L’opposition syrienne a affirmé mercredi qu’elle poursuivrait la
guerre pour renverser Bashar al-Assad faute d’une solution politique
prévoyant son départ, au moment où les troupes du régime, appuyées par
le Hezbollah, renforcent la pression sur les rebelles près de Damas.
Selon des militants sur place, les forces gouvernementales tentent
d’écraser la rébellion autour de la capitale afin de couper les lignes
d’approvisionnement vers les poches insurgées à Damas même.
"La situation humanitaire est très grave. Selon nous, le régime essaye
de tester la force des rebelles en vue d’avancer dans le sud de la
capitale", a ainsi affirmé l’un d’eux, Matar Ismaïl, à l’AFP via
Internet.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a fait état de
combats et bombardements à Zayabiya et Babila, deux localités rebelles
où cohabitent sunnites et chiites situées non loin de Sayeda Zeinab,
lieu saint chiite dans le sud-est de la capitale où "les combattants du
Hezbollah sont présents en force", selon l’ONG.
Le Hezbollah, allié indéfectible de Damas, affirme combattre en Syrie
pour empêcher la chute du régime de Bashar al-Assad et défendre les
lieux saints chiites.
Il a joué un rôle déterminant dans la capture le 5 juin de Qousseir,
ville stratégique proche de la frontière libanaise et son chef, Hassan
Nasrallah, a affirmé vendredi que sa formation resterait impliquée dans
le conflit.
Ses hommes et ceux de la brigade Abu al-Fadel Abbas, une milice
pro-régime composée en majorité de chiites syriens rejoints par des
combattants étrangers également chiites, jouent désormais un rôle clé
dans les combats autour de Damas, selon M. Ismaïl.
Al-Manar, la télévision du Hezbollah, a d’ailleurs rapporté que l’armée avançait vers Zayabiya.
Les rebelles ont leur base-arrière dans les localités au sud de la
capitale et leur éventuelle reconquête par les forces gouvernementales
mettrait en difficulté les insurgés retranchés dans les quartiers sud de
Damas.
Alors que les troupes gouvernementales, appuyées par le Hezbollah,
avancent, le président américain Barack Obama a refusé de préciser la
nature de la nouvelle aide américaine aux insurgés syriens. Des
responsables américains ont laissé entendre que des livraisons d’armes
légères pourraient avoir lieu.
Après plus de deux ans d’un conflit qui a fait selon l’ONU 93.000 morts
et plus d’1,6 million de réfugiés, l’opposition a exprimé ses réserves
quant à sa participation à la conférence Genève-2 à laquelle le G8 a
appelé mardi, préférant poursuivre l’option militaire jusqu’au départ de
Assad.
Cette réunion, proposée par Washington et Moscou, vise à rassembler la
communauté internationale autour de représentants de l’opposition et du
régime en vue de parvenir à un règlement politique.
Mais Moscou, allié indéfectible de Damas, a déjà prévenu que cette
conférence ne devait pas signifier la "capitulation" du régime, coupant
court à la condition sine qua non posée par l’opposition.
"Nous sommes engagés à accepter toute solution politique mettant fin au
bain de sang et réalisant les aspirations du peuple syrien en vue de la
chute du régime d’Assad et du jugement de tous ceux qui ont commis des
crimes à l’encontre des Syriens", indique l’opposition dans un
communiqué.
Et pour parvenir à cette fin, l’opposition "se réserve le droit
d’utiliser tous les moyens (...) y compris l’action militaire", ajoute
le texte.
Assad, qui refuse catégoriquement de quitter le pouvoir, est "la seule source de terrorisme en Syrie", poursuit l’opposition.
Dans le Golan, après le départ des troupes canadiennes, japonaises,
croates, et le début du retrait des Autrichiens, Manille a indiqué
qu’elle maintiendrait ses 300 Casques bleus au sein de la Force de
l’observation du désengagement sur le Golan (Fnuod) jusqu’au mois d’août
au moins, alors que 25 d’entre eux ont été enlevés ces derniers mois.
Ces Casques bleus font partie de la Force d’observation du désengagement
sur le Golan (Fnuod) chargée de faire respecter un cessez-le-feu sur le
plateau du Golan, région du sud-ouest de la Syrie occupée en grande
partie par Israël.
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Angelina Jolie appelle à renforcer l’aide aux réfugiés syriens
L’actrice hollywoodienne Angelina Jolie a appelé mercredi à renforcer
l’aide aux réfugiés syriens pris dans "la plus grande crise humanitaire
du XXIème siècle", lors d’une visite dans le camp jordanien de Zaatari.
"A la fin de l’année, la moitié de la population syrienne —10 millions
de personnes— sera déplacée ou aura un besoin urgent d’aide", a déclaré
l’ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat des Nations unies
pour les réfugiés (HCR) après avoir rencontré des réfugiés avec le Haut
commissaire du HCR, Antonio Guterres, selon un communiqué de l’agence
onusienne.
A la veille de la journée mondiale des réfugiés, l’actrice a réclamé
"plus d’aide pour le peuple syrien, et, plus que tout, une solution
politique au conflit", poursuit le texte.
Amman dit accueillir plus de 540 000 réfugiés syriens, dont quelque
150 000 dans le seul camp de Zaatari, dans le nord du royaume frontalier
de la Syrie.
Selon l’ONU, plus de 1,6 million de Syriens se sont réfugiés dans les
pays voisins de la Syrie déchirée depuis mars 2011 par une révolte
populaire devenue guerre civile. Les violences y ont fait depuis plus de
93.000 morts, selon les Nations unies.
(19-06-2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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