dimanche 16 juin 2013

Syrie : Kerry pessimiste sur une issue diplomatique

Plus de deux ans après le début du conflit syrien, les États-Unis voient s’éloigner la possibilité d’une sortie de crise par la voie diplomatique. John Kerry a pour la première fois prévenu samedi qu’une éventuelle solution politique au conflit en Syrie risquait d’être compromise par l’utilisation avérée d’armes chimiques par le régime de Damas. Le secrétaire d’État américain s’est entretenu vendredi par téléphone avec son homologue irakien Hoshyar Zebari et les deux ministres ont, entre autres, parlé de la Syrie et de la tenue d’une conférence internationale de paix, dite "Genève 2", a indiqué samedi le département d’État.
"Le secrétaire d’État a réaffirmé que les États-Unis continuaient d’oeuvrer inlassablement à une solution politique avec l’objectif d’organiser une deuxième réunion à Genève", après celle du 30 juin 2012 qui avait dessiné les contours d’un règlement politique jamais appliqué en Syrie. "Mais l’utilisation d’armes chimiques et l’implication croissante du Hezbollah sont la démonstration du manque d’engagement du régime pour des négociations et menacent de rendre hors d’atteinte tout règlement politique", selon le ministère américain des Affaires étrangères, rapportant la conversation entre les deux hommes.
C’est la première fois que la diplomatie américaine se montre aussi dubitative sur la perspective d’une issue diplomatique à la guerre en Syrie, qui passerait par cette conférence "Genève 2" que Washington, Moscou et l’ONU peinent à organiser depuis le mois de mai. La Maison-Blanche a accusé clairement jeudi le régime syrien d’avoir utilisé du gaz sarin contre les rebelles, ce que Damas a démenti. Les États-Unis ont promis aux rebelles une "aide militaire" qui pourrait prendre la forme de livraisons d’armes légères.
La Syrie a été au centre des discussions entre le président américain Barack Obama et ses homologues européens en prévision du sommet du G8, qui se tient lundi et mardi en Irlande du Nord et où les puissances débattront des moyens d’en finir avec le conflit dévastateur qui a fait plus de 93 000 morts selon l’ONU.

(16-06-2013 )

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