Le président syrien Bashar al-Assad, engagé dans une guerre sanglante
contre la rébellion depuis plus de deux ans, a affirmé que quitter le
pouvoir dans le contexte actuel serait une "trahison nationale", dans un
entretien à un journal allemand.
Dans cet entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) publié mardi
dans son intégralité par l’agence officielle Sana, il a ajouté que le
conflit allait durer "longtemps" en accusant les pays soutenant
l’opposition d’entraver les efforts de paix.
"Si je décide de quitter le pouvoir dans les circonstances (actuelles),
ce serait une trahison nationale. Mais c’est une autre question si le
peuple le réclame", a déclaré Assad.
"C’est par les élections ou le référendum que l’on sait que le peuple
veut que vous quittiez votre poste", a-t-il assuré. "Le mandat du
président (syrien) s’achève en 2014. En temps de crise (...) il est
normal de ne pas quitter le pays".
Assad, appuyé par la Russie, l’Iran et le Hezbollah libanais, répète
depuis le début de la révolte contre son régime en mars 2011 son refus
de quitter le pouvoir comme le réclament l’opposition et les pays
occidentaux la soutenant.
La contestation populaire s’est transformée en un conflit armé face à la
répression. Les violences ont déjà fait plus de 93.000 morts, selon
l’ONU.
M. Assad a de nouveau reconnu qu’il y avait quelques "centaines" de
combattants du Hezbollah chiite qui aident l’armée syrienne, tout en
minimisant l’importance.
"Il n’y a pas de bataillons (du Hezbollah). Ils ont envoyé un certain
nombre de combattants dans la zone frontalière à Qousseir, là où se
trouvent des terroristes (rebelles, ndlr). Ils ont aidé l’armée syrienne
à nettoyer la zone", a-t-il dit.
L’aide du Hezbollah a été déterminante pour la prise le 5 juin de la
ville de Qousseir proche du Liban. Après ce succès, le chef du Hezbollah
Hassan Nasrallah a annoncé que son parti resterait impliqué dans la
guerre en Syrie.
Interrogé sur le projet de conférence de paix que cherchent à réunir
Moscou et Washington, il a répondu : "Il y a des obstacles extérieurs,
comme la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite, la France, la
Grande-Bretagne. Ces pays ne souhaitent pas le dialogue et veulent que
les violences continuent, c’est pour cette raison que la solution
politique est retardée".
"Depuis le début, je me demandais combien de temps la crise allait durer
(..) et ma réponse était qu’elle allait durer longtemps, à cause du
facteur extérieur", selon lui.
(18-06-2013)
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