mercredi 21 novembre 2012

Israël/Palestine : Pas d’accord de trêve aujourd'hui, en raison du refus d’Israël de lever le blocus de Gaza

Un accord de cessez-le-feu a été conclu mercredi entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza après huit jours de bombardements et de tirs de roquettes qui ont fait plus de 140 morts côté palestinien et cinq côté israélien. Avec à ses côtés la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Amr, a annoncé au Caire que la trêve entrerait en vigueur ce mercredi à 20 heures (heure de Paris). "Les efforts menés ont abouti à un accord de cessez-le-feu afin de rétablir le calme et de mettre fin à l’effusion de sang", a dit Mohamed Amr. De source égyptienne, on précise que l’accord prévoit la fin des "assassinats" ciblés et des "incursions" israéliennes dans la bande de Gaza. La liberté de mouvement des Palestiniens devrait également être facilitée.
Hillary Clinton, pour sa part, a remercié le président Mohamed Morsi pour ses efforts de médiation. Elle a ajouté que le nouveau gouvernement égyptien avait fait preuve dans cette crise de responsabilité et d’esprit de décision. Les services du Premier ministre israélien ont fait savoir que Benyamin Netanyahou, lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Hosni Moubarak, avait dit sa volonté de laisser une chance à ce cessez-le-feu, tout en n’excluant pas de nouvelles actions si la trêve n’était pas respectée. Tsahal avait lancé le 14 novembre son opération "Pilier de défense" en affirmant vouloir mettre fin aux tirs de roquettes sur son territoire. Au premier jour des raids, le chef de la branche armée du Hamas avait été tué par une "frappe ciblée".
De source israélienne, on précise que si l’État hébreu a bien accepté une trêve, il ne lèvera cependant pas le blocus de la bande de Gaza. Mercredi matin, sept heures environ avant l’annonce de la trêve, une bombe avait explosé dans un bus à Tel-Aviv, faisant quinze blessés.
Avant de se rendre au Caire, Hillary Clinton avait rencontré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem puis le président de l’Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, et de nouveau Netanyahou. Alors que se poursuivaient les contacts diplomatiques, les forces israéliennes ont continué dans la journée leurs raids sur la bande de Gaza, menant une centaine de frappes qui ont fait selon les secours palestiniens dix morts, dont un petit garçon de deux ans. De leur côté, les militants de Gaza ont tiré mercredi une trentaine de roquettes sur Israël, sans faire de victimes. Le système antiaérien "Dôme de fer" a intercepté 14 de ces roquettes, a dit la police israélienne. Depuis le début de l’opération "Pilier de défense", Tsahal a mené plus de 1 500 attaques contre la bande de Gaza, faisant 146 morts, en majorité des civils, parmi lesquels 36 enfants. Les islamistes de Gaza ont tiré près de 1 400 roquettes en direction de l’État hébreu, tuant cinq Israéliens, quatre civils et un militaire.
L’attentat à la bombe à Tel-Aviv s’est produit à bord d’un bus qui circulait dans une rue longeant des bâtiments du ministère de la Défense. À l’annonce de cet attentat, des tirs de joie ont éclaté à Gaza et des pâtisseries ont été distribuées à l’hôpital Al Chifa où affluent depuis une semaine les victimes des raids israéliens. Le porte-parole du Hamas, Abu Zuhri, a salué l’attentat à la bombe sans pour autant revendiquer l’attaque. "Le Hamas bénit l’attaque à Tel-Aviv et y voit une réponse naturelle aux massacres israéliens (...) à Gaza", a-t-il dit. Signe d’un risque de contagion du conflit en Cisjordanie, des affrontements avaient opposé dans la journée de jeunes manifestants palestiniens, certains brandissant des drapeaux du Hamas, à des soldats israéliens près de Ramallah, de Naplouse et d’Hébron. Deux Palestiniens avaient été blessés par balle aux jambes.

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