François Hollande s’est entretenu lundi du conflit syrien avec son
homologue russe Vladimir Poutine sans avoir "trop d’illusions" sur les
chances d’infléchir au sommet du G8 la détermination de l’indéfectible
allié de Damas.
"Je pense qu’il ne faut pas avoir trop d’illusions. Ce n’est pas ici, au
G8, que nous allons trouver la solution", a constaté le chef de l’Etat
français à son arrivée sur le site du luxueux complexe hôtelier où se
réunissent jusqu’à mardi les dirigeants des pays les plus développés.
"Mais ça peut être une étape, ça peut être un moment où chacun prend
conscience de ce que la Syrie traverse", a-t-il juste espéré.
En ouvrant la rencontre avec son homologue français, le président russe
n’a pas eu un mot pour la Syrie, préférant évoquer "certaines
inquiétudes" autour des relations commerciales franco-russes.
En termes très diplomatiques, François Hollande a en revanche souligné
l’aggravation de la situation sur le terrain. Les "relations
historiques" entre la France et la Russie doivent être "approfondies" en
dépit des "différences" d’approche sur les questions internationales,
a-t-il noté.
En arrivant en Irlande du Nord, le président français s’était montré
plus mordant à l’égard de Moscou, se défendant toutefois de vouloir
mettre la Russie "à l’index".
"Comment peut-on admettre que la Russie continue de livrer des armes au
régime de Bashar al-Assad alors que l’opposition n’en reçoit que très
peu et est aujourd’hui massacrée ?", s’était-il interrogé. "Comment
peut-on admettre qu’il y ait maintenant des preuves qu’il y a eu des
armes chimiques sans qu’il y ait une condamnation unanime de la
communauté internationale et du G8 ?".
Le chef de l’Etat français a précisé s’être rendu en Irlande du Nord
avec pour ambition de "faire comprendre" à Vladimir Poutine que "dans
l’intérêt de la région, de la paix du monde, il doit y avoir cette
conférence (de paix) de Genève pour trouver une issue politique" au
conflit.
Washington et Moscou tentent de mettre sur pied Genève-2 afin d’engager
des négociations entre les belligérants syriens, mais son organisation
reste encore hypothétique compte tenu de désaccords, en particulier sur
la présence des Iraniens à la table des négociations.
"Le plus tôt serait le mieux", a insisté M. Hollande, alors que la
conférence Genève-2, initialement prévue pour juin, se déroulera au
mieux en juillet.
Tout juste, MM. Poutine et Hollande se sont-ils entendus au cours d’un
entretien qualifié de "cordial, sérieux et franc" par la partie
française, sur "la nécessaire mobilisation pour faire aboutir le
processus de Genève, pour une transition politique en Syrie et la fin
des violences".
Mais les positions des deux pays sont connues et semblent
irréconciliables. Moscou met en doute les "preuves" de l’utilisation
d’armes chimique par le régime de Damas évoquées par les Occidentaux et
s’oppose fermement au départ du président syrien Bashar al-Assad.
Quant à la participation de Téhéran à Genève-2, que la Russie souhaite
et que plusieurs pays occidentaux refusent, elle dépend désormais de
l’attitude du président iranien nouvellement élu Hassan Rohani,
considéré comme un religieux modéré, relève-t-on de source française.
M. Hollande devrait avoir l’occasion d’échanger avec son homologue
américain Barack Obama ses impressions sur les positions de M. Poutine
au cours d’une rencontre bilatérale envisagée pour mardi après-midi,
juste après la clôture officielle du G8.
(17-06-2013)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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