La Tunisie a annoncé vendredi un don de 20 millions de dollars du Qatar
pour l’indemnisation des familles des "martyrs" et des blessés de la
révolution de 2011, alors que l’adoption d’une loi à ce sujet a suscité
des remous dans l’ouest du pays. La subvention qatarie, destinée à
alimenter le "Fonds pour les blessés et martyrs de la révolution", a été
annoncée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali, cité vendredi par
la presse tunisienne.
L’annonce intervient alors que l’Assemblée nationale constituante (ANC) a
adopté jeudi dans sa globalité un projet de loi relatif aux
indemnisations des blessés et des familles des "martyrs", deux ans après
le déclenchement du soulèvement populaire qui a chassé en janvier 2011
l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Le texte, qui doit encore
faire l’objet d’une adoption article par article, fixe la période de
comptabilisation des réparations du 17 décembre 2010 au 28 février 2011
et abaisse à 6 % le taux d’incapacité minimum donnant droit à un
dédommagement.
La loi votée à 107 voix pour, parmi les 217 députés de l’ANC, exclut
l’octroi de réparations aux victimes de la révolte du bassin minier de
Gafsa (sud-ouest) de 2008, durant laquelle quatre manifestants avaient
été tués lors de la répression du mouvement, sous le règne de Ben Ali.
Des habitants de la localité minière de Redeyef ont manifesté jeudi soir
contre un "déni de droits" par le gouvernement dirigé par le parti
islamiste Ennahda et décidé d’organiser une grève le 3 janvier.
Le traitement réservé aux "martyrs" et blessés de la révolution de 2011 a
souvent provoqué des manifestations, parfois violentes, aucune liste
complète et définitive des victimes n’ayant pu être établie. L’État a
versé 20 000 dinars (10 000 euros environ) à chaque famille des
personnes tuées et 3 000 dinars (1 500 euros environ) aux blessés. Le
gouvernement et des associations de défense des "martyrs" ont cependant
dénoncé l’existence de "faux blessés" ayant touché indûment des
indemnisations.
Les familles manifestent régulièrement contre la lenteur des procès pour
le jugement des responsables de la répression du soulèvement dans
plusieurs régions du pays. Réfugié en Arabie saoudite depuis sa fuite le
14 janvier 2011, le président déchu Ben Ali a été condamné deux fois
par contumace à la prison à perpétuité en 2012 pour son rôle dans la
répression à Thala et Kasserine, deux villes du centre du pays
emblématiques de la révolution, et pour complicité de meurtre de
manifestants.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire