dimanche 23 juin 2013

Syrie : Les "Amis de la Syrie" vont renforcer l’aide à l’opposition (Assawra)

Les principaux pays soutenant l’opposition syrienne ont décidé samedi d’intensifier leur aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain en sa faveur avant la tenue d’une conférence de paix à Genève.
Réunis à Doha, les onze pays amis de la Syrie, dont les Etats-Unis, la France ou la Grande-Bretagne, ont annoncé avoir décidé "une aide urgente en matériel et en équipements" à la rébellion afin de lui permettre de faire face aux "attaques brutales du régime".
Ils ont précisé que chaque pays fournirait une aide à la rébellion "à sa manière", contournant ainsi l’épineuse question de l’aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. Jusqu’à présent, le gros de l’aide militaire provient de l’Arabie saoudite et du Qatar.
Les participants ont souligné dans un communiqué à l’issue de leur réunion que "toute aide militaire sera canalisée" par le Haut conseil militaire syrien relevant de l’Armée syrienne libre (ASL), principale faction de l’opposition armée, afin qu’elle ne tombe pas entre les mains des groupes extrémistes. Laurent Fabius avait exclu jeudi que la France livre à la rébellion syrienne des armes qui pourraient "se retourner" contre elle.
Il a annoncé samedi que Paris avait envoyé des traitements anti gaz sarin "qui peuvent protéger un millier de personnes".
Le chef de la diplomatie du Qatar, soutenant activement l’opposition, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a en outre affirmé que les participants à la réunion avaient pris "des décisions secrètes" pour modifier l’équilibre des forces sur le terrain.
Cheikh Hamad a indiqué que neuf des pays participants étaient d’accord sur l’apport d’aide militaire à l’ASL, ne précisant pas quels étaient les deux Etats réservés sur la question.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague avait déclaré avant la réunion que son pays n’avait "pas pris la décision" d’armer la rébellion syrienne.
Les Amis de la Syrie vont "chacun à sa façon, chacun choisissant son approche, augmenter la portée et l’ampleur de leur assistance à l’opposition politique et militaire", a déclaré le secrétaire d’Etat John Kerry, sans préciser si son pays allait fournir des armes à la rébellion.
Mais il a estimé que les rebelles avaient besoin d’un soutien accru "afin de se rendre à Genève" et de renverser "le déséquilibre sur le terrain", où le régime a récemment enregistré des progrès.
Il a souligné que son pays continuait d’appuyer une solution pacifique et la tenue de la conférence internationale Genève 2 visant à trouver une solution politique au conflit qui a fait en plus de deux ans quelque 93.000 morts selon l’ONU.
Les Etats-Unis soutiennent "la mise en place d’un gouvernement de transition" prévue par l’accord de Genève "qui serait choisi par consentement mutuel par le régime d’Assad et l’opposition", a-t-il dit.
De son côté, cheikh Hamad a estimé qu’un règlement politique "ne peut être réalisé qu’en établissant un équilibre sur le terrain pour que le régime accepte de négocier".
La rébellion syrienne avait indiqué fonder beaucoup d’espoirs sur cette réunion.
Selon une source diplomatique occidentale, le chef d’état-major de l’ASL, le général Sélim Idriss, avait présenté "une liste de demandes sur les armes". Le porte-parole de l’ASL, Louaï Moqdad, avait annoncé vendredi à l’AFP que l’ASL avait reçu récemment de l’étranger des quantités d’armes "modernes" susceptibles de "changer le cours de la bataille", notamment des armes anti-aériennes et anti-chars.
La rébellion réclame des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime, qui tente actuellement de reconquérir des poches rebelles à Damas et Alep (nord), après avoir repris début juin avec l’aide du Hezbollah libanais la localité de Qousseir, bastion rebelle stratégique.
Les Amis de la Syrie ont dénoncé "l’intervention des milices du Hezbollah et des combattants d’Iran et d’Irak, qui aident le régime à réprimer le peuple syrien".
Ils ont exigé "que ces combattants quittent la Syrie immédiatement" et appelé le Hezbollah et l’Iran à "prendre des mesures pour arrêter les tensions confessionnelles".
Samedi, trois enfants ont été tués dans l’est de Damas, pilonné pour le quatrième jour consécutif par l’armée syrienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

(22-06-2013 - Assawra avec les agences de presse)

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