mercredi 26 décembre 2012

Egypte : Démission du ministre des Communications égyptien

Le ministre égyptien des Communications, Hany Mahmoud, a démissionné, a rapporté l’agence officielle Mena mardi soir. "Je n’ai pas pu m’adapter à la culture du travail gouvernemental, surtout dans le cadre de la situation actuelle du pays. C’est pourquoi j’ai présenté ma démission il y a plus d’un mois, et je continuerai à travailler jusqu’à ce qu’un nouveau ministre soit choisi", a-t-il dit, selon l’agence, qui cite le compte Twitter du responsable. "Je ne regrette pas d’avoir accepté le ministère. [...] J’ai accepté le poste pour l’Égypte et je le quitte pour l’Égypte", a-t-il ajouté.
Hany Mahmoud n’a pas donné plus de précisions sur les raisons de sa décision, mais la date de sa démission semble coïncider avec l’annonce, le 22 novembre, d’un décret par lequel le président Mohamed Morsi s’est accordé des pouvoirs exceptionnels.
Le président a depuis retiré son décret, mais la profonde crise politique qui en a découlé divise toujours le pays. Cette démission intervient après celle, samedi, du vice-président Mahmoud Mekki, en même temps que les Égyptiens votaient sur un projet de Constitution controversé. Le projet de loi fondamentale, défendu par les islamistes au pouvoir et dénoncé par l’opposition, a été adopté par 63,8 % des votants, a annoncé mardi soir la commission électorale.

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Les Etats-Unis appellent Morsi à "mettre fin aux divisions"
Les Etats-Unis ont appelé mardi le président égyptien Mohamed Morsi à mettre "fin aux divisions" et à "élargir le soutien au processus politique" après l’adoption de la Constitution controversée défendue par les islamistes.
"Le président Morsi, en tant que président démocratiquement élu d’Egypte, a la responsabilité d’agir d’une façon qui reconnaisse le besoin urgent de mettre fin aux divisions, de bâtir la confiance et d’élargir le soutien au processus politique", a déclaré le porte-parole du département d’Etat Patrick Ventrell dans un communiqué.
Avec un taux de participation de 32,9%, le projet de loi fondamentale a été approuvé par 63,8% des près de 52 millions d’électeurs inscrits, a annoncé mardi à la presse le président de la commission électorale Samir Aboul Maati.
Les Etats-Unis "ont toujours soutenu le principe selon lequel la démocratie nécessite bien plus que la simple règle de la majorité. Elle nécessite de protéger le droit de bâtir des institutions qui la rende concrête et pérenne", observe le département d’Etat, rappellant que "de nombreux Egyptiens ont exprimé leur profonde inquiétude face au contenu de la Constitution".
"Nous espérons que les Egyptiens déçus engageront un dialogue approfondi et que chaque camp refusera la violence", ajoute le porte-parole.
"L’avenir de l’Egypte dépend, non pas de la capacité d’un camp de l’emporter sur l’autre, mais de l’engagement de tous dans un processus ouvert pour discuter des différends, qu’ils portent sur la constitution ou sur les lois qui en découlent", ajoute Washington.
Le référendum s’est déroulé sous haute tension les 15 et 22 décembre, après des semaines d’une grave crise politique et de manifestations rivales qui ont parfois dégénéré en violences meurtrières.
Pour le camp présidentiel, l’adoption d’une nouvelle constitution permettra de doter le pays d’un cadre institutionnel stable après la période de transition tumultueuse qui a suivi la chute de Hosni Moubarak le 11 février 2011.
L’opposition affirme que le texte, rédigé par une commission dominée par les islamistes, porte atteinte à certaines libertés fondamentales, ne représente pas la diversité de l’Egypte et ouvre la voie à une islamisation plus poussée de la législation.

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