sur la chute de la Syrie. Cela démontre que le peuple syrien est attaché à sa terre, à sa patrie et à sa souveraineté", a déclaré l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdelkarim Ali.
Dans l’enceinte, c’est la mêlée. Chaque électeur doit enregistrer son nom avec sa carte d’identité ou son passeport avant d’entrer dans l’immeuble pour voter.
Le bulletin présente les photos des trois candidats, avec Bashar al-Assad placé entre ses deux adversaires considérés comme des faire-valoir.
Les électeurs doivent cocher l’une des cases, mais comme beaucoup n’ont pas de stylo, ils découpent la photo du candidat de leur choix, la placent dans une enveloppe qu’ils glissent dans l’urne.
A Beyrouth, toutes les entrées de la ville étaient bloquées par la foule, ce qui a empêché en particulier les étudiants devant passer leur bac de français d’atteindre les lieux d’examen.
Les Libanais n’ont pas tous apprécié. "Cela me prend un quart d’heure pour arriver à mon travail, aujourd’hui il m’a fallu deux heures et demi. Nous ne voulons pas un tel chaos dans notre rue", assure Serene, 40 ans, une commerçante.
Sur Twitter, des Libanais laissent éclater leur animosité contre le million de réfugiés syriens qui se trouvent sur leur sol. "S’ils veulent exercer leur droit constitutionnel, qu’ils le fassent chez eux sous l’autorité de celui qu’ils veulent élire", s’insurge un internaute.
A Amman, des centaines de Syriens ont également fait la queue devant leur ambassade située dans le quartier cossu d’Abdoun, dans l’ouest de la capitale, brandissant des drapeaux syriens ou des portraits de Assad.
Face à eux, une trentaine de militants ont scandé des slogans anti-régime aux abords de la représentation et brandi des bannières proclamant "Non à l’élection sanglante" et "Non à la réélection du meurtrier".
La Jordanie a expulsé lundi l’ambassadeur de Syrie, mais l’ambassade reste ouverte et Damas peut nommer un nouvel ambassadeur, a indiqué le gouvernement jordanien, soulignant qu’il n’y avait pas de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le scrutin à l’étranger a lieu en amont du vote en Syrie, prévu le 3 juin. Trois millions de réfugiés ou d’expatriés se trouvent dans les pays avoisinants, et les Syriens peuvent voter dans 38 ambassades à travers le monde.
En revanche, plusieurs pays occidentaux et arabes qui soutiennent l’opposition ont interdit le vote sur leur territoire.
L’opposition syrienne et ses alliés occidentaux ont qualifié de "farce" ce scrutin, qui se tiendra uniquement dans les zones tenues par le régime et selon une loi excluant de facto toute candidature dissidente.
(28-05-2014)
Syrie : plus de 40 morts en 24 heures dans des raids aériens à Alep
Plus de 40 personnes, dont neuf enfants, ont été tuées en 24 heures
dans des raids du régime contre des quartiers rebelles situés dans l’est
d’Alep, a affirmé mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
Mardi, l’aviation a lâché des barils d’explosifs contre Hay Qatané, Tariq al-Bab, Bustan al-Qasr, Bani Zeid, Mghayer et Layramun, faisant 22 morts, tandis que mercredi 21 personnes ont péri dans un nouveau bombardement contre Mghayer, selon la même source.
Parmi les morts figurent neuf enfants, a précisé l’OSDH.
"Le bilan pourrait s’alourdir car beaucoup (de blessés) sont dans un état grave et parce qu’il y a certainement encore des corps sous les décombres", a souligné l’Observatoire.
Alep, ancienne capitale économique du pays, est divisée entre quartiers pro et anti-régime depuis l’été 2012.
Les quartiers rebelles de l’est d’Alep font l’objet depuis la mi-décembre d’une offensive des forces du régime, avec des bombardements réguliers souvent menés par des hélicoptères larguant des barils d’explosifs qui ont fait des centaines de morts.
(28-05-2014)
Mardi, l’aviation a lâché des barils d’explosifs contre Hay Qatané, Tariq al-Bab, Bustan al-Qasr, Bani Zeid, Mghayer et Layramun, faisant 22 morts, tandis que mercredi 21 personnes ont péri dans un nouveau bombardement contre Mghayer, selon la même source.
Parmi les morts figurent neuf enfants, a précisé l’OSDH.
"Le bilan pourrait s’alourdir car beaucoup (de blessés) sont dans un état grave et parce qu’il y a certainement encore des corps sous les décombres", a souligné l’Observatoire.
Alep, ancienne capitale économique du pays, est divisée entre quartiers pro et anti-régime depuis l’été 2012.
Les quartiers rebelles de l’est d’Alep font l’objet depuis la mi-décembre d’une offensive des forces du régime, avec des bombardements réguliers souvent menés par des hélicoptères larguant des barils d’explosifs qui ont fait des centaines de morts.
(28-05-2014)
Tunisie : 4 policiers tués dans une attaque contre le ministre de l’Intérieur
Quatre policiers tunisiens ont été tués mardi soir dans une attaque
contre la maison de famille du ministre de l’Intérieur, attribuée par
les autorités à des "terroristes" islamistes retranchés sur un massif
montagneux.
Cette attaque intervient dans un climat qui semblait pourtant s’être apaisé après une année 2013 noire, marquée par deux assassinats politiques et des violences attribuées à la mouvance jihadiste qui ont fait une vingtaine de morts parmi les forces de l’ordre.
L’assaut, mené peu avant minuit par une dizaine d’assaillants, a visé le domicile du ministre Lotfi Ben Jeddou à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui. Quatre policiers ont été tués, deux autres blessés.
M. Ben Jeddou réside habituellement à Tunis tandis que son épouse et ses enfants habitent à Kasserine. La ville est située au pied du Mont Chaambi, un massif à la frontière algérienne où l’armée pourchasse depuis décembre 2012 un groupe accusé de liens avec Al-Qaïda qui n’a toujours pas été neutralisé malgré des bombardements aériens réguliers et des opérations au sol.
La présidence de la République a décrété mercredi jour de deuil national.
"Le groupe terroriste s’est infiltré depuis le Mont Salloum pour viser la maison du ministre de l’Intérieur", a déclaré M. Aroui mercredi matin à la télévision nationale. Ce mont, voisin du Mont Chaambi, avait pourtant été déclaré zone militaire en avril pour tenter de resserrer l’étau autour des groupes jihadistes selon les autorités.
Selon une source de sécurité à Kasserine, les quatre policiers, qui se trouvaient dans un garage attenant à la maison du ministre, n’ont pas eu le temps de répliquer sous l’effet de la surprise et ont été tués par des tirs nourris.
Deux autres policiers qui se trouvaient à l’extérieur ont ensuite échangé des tirs avec les hommes armés. Ils ont été blessés et hospitalisés, selon cette source qui a requis l’anonymat.
L’un des policiers blessés, Walid Mansour, a indiqué à la radio privée Mosaïque FM que les assaillants étaient arrivés à bord d’un véhicule puis avaient lancé des "Allah akbar" (Dieu est le plus grand) avant de commencer à tirer.
"Ces éléments terroristes veulent envoyer un message" aux forces de l’ordre mais "nous continuerons la guerre contre le terrorisme", a affirmé M. Aroui, en exhortant les Tunisiens à "l’union nationale" et les médias à "un discours clair contre le terrorisme".
Le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, a de son côté dénoncé sur sa page Facebook un "acte odieux et lâche".
L’attaque a soulevé des interrogations chez certains Tunisiens, qui se demandaient comment les assaillants ont pu parvenir jusqu’à la maison du ministre sans être inquiétés et ce en dépit du déploiement des forces de l’ordre dans la région. Le domicile de M. Ben Jeddou se trouve en outre près d’un secteur de la Garde nationale (gendarmerie).
La Tunisie émerge lentement d’une année 2013 mouvementée, marquée par l’essor de groupes jihadistes après la révolution de 2011 et une crise politique profonde nourrie par la méfiance entre islamistes majoritaires et leurs opposants.
Le pays vit une relative accalmie depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution fin janvier et la remise du pouvoir par les islamistes d’Ennahda à un gouvernement apolitique.
Début mars, l’état d’urgence a été levé avec quatre mois d’avance et mardi, les barbelés qui entouraient le ministère de l’Intérieur dans le centre de Tunis et bloquaient une partie de l’artère principale de la capitale ont été enlevés.
Des soldats sont toutefois régulièrement tués ou blessés par des mines sur le Mont Chaambi et à la mi-février, quatre personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées par des hommes armés dans le nord-ouest du pays.
Les autorités tunisiennes font état d’une amélioration de la situation sécuritaire ces derniers mois mais répètent que la lutte antiterroriste sera longue.
"Ça ne va pas être facile. Ça va prendre du temps", avait dit le mois dernier à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Taoufik Rahmouni, à propos de la lutte contre les groupuscules soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda.
(28-05-2014)
Cette attaque intervient dans un climat qui semblait pourtant s’être apaisé après une année 2013 noire, marquée par deux assassinats politiques et des violences attribuées à la mouvance jihadiste qui ont fait une vingtaine de morts parmi les forces de l’ordre.
L’assaut, mené peu avant minuit par une dizaine d’assaillants, a visé le domicile du ministre Lotfi Ben Jeddou à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui. Quatre policiers ont été tués, deux autres blessés.
M. Ben Jeddou réside habituellement à Tunis tandis que son épouse et ses enfants habitent à Kasserine. La ville est située au pied du Mont Chaambi, un massif à la frontière algérienne où l’armée pourchasse depuis décembre 2012 un groupe accusé de liens avec Al-Qaïda qui n’a toujours pas été neutralisé malgré des bombardements aériens réguliers et des opérations au sol.
La présidence de la République a décrété mercredi jour de deuil national.
"Le groupe terroriste s’est infiltré depuis le Mont Salloum pour viser la maison du ministre de l’Intérieur", a déclaré M. Aroui mercredi matin à la télévision nationale. Ce mont, voisin du Mont Chaambi, avait pourtant été déclaré zone militaire en avril pour tenter de resserrer l’étau autour des groupes jihadistes selon les autorités.
Selon une source de sécurité à Kasserine, les quatre policiers, qui se trouvaient dans un garage attenant à la maison du ministre, n’ont pas eu le temps de répliquer sous l’effet de la surprise et ont été tués par des tirs nourris.
Deux autres policiers qui se trouvaient à l’extérieur ont ensuite échangé des tirs avec les hommes armés. Ils ont été blessés et hospitalisés, selon cette source qui a requis l’anonymat.
L’un des policiers blessés, Walid Mansour, a indiqué à la radio privée Mosaïque FM que les assaillants étaient arrivés à bord d’un véhicule puis avaient lancé des "Allah akbar" (Dieu est le plus grand) avant de commencer à tirer.
"Ces éléments terroristes veulent envoyer un message" aux forces de l’ordre mais "nous continuerons la guerre contre le terrorisme", a affirmé M. Aroui, en exhortant les Tunisiens à "l’union nationale" et les médias à "un discours clair contre le terrorisme".
Le porte-parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, a de son côté dénoncé sur sa page Facebook un "acte odieux et lâche".
L’attaque a soulevé des interrogations chez certains Tunisiens, qui se demandaient comment les assaillants ont pu parvenir jusqu’à la maison du ministre sans être inquiétés et ce en dépit du déploiement des forces de l’ordre dans la région. Le domicile de M. Ben Jeddou se trouve en outre près d’un secteur de la Garde nationale (gendarmerie).
La Tunisie émerge lentement d’une année 2013 mouvementée, marquée par l’essor de groupes jihadistes après la révolution de 2011 et une crise politique profonde nourrie par la méfiance entre islamistes majoritaires et leurs opposants.
Le pays vit une relative accalmie depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution fin janvier et la remise du pouvoir par les islamistes d’Ennahda à un gouvernement apolitique.
Début mars, l’état d’urgence a été levé avec quatre mois d’avance et mardi, les barbelés qui entouraient le ministère de l’Intérieur dans le centre de Tunis et bloquaient une partie de l’artère principale de la capitale ont été enlevés.
Des soldats sont toutefois régulièrement tués ou blessés par des mines sur le Mont Chaambi et à la mi-février, quatre personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées par des hommes armés dans le nord-ouest du pays.
Les autorités tunisiennes font état d’une amélioration de la situation sécuritaire ces derniers mois mais répètent que la lutte antiterroriste sera longue.
"Ça ne va pas être facile. Ça va prendre du temps", avait dit le mois dernier à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Taoufik Rahmouni, à propos de la lutte contre les groupuscules soupçonnés d’être liés à Al-Qaïda.
(28-05-2014)
Syrie : Bashar al-Assad assuré de sa réélection dans un pays en ruines
Les régions sous contrôle du régime en Syrie s’apprêtent à réélire
Bashar al-Assad, alors que la guerre civile semble tourner à son
avantage face à des rebelles qui se déchirent et une communauté
internationale très divisée.
Confronté à deux concurrents agréés par le régime et servant de faire-valoir, le député indépendant Maher al-Hajjar et l’homme d’affaires ayant appartenu à l’opposition tolérée Hassan al-Nouri, Assad est certain de l’emporter dans les régions tenues par l’armée dans ce pays dévasté par plus de trois ans de conflit.
Aucun candidat de l’opposition n’est en lice, pour ce qui est théoriquement la première présidentielle depuis plus de 50 ans en Syrie. Bashar et son père Hafez, qui a dirigé le pays d’une main de fer de 1970 à 2000, avaient été désignés par référendum.
Les opposants qualifient ce scrutin de "farce" et le pouvoir a verrouillé l’élection en empêchant tout exilé de se présenter et en exigeant que toute candidature reçoive le parrainage de 35 députés dans un Parlement acquis au régime.
"Ce vote n’a pas pour but de mesurer sa popularité mais de prouver que le régime a la capacité de forcer le pays, ou plus exactement les régions qu’il contrôle, à faire acte d’allégeance", explique Volker Perthes, directeur de l’Institut allemand de politique étrangère et des questions de sécurité.
Théoriquement, tous les Syriens âgés de 18 ans et plus sont appelés à voter, y compris les 7 millions de déplacés par la guerre à l’intérieur du pays.
Mais dans les faits l’affaire se révèle plus compliquée.
"Les élections se dérouleront dans toutes les villes syriennes, à l’exception de Raqa", entièrement tenue par les jihadistes ultra-radicaux de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), a affirmé à l’AFP Majed Khadra, porte-parole de la Cour constitutionnelle.
En mentionnant seulement les "villes", il laisse entendre qu’il n’y aura pas de bureau de vote dans les campagnes, comme celles autour de Damas, dans le nord ou l’est du pays, ou dans les quartiers des villes tenus par les rebelles, comme à Alep ou à Deir Ezzor.
Le scrutin se déroulera dans 40% du territoire, où vivent 60% de la population, selon le géographe français spécialiste de la Syrie, Fabrice Balanche.
Quant aux Syriens se trouvant à l’étranger, seuls 200 000 des 3 millions de réfugiés ou d’expatriés sont inscrits sur les listes électorales dans 39 ambassades, où le vote était prévu mercredi, selon une source au ministère des Affaires étrangères citée par le quotidien Al-Watan.
"Il s’agit d’un chiffre relativement acceptable, si nous tenons compte du fait que la France, l’Allemagne et la Belgique ont interdit aux citoyens syriens" de voter, selon la même source.
Le scrutin se déroule alors que la guerre a fait plus de 162 000 morts, des combattants des deux camps mais aussi des civils. Entamé en mars 2011 par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang, le conflit s’est transformé en guerre civile qui laisse une économie exsangue, un pays détruit et un peuple épuisé.
"Bashar veut prouver qu’il est l’alternative politique et qu’il est capable de rétablir l’ordre et la légalité, même si cette légalité est obtenue à travers un processus politique non démocratique et truqué", assure Souhail Belhadj, auteur français de la "Syrie de Bashar al-Assad, anatomie d’un régime autoritaire".
Ce scrutin, dénoncé par l’Occident et des pays arabes mais appuyé par Moscou et Téhéran, alliés indéfectibles de Damas, a lieu dans une situation militaire plutôt favorable au régime appuyé par les combattants aguerris du Hezbollah, même si les gains des uns et des autres restent très limités.
Le pouvoir peut en revanche se féliciter de la guerre intestine sanglante opposant dans certaines régions l’EIIL au Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, ex-alliés dans le combat auprès de la rébellion syrienne.
Cependant, l’élection ne devrait pas entraîner de modifications majeures. "Il y aura peut être un remaniement ministériel mais il n’y a absolument aucune raison d’espérer un changement de politique", assure Aron Lund, auteur d’articles sur le conflit pour l’Institut suédois pour les Affaires internationales.
"Le régime fera peut-être quelques petits gestes pour la consommation internationale et pour prouver à ses partisans qu’il a un plan réaliste pour l’avenir", ajoute-t-il.
Pour M. Perthes, auteur de "la Syrie sous Bashar", "cela rend une solution politique plus compliquée, mais pas impossible. Il faut désormais que l’Iran et l’Arabie saoudite (qui soutient les rebelles) discutent d’un partage du pouvoir à Damas".
(28-05-2014)
Confronté à deux concurrents agréés par le régime et servant de faire-valoir, le député indépendant Maher al-Hajjar et l’homme d’affaires ayant appartenu à l’opposition tolérée Hassan al-Nouri, Assad est certain de l’emporter dans les régions tenues par l’armée dans ce pays dévasté par plus de trois ans de conflit.
Aucun candidat de l’opposition n’est en lice, pour ce qui est théoriquement la première présidentielle depuis plus de 50 ans en Syrie. Bashar et son père Hafez, qui a dirigé le pays d’une main de fer de 1970 à 2000, avaient été désignés par référendum.
Les opposants qualifient ce scrutin de "farce" et le pouvoir a verrouillé l’élection en empêchant tout exilé de se présenter et en exigeant que toute candidature reçoive le parrainage de 35 députés dans un Parlement acquis au régime.
"Ce vote n’a pas pour but de mesurer sa popularité mais de prouver que le régime a la capacité de forcer le pays, ou plus exactement les régions qu’il contrôle, à faire acte d’allégeance", explique Volker Perthes, directeur de l’Institut allemand de politique étrangère et des questions de sécurité.
Théoriquement, tous les Syriens âgés de 18 ans et plus sont appelés à voter, y compris les 7 millions de déplacés par la guerre à l’intérieur du pays.
Mais dans les faits l’affaire se révèle plus compliquée.
"Les élections se dérouleront dans toutes les villes syriennes, à l’exception de Raqa", entièrement tenue par les jihadistes ultra-radicaux de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), a affirmé à l’AFP Majed Khadra, porte-parole de la Cour constitutionnelle.
En mentionnant seulement les "villes", il laisse entendre qu’il n’y aura pas de bureau de vote dans les campagnes, comme celles autour de Damas, dans le nord ou l’est du pays, ou dans les quartiers des villes tenus par les rebelles, comme à Alep ou à Deir Ezzor.
Le scrutin se déroulera dans 40% du territoire, où vivent 60% de la population, selon le géographe français spécialiste de la Syrie, Fabrice Balanche.
Quant aux Syriens se trouvant à l’étranger, seuls 200 000 des 3 millions de réfugiés ou d’expatriés sont inscrits sur les listes électorales dans 39 ambassades, où le vote était prévu mercredi, selon une source au ministère des Affaires étrangères citée par le quotidien Al-Watan.
"Il s’agit d’un chiffre relativement acceptable, si nous tenons compte du fait que la France, l’Allemagne et la Belgique ont interdit aux citoyens syriens" de voter, selon la même source.
Le scrutin se déroule alors que la guerre a fait plus de 162 000 morts, des combattants des deux camps mais aussi des civils. Entamé en mars 2011 par des manifestations pacifiques réprimées dans le sang, le conflit s’est transformé en guerre civile qui laisse une économie exsangue, un pays détruit et un peuple épuisé.
"Bashar veut prouver qu’il est l’alternative politique et qu’il est capable de rétablir l’ordre et la légalité, même si cette légalité est obtenue à travers un processus politique non démocratique et truqué", assure Souhail Belhadj, auteur français de la "Syrie de Bashar al-Assad, anatomie d’un régime autoritaire".
Ce scrutin, dénoncé par l’Occident et des pays arabes mais appuyé par Moscou et Téhéran, alliés indéfectibles de Damas, a lieu dans une situation militaire plutôt favorable au régime appuyé par les combattants aguerris du Hezbollah, même si les gains des uns et des autres restent très limités.
Le pouvoir peut en revanche se féliciter de la guerre intestine sanglante opposant dans certaines régions l’EIIL au Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, ex-alliés dans le combat auprès de la rébellion syrienne.
Cependant, l’élection ne devrait pas entraîner de modifications majeures. "Il y aura peut être un remaniement ministériel mais il n’y a absolument aucune raison d’espérer un changement de politique", assure Aron Lund, auteur d’articles sur le conflit pour l’Institut suédois pour les Affaires internationales.
"Le régime fera peut-être quelques petits gestes pour la consommation internationale et pour prouver à ses partisans qu’il a un plan réaliste pour l’avenir", ajoute-t-il.
Pour M. Perthes, auteur de "la Syrie sous Bashar", "cela rend une solution politique plus compliquée, mais pas impossible. Il faut désormais que l’Iran et l’Arabie saoudite (qui soutient les rebelles) discutent d’un partage du pouvoir à Damas".
(28-05-2014)
Israël/Palestine : "Jérusalem ne sera plus jamais divisée" (Netanyahou)
"Il y a 47 ans, Jérusalem a été unifiée et elle ne sera jamais plus
divisée", a affirmé mercredi Benyamin Netanyahou lors d’une réunion
spéciale du Parlement à l’occasion du "Jour de Jérusalem". Cette journée
anniversaire, marquée par des festivités et des défilés à forte
tonalité nationaliste, commémore la "réunification" de la ville après la
conquête par l’armée israélienne et l’annexion de sa partie orientale
arabe lors de la guerre des Six-Jours, en juin 1967. Ces dernières
années, elle est devenue le théâtre de tensions et de heurts entre
manifestants israéliens et contre-manifestants palestiniens à
Jérusalem-Est.
Mercredi matin, dans la vieille ville, l’esplanade des Mosquées a été fermée au public après que des jeunes Palestiniens ont caillassé des policiers israéliens au moment où un groupe de Juifs visitait le site, selon la police. L’esplanade des Mosquées est un haut lieu saint à la fois pour les musulmans et pour les juifs. Elle est source de frictions quasi quotidiennes entre les deux communautés. Israël considère Jérusalem comme sa capitale "indivisible" tandis que les Palestiniens veulent faire du secteur oriental la capitale de leur futur État. La communauté internationale, États-Unis compris, ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est.
Les Palestiniens ont rappelé mercredi qu’ils ne signeraient jamais un traité de paix qui les ferait renoncer à Jérusalem-Est. "Jérusalem-Est est la capitale de l’État de Palestine et il n’y aura aucun accord sans que cette vérité intangible ne soit reconnue", a réitéré le président Mahmud Abbas dans un communiqué. Dans un rapport publié pour l’anniversaire de l’occupation et l’annexion de Jérusalem-Est en 1967, une organisation de défense des droits de l’homme souligne que quelque 100 000 habitants de quartiers palestiniens, séparés du reste de la ville par la barrière, "ne bénéficient pas même des services de base".
(28-05-2014)
Mercredi matin, dans la vieille ville, l’esplanade des Mosquées a été fermée au public après que des jeunes Palestiniens ont caillassé des policiers israéliens au moment où un groupe de Juifs visitait le site, selon la police. L’esplanade des Mosquées est un haut lieu saint à la fois pour les musulmans et pour les juifs. Elle est source de frictions quasi quotidiennes entre les deux communautés. Israël considère Jérusalem comme sa capitale "indivisible" tandis que les Palestiniens veulent faire du secteur oriental la capitale de leur futur État. La communauté internationale, États-Unis compris, ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est.
Les Palestiniens ont rappelé mercredi qu’ils ne signeraient jamais un traité de paix qui les ferait renoncer à Jérusalem-Est. "Jérusalem-Est est la capitale de l’État de Palestine et il n’y aura aucun accord sans que cette vérité intangible ne soit reconnue", a réitéré le président Mahmud Abbas dans un communiqué. Dans un rapport publié pour l’anniversaire de l’occupation et l’annexion de Jérusalem-Est en 1967, une organisation de défense des droits de l’homme souligne que quelque 100 000 habitants de quartiers palestiniens, séparés du reste de la ville par la barrière, "ne bénéficient pas même des services de base".
(28-05-2014)
Libye : Washington recommande à ses ressortissants de quitter la Libye
Les Etats-Unis recommandent à tous leurs ressortissants de quitter
"immédiatement" la Libye en raison de la situation "imprévisible et
instable" qui y règne, a indiqué le département d’Etat dans une note
diffusée mardi.
Cet appel fait suite à la désignation d’un nouveau Premier ministre libyen, Ahmed Miitig, qui à peine installé a été visé mardi par une attaque dont selon son entourage il est sorti indemne.
Jeune homme d’affaires de 42 ans originaire de Misrata (ouest), Ahmed Miitig et son gouvernement ont été investis dimanche par le Parlement dans un climat de vives tensions alimentées par une lutte d’influence entre politiciens et milices armées.
Appuyé par les islamistes, M. Miitig, le cinquième et le plus jeune chef de gouvernement depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, est arrivé au pouvoir alors que le processus de transition est complètement grippé et le pays livré aux milices armées.
"En raison de la présomption selon laquelle les étrangers, et notamment les citoyens américains, qui se trouvent en Libye sont liés au gouvernement américains ou à des ONG américaines, les voyageurs doivent être conscients qu’ils risquent d’être enlevés, attaqués ou tués", explique la diplomatie américaine.
Les Etats-Unis sont encore traumatisés par l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens.
"En raison de problèmes de sécurité, le département d’Etat n’a qu’un personnel limité à l’ambassade (américaine) de Tripoli et n’a que des moyens très limités pour venir au secours de citoyens américains en Libye", souligne encore le département d’Etat.
La situation est extrêmement confuse en Libye. Le gouvernement et le Parlement sont à couteaux tirés alors qu’un général dissident rallie de plus en plus de soutiens. Sans compter des violences meurtrières quotidiennes, notamment dans l’est du pays.
Plus tôt mardi, Washington a décidé de déployer un navire d’assaut amphibie avec un millier de soldats du corps des Marines à son bord, à proximité des côtes libyennes pour être prêt à conduire une éventuelle évacuation de son ambassade à Tripoli.
(28-05-2014)
Cet appel fait suite à la désignation d’un nouveau Premier ministre libyen, Ahmed Miitig, qui à peine installé a été visé mardi par une attaque dont selon son entourage il est sorti indemne.
Jeune homme d’affaires de 42 ans originaire de Misrata (ouest), Ahmed Miitig et son gouvernement ont été investis dimanche par le Parlement dans un climat de vives tensions alimentées par une lutte d’influence entre politiciens et milices armées.
Appuyé par les islamistes, M. Miitig, le cinquième et le plus jeune chef de gouvernement depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, est arrivé au pouvoir alors que le processus de transition est complètement grippé et le pays livré aux milices armées.
"En raison de la présomption selon laquelle les étrangers, et notamment les citoyens américains, qui se trouvent en Libye sont liés au gouvernement américains ou à des ONG américaines, les voyageurs doivent être conscients qu’ils risquent d’être enlevés, attaqués ou tués", explique la diplomatie américaine.
Les Etats-Unis sont encore traumatisés par l’attaque du 11 septembre 2012 contre le consulat américain de Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens.
"En raison de problèmes de sécurité, le département d’Etat n’a qu’un personnel limité à l’ambassade (américaine) de Tripoli et n’a que des moyens très limités pour venir au secours de citoyens américains en Libye", souligne encore le département d’Etat.
La situation est extrêmement confuse en Libye. Le gouvernement et le Parlement sont à couteaux tirés alors qu’un général dissident rallie de plus en plus de soutiens. Sans compter des violences meurtrières quotidiennes, notamment dans l’est du pays.
Plus tôt mardi, Washington a décidé de déployer un navire d’assaut amphibie avec un millier de soldats du corps des Marines à son bord, à proximité des côtes libyennes pour être prêt à conduire une éventuelle évacuation de son ambassade à Tripoli.
(28-05-2014)
Irak : Un attentat suicide fait 19 morts dans une husseinyah de Bagdad
Un kamikaze s’est fait exploser mardi à l’intérieur d’une husseinyah - lieu de prière
chiite - dans le centre de Bagdad, faisant au moins 19 morts, apprend-on
auprès des hôpitaux et des services de sécurité.
Les murs de la mosquée, située dans le quartier de Chordja, étaient noirs de fumée et le plafond marbré de sang, a déclaré un photographe de REUTERS présent sur le site.
Les victimes sont pour l’essentiel des commerçants du quartier venus prier. "La bombe était énorme et truffée de petites billes de métal pour tuer le plus de personnes possibles", a déclaré un policier.
L’attentat n’a pas été revendiqué. Certains soupçonnent les islamistes sunnites qui ont parfois revendiqué des attentats commis contre des lieux chiites.
Le bilan des morts pourrait s’alourdir compte tenu de la gravité des blessures, dit-on de source médicale.
(27-05-2014)
Les murs de la mosquée, située dans le quartier de Chordja, étaient noirs de fumée et le plafond marbré de sang, a déclaré un photographe de REUTERS présent sur le site.
Les victimes sont pour l’essentiel des commerçants du quartier venus prier. "La bombe était énorme et truffée de petites billes de métal pour tuer le plus de personnes possibles", a déclaré un policier.
L’attentat n’a pas été revendiqué. Certains soupçonnent les islamistes sunnites qui ont parfois revendiqué des attentats commis contre des lieux chiites.
Le bilan des morts pourrait s’alourdir compte tenu de la gravité des blessures, dit-on de source médicale.
(27-05-2014)
Egypte : Un troisième jour
La présidentielle en Egypte a été prolongée mardi pour une troisième
journée après que seulement 37% des électeurs eurent voté. Les
commentateurs des médias d’Etat et privés, unanimement pro-Sissi, se
faisaient mardi l’écho d’une participation relativement faible. Un
célèbre commentateur a même assuré à la télévision qu’une femme qui
allait faire du shopping au lieu d’aller voter "devait se suicider ou être abattue".
jeudi 29 mai 2014
Egypte : le scrutin présidentiel prolongé d’un jour
L’élection présidentielle en Egypte, qui devait se dérouler sur deux
jours, a été prolongée d’une journée jusqu’à mercredi "pour permettre au
plus grand nombre de voter", ont annoncé les médias d’Etat citant la
commission électorale officielle.
L’homme fort de l’Egypte et ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet, est donné largement gagnant, mais il s’est toujours dit soucieux d’être élu avec un vote massif.
Or les commentateurs des médias d’Etat et privés, quasi-unanimement pro-Sissi, se faisaient mardi l’écho d’une participation relativement faible pour l’heure, sans qu’aucun chiffre n’ait été communiqué jusqu’à présent.
M. Sissi, maréchal à la retraite, dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’il avait installé après son coup de force du 3 juillet contre M. Morsi, et jouit d’un véritable culte de la personnalité depuis qu’il a engagé soldats et policiers dans une répression sanglante contre les islamistes.
Mais, ce n’est qu’après un référendum constitutionnel largement conçu comme un plébiscite qu’il avait décidé de se présenter à la présidentielle et, depuis qu’il est candidat, il n’a de cesse de se soucier ouvertement, à longer d’interviews télévisées fleuves, d’un véritable adoubement populaire.
Au deuxième tour de la présidentielle de juin 2012, M. Morsi avait recueilli 51,73% des suffrages avec une participation de 51,85%, considérée à l’époque par les experts comme un taux relativement élevé pour le pays.
(27-05-2014)
L’homme fort de l’Egypte et ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet, est donné largement gagnant, mais il s’est toujours dit soucieux d’être élu avec un vote massif.
Or les commentateurs des médias d’Etat et privés, quasi-unanimement pro-Sissi, se faisaient mardi l’écho d’une participation relativement faible pour l’heure, sans qu’aucun chiffre n’ait été communiqué jusqu’à présent.
M. Sissi, maréchal à la retraite, dirige de facto le gouvernement intérimaire qu’il avait installé après son coup de force du 3 juillet contre M. Morsi, et jouit d’un véritable culte de la personnalité depuis qu’il a engagé soldats et policiers dans une répression sanglante contre les islamistes.
Mais, ce n’est qu’après un référendum constitutionnel largement conçu comme un plébiscite qu’il avait décidé de se présenter à la présidentielle et, depuis qu’il est candidat, il n’a de cesse de se soucier ouvertement, à longer d’interviews télévisées fleuves, d’un véritable adoubement populaire.
Au deuxième tour de la présidentielle de juin 2012, M. Morsi avait recueilli 51,73% des suffrages avec une participation de 51,85%, considérée à l’époque par les experts comme un taux relativement élevé pour le pays.
(27-05-2014)
Libye : le nouveau Premier ministre déjà visé par une attaque
A peine installé, le nouveau Premier ministre libyen, Ahmed Miitig, a
été visé par une attaque, au moment où des voix s’élèvent dans le pays
pour rejeter son gouvernement né dans l’anarchie.
Jeune homme d’affaires de 42 ans originaire de Misrata (ouest), Ahmed Miitig et son gouvernement ont été investis dimanche par le Parlement dans un climat de vives tensions alimentées par une lutte d’influence entre politiciens et milices armées.
Appuyé par les islamistes, M. Miitig, le cinquième et le plus jeune chef de gouvernement depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, est arrivé au pouvoir alors que le processus de transition est complètement grippé et le pays livré aux milices armées.
Il préside un cabinet de 18 ministres qui ont prêté serment lundi devant le président du Congrès général national libyen (CGN-parlement) Nouri Abou Sahmein.
Selon un responsable de son bureau, M. Miitig et sa famille sont sortis indemnes de l’attaque menée à l’aube par des hommes armés.
"Il y a eu une attaque à la roquette et aux armes légères contre la maison du Premier ministre", a indiqué ce responsable sous le couvert de l’anonymat, ajoutant que deux assaillants ont été blessés dans l’attaque.
D’après des témoins, l’attaque a eu lieu vers 03H00 locales (01H00 GMT) dans un quartier résidentiel de l’ouest de Tripoli et selon un photographe de l’AFP aucun dégât n’était visible.
Le Parlement libyen, une instance contestée depuis plusieurs mois, a accordé dimanche sa confiance au cabinet d’Ahmed Miitig, qui conduira une courte phase de transition, des nouvelles élections ayant en effet été annoncées pour le 25 juin afin de mettre en place un Parlement chargé de remplacer le CGN et de former un nouveau cabinet.
Méconnu du grand public, M. Miitig succède à Abdallah Al-Theni, qui assurait l’intérim depuis le limogeage le 11 mars d’Ali Zeidan, un libéral, après un bras de fer de plusieurs mois avec les islamistes.
Dans une allocution reproduite par les médias, M. Miitig a tendu la main à ses détracteurs en les invitant à un "dialogue national global pour parachever les institutions de l’Etat" et s’est engagé à "poursuivre le combat contre les terroristes et ceux qui menacent la sécurité du pays", en allusion aux groupes jihadistes implantés notamment dans l’est du pays.
Quelques heures après l’entrée en fonction du nouveau cabinet, les rebelles autonomistes qui bloquent depuis près d’un an des sites pétroliers dans l’Est libyen ont fait monter les enchères en affirmant qu’ils ne reconnaissaient pas un gouvernement "illégal".
"Nous refusons le gouvernement d’Ahmed Miitig", a déclaré Ibrahim Jodhrane, chef des rebelles autoproclamé président du bureau politique de la Cyrénaïque (région orientale), accusant les blocs islamistes au Congrès d’"imposer illégalement" le cabinet de M. Miitig.
Les ports de l’Est sont bloqués depuis juillet 2013 par des gardes des installations pétrolières, partisans de l’autonomie, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production à 250.000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 million b/j en temps normal.
En avril, les rebelles avaient suspendu leur mouvement dans deux petits ports, à l’issue d’un accord avec le gouvernement sortant, mais bloquent toujours les deux principaux terminaux du pays.
Ajoutant à la confusion, le gouvernement sortant a publié sur son site internet une lettre qui lui a été adressée par le vice-président du CGN, Ezzedine Al-Awami, un libéral, et dans laquelle il lui demande de continuer à assurer l’intérim, soulignant que l’élection de M. Miitig était "illégale".
Signe de l’anarchie, aucune liste officielle du nouveau cabinet n’a encore été diffusée, tandis que le budget 2014 est toujours bloqué en raison des divisions profondes au Congrès.
Dans la foulée, un général dissident, Khalifa Haftar, a accentué la pression en lançant le 16 mai une campagne baptisée "la Dignité" contre les groupes extrémistes et en réclamant la dissolution du CGN.
Cette opération a reçu le soutien de plusieurs brigades et milices et l’adhésion d’une grande partie de la population.
Samedi, M. Haftar, que le CGN accuse de mener un coup d’Etat, a affirmé avoir reçu un "mandat du peuple... pour purger le pays des terroristes et extrémistes".
Alors que l’Occident et l’ONU, inquiets du risque de chaos en Libye, ont appelé à une transition politique sans violences, les pays du Maghreb ont annoncé la tenue d’une "réunion urgente" le 1er juin à Tunis pour discuter de la situation dans ce pays.
(27-05-2014)
Jeune homme d’affaires de 42 ans originaire de Misrata (ouest), Ahmed Miitig et son gouvernement ont été investis dimanche par le Parlement dans un climat de vives tensions alimentées par une lutte d’influence entre politiciens et milices armées.
Appuyé par les islamistes, M. Miitig, le cinquième et le plus jeune chef de gouvernement depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, est arrivé au pouvoir alors que le processus de transition est complètement grippé et le pays livré aux milices armées.
Il préside un cabinet de 18 ministres qui ont prêté serment lundi devant le président du Congrès général national libyen (CGN-parlement) Nouri Abou Sahmein.
Selon un responsable de son bureau, M. Miitig et sa famille sont sortis indemnes de l’attaque menée à l’aube par des hommes armés.
"Il y a eu une attaque à la roquette et aux armes légères contre la maison du Premier ministre", a indiqué ce responsable sous le couvert de l’anonymat, ajoutant que deux assaillants ont été blessés dans l’attaque.
D’après des témoins, l’attaque a eu lieu vers 03H00 locales (01H00 GMT) dans un quartier résidentiel de l’ouest de Tripoli et selon un photographe de l’AFP aucun dégât n’était visible.
Le Parlement libyen, une instance contestée depuis plusieurs mois, a accordé dimanche sa confiance au cabinet d’Ahmed Miitig, qui conduira une courte phase de transition, des nouvelles élections ayant en effet été annoncées pour le 25 juin afin de mettre en place un Parlement chargé de remplacer le CGN et de former un nouveau cabinet.
Méconnu du grand public, M. Miitig succède à Abdallah Al-Theni, qui assurait l’intérim depuis le limogeage le 11 mars d’Ali Zeidan, un libéral, après un bras de fer de plusieurs mois avec les islamistes.
Dans une allocution reproduite par les médias, M. Miitig a tendu la main à ses détracteurs en les invitant à un "dialogue national global pour parachever les institutions de l’Etat" et s’est engagé à "poursuivre le combat contre les terroristes et ceux qui menacent la sécurité du pays", en allusion aux groupes jihadistes implantés notamment dans l’est du pays.
Quelques heures après l’entrée en fonction du nouveau cabinet, les rebelles autonomistes qui bloquent depuis près d’un an des sites pétroliers dans l’Est libyen ont fait monter les enchères en affirmant qu’ils ne reconnaissaient pas un gouvernement "illégal".
"Nous refusons le gouvernement d’Ahmed Miitig", a déclaré Ibrahim Jodhrane, chef des rebelles autoproclamé président du bureau politique de la Cyrénaïque (région orientale), accusant les blocs islamistes au Congrès d’"imposer illégalement" le cabinet de M. Miitig.
Les ports de l’Est sont bloqués depuis juillet 2013 par des gardes des installations pétrolières, partisans de l’autonomie, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production à 250.000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 million b/j en temps normal.
En avril, les rebelles avaient suspendu leur mouvement dans deux petits ports, à l’issue d’un accord avec le gouvernement sortant, mais bloquent toujours les deux principaux terminaux du pays.
Ajoutant à la confusion, le gouvernement sortant a publié sur son site internet une lettre qui lui a été adressée par le vice-président du CGN, Ezzedine Al-Awami, un libéral, et dans laquelle il lui demande de continuer à assurer l’intérim, soulignant que l’élection de M. Miitig était "illégale".
Signe de l’anarchie, aucune liste officielle du nouveau cabinet n’a encore été diffusée, tandis que le budget 2014 est toujours bloqué en raison des divisions profondes au Congrès.
Dans la foulée, un général dissident, Khalifa Haftar, a accentué la pression en lançant le 16 mai une campagne baptisée "la Dignité" contre les groupes extrémistes et en réclamant la dissolution du CGN.
Cette opération a reçu le soutien de plusieurs brigades et milices et l’adhésion d’une grande partie de la population.
Samedi, M. Haftar, que le CGN accuse de mener un coup d’Etat, a affirmé avoir reçu un "mandat du peuple... pour purger le pays des terroristes et extrémistes".
Alors que l’Occident et l’ONU, inquiets du risque de chaos en Libye, ont appelé à une transition politique sans violences, les pays du Maghreb ont annoncé la tenue d’une "réunion urgente" le 1er juin à Tunis pour discuter de la situation dans ce pays.
(27-05-2014)
Egypte : la participation, principal pari du favori Sissi (Assawra)
La présidentielle qui devrait porter au pouvoir l’ex-chef de l’armée,
Abdel Fattah al-Sissi, tombeur de l’islamiste Mohamed Morsi, s’achève
mardi en Egypte, mais les autorités semblent redouter un faible taux de
participation, seul enjeu de ce scrutin sans suspense.
Si le gagnant ne fait aucun doute, c’est le nombre de votants qui servira d’indicateur, et pour tenter de le rehausser, au deuxième et dernier jour de vote, le gouvernement intérimaire installé par M. Sissi a donné congé à ses fonctionnaires et prolongé d’une heure l’ouverture des bureaux de vote mardi.
Lundi soir déjà, de nombreux commentateurs et journalistes dénonçaient sur les télévisions une faible participation, tandis que tôt mardi, plusieurs bureaux du Caire étaient déserts, a constaté un journaliste de l’AFP.
Sissi Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a toutefois assuré à une télévision privée que "les estimations des services de sécurité font état de 16 millions de votants lundi", soit près du tiers des 53 millions d’inscrits.
Avec ce scrutin, M. Sissi, qui a mené le 3 juillet 2013 le coup de force contre le premier président élu démocratiquement du pays, entend démontrer en Egypte comme à l’extérieur du pays sa légitimité, au moment même où dans les bastions islamistes s’étalent des affiches qui proclament : "le seul président légitime, c’est Mohamed Morsi".
Dès le 26 juillet, il appelait le peuple à manifester massivement pour lui "donner mandat" d’en finir avec les islamistes, après avoir affirmé destituer et arrêter M. Morsi pour satisfaire au désir de millions de manifestants ayant défilé fin juin contre lui.
En janvier, le référendum sur une Constitution —une version remaniée à la marge de celle adoptée sous Morsi— avait viré au plébiscite autour de sa personne et le nouveau pouvoir s’était félicité d’avoir obtenu une participation supérieure à celle du scrutin constitutionnel sous l’islamiste.
Cette présidentielle, où seul un candidat a osé se présenter face à l’homme fort du plus peuplé des pays arabes, prend elle aussi la forme d’un plébiscite en Egypte où les portraits de Sissi sont omniprésents.
L’unique rival de M. Sissi, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, déjà à la peine pour rassembler un nombre conséquent de voix, apparaît comme un faire-valoir au mieux résigné, au pire consentant, tandis que l’opposition islamiste a été rayée de la carte politique et les figures de la jeunesse emprisonnées ou poursuivies en justice.
Les pro-Morsi, qui manifestent régulièrement, sont réprimés dans le sang —plus de 1.400 morts—, quelque 15.000 personnes ont été arrêtées et des centaines déjà condamnées à mort au terme de procès expéditifs dénoncés par la communauté internationale.
Les Frères musulmans de M. Morsi, qui avaient remporté toutes les élections depuis la révolte de 2011 ayant mis fin à trois décennies de pouvoir de Hosni Moubarak, ont été accusés des attentats qui se sont multipliés en représailles à la répression et déclarés "terroristes".
Si les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent un pouvoir déjà plus autoritaire que sous Moubarak — également issu de l’armée comme tous les présidents égyptiens à l’exception de M. Morsi— la majorité de la population soutient cette politique sécuritaire implacable, à l’unisson de médias qui chantent unanimement les louanges de l’armée et de son ancien chef, l’homme à poigne qui ramènera la "stabilité".
Une stabilité, a déjà dit sans ambages M. Sissi, pour laquelle l’Egypte devra faire des compromis, notamment sur les libertés.
Et de tels arguments portent dans un pays balloté de crise en crise depuis 2011 et le Printemps arabe, qui a fait fondre la moitié des réserves en devises, fuir les touristes et grimper inflation et chômage, notamment chez les jeunes qui constituent la majorité de la population. Ce sont d’ailleurs eux les grands absents, une nouvelle fois, de ce scrutin.
Kamal Mohamed Aziz, un électeur de 63 ans, a dit voter pour M. Sissi, car "il faut une main de fer pour redresser la situation", estimant que la sécurité était "la priorité numéro un". Saadia Abdel Moti, 65 ans, a dit attendre de lui qu’il "combatte l’inflation, trouve du travail aux jeunes et s’occupe de la santé".
Les résultats doivent être annoncés avant le 5 juin, et des législatives devraient suivre, probablement vers l’automne.
(27-05-2014 - Assawra avec les agences de presse)
Si le gagnant ne fait aucun doute, c’est le nombre de votants qui servira d’indicateur, et pour tenter de le rehausser, au deuxième et dernier jour de vote, le gouvernement intérimaire installé par M. Sissi a donné congé à ses fonctionnaires et prolongé d’une heure l’ouverture des bureaux de vote mardi.
Lundi soir déjà, de nombreux commentateurs et journalistes dénonçaient sur les télévisions une faible participation, tandis que tôt mardi, plusieurs bureaux du Caire étaient déserts, a constaté un journaliste de l’AFP.
Sissi Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a toutefois assuré à une télévision privée que "les estimations des services de sécurité font état de 16 millions de votants lundi", soit près du tiers des 53 millions d’inscrits.
Avec ce scrutin, M. Sissi, qui a mené le 3 juillet 2013 le coup de force contre le premier président élu démocratiquement du pays, entend démontrer en Egypte comme à l’extérieur du pays sa légitimité, au moment même où dans les bastions islamistes s’étalent des affiches qui proclament : "le seul président légitime, c’est Mohamed Morsi".
Dès le 26 juillet, il appelait le peuple à manifester massivement pour lui "donner mandat" d’en finir avec les islamistes, après avoir affirmé destituer et arrêter M. Morsi pour satisfaire au désir de millions de manifestants ayant défilé fin juin contre lui.
En janvier, le référendum sur une Constitution —une version remaniée à la marge de celle adoptée sous Morsi— avait viré au plébiscite autour de sa personne et le nouveau pouvoir s’était félicité d’avoir obtenu une participation supérieure à celle du scrutin constitutionnel sous l’islamiste.
Cette présidentielle, où seul un candidat a osé se présenter face à l’homme fort du plus peuplé des pays arabes, prend elle aussi la forme d’un plébiscite en Egypte où les portraits de Sissi sont omniprésents.
L’unique rival de M. Sissi, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, déjà à la peine pour rassembler un nombre conséquent de voix, apparaît comme un faire-valoir au mieux résigné, au pire consentant, tandis que l’opposition islamiste a été rayée de la carte politique et les figures de la jeunesse emprisonnées ou poursuivies en justice.
Les pro-Morsi, qui manifestent régulièrement, sont réprimés dans le sang —plus de 1.400 morts—, quelque 15.000 personnes ont été arrêtées et des centaines déjà condamnées à mort au terme de procès expéditifs dénoncés par la communauté internationale.
Les Frères musulmans de M. Morsi, qui avaient remporté toutes les élections depuis la révolte de 2011 ayant mis fin à trois décennies de pouvoir de Hosni Moubarak, ont été accusés des attentats qui se sont multipliés en représailles à la répression et déclarés "terroristes".
Si les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent un pouvoir déjà plus autoritaire que sous Moubarak — également issu de l’armée comme tous les présidents égyptiens à l’exception de M. Morsi— la majorité de la population soutient cette politique sécuritaire implacable, à l’unisson de médias qui chantent unanimement les louanges de l’armée et de son ancien chef, l’homme à poigne qui ramènera la "stabilité".
Une stabilité, a déjà dit sans ambages M. Sissi, pour laquelle l’Egypte devra faire des compromis, notamment sur les libertés.
Et de tels arguments portent dans un pays balloté de crise en crise depuis 2011 et le Printemps arabe, qui a fait fondre la moitié des réserves en devises, fuir les touristes et grimper inflation et chômage, notamment chez les jeunes qui constituent la majorité de la population. Ce sont d’ailleurs eux les grands absents, une nouvelle fois, de ce scrutin.
Kamal Mohamed Aziz, un électeur de 63 ans, a dit voter pour M. Sissi, car "il faut une main de fer pour redresser la situation", estimant que la sécurité était "la priorité numéro un". Saadia Abdel Moti, 65 ans, a dit attendre de lui qu’il "combatte l’inflation, trouve du travail aux jeunes et s’occupe de la santé".
Les résultats doivent être annoncés avant le 5 juin, et des législatives devraient suivre, probablement vers l’automne.
(27-05-2014 - Assawra avec les agences de presse)
Israël/Palestine : la politique, invitée inévitable du voyage de François au Proche-Orient
L’image marquante du voyage du pape restera sa prière muette devant
le béton du "mur" en Cisjordanie, victoire indiscutable des Palestiniens
dans la guerre de "propagande" avec Israël, malgré la volonté de
François de compatir aux souffrances de tous, selon des analystes.
"Une image de la visite du pape est déjà passée dans l’Histoire", affirmait le quotidien israélien Yediot Aharonot, décrivant la photo de sa halte impromptue dimanche devant la barrière de séparation à Bethléem comme "un succès immédiat de relations publiques palestinien".
"Les Palestiniens ont été touchés par l’arrêt du pape François au mur de l’apartheid sur le chemin de la place de la Mangeoire et il a été manifestement ému par cette expérience", a remarqué une dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achrawi.
En outre, il a "délibérément choisi d’aller directement d’Amman à Bethléem, reconnaissant ainsi dans les faits l’Etat de Palestine", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, "évidemment les Palestiniens ont tendu des pièges bien préparés au pape qui font partie de l’instrumentalisation de cette visite au service d’une propagande".
Lors de sa rencontre avec des enfants dans le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, François a reçu en cadeau une réplique de clé, symbole de la "Nakba" (catastrophe) qu’a représenté pour les Palestiniens la création d’Israël en 1948 et une carte fictive de réfugié délivrée par l’ONU au nom de Jésus.
"En s’inclinant au mémorial des victimes d’attentats au mont Herzl, le pape a pu comprendre pourquoi cette barrière (de séparation) a été érigée. Il a eu des mots forts contre le terrorisme", a déclaré Palmor à l’AFP.
A la demande des dirigeants israéliens, mécontents de l’impact des images du souverain pontife devant la barrière, il a effectué une nouvelle étape imprévue lundi matin à Jérusalem, à ce mémorial, accompagné par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, condamnant dans un mot écrit "le terrorisme, fondamentalement criminel".
Lors d’une rencontre un peu plus tard, Netanyahu l’a remercié de cette visite, assurant que "la clôture de sécurité a sauvé des milliers de vies. Depuis sa construction, le terrorisme s’est arrêté".
Sur le chemin de la place de la Mangeoire pour célébrer une messe, François a fait arrêter sa voiture découverte pour descendre au pied de la barrière, une "décision personnelle" selon son porte-parole, Federico Lombardi.
"Un mur est un signe de division, le signe de quelque chose qui ne fonctionne pas. Nous avons à créer une situation où l’on n’ait plus à avoir de murs", a plaidé le père Lombardi.
Selon Andrea Tornielli, un vaticaniste italien qui connaît personnellement Jorge Bergoglio, "il n’a été récupéré ni par les Israéliens ni par les Palestiniens".
Il s’est montré "proche des souffrances de tous, de toutes les parties", a indiqué M. Tornelli à l’AFP, relevant "sa capacité à montrer physiquement sa proximité".
Pour Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Oeuvre d’Orient, importante ONG d’aide aux Eglises d’Orient, "François a su être politique en étant religieux, exclusivement religieux".
Mais selon un commentateur du quotidien Haaretz, Israël a offert, "dans le complexe jeu de poker de la propagande papale, une +quinte flush royale+ aux Palestiniens".
Il ironise sur "le responsable israélien qui a imaginé le brillant nouveau protocole exigeant que le pape dépose une gerbe sur la tombe de Herzl", fondateur du sionisme, un geste inédit. "Faut-il s’étonner que les Palestiniens aient riposté par un arrêt supplémentaire de leur cru ?", poursuit-il.
"Les Israéliens emmènent leurs visiteurs à Yad Vashem pour rappeler la souffrance juive il y a plus d’un demi-siècle, à des milliers de kilomètres. Désormais, ils visiteront la tombe de Herzl, mort en Autriche en 1904", explique-t-il.
"Mais les Palestiniens montrent aux leurs le mur, la preuve écrasante, de 9 mètres de haut, de la souffrance infligée par Israël, ici et maintenant".
(27-05-2014)
"Une image de la visite du pape est déjà passée dans l’Histoire", affirmait le quotidien israélien Yediot Aharonot, décrivant la photo de sa halte impromptue dimanche devant la barrière de séparation à Bethléem comme "un succès immédiat de relations publiques palestinien".
"Les Palestiniens ont été touchés par l’arrêt du pape François au mur de l’apartheid sur le chemin de la place de la Mangeoire et il a été manifestement ému par cette expérience", a remarqué une dirigeante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achrawi.
En outre, il a "délibérément choisi d’aller directement d’Amman à Bethléem, reconnaissant ainsi dans les faits l’Etat de Palestine", a-t-elle souligné dans un communiqué.
Selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, "évidemment les Palestiniens ont tendu des pièges bien préparés au pape qui font partie de l’instrumentalisation de cette visite au service d’une propagande".
Lors de sa rencontre avec des enfants dans le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, François a reçu en cadeau une réplique de clé, symbole de la "Nakba" (catastrophe) qu’a représenté pour les Palestiniens la création d’Israël en 1948 et une carte fictive de réfugié délivrée par l’ONU au nom de Jésus.
"En s’inclinant au mémorial des victimes d’attentats au mont Herzl, le pape a pu comprendre pourquoi cette barrière (de séparation) a été érigée. Il a eu des mots forts contre le terrorisme", a déclaré Palmor à l’AFP.
A la demande des dirigeants israéliens, mécontents de l’impact des images du souverain pontife devant la barrière, il a effectué une nouvelle étape imprévue lundi matin à Jérusalem, à ce mémorial, accompagné par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, condamnant dans un mot écrit "le terrorisme, fondamentalement criminel".
Lors d’une rencontre un peu plus tard, Netanyahu l’a remercié de cette visite, assurant que "la clôture de sécurité a sauvé des milliers de vies. Depuis sa construction, le terrorisme s’est arrêté".
Sur le chemin de la place de la Mangeoire pour célébrer une messe, François a fait arrêter sa voiture découverte pour descendre au pied de la barrière, une "décision personnelle" selon son porte-parole, Federico Lombardi.
"Un mur est un signe de division, le signe de quelque chose qui ne fonctionne pas. Nous avons à créer une situation où l’on n’ait plus à avoir de murs", a plaidé le père Lombardi.
Selon Andrea Tornielli, un vaticaniste italien qui connaît personnellement Jorge Bergoglio, "il n’a été récupéré ni par les Israéliens ni par les Palestiniens".
Il s’est montré "proche des souffrances de tous, de toutes les parties", a indiqué M. Tornelli à l’AFP, relevant "sa capacité à montrer physiquement sa proximité".
Pour Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Oeuvre d’Orient, importante ONG d’aide aux Eglises d’Orient, "François a su être politique en étant religieux, exclusivement religieux".
Mais selon un commentateur du quotidien Haaretz, Israël a offert, "dans le complexe jeu de poker de la propagande papale, une +quinte flush royale+ aux Palestiniens".
Il ironise sur "le responsable israélien qui a imaginé le brillant nouveau protocole exigeant que le pape dépose une gerbe sur la tombe de Herzl", fondateur du sionisme, un geste inédit. "Faut-il s’étonner que les Palestiniens aient riposté par un arrêt supplémentaire de leur cru ?", poursuit-il.
"Les Israéliens emmènent leurs visiteurs à Yad Vashem pour rappeler la souffrance juive il y a plus d’un demi-siècle, à des milliers de kilomètres. Désormais, ils visiteront la tombe de Herzl, mort en Autriche en 1904", explique-t-il.
"Mais les Palestiniens montrent aux leurs le mur, la preuve écrasante, de 9 mètres de haut, de la souffrance infligée par Israël, ici et maintenant".
(27-05-2014)
Egypte : présidentielle sans enjeu, al-Sissi donné vainqueur
Les Egyptiens reprennent mardi le chemin des bureaux de vote pour une
élection présidentielle de deux jours que l’ex-chef de l’armée Abdel
Fattah al-Sissi, pourfendeur des islamistes, est assuré de remporter
dans un pays réclamant avant tout un retour au calme.
Les bureaux de vote qui ont fermé à 18H00 GMT lundi doivent rouvrir à 06H00 GMT mardi.
Au total, 53 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Les résultats doivent être annoncés avant le 5 juin, et l’élection devrait être suivie de législatives, probablement vers l’automne.
De longues files d’attente s’étaient formées lundi devant les bureaux de vote du Caire ouverts de 09H00 à 21H00. Les murs de la capitale sont littéralement couverts depuis des mois de portraits de Sissi, qui jouit d’un quasi-culte de la personnalité depuis son coup de force du 3 juillet 2013.
Le maréchal à la retraite de 59 ans dirige déjà de facto le gouvernement intérimaire installé lorsqu’il a destitué et fait emprisonner il y a 11 mois le président islamiste Mohamed Morsi. Et il est extrêmement populaire depuis qu’il a lancé une implacable répression contre les pro-Morsi.
Pour une majorité d’Egyptiens, M. Sissi est l’homme à poigne qui ramènera la stabilité après les trois années de "chaos" et de crise économique ayant suivi la révolte populaire de 2011 contre Hosni Moubarak.
Mahmoud El-Minyawi, 66 ans, a dit voter pour ce "patriote" car "il faut de la discipline dans la période que nous traversons".
Samia Chami, fonctionnaire, a affirmé à l’AFP qu’elle voterait pour l’ex-militaire car "sans lui, nous n’aurions pas pu nous débarrasser de Morsi". "Ce n’est pas un bulletin de vote que je glisse dans l’urne, c’est un +merci+", a renchéri avec véhémence un autre électeur.
Dans le bureau où il a voté, M. Sissi a promis aux Egyptiens "Demain sera magnifique", alors que la foule se précipitait pour l’embrasser.
Mais pour les détracteurs de M. Sissi, son élection confirmera que l’armée a repris le pays en main après avoir laissé M. Morsi et les islamistes se brûler les ailes durant leur année au pouvoir.
Les défenseurs des droits de l’Homme considèrent même déjà le gouvernement intérimaire comme plus autoritaire que celui de M. Moubarak.
Pour justifier la destitution du premier président démocratiquement élu du pays, M. Sissi avaient invoqué les millions de manifestants réclamant trois jours plus tôt le départ de M. Morsi, accusé de vouloir accaparer le pouvoir au profit de ses Frères musulmans.
Depuis ce coup de force, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 personnes, tandis que plusieurs centaines de personnes ont été condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs.
Et "ce scrutin n’effacera pas l’ardoise après 10 mois de violations flagrantes des droits de l’Homme", a regretté Amnesty International. "Les partenaires de l’Egypte (...) ne doivent pas se servir de l’élection comme d’une garantie pour reprendre les échanges comme si de rien n’était".
La répression, dénoncée par les capitales occidentales et l’ONU, est toutefois applaudie par une majorité des 86 millions d’Egyptiens et des médias unanimes, à tel point que le maréchal n’a pas eu besoin de battre la campagne.
Son unique rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, fait bien pâle figure malgré une campagne très active sur le terrain, et ne semble pas en mesure d’empocher un nombre significatif de voix, selon des experts et diplomates unanimes, dont certains le considèrent comme le faire-valoir, au mieux résigné au pire consentant, d’une élection jouée d’avance.
Dans des entretiens télévisés fleuves, M. Sissi n’a d’ailleurs pas caché ses intentions, sachant qu’il ne faisait que conforter les aspirations d’une opinion publique inquiète de la multiplication des manifestations et attentats.
L’Egypte ne sera "pas prête pour la vraie démocratie avant 20 ou 25 ans", a-t-il asséné sans ciller, une assertion qui revient comme une antienne dans la bouche de très nombreux Egyptiens de tous horizons sociaux.
Et pour M. Sissi, la stabilité ne reviendra qu’avec l’éradication des "terroristes", comme gouvernement et médias appellent depuis plusieurs mois les Frères musulmans.
La confrérie vieille de 86 ans, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak, a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats de la présidentielle, qu’elle a appelé à boycotter.
L’un de ses membres a affirmé à l’AFP refuser de voter car l’élection sans suspense de M. Sissi "est la meilleure preuve" que la destitution de M. Morsi "était bien un coup d’Etat militaire".
(27-05-2014)
Les bureaux de vote qui ont fermé à 18H00 GMT lundi doivent rouvrir à 06H00 GMT mardi.
Au total, 53 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Les résultats doivent être annoncés avant le 5 juin, et l’élection devrait être suivie de législatives, probablement vers l’automne.
De longues files d’attente s’étaient formées lundi devant les bureaux de vote du Caire ouverts de 09H00 à 21H00. Les murs de la capitale sont littéralement couverts depuis des mois de portraits de Sissi, qui jouit d’un quasi-culte de la personnalité depuis son coup de force du 3 juillet 2013.
Le maréchal à la retraite de 59 ans dirige déjà de facto le gouvernement intérimaire installé lorsqu’il a destitué et fait emprisonner il y a 11 mois le président islamiste Mohamed Morsi. Et il est extrêmement populaire depuis qu’il a lancé une implacable répression contre les pro-Morsi.
Pour une majorité d’Egyptiens, M. Sissi est l’homme à poigne qui ramènera la stabilité après les trois années de "chaos" et de crise économique ayant suivi la révolte populaire de 2011 contre Hosni Moubarak.
Mahmoud El-Minyawi, 66 ans, a dit voter pour ce "patriote" car "il faut de la discipline dans la période que nous traversons".
Samia Chami, fonctionnaire, a affirmé à l’AFP qu’elle voterait pour l’ex-militaire car "sans lui, nous n’aurions pas pu nous débarrasser de Morsi". "Ce n’est pas un bulletin de vote que je glisse dans l’urne, c’est un +merci+", a renchéri avec véhémence un autre électeur.
Dans le bureau où il a voté, M. Sissi a promis aux Egyptiens "Demain sera magnifique", alors que la foule se précipitait pour l’embrasser.
Mais pour les détracteurs de M. Sissi, son élection confirmera que l’armée a repris le pays en main après avoir laissé M. Morsi et les islamistes se brûler les ailes durant leur année au pouvoir.
Les défenseurs des droits de l’Homme considèrent même déjà le gouvernement intérimaire comme plus autoritaire que celui de M. Moubarak.
Pour justifier la destitution du premier président démocratiquement élu du pays, M. Sissi avaient invoqué les millions de manifestants réclamant trois jours plus tôt le départ de M. Morsi, accusé de vouloir accaparer le pouvoir au profit de ses Frères musulmans.
Depuis ce coup de force, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 personnes, tandis que plusieurs centaines de personnes ont été condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs.
Et "ce scrutin n’effacera pas l’ardoise après 10 mois de violations flagrantes des droits de l’Homme", a regretté Amnesty International. "Les partenaires de l’Egypte (...) ne doivent pas se servir de l’élection comme d’une garantie pour reprendre les échanges comme si de rien n’était".
La répression, dénoncée par les capitales occidentales et l’ONU, est toutefois applaudie par une majorité des 86 millions d’Egyptiens et des médias unanimes, à tel point que le maréchal n’a pas eu besoin de battre la campagne.
Son unique rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi, fait bien pâle figure malgré une campagne très active sur le terrain, et ne semble pas en mesure d’empocher un nombre significatif de voix, selon des experts et diplomates unanimes, dont certains le considèrent comme le faire-valoir, au mieux résigné au pire consentant, d’une élection jouée d’avance.
Dans des entretiens télévisés fleuves, M. Sissi n’a d’ailleurs pas caché ses intentions, sachant qu’il ne faisait que conforter les aspirations d’une opinion publique inquiète de la multiplication des manifestations et attentats.
L’Egypte ne sera "pas prête pour la vraie démocratie avant 20 ou 25 ans", a-t-il asséné sans ciller, une assertion qui revient comme une antienne dans la bouche de très nombreux Egyptiens de tous horizons sociaux.
Et pour M. Sissi, la stabilité ne reviendra qu’avec l’éradication des "terroristes", comme gouvernement et médias appellent depuis plusieurs mois les Frères musulmans.
La confrérie vieille de 86 ans, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Moubarak, a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats de la présidentielle, qu’elle a appelé à boycotter.
L’un de ses membres a affirmé à l’AFP refuser de voter car l’élection sans suspense de M. Sissi "est la meilleure preuve" que la destitution de M. Morsi "était bien un coup d’Etat militaire".
(27-05-2014)
lundi 26 mai 2014
Libye : un journaliste critique des jihadistes assassiné à Benghazi
Un journaliste libyen critique des jihadistes a été tué par balles lundi
à Benghazi, fief des groupes armés radicaux dans l’est de la Libye, un
assassinat largement condamné dans le pays et dénoncé par l’ONU.
Meftah Bouzid, 50 ans, rédacteur en chef de Burniq, un journal bihebdomadaire, a été tué par des inconnus qui ont tiré sur sa voiture dans le centre-ville.
Journaliste et analyste, Meftah Bouzid était réputé pour ses critiques des groupes islamistes extrémistes sur des chaînes de télévision libyennes. Selon un des ses proches, ses prises de position lui avaient valu des menaces répétées.
Depuis la révolution qui a renversé le régime de Muammar Kadhafi en 2011, la région orientale de la Libye, et en particulier sa plus grande ville Benghazi, est le théâtre d’une série d’attaques et d’assassinats visant des militaires, des policiers et des juges.
Ces attaques ne sont pas revendiquées mais elles sont régulièrement attribuées à des islamistes radicaux.
Meftah Bouzid et son journal se sont ouvertement déclarés en faveur de la campagne lancée le 16 mai à Benghazi contre les groupes islamistes par le général dissident Khalifa Haftar.
Dans un communiqué, le gouvernement a rendu hommage au "martyr de la presse", soulignant sa "ferme détermination à combattre le terrorisme".
En août 2013, un autre journaliste, Azzedine Kousssad, présentateur à la télévision Libya al-Hurra, avait également été tué par balles.
Dans un communiqué, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a condamné cet assassinat, demandant "expressément aux autorités libyennes de mener le plus rapidement possible une enquête".
La mission de l’ONU en Libye a également "vivement condamné" l’assassinat qu’elle a qualifié de "terroriste" et pressé les autorités d’ouvrir une enquête.
RSF avait déjà exprimé la semaine dernière sa "profonde inquiétude quand au sort des professionnels des médias qui continuent d’être la cible de graves agressions armées" en Libye, un pays qui bascule dans l’anarchie et les violences.
L’organisation avait appelé "l’ensemble des parties civiles, militaires et politiques en Libye" à cesser toutes attaques à l’encontre des populations civiles et plus particulièrement des professionnels des médias, rappelant leur rôle "fondamental" au sein de la nouvelle Libye et dans "la construction d’un Etat viable et démocratique".
Dans une déclaration à la télévision al-Nabaa, Mohamed al-Najem, directeur du centre pour la liberté de la presse, une ONG libyenne, a accusé sans les identifier "des groupes qui veulent museler les voix courageuses", d’être derrière cet assassinat.
Des centaines de personnes, dont plusieurs journalistes ont participé dans la journée aux funérailles de leur collègue, selon un correspondant de l’AFP. Parallèlement, des rassemblements de journalistes et organisations de la société civile ont eu lieu à Benghazi et à Tripoli pour dénoncer les attaques contre les journalistes.
Berceau de la révolte contre Muammar Kadhafi, Benghazi a basculé dans la violence après la chute du régime. Dans l’attaque la plus spectaculaire, des islamistes armés avaient attaqué le 12 septembre 2012 le consulat américain dans cette ville tuant l’ambassadeur Christopher Stevens et trois autres agents américains.
Meftah Bouzid, 50 ans, rédacteur en chef de Burniq, un journal bihebdomadaire, a été tué par des inconnus qui ont tiré sur sa voiture dans le centre-ville.
Journaliste et analyste, Meftah Bouzid était réputé pour ses critiques des groupes islamistes extrémistes sur des chaînes de télévision libyennes. Selon un des ses proches, ses prises de position lui avaient valu des menaces répétées.
Depuis la révolution qui a renversé le régime de Muammar Kadhafi en 2011, la région orientale de la Libye, et en particulier sa plus grande ville Benghazi, est le théâtre d’une série d’attaques et d’assassinats visant des militaires, des policiers et des juges.
Ces attaques ne sont pas revendiquées mais elles sont régulièrement attribuées à des islamistes radicaux.
Meftah Bouzid et son journal se sont ouvertement déclarés en faveur de la campagne lancée le 16 mai à Benghazi contre les groupes islamistes par le général dissident Khalifa Haftar.
Dans un communiqué, le gouvernement a rendu hommage au "martyr de la presse", soulignant sa "ferme détermination à combattre le terrorisme".
En août 2013, un autre journaliste, Azzedine Kousssad, présentateur à la télévision Libya al-Hurra, avait également été tué par balles.
Dans un communiqué, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a condamné cet assassinat, demandant "expressément aux autorités libyennes de mener le plus rapidement possible une enquête".
La mission de l’ONU en Libye a également "vivement condamné" l’assassinat qu’elle a qualifié de "terroriste" et pressé les autorités d’ouvrir une enquête.
RSF avait déjà exprimé la semaine dernière sa "profonde inquiétude quand au sort des professionnels des médias qui continuent d’être la cible de graves agressions armées" en Libye, un pays qui bascule dans l’anarchie et les violences.
L’organisation avait appelé "l’ensemble des parties civiles, militaires et politiques en Libye" à cesser toutes attaques à l’encontre des populations civiles et plus particulièrement des professionnels des médias, rappelant leur rôle "fondamental" au sein de la nouvelle Libye et dans "la construction d’un Etat viable et démocratique".
Dans une déclaration à la télévision al-Nabaa, Mohamed al-Najem, directeur du centre pour la liberté de la presse, une ONG libyenne, a accusé sans les identifier "des groupes qui veulent museler les voix courageuses", d’être derrière cet assassinat.
Des centaines de personnes, dont plusieurs journalistes ont participé dans la journée aux funérailles de leur collègue, selon un correspondant de l’AFP. Parallèlement, des rassemblements de journalistes et organisations de la société civile ont eu lieu à Benghazi et à Tripoli pour dénoncer les attaques contre les journalistes.
Berceau de la révolte contre Muammar Kadhafi, Benghazi a basculé dans la violence après la chute du régime. Dans l’attaque la plus spectaculaire, des islamistes armés avaient attaqué le 12 septembre 2012 le consulat américain dans cette ville tuant l’ambassadeur Christopher Stevens et trois autres agents américains.
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