Un premier groupe de 70 Casques bleus autrichiens a franchi mercredi
le point de passage de Qouneitra pour pénétrer du côté israélien du
Golan occupé (Al-Jawlan en arabe), après la décision de Vienne de retirer son contingent de
la force de l’ONU déployée sur ce plateau, a constaté l’AFP.
Les soldats en uniforme arrivés à bord de jeeps et accompagnés par des
véhicules blindés ont franchi le matin les contrôles syriens puis
israéliens.
L’Autriche a annoncé le 6 juin son intention de retirer son contingent
de la Force de l’ONU pour l’observation du désengagement (FNUOD)
déployée dans une zone-tampon entre la Syrie et Israël, en raison de
l’extension du conflit syrien qui mettait, selon elle, en danger la
sécurité de ses soldats.
Le retrait total du contingent autrichien (378 hommes) prendra "entre
deux et quatre semaines", selon le ministre autrichien de la Défense,
Gerald Klug.
Un haut responsable gouvernemental israélien avait cependant affirmé
mardi que "la majorité des soldats autrichiens resteront en place
jusqu’à ce que l’ONU ait trouvé un pays qui accepte d’envoyer des
troupes pour les remplacer. Des négociations entre l’ONU et plusieurs
pays sont en cours.
Tout ce processus devrait s’achever d’ici quatre
à six semaines lorsque le nouveau contingent pourra être déployé sur le
terrain".
L’Autriche est présente sur le Golan depuis la création de la FNUOD en 1974.
Le millier de "casques bleus", dont les trois pays fournissant les plus
gros contingents sont l’Autriche, les Philippines et l’Inde, est chargé
de faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie,
théoriquement en état de guerre. Ils ne sont équipés que d’armes de
poing défensives.
L’ONU a annoncé le 7 juin envisager de modifier le mandat de la Force,
en augmentant notamment le nombre de soldats jusqu’au plafond autorisé
de 1250 personnes au total.
Israël occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du Golan, qu’il a annexés,
une décision jamais reconnue par la communauté internationale, environ
510 km2 restant sous contrôle syrien.
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Syrie : une soixantaine de villageois tués dans l’est
Une soixantaine de villageois ont été tués mardi dans l’est de la Syrie
dont la capitale a été frappée par un double attentat, alors que les
revers subis par les rebelles compliquent l’organisation d’une
conférence internationale de paix.
"Des villageois chiites en armes ont attaqué hier (lundi) un poste des
rebelles situé non loin de là et ont tué deux (rebelles). Aujourd’hui
(mardi), les rebelles ont attaqué le village et en ont pris le contrôle,
tuant 60 de ses habitants chiites, pour la plupart des combattants", a
indiqué à l’AFP l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les incidents sont intervenus dans le village à majorité sunnite de Hatlah, dans la province de Deir Ezzor (est).
Dans la matinée, un double attentat a visé un commissariat au coeur de
Damas faisant au moins 14 morts au moment où les forces gouvernementales
lançaient des attaques contre les rebelles à Alep, deuxième ville du
pays.
"Le conflit est à un tournant", a estimé Paris qui, comme Washington,
réfléchit aux moyens de renforcer les rebelles, "en perte de vitesse" d'après certains,
notamment après la chute de leur bastion stratégique de Qusseir
(centre-ouest) que les forces gouvernementales ont repris la semaine
dernière avec l’aide de combattants du Hezbollah.
Dans la province d’Alep (nord), les troupes du régime ont lancé des
attaques contre des positions rebelles, bombardant selon l’OSDH des
secteurs de l’aéroport militaire de Mennegh que les rebelles ont en
partie conquis lundi. "Les rebelles contrôlent toujours d’importantes
parties" de cette base, a précisé l’OSDH. Une source militaire a affirmé
à l’AFP que des affrontements avaient lieu sur la base pour la
troisième journée consécutive, mais a démenti qu’une partie de
l’aéroport soit sous contrôle rebelle.
Dans la ville même d’Alep, des dizaines de personnes ont manifesté pour
demander l’arrestation et le jugement des rebelles, des islamistes
radicaux, qui avaient exécuté dimanche par balles un adolescent, selon
l’OSDH. L’exécution de l’adolescent, accusé de blasphème par les hommes
armés, avait soulevé un tollé au sein de l’opposition syrienne.
Les derniers succès de l’armée face aux rebelles n’aident guère l’ONU,
les Etats-Unis et la Russie dans leur tentative d’organiser une
conférence internationale de paix, dite "Genève-2", dont la date n’a
d’ailleurs pas encore été fixée.
"L’affaiblissement durable et profond d’une des parties ne favorise pas
la tenue de Genève-2", a estimé le porte-parole des Affaires étrangères
françaises Philippe Lalliot. "On est à un tournant de la guerre en
Syrie", a-t-il lancé. "Que faire dans ces conditions pour renforcer
l’opposition armée syrienne ? C’est une discussion qu’on a avec nos
partenaires, avec les Américains, avec les Saoudiens, les Turcs,
beaucoup d’autres... On ne peut pas laisser l’opposition dans la
situation dans laquelle elle se trouve", a-t-il dit.
"La décision de livrer des armes "n’a pas été prise", mais "elle fait
l’objet de réflexions (...) compte tenu de ce qui s’est passé à
Qusseir", a-t-il ajouté.
A Washington, le président Barack Obama a demandé à son "équipe de
sécurité nationale" "d’examiner toutes les options possibles qui nous
permettraient de remplir nos objectifs pour aider l’opposition", a
expliqué à l’AFP la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la
Maison Blanche.
Son homologue russe Vladimir Poutine a regretté de son côté que le
président syrien Bashar al-Assad n’ait pas engagé de réformes
politiques, estimant que cela aurait évité la guerre civile, qui a fait
plus de 94.000 morts et plus de 1,5 million de réfugiés.
"S’il avait agi différemment (en faisant des réformes), tout cela ne
serait pas arrivé", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de
télévision d’Etat RT.
M. Poutine, dont le pays livre des armes à Damas, a néanmoins affirmé
qu’il restait absolument opposé à une intervention étrangère en Syrie.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry reçoit mercredi à Washington
son homologue britannique William Hague pour parler de la Syrie, alors
que les Etats-Unis peinent à organiser Genève-2, initiée avec Moscou et
l’ONU, et devant réunir à une même table des représentants de Damas et
de l’opposition.
"Nous n’allons pas faire de conférence simplement pour faire une
conférence", a prévenu la porte-parole de la diplomatie américaine,
Jennifer Psaki, disant "toujours viser juillet" pour ce rendez-vous
international.
Par ailleurs, au Liban, pays profondément divisé entre pro et
anti-Assad, neuf roquettes ont atterri près de la frontière syrienne,
dans l’est, faisant trois blessés, selon l’armée.
A Vienne, le ministère de la Défense a annoncé que les premiers casques
bleus autrichiens quitteraient le Golan mercredi, après sa décision de
retirer son contingent de cette zone contact entre la Syrie et Israël,
en raison de l’extension du conflit syrien qui mettait selon elle en
danger la sécurité de ses troupes.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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