vendredi 28 décembre 2012

Égypte : les leaders de l’opposition laïque visés par une enquête

Le procureur général égyptien, Talaat Abdallah, a demandé jeudi qu’une enquête soit ouverte à l’encontre des trois principaux chefs de l’opposition laïque. Ils sont accusés d’avoir incité au renversement du président islamiste Mohamed Morsi, a-t-on appris de source judiciaire. Sont visés le Prix Nobel de la paix et ancien chef de l’agence nucléaire de l’ONU, Mohamed El Baradei, l’ancien patron de la Ligue arabe, Amr Moussa, et le leader de la gauche nationaliste, Hamdeen Sabbahi. Moussa et Sabbahi ont été candidats à la présidentielle de juin contre Mohamed Morsi.
Le procureur général, nommé par Morsi il y a quelques semaines, a demandé au ministre de la Justice, Ahmed Mekki, de nommer un juge d’instruction pour enquêter sur des accusations d’"incitation au renversement du régime" portées contre les trois opposants par un membre du Syndicat des avocats, Me Hamed al-Sayyed. Ce type d’enquête peut, si les accusations sont jugées fondées, mener à des inculpations et à un procès.
MM. El Baradei, Moussa et Sabbahi sont à la tête du Front national du salut (FSN), principale coalition de l’opposition, qui a mené un combat farouche contre le projet de Constitution soutenu par les islamistes, qui vient d’être approuvé par référendum. Le FSN estime que ce référendum a été entaché de graves fraudes et d’irrégularités, et a promis de poursuivre son combat pour faire invalider la nouvelle loi fondamentale, accusée de favoriser l’islamisation de la législation et d’offrir peu de garanties pour certaines libertés. Le FSN appelle en outre à des manifestations contre Mohamed Morsi le 25 janvier prochain, pour le deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire qui poussa l’ancien président Hosni Moubarak à la démission.
L’adoption de la Constitution - par 63,8 % des votants mais avec une participation de seulement 32,9 % - doit être suivie dans un délai de deux mois par des élections législatives, pour lesquelles l’opposition réfléchit à un front commun. Les semaines précédant le référendum, qui s’est tenu les 15 et 22 décembre, ont été marquées par de nombreuses manifestations des deux camps et des affrontements parfois violents entre militants, dans lesquels huit personnes ont trouvé la mort.

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