Les rebelles luttaient avec acharnement samedi pour défendre leurs
dernières positions dans la ville clé de Qousseir, soumis à un déluge de
feu des troupes du régime appuyées par le Hezbollah, la guerre en Syrie
ne donnant aucun signe de répit malgré les efforts diplomatiques.
L’opposition syrienne, saluant la "résistance" de la rébellion à
Qusseir, a réaffirmé que le départ du président Bashar al-Assad du
pouvoir et "l’arrêt immédiat des opérations militaires des forces du
régime, du Hezbollah et de l’Iran sont les principales conditions pour
(sa) participation à la conférence" internationale de paix que
Washington et Moscou cherchent à organiser.
Et dans un nouveau débordement du conflit au Liban voisin, six roquettes
tirées de Syrie se sont abattues dans la région de la Békaa dans l’est
libanais, dans un secteur proche d’un fief du Hezbollah, a indiqué une
source de sécurité sans faire état de victime.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG
s’appuyant sur un large réseau de militants et médecins, les combats
font rage à Qusseir, une ville du centre-ouest du pays située près de
la frontière libanaise, depuis l’assaut lancé le 19 mai par l’armée et
les combattants du Hezbollah.
Les rebelles sont désormais retranchés dans le nord de la ville où ils
ont reçu ces derniers jours des renforts ayant réussi à passer à travers
les lignes de l’armée qui resserre l’étau sur la ville.
Ils se livrent à de violents combats pour repousser l’assaut, selon l’ONG.
Leurs positions sont soumises à de violents bombardements à
l’artillerie lourde des troupes du régime qui cherchent à prendre
totalement la ville afin de pouvoir ouvrir un passage sûr entre la
capitale et le littoral.
L’armée a également renforcé ses positions avec l’arrivée de nouveaux renforts notamment des chars, a dit l’OSDH.
Dans un communiqué, la Coalition nationale de l’opposition a salué "le
courage et la résistance" de la rébellion dans la bataille de Qusseir,
où elle cherche "à repousser les envahisseurs. Le peuple poursuivra sa
lutte pour libérer sa terre à n’importe quel prix et contraindra le
Hezbollah à retirer ses forces qu’il le veuille ou pas".
L’opposition a justifié les conditions posées pour sa participation à la
conférence de paix par le fait que "Assad ne respectera pas les efforts
en vue d’un accord et les utilisera pour gagner plus de temps en vue de
détruire, tuer et terroriser".
Elle a dénoncé comme "très graves" les déclarations de Assad à la
télévision du Hezbollah, Al-Manar, jeudi qui s’est dit "très confiant"
dans la victoire et n’a pas écarté de se présenter à la présidentielle
de 2014.
Le régime syrien a donné son accord de principe à la conférence
internationale de paix initiée par Moscou, un allié de Assad, et
Washington qui soutient l’opposition, pour tenter de mettre fin à
l’effusion de sang dans le pays où plus de 94.000 personnes ont péri
depuis le début du conflit en mars 2011.
Une réunion regroupant les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie est prévue le 5 juin à Genève pour préparer la conférence.
Ailleurs dans le pays, des combats se déroulaient notamment sur les
fronts d’Alep (nord), Deraa (sud) et dans la province de Damas, a
indiqué l’OSDH en faisant état de 150 morts pour la journée de vendredi,
en majorité des soldats et des rebelles.
Au Liban voisin, six roquettes se sont écrasées près de la région du
Hermel, un bastion du Hezbollah, selon la source de sécurité.
Des roquettes tirées depuis la Syrie s’abattent régulièrement au Liban.
Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre entre pro et
anti-Assad. Des affrontements meurtriers ont lieu régulièrement à
Tripoli (nord) entre partisans des deux camps. De plus, des sunnites
libanais se portent volontaires pour renforcer les rangs de la rébellion
syrienne.
Dans le contexte des efforts diplomatiques, le secrétaire d’Etat John
Kerry a exhorté la Russie à cesser de livrer des armes à la Syrie pour
ne pas mettre en péril la conférence de paix.
La presse russe a affirmé vendredi que Moscou n’avait pas encore livré
de missiles sol-air S-300 au régime contrairement à ce qu’a laissé
entendre Assad.
Alors que la communauté internationale s’inquiète du rôle croissant des
groupes jihadistes au sein de la rébellion, le Conseil de sécurité de
l’ONU a annoncé avoir ajouté le front Al-Nosra dans sa liste
d’organisations "terroristes", en raison de liens avec Al-Qaïda.
(01-06-2013)
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