jeudi 6 décembre 2012

Israël : Merkel et Netanyahu réunis à Berlin dans un climat tendu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et la chancelière allemande Angela Merkel étaient réunis, jeudi à Berlin, dans un climat tendu en raison des projets d’élargissement de colonies juives dans les territoires palestiniens.
L’Allemagne, considéré comme l’un des plus proches alliés de l’Etat hébreu en Europe, a critiqué récemment ces constructions controversées, décidées par M. Netanyahu.
Le ministre allemand du Développement, Dirk Niebel, a appelé Israël et les Palestiniens à la raison jeudi matin, dans un entretien à la télévision publique allemande ARD.
Il a renvoyé les deux parties dos à dos, en estimant qu’aucune n’aurait du entreprendre des "démarches unilatérales". Il a évoqué d’une part la demande "à un moment inopportun" de la Palestine d’un statut d’observateur à l’ONU —où l’Allemagne s’est abstenue— et d’autre part, les projets d’élargissement de colonies juives dans les territoires palestiniens.
Mme Merkel et M. Netanyahu, qui dont dîné ensemble mercredi soir, se sont retrouvés jeudi matin avec plusieurs ministres à la chancellerie pour les quatrièmes consultations israélo-allemandes.
Au cours de ces discussions réunissant des ministres des deux gouvernements devaient être notamment évoquées les nouvelles implantations israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie. Manifestant récemment son inquiétude, le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, avait qualifié ces projets de "mauvais signal".
Mercredi après-midi, l’Union européenne avait annoncé sa décision de convoquer l’ambassadeur d’Israël pour lui exprimer ses "préoccupations" à ce sujet.
Dans l’entretien jeudi matin à l’ARD, M. Niebel a insisté sur le rôle particulièrement important de l’Allemagne dans le conflit actuel entre Israël et les Palestiniens. "Je crois que nous sommes écoutés car nous sommes vus par les deux parties comme un partenaire équitable", a-t-il dit.
Samedi dernier, Mme Merkel avait souligné l’attachement de l’Allemagne —pays à l’origine de l’Holocauste— à la sécurité d’Israël, insistant sur le fait qu’elle "soutiendrait toujours" l’Etat hébreu.
Avant de se rendre à Berlin, M. Netanyahu était allé à Prague, où il avait remercié les dirigeants de la République tchèque, seul pays de l’UE à avoir voté contre l’octroi à la Palestine du statut d’Etat observateur à l’ONU.
"Au nom du peuple d’Israël, je veux exprimer mon profond remerciement pour la position claire (de la République tchèque) lors du vote à l’ONU", avait-il dit.
En revanche, M. Netanyahu avait manifesté son amertume quant à l’abstention allemande, dans une interview accordée au journal Die Welt paru jeudi.
"Je manquerais de franchise si je ne disais pas que j’ai été déçu par le choix de vote allemand aux Nations unies, comme beaucoup en Israël", avait-il dit.
"Je pense que la chancelière (Angela) Merkel a considéré que ce choix servirait d’une manière ou d’une autre la paix, mais en fait, c’est le contraire qui s’est passé", avait-il estimé.
Cette résolution n’a fait qu’"encourager les Palestiniens à durcir leur position et à ne pas s’engager dans des négociations".
Plusieurs ministres israéliens, notamment celui de la Défense Ehud Barak et celui des Finances Youval Steinitz, ont fait le déplacement à Berlin, mais celui des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a annulé la visite, notamment parce qu’il "se sentait mal". Ces quatrièmes consultations sont accompagnées d’un très important dispositif de sécurité.
M. Netanyahu assistera également à une cérémonie de commémoration dans la gare de Berlin-Grunewald, à partir de laquelle furent déportés des dizaines de milliers de Juifs pendant la deuxième guerre mondiale.

(06 Décembre 2012 - Assawra)

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