Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lundi que
les "conditions" palestiniennes de reprise des pourparlers de paix avec
Israël rendaient impossible tout retour à la table de négociations.
"Pour moi, l’établissement de conditions préalables est un obstacle
insurmontable", a déclaré Netanyahu devant la commission
parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, selon un
communiqué du Parlement rapportant ses propos.
Pour renouer le dialogue, la direction palestinienne exige un gel total
de la colonisation israélienne et une référence aux lignes d’avant
l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme
base de discussions.
Le président palestinien Mahmud Abbas a également demandé la libération
des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël.
Netanyahu appelle, lui, à des négociations immédiates sans
"conditions préalables", en allusion à ces revendications qu’il récuse.
Il veut de son côté que les Palestiniens reconnaissent Israël comme "l’État nation du peuple juif".
Il prône un "accord basé sur un État palestinien démilitarisé (...) et
des mesures de sécurité fermes,assurées par l’armée israélienne".
Le Premier ministre israélien, qui s’est prononcé pour "une solution à
deux États", est entouré dans son gouvernement de partisans de la
colonisation et d’adversaires déclarés d’un État palestinien, jusque
dans son propre parti, le Likoud (droite).
"Il est clair que le gouvernement israélien dirigé par Netanyahu fuit
des négociations et une paix véritables en posant des conditions
préalables à tout accord de paix, notamment le maintien de l’armée
d’occupation israélienne sur le territoire de l’État palestinien occupés
depuis 1967", a déclaré à l’AFP Nabil Abu Rudeina, conseiller de
Mahmud Abbas.
Ce dernier "est attaché à une paix fondée sur le droit international, à
commencer par l’arrêt de la colonisation qui est entièrement illégale et
sur la base des frontières de 1967 comme référence des négociations et
la libération de tous les prisonniers dans les prisons israéliennes", a
souligné M. Abu Rudeina.
"Netanyahu sait pertinemment qu’il n’y a pas de conditions
palestiniennes. Il faut qu’Israël respecte les engagements signés par
les gouvernements israéliens précédents", a renchéri le négociateur
palestinien Saëb Erakat.
Selon lui, "il est très clair que les paroles de Netanyahu et de son
gouvernement révèlent qu’ils se préparent à faire porter la faute au
président Mahmud Abbas, et c’est le début d’une échappatoire pour faire
porter au président et à la direction palestinienne la responsabilité
de la non-reprise des négociations".
Devant la prévisible impasse, le secrétaire d’État américain John Kerry a
dû reporter une nouvelle navette prévue cette semaine au Proche-Orient.
Un diplomate du département d’État a confirmé les rumeurs qui
circulaient depuis dimanche selon lesquelles M. Kerry avait repoussé son
départ lundi de Washington pour Jérusalem, puis la Cisjordanie et la
Jordanie. Le chef de la diplomatie américaine doit être présent à des
réunions dans la capitale fédérale cette semaine, a expliqué à l’AFP ce
responsable ministériel.
Le département d’État américain n’avait jamais annoncé cette visite au
Proche-Orient, se contentant de répéter que le secrétaire d’État
retournerait dans la région, pour la cinquième fois depuis son entrée en
fonctions, au moment où il le jugerait utile pour favoriser la reprise
de négociations de paix.
John Kerry a averti au début du mois Israël qu’il serait bientôt trop tard pour faire la paix avec les Palestiniens.
"Le temps presse. Les occasions se font rares", a-t-il plaidé, en
réaffirmant que "la solution à un État n’existe tout simplement pas pour
aucune des deux parties" israélienne et palestinienne.
(10-06-2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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