La lutte des prisonniers détenus dans les prisons de l’occupation se
poursuit. Dirigeants et société coloniale dans l’entité sioniste, dans
toutes ses composantes, ont déclaré la guerre aux prisonniers, à leurs
familles et à leur société. A travers les prisonniers, la société
coloniale se venge et exerce son racisme inhérent. Des émissions de
télévision aux journaux, la presse coloniale se déchaîne contre des
Palestiniens désarmés et enfermés dans des conditions inhumaines, qui
n’ont que leur foi, leur volonté et leur « ventre creux » pour se
défendre contre la pire machine à tuer qu’est l’Etat sioniste.
Le fait de visiter la famille d’un combattant prisonnier est devenu
un « crime » pour les sionistes et leurs alliés américains, qui ont
demandé à l’Autorité Palestinienne d’expulser des territoires occupés un
responsable du Fateh (rien que ça !!) qui a rendu visite à la famille
d’un combattant, d’ailleurs gravement blessé et détenu. En réalité, les
sionistes sont sur le qui-vive, puisque des dizaines de tentatives de
kidnapper des soldats sionistes ont eu lieu, en vue de les échanger
contre des prisonniers (30 selon Netanyahu depuis le début de cette
année). Il a même fallu qu’un quotidien sioniste pubie les photos d’un
camp de jeunes organisé par le mouvement du Jihad islamique, où ils ont
vu les jeunes s’entrainer à kidnapper des soldats, pour que les
sionistes tombent « en émoi » !!!
Cependant, l’AP de Ramallah veille. C’est d’ailleurs ce que vient de
déclarer Nabil Shaath, un haut responsable du Fateh, qui s’adressant à
la presse sioniste, a voulu rassurer les sionistes, en leur disant que
l’AP a dépensé pour la collaboration sécuritaire avec l’Etat colonial
plus qu’elle n’a dépensé pour l’éducation dans les territoires occupés
sous sa tutelle. De quoi être fier !!
Solidarité avec les prisonniers jordaniens en grève de la faim
Les prisonniers jordaniens détenus dans les prisons de l’occupant
poursuivent la grève de la faim, depuis le 2 mai 2013 (45 jours). 5
prisonniers sont dans ce qui tient lieu d’hopital dans la prison de
Ramleh : Mohammad Rimawi, Hamze Osman, Mounir Mar’i, Alaa Hamad. Le
dirigeant des Brigades al-Qassam, Abdallah Barghouty, a été visité par
l’avocat de Nadi al-Assir à l’hopital de Afoula. Il a annoncé que le
résistant refusait les analyses médicales, et qu’il poursuit la grève de
la faim. Ce 16 juin, une rencontre a eu lieu entre le consul jordanien
et les familles des prisonniers et certains prisonniers jordaniens ont
reçu sa visite, dans la prison de Haddarim. Le consul a déclaré que les
autorités jordaniennes envisageaient de discuter la question, d’autant
plus que le parlement jordanien avait affirmé sa solidarité avec la
lutte des prisonniers et réclamé leur libération ainsi que l’expulsion
de l’ambassadeur sioniste installé à Amman.
Abolir la détention « administrative »
Les autorités de l’occupation étudient les moyens de « légaliser » la
détention « administrative ». La loi proposée à la Knesset, le
parlement de l’occupation, propose d’autoriser une détention de 96
heures, avant que la personne arretée ne soit traduite devant un juge et
plusieurs autres mesures, renforçant la répression.
En somme, le
système judiciaire de la colonie est en retard, puisque toutes les
pratiques illégales sont en cours depuis l’existence de l’entité
sioniste. Juste un peu de poudre dans les yeux, de façon à faire croire
que l’entité sioniste est « légale ». Néanmoins, l’organisation Ufree
Network, basée en Europe, a décidé de mener une campagne de dénonciation
de la pratique de la détention administrative en expliquant également
la gravité de ces propositions de lois.
Le détenu « administratif » Ayman Hamdan, de Beit-Laham poursuit la
grève de la faim, depuis 50 jours, protestant contre la détention
« administrative ». Il est actuellement détenu dans la prison de Ofer.
Le détenu « administratif » Imad Batrane, de la ville d’al-Khalil,
est toujours en grève de la faim, depuis 41 jours, réclamant l’abolition
de cette forme de détention qui menace tous les Palestiniens.
Le détenu Ayman Itbichiya (33 ans) de Doura – al-Khalil, a été arreté
le 9 mai. Il a entamé la grève de la faim, qu’il poursuit depuis 25
jours, juste après la décision de sa détention « administrative » pour 4
mois. Il a été enfermé dans les cellules de la prison de Ofer.
Le détenu Adel Herbiyat, 38 ans, de Doura, poursuit la grève de la
faim, depuis 25 jours, pour protester contre sa détention
« administrative », qui a été renouvelée pour 6 mois. Il a été enfermé,
dans les prisons de l’occupation, pendant 10 ans, en tant que détenu
« administratif ».
Libérer les prisonniers malades
Le prisonnier Riad Dakhlallah (43 ans) et condamné à la perpétuité a
déclaré que 15 prisonniers malades se trouvant en permanence dans la
prison de Ramleh ont décidé de rendre les repas, en protestation contre
la politique de négligence médicale suivie par l’occupant. De plus, les
prisonniers malades protestent contre leur transfert en « bosta » (car
spécial pour le transfert des prisonniersqui ressemble plus à une prison
plutôt qu’autre chose), au lieu des ambulances, ce qui accentue leurs
maladies et handicaps. Les prisonniers sont : Nahed Al-Aqraa, Riad
al-Ammour, Usman Khalili, Mansour Moqada, Mahmoud Salman, Samer Uwaysat,
Iyad Radwan, Mu’tassem Raddad, Salah Ali, Mu’tazz Ubaydu, Salah Titi,
Ameer Assaad, Mohammad Assaad, Salam Zaghl, Khaled Shawich.
Le résistant prisonnier Thaer Halahla accuse les autorités de
l’occupation de vouloir son décès puisqu’elles ne le soignent pas de
l’hépatite virale B dont il a été atteint, en prison. Thaer Halahla
avait mené la grève de la faim pour faire cesser sa détention
administrative, avec Bilal Diab et d’autres frères du mouvement du Jihad
islamique. Les autorités de l’occupation l’avaient libéré. Au mois
d’avril dernier, il est de nouveau arreté, et il subit un dur
interrogatoire de 24 jours. Il découvre ensuite etre atteint d’hépatite
virale B, suite à une intervention de la clinique dentaire de la prison.
Le père du résistant a déclaré que Thaer entamerait une grève de la
faim, si les autorités de l’occupation ne le soignaient pas, malgré son
état de fatigue extreme dans laquelle il se trouve.
Ahmad Saadate, secrétaire général du FPLP, prisonnier dans les geôles
de l’occupation, a demandé que les prisonniers malades soient les
premiers sur toute liste de prisonniers devant être libérés. Il a
déclaré à son avocat que la direction palestinienne devrait accorder la
priorité aux prisonniers malades, d’autant plus que l’Etat de
l’occupation a reconnu que 25 prisonniers sont atteints de cancer.
Le ministre chargé des prisonniers dans l’AP de Ramallah, Issa
Qaraqe’ a affirmé les maladies graves dont les prisonniers sont atteints
ont augmenté de 80% depuis 2010. Il a affirmé que la situation médicale
des prisonniers s’est gravement détérioriée depuis 3 ans. C’est suite à
la visite du prisonnier Mansour Youssef Shahatit, de la région
d’al-Khalil, que le ministre a fait ses déclarations. Le résistant
prisonnier Mansour, condamné à 18 ans de prison, souffre de troubles
psychiques graves et la perte de mémoire, depuis son long isolement. Il a
été emmené finalement à l’hopital Soroka, dans le Naqab occupé.
Un autre prisonnier, isolé dans la prison de Ascalan, souffre de
troubles psychiques, c’est Said Shahadé Hijaz, de Ramallah, 49 ans. Il a
également été agressé et blessé par les prisonniers de droit commun, et
à l’hôpital où il a été emmené, il est attaché par les pieds et les
mains.
Le résistant prisonnier Khodr Amin Dabaya, du camp de Jénine (28 ans)
et condamné à 16 ans et demi de prison, a été touché par 9 balles aux
jambes . Il est enfermé dans la prison de Ascalan. Il souffre également
de troubles psychiques après avoir été sauvagement frappé par les forces
sécuritaires « Nahshon » spécialisées dans la répression des
prisonniers.
Libération
L’ancien ministre chargé des prisonniers, Wasfi Qubbah, qui avait été
détenu administratif pendant plusieurs années, a été libéré au cours de
ce mois. Il a déclaré que les prisonniers étaient en train d’étudier
les moyens d’entrer en lutte, massivement, au mois de septembre
prochain.
Après 9 ans de détention, le résistant membre des Brigades al-Qods,
branche armée du mouvement du Jihad islamique, Adham Youssed Abdel Karim
Aydi, 27 ans, a été libéré. Il habite dans le camp Nusayrat, dans la
bande de Gaza.
Après 20 ans de détention, le résistant Riad Said Abdel Aziz Issa, du
FPLP, a été libéré, vers la bande de Gaza. Il a été arrêté en 1993, et
condamné à 20 ans de prison pour appartenance au FPLP et pour avoir
résisté à l’occupation. L’occupant avait refusé de réduire sa « peine ».
Les forces de l’occupation ont remis en liberté la prisonnière Salwa
Hassan, 54 ans, de la ville d’al-Khalil, après 21 mois de détention. 15
résistantes sont toujours détenues, la plus ancienne étant Lina
Jarbouni, des territoires occupés en 48, accusée d’appartenir au
mouvement du Jihad islamique.
Raed Halabi (29 ans), de la ville d’al-Quds, a été libéré après 26
mois de détention dans la prson de Nafha, où il a subi un interrogatoire
sauvage. Son crime ? Appartenir au FPLP.
Portrait
Le prisonnier Iyad Abu Khdayr a décidé de reprendre la grève de la
faim, après le refus des autorités de l’occupation de le libérer vers la
bande de Gaza. Citoyen jordanien, le prisonnier résistant Abu Khdayr a
achevé sa « peine » et est devenu, de ce fait, « clandestin » dans
l’Etat de l’occupation. Le ministre de l’intérieur sioniste a décidé de
l’expulser vers la Jordanie, mais de le garder en prison le temps de
finir les modalités administratives de l’expulsion. Dans ce laps de
temps, l’avocat d’Abu Khdayr a réclamé que le prisonnier soit libéré
vers Gaza, où vit toute sa famille. Les sionistes ont refusé. Ils
avaient proposé de l’expulser vers un pays européen, mais le résistant a
refusé. La crainte actuelle est qu’il reste en prison, la Jordanie
refusant de le recevoir, et les sionistes refusant de le libérer vers sa
famille. Il avait d’ailleurs été arreté en 2005 au barrage militaire de
Netsarim, et a fini sa « peine » le 12 avril dernier. Le prisonnier a
mené une grève de la faim, le 13 mai dernier, puis l’a cessée après
avoir reçu une promesse verbale de le libérer.
Condamnations
Deux enfants de 13 et 14 ans ont été condamnés par un tribunal
sioniste : Ahmad Moufid Khalaf (13 ans) et Ussama Yasser Sobh (14 ans)
de Borqin, dans la région de Jénine, ont été condamnés à trois mois de
prison et 2000 shekels.
Les tribunaux de l’occupation ont condamné 6 jeunes Maqdisis, de la
région de Issawiya et du camp de Sheefat, pour résistance à
l’occupation. Mohammad Nayef Ubayd (42 mois), Mohammed Maher Ubayd,
Imjad Idriss et Ali Moussa Mustafa (34 mois), ont été condamnés pour
appartenance au FPLP et faits de résistance. Ahmad Derbas (7 mois) et
Mohammad Fawzi Mhaysen (10 mois) ont été condamnés pour résistance à
l’occupation dans la mosquée al-Aqsa. Le renouvellement de la détention a
été prononcé à l’encontre de 9 Maqdisis, dont deux enfants de 13 ans et
14 ans.
Tahrir Qinni, de Kfar Qalil,est toujours arretée, sans condamnation.
L’occupant a reporté son « jugement » au premier juillet. Au cours de
son dernier passage au tribunal, Tahrir Qinni a été accusée d’appartenir
au FPLP. Son frère Saddam est toujours en phase d’interrogatoire, dans
la prison de Ascalan.
Droits des prisonniers
Les prisonniers, et notamment les enfants, ont été privés de passer
leurx examens « Tawjihi ». Cette violation des droits des prisonniers ne
suscite aucune réaction de la part de la « communauté internationale »
ni de ses institutions. Cela fait plusieurs années que l’occupation le
leur interdit.
Jamil Umayra, de Sour Baher dans al-Qods, a été interdit de se
présenter aux examens du Tawjihi : il a été arreté il y a un mois, dans
sa maison, alors qu’il dormait. Aucune « charge » n’a été fournie contre
lui.
Solidarité
Le dirigeant du mouvement du Jihad islamique, Khaled Batch a affirmé
que « le chemin pour la libération des prisonniers est clair, il s’agit
de kidnapper des soldats sionistes pour les échanger. … Nous ne
manquerons aucun effort pour ce faire ». Se demandant où se trouve la
nation et la Ligue des Etats arabes concernant la lutte des prisonniers,
il s’est adressé aux prisonniers, leur demandant d’avoir confiance en
Dieu, puis dans les combattants, car « nous ne vous laisserons pas
derrière les barreaux ».
Une nouvelle manifestation a eu lieu dans la région de Tulkarm, en
soutien aux prisonniers malades, et notamment Mu’tassem Raddad, qui
souffre d’un cancer et dont l’état de santé est devenu très grave. Les
autorités de l’occupation refusent de le libérer afin qu’il soit soigné.
D’un jour à l’autre, Mu’tassem Raddad risque de mourir, faute de soins.
Le 12 juin, il a été transféré à l’hopital Kfar Saba, suite à la
détérioration de son état de santé. Mu’tassem Raddad finira-t-il comme
Maysara Abu Hambiyyeh, en martyr ?
De nombreuses pages « facebook » sont dédiées aux prisonniers
palestiniens, principalement en langue arabe. Elles suivent les
informations relatives aux prisonniers et à leurs familles. Elles
mobilisent les Palestiniens mais malheureusement, très peu les autres
Arabes, pris dans leurs tourmentes. Plusieurs campagnes de solidarité
sont lancées et plusieurs mouvements surgissent dans les territoires
occupés, en 48 ou en 67, pour soutenir telle ou telle revendication des
prisonniers. La question de la libération des prisonniers détenus dans
les geoles de l’occupation reste une des principales questions qui
mobilisent le peuple palestinien. A travers les prisonniers et leur
résistance, le peuple palestinien se lie à la résistance à l’occupation
et refuse toute sorte de marchandages et démissions.
Cependant, les services sécuritaires de l’AP de Ramallah poursuivent
leur « sale boulot » consistant à arreter les résistants et les
prisonniers sitot libérés des geoles de l’occupation. Celles-ci ont été
rendues responsables, par le mouvement du Jihad islamique, du décès de
Hajj Said Sakhel le 15 juin, dans les locaux des services sécuritaires,
alors qu’il accompagnait son fils, que ces services venaient d’arreter.
Hajj Saadi Sakhl est père du prisonnier libéré Nael Sakhl, éloigné vers
Gaza, du prisonnier dans les geoles de l’occupation Mustafa Sakhl et du
prisonnier dans les geoles de l’AP, Anwar Sakhl. En Palestine,
nombreuses sont les familles dont tous les membres résistent et se
sacrifient pour la liberté et la libération.
(Juin, 2013 - "Baladi")
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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