L’Arabie saoudite envisage de fournir à l’opposition syrienne des
missiles antiaériens pour combattre l’aviation du président syrien
Bashar al-Assad, a rapporté dimanche l’hebdomadaire allemand Der
Spiegel.
Selon la publication, qui cite un rapport confidentiel reçu la semaine
dernière par les services du renseignement et le gouvernement allemands,
Ryad réfléchit à l’envoi de missiles sol-air à courte portée MANPADS
aux rebelles syriens.
Ces missiles, portables et tirés à l’épaule, peuvent atteindre des
avions et des hélicoptères volant à basse altitude et avaient donné aux
moudjahidine afghans un avantage déterminant face aux troupes
soviétiques dans les années 1980, explique Der Spiegel.
L’Arabie Saoudite est un soutien essentiel des rebelles syriens et plaide depuis longtemps pour leur approvisionnement en armes.
Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière souhaiter fournir une
aide militaire aux forces rebelles syriennes dans leur combat contre le
régime de Bashar al-Assad, après avoir déclaré avoir les preuves que
celui-ci a franchi la "ligne rouge" en ayant recours à des armes
chimiques à échelle réduite.
L’Union européenne a quant à elle levé l’embargo sur les armes à
destination de l’opposition syrienne, mis en place le mois dernier,
pavant ainsi la voie à un plus grand soutien occidental aux rebelles,
dans un conflit qui a déjà fait 93 000 morts depuis deux ans.
***
Syrie : rencontre Cameron-Poutine à la veille du sommet du G8
Les dirigeants britannique David Cameron et russe Vladimir Poutine
s’entretiennent dimanche à Londres de la Syrie, à la veille d’un sommet
du G8 en Ulster sur fond de profondes divergences entre Moscou et ses
partenaires occidentaux, notamment sur l’assistance militaire à la
rébellion.
M. Cameron, qui condamne à l’instar des autres pays occidentaux la
répression exercée par le régime de Bashar al-Assad, et Poutine, dont
le pays arme le gouvernement de Damas, débattront des moyens d’en finir
avec ce conflit dévastateur qui a fait plus de 94.000 morts selon une
ONG locale.
Les approches ont jusqu’à présent été irréconciliables.
La Syrie devrait aussi éclipser les autres sujets du sommet du G8
(évasion fiscale, commerce, transparence gouvernementale), réuni lundi
et mardi dans un hôtel de luxe isolé d’une presqu’île d’Irlande du Nord.
Le sommet intervient à un tournant dans la stratégie de Washington : les
Etats-Unis ont annoncé jeudi qu’ils allaient fournir une aide militaire
à l’opposition syrienne, sans en préciser la nature, Damas ayant
franchi "la ligne rouge" en utilisant des armes chimiques, selon
Washington.
Mais Moscou a rétorqué qu’un soutien militaire américain aux rebelles
mettrait en péril les efforts de paix, au moment même où Washington et
Moscou tentent d’organiser une conférence internationale de la paix sur
la Syrie en présence des deux camps rivaux.
Samedi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry a estimé que
c’était l’utilisation d’armes chimiques qui compromettait une résolution
politique de ce conflit sanglant.
En amont de la rencontre à Downing Street avec le président Poutine, le
Premier ministre britannique a jugé essentiel d’aider les rebelles
syriens modérés, avant que les extrémistes liés à Al-Qaïda ne prennent
le contrôle de l’insurrection.
"Je veux aider l’opposition syrienne à l’emporter et mon argument est le
suivant : oui il y a des éléments de l’opposition syrienne qui sont
profondément répugnants, qui sont très dangereux, extrémistes, et je ne
veux rien avoir à faire avec eux" a déclaré M. Cameron dans une
interview sur Sky News diffusée dimanche.
"Mais il y a des éléments de l’opposition syrienne qui veulent voir une
Syrie libre, démocratique et pluraliste, qui respecte les droits des
minorités, dont les chrétiens, et nous devrions travailler avec eux",
a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, les pays de l’Union européenne, qui ont levé en mai
l’embargo sur les armes pour l’opposition syrienne, se sont refusés à
franchir le pas de livrer des armes aux rebelles, de peur qu’elles ne
tombent aux mains des islamistes.
L’entretien Cameron-Poutine, dimanche après-midi à Downing Street, sera
suivi d’une conférence de presse. Le lendemain, en Irlande du Nord, le
président russe aura une rencontre bilatérale avec son homologue
américain, Barack Obama.
Vendredi, cinq des huit participants au G8 (MM. Obama et Cameron, le
Français François Hollande, l’Allemande Angela Merkel et l’Italien
Enrico Letta) s’étaient entretenus, par vidéoconférence, "sur la manière
dont les pays du G8 devraient s’accorder pour oeuvrer ensemble à une
transition politique afin de mettre fin au conflit", selon Downing
Street.
Sur le terrain en Syrie dimanche, l’Observatoire syrien des droits de
l’Homme (OSDH) a fait état de bombardements par le régime de poches
rebelles à Damas, comme dans le camp palestinien de Yarmouk, les
quartiers de Qadam, Hajar Asswad et Assali dans le sud de la capitale,
ainsi qu’à Barzé (nord-est).
Si la Syrie domine le G8, le sommet pourrait aussi être l’occasion de
lancer les négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union
européenne en vue de conclure le plus important accord de libre-échange
au monde.
Sur le dossier de l’évasion fiscale qui lui tient à coeur, M. Cameron a
obtenu samedi des territoires britanniques d’outre-mer qu’ils s’engagent
à lutter davantage contre l’évasion fiscale. Un pas salué par les ONG,
qui se demande "si le G8 suivra".
Quelque 8000 policiers sont mobilisés pour ce sommet qui se tient dans
un paysage de lacs, ancien bastion de l’Armée républicaine irlandaise
(IRA). La ville la plus proche, Enniskillen, est à 8 km.
Des barbelés ont été installés dans des champs aux alentours du complexe
hôtelier, les résidents doivent exhiber un permis spécial pour
circuler.
Des cabanes utilisées habituellement par les chasseurs ont par ailleurs
été réquisitionnées par des snipers, selon le Sunday Times.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire