L’Arabie saoudite a affirmé mardi que son pays ne resterait plus "les
bras croisés" face au conflit syrien et qu’il aiderait les opposants au
régime à se défendre, au moment où des combats faisaient rage autour de
Damas.
"Nous ne resterons plus les bras croisés et aiderons le peuple syrien à
se défendre", a affirmé le chef de la diplomatie Saoud Al-Fayçal lors
d’une conférence de presse avec son homologue américain, John Kerry, à
Jeddah dans l’ouest du royaume.
Les propos du prince Saoud, dont le pays appuie l’opposition syrienne,
interviennent après la réunion samedi à Doha de onze des principaux pays
soutenant la rébellion contre le régime du président Bashar Al-Assad.
Ces pays, dont les Etats-Unis, la France et l’Arabie saoudite, ont
décidé d’intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport
de forces sur le terrain en sa faveur avant l’éventuelle tenue d’une
conférence de paix à Genève.
"En raison des développements dangereux en Syrie", le prince Saoud a
appelé l’Union européenne à "mettre immédiatement en application sa
décision" de lever l’embargo sur les armes et réclamé "une réaction
internationale rapide et ferme".
"Le Hezbollah, les Gardiens de la révolution iraniens et l’appui
illimité de la Russie en armes, tout cela contribue à massacrer les
Syriens", a-t-il ajouté, accusant le régime "d’exterminer le peuple
syrien".
Le conflit, déclenché en mars 2011 par une révolte populaire qui s’est
ensuite militarisée face à la répression, a fait plus de 93 000 morts,
selon l’ONU.
Pour le ministre saoudien, "l’illégitimité du régime élimine toute
possibilité qu’il puisse faire partie de quelque arrangement que ce
soit".
M. Kerry a de son côté répété que "la meilleure solution est une
solution politique à travers laquelle le peuple syrien aura
l’opportunité de choisir son avenir". "Nous croyons que chaque minorité
peut être respectée, qu’il peut y avoir de la diversité et du pluralisme
(....) dans un climat de paix", a ajouté le secrétaire d’Etat avant de
se rendre à Koweït.
A Genève, l’émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe pour la
Syrie, Lakhdar Brahimi, a dit "douter" que la conférence internationale
de paix à Genève puisse se tenir en juillet.
S’exprimant avant une réunion préparatoire ONU/Etats-Unis/Russie à
Genève à cette conférence, il a dit que le but des discussions de mardi
est d’avancer sur les objectifs de la conférence et sur qui doit y
participer.
"Je crois qu’ils vont confirmer qu’ils vont venir", a assuré M. Brahimi
interrogé sur le refus à ce jour de l’opposition de participer à la
conférence.
L’opposition doit avoir une réunion à ce sujet les 4 ou 5
juillet, a-t-il dit. Le régime a donné son accord de principe à cette
conférence.
Sur le terrain, les combats faisaient rage autour de Damas où l’armée a
lancé une offensive majeure pour déloger les insurgés. "L’armée tente de
reprendre des quartiers du nord et de l’est de Damas , a déclaré à
l’AFP Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits
de l’Homme (OSDH).
"Les rebelles résistent (...) la situation humanitaire est catastrophique", a-t-il ajouté.
A Alep (nord), des affrontements violents avaient également lieu alors
que les rebelles tentent d’avancer vers les zones tenues par le régime
dans l’ouest de la ville.
En outre, deux Syriens blessés ont été encore transportés dans des
hôpitaux israéliens via le passage de Kouneitra sur le Golan. Selon un
porte-parole de l’hôpital Ziv dans la ville de Safed (nord), 28 Syriens
ont été hospitalisés dans cet établissement en quatre mois.
Alors que les autorités ne contrôlent plus totalement les frontières,
Assad a promulgué une loi prévoyant une peine de prison et une amende
pour toute personne entrée illégalement en Syrie.
(25-06-2013)
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