Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
Ah monsieur le Président, que vous êtes oublieux !
Je devine comme votre charge est lourde, que vous avez tout à penser.
Alors oublier un mot, le mot de Palestine, c’est si peu, si petit petit
peu.
Dimanche 2 juin, vous vous êtes rendu devant le « Congrès des
Communautés Juives » et vous y avez prononcé un magnifique discours.
Tout y était. Vous avez cité les valeurs fondamentales, humaines, qui
vous animent. Vous avez montré votre grand souci pour 5 pays. Mais dans
votre précipitation, ou votre émotion, vous en avez oublié un. Un seul
et tout manque. Vous avez oublié la Palestine.
Ce n’est qu’un tout petit oubli puisque concernant un tout petit
pays, mais que les conséquences sont énormes ! Monsieur le Président de
mon pays, vous ne pouvez en demeurer là sans répercussions. Il y a
urgence à rattraper cette bourde. Pardonnez-moi de vous parler ainsi
mais mon devoir de citoyenneté et de respect des valeurs que vous avez
affichées m’obligent à cette franchise.
Monsieur le Président, je sais que vous êtes « de gauche » et que
vous éprouvez un sentiment identique à l’égard des autres religions,
également à l’égard de l’Islam. Mais tout de même, Monsieur le
Président, je me sentirais plus léger le jour où vous vous rendrez à la
conférence des religieux musulmans et que vous leur exprimerez pareils
respects et sympathies, surtout pareille confiance en leurs valeurs.
Parce qu’à vous entendre ainsi, si cela devait être uniquement en ce
lieu, on pourrait croire à votre soumission. Quel désastre ! Quel fiel
ce serait sur nous, juifs, par une telle image antisémite de
surpuissance. Quel désastre ce serait pour la paix que de donner à voir
la France soumise incapable d’aller au bout de ses exigences du droit et
de respect de l’humain.
Monsieur le Président, vous évoquez dans votre discours, avec
conviction, que « la vie peut l’emporter sur la haine ». S’il est une
leçon que je tire du vécu de mes parents et grand parents, de leur venue
en France pleins d’espoir, c’est que cette vie fraternelle demande un
engagement et une vigilance de tout instant. Oublier le sort qui est
fait aux palestiniens en un tel lieu et devant l’ambassadeur d’Israël
pourrait relever de la complicité d’oppression, de négation d’un pays
dont la France avait exigé la reconnaissance. De tels actes ne peuvent
être que des ferments de haine. S’ils demeuraient sans rectification.
Evidement ce ne peut être ni votre conviction, ni votre objectif.
Vous êtes de gauche, alors c’est un oubli, un malheureux oubli.
Imaginez, Monsieur le Président, si vous deviez être associé aux pire
propagandes de notre extrême droite du camp du Likoud de Netanyaou, à la
manipulation de la douleur et de la peur, au combat contre
l’antisémitisme distingué de tous les combats contre les racismes et
l’islamophobie, un consentement au nettoyage ethnique et à l’expansion
territoriale israélienne… Ah, imaginez, Monsieur le Président comme vous
en sortiriez petit, petit, tellement petit à tourner le dos aux valeurs
de justice et de respect partagé.
Citoyen Serge Grossvak
juin, 2013
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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