Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné mercredi le
retrait d’un communiqué particulièrement conciliant sur le processus de
paix avec les Palestiniens, qui devait être publié lors d’une visite en
Pologne, ont rapporté les médias.
Ce communiqué conjoint avec le gouvernement polonais, préparé par des
membres du Conseil national de sécurité, organisme dépendant du Premier
ministre, affirmait que "les mesures unilatérales prises par l’une ou
l’autre partie sont contre-productives pour parvenir à une paix
durable".
Cette formulation correspond à celle des États-Unis lorsqu’ils critiquent les projets de colonisation israéliens.
Le texte proclamait en outre que "la légitimité de l’État d’Israël et la
sécurité de ses citoyens, tout comme le droit des Palestiniens à un
État ne doivent jamais être remis en cause", sans mention de l’exigence
de Netanyahu que l’État palestinien soit démilitarisé et reconnaisse
Israël comme "État juif".
Selon la radio militaire, Netanyahu, qui n’avait pas été consulté par
les auteurs du communiqué, en a exigé au dernier moment le retrait.
Cette décision est survenue au lendemain de l’annonce de la constitution
d’un groupe de pression d’une quarantaine de députés sur 120 en faveur
"d’Eretz Israël" (Israël aux frontières bibliques), qui s’oppose à la
création d’un État palestinien et prône la relance tous azimuts de la
colonisation.
Ce lobby comprend trois ministres de partis favorables à la colonisation
juive ainsi que des députés du Likoud, le parti de Netanyahu. Trois
autres ministres du Likoud ont également envoyé une lettre de soutien,
alors que, selon le quotidien Haaretz Netanyahu avait interdit aux
ministres de son parti de prendre officiellement part à ce groupe de
pression.
Selon le correspondant diplomatique du journal, "la formulation
surprenante du communiqué a alimenté des spéculations sur le fait qu’il
s’agissait d’une tentative pour dissiper la mauvaise impression faite
par les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères Danny
Danon la semaine dernière".
Mais "le communiqué n’était pas le résultat d’une décision délibérée du
Premier ministre d’envoyer un message modéré à la communauté
internationale. Il s’agissait plutôt d’une négligence de la part de
Netanyahu et ses principaux conseillers", estime-t-il.
Netanyahu avait réaffirmé dimanche son engagement à un État
palestinien dans le cadre d’un accord de paix, en réponse à M. Danon,
lui aussi membre du Likoud, qui avait affirmé que le gouvernement ne
soutiendrait pas une solution à deux États.
"Cet accord sera fondé sur un État palestinien démilitarisé qui
reconnaît l’État juif, et sur des mesures de sécurité fermes, fondées
sur les Forces de défense israéliennes (l’armée, NDLR)", a-t-il déclaré
en Conseil des ministres.
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