lundi 17 décembre 2012

Syrie : "Ni le régime, ni les rebelles en mesure de l’emporter" (Vice-président syrien)

Le vice-président syrien Faruk al-Chareh a affirmé au quotidien libanais al-Akhbar qu’aucun des belligérants ne pouvait l’emporter, appelant à un "règlement historique" après 21 mois de violences en Syrie, selon les extraits d’un entretien qui sera publié lundi.
"Aucune rébellion ne peut mettre un terme à la bataille militairement. Tout comme (les opérations) des forces de sécurité et des unités de l’armée ne mettront pas un terme à la bataille" non plus, a affirmé Chareh, interviewé à Damas il y a deux jours selon le quotidien.
"Certes, il est du devoir de l’Etat de protéger ses citoyens, mais il y a une différence (entre cela et) la poursuite d’une solution sécuritaire à la crise, il ne faut pas confondre les deux", a-t-il insisté.
Chareh, proposé en octobre par Ankara, fervent soutien des rebelles, pour remplacer Bashar al-Assad à la tête d’un gouvernement de transition en Syrie, a appelé de ses voeux un accord "historique" entre les parties.
"La solution doit être syrienne mais passer par un règlement historique incluant les principaux pays de la région et les Etats membres du Conseil de sécurité", a-t-il précisé.
"Ce règlement doit garantir en premier lieu l’arrêt de toutes les formes de violence et la formation d’un gouvernement d’union nationale avec de larges pouvoirs", a-t-il poursuivi, estimant que "chaque jour qui passe éloigne un peu plus la solution, militairement et politiquement".
"Nous devons défendre l’existence de la Syrie et pas mener une bataille pour un homme ou pour un régime", a-t-il encore déclaré.
"Les forces de l’opposition, armées, civiles ou affiliées à l’étranger, ne peuvent se dire unique représentant légitime du peuple syrien", a jugé Chareh.
De même que "le pouvoir actuel, avec son armée qui a son idéologie, ainsi que ses partis politiques, Baas en tête, ne peut créer seul le changement sans la participation de nouveaux (venus)", a-t-il poursuivi.
Selon Al-Akhbar, Chareh, vice-président depuis 2006 et personnalité sunnite la plus en vue au sein du pouvoir alaouite (branche du chiisme) contesté, n’a pas fait de déclarations publiques depuis juillet 2011.
Des informations faisant état de sa défection en août avaient été démenties par le régime, mais selon des personnalités de l’opposition, il serait en résidence surveillée.
Agé de 73 ans, celui qui fut pendant 22 ans chef de la diplomatie syrienne avant de devenir vice-président, a proposé dès le début en mars 2011 de la crise de servir de médiateur, déchiré entre sa loyauté envers le régime et son attachement à sa région natale Deraa (sud), berceau de la contestation.
Cherchant toujours à mettre fin à l’effusion du sang, il a, au nom du régime, organisé une réunion en juillet 2011 sur le dialogue national, mais celle-ci a fait long feu et la répression a repris.
Sa réticence à soutenir la guerre totale contre les contestataires a poussé la Ligue arabe à le qualifier "d’homme de consensus" et à proposer en janvier 2012 qu’il dirige la période de transition en Syrie vers un Etat démocratique, à la place du chef de l’Etat.

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