Bombardements israéliens contre la bande de Gaza et tirs de roquette
palestiniens se sont poursuivis mercredi sur fond d’efforts
diplomatiques pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu après une semaine
de violences.
Au huitième jour de ce nouveau cycle de violences, dix personnes ont été
blessées dans une explosion à bord d’un bus circulant dans le centre de
Tel Aviv, rapportent le gouvernement et les services de secours
israéliens.
Le bus circulait dans une rue longeant les bâtiments abritant les
services de défense israéliens. "Il s’agit d’une attaque terroriste. La
plupart des blessés souffrent de blessures légères", a déclaré Ofir
Gendelman, porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin
Netanyahu.
A l’issue de discussions mercredi à Ramallah, en Cisjordanie, avec le
président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la secrétaire
américaine d’Etat, Hillary Clinton, s’est de nouveau entretenue avec
Benjamin Netanyahu avant de se rendre au Caire, en pointe des manoeuvres
diplomatiques en cours pour rétablir le calme.
Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth croit savoir qu’un accord se
profile entre les parties. L’Egypte, dit le journal, annoncerait un
cessez-le-feu de 72 heures suivi de nouvelles discussions visant à un
accord à long terme.
Aux termes du projet, Israël cesserait ses frappes, mettrait un terme
aux attaques ciblées contre des hauts responsables des groupes
palestiniens armés et s’engagerait à étudier les moyens de lever son
blocus de la bande de Gaza.
Le Hamas s’engagerait parallèlement à cesser ses tirs de roquettes
contre le territoire israélien et faire en sorte que les autres factions
palestiniennes armées en fassent de même.
Mais de source politique israélienne, on rapporte que les négociateurs
se heurtent à des divergences tournant autour de la volonté du Hamas
d’obtenir la levée du blocus de Gaza.
Ezzat al Richq, un des responsables du Hamas, a déclaré que le principal
obstacle résidait dans "le calendrier temporaire d’un cessez-le-feu que
les Israéliens veulent que nous acceptions".
A en croire le quotidien Al Hayat, basé à Londres, qui cite des sources
au sein du Hamas et du Djihad islamique, Israël demanderait, avant toute
discussion sur les demandes palestiniennes, une période de 90 jours
afin d’évaluer les "bonnes intentions" du camp palestinien. Les groupes
palestiniens auraient rejeté ce point.
Une trêve de court terme, a souligné Richq, "ne ferait que gagner du
temps" pour les autorités israéliennes avant les élections législatives
de janvier. "Et nous n’aurions pas avancé sur la voie d’une trêve à long
terme", a-t-il ajouté.
Le Hamas, ajoute-t-on auprès du mouvement palestinien, réclame également
le contrôle du point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte,
et des garanties israéliennes sur l’arrêt des "assassinats ciblés" de
dirigeants palestiniens.
Selon une source palestinienne au fait de la médiation menée par
l’Egypte, des responsables du renseignement égyptien auront de nouvelles
discussions mercredi avec des représentants du Hamas et du Djihad
islamique.
"Il pourrait y avoir une réponse d’Israël que les médiateurs égyptiens
veulent présenter aux dirigeants du Hamas et du Djihad islamique.
Espérons que ce sera une chose que les factions palestiniennes peuvent
accepter", a ajouté cette source.
A l’issue de ses discussions avec Mahmud Abbas, Hillary Clinton a
souligné que "l’administration américaine exerçait tous les efforts
possibles pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat", a rapporté le
principal négociateur de l’Autorité palestinienne, Saeb Erekat.
La veille à Jérusalem, la secrétaire américaine d’Etat, qui a interrompu
une tournée en Asie pour rejoindre Israël mardi, avait assuré Benjamin
Netanyahu de l’engagement "inébranlable" des Etats-Unis pour la sécurité
d’Israël.
Benjamin Netanyahu, donné favori pour les élections législatives de
janvier, a déclaré à Hillary Clinton qu’il souhaitait une "solution de
long terme" au sujet de la bande de Gaza. En cas d’échec, Israël
n’hésitera pas à intensifier sa campagne militaire contre les activistes
palestiniens si nécessaire, a-t-il toutefois prévenu.
Sur le terrain, Israël a intensifié ses bombardements sur l’enclave
palestinienne dans le cadre de son opération "Pilier de défense" lancée
le 14 novembre, officiellement pour mettre un terme aux tirs de
roquettes palestiniens sur son territoire.
Tsahal dit avoir bombardé une centaine de cibles dans la nuit de mardi à
mercredi dans la bande de Gaza, dont des tunnels reliant l’enclave
palestinienne et l’Egypte, ainsi que le ministère de la Sécurité
intérieure, utilisé par le Hamas comme centre des opérations.
Un bâtiment abritant le bureau de l’Agence France-Presse a été bombardé,
sans faire de blessé. L’armée israélienne a confirmé le bombardement,
expliquant que l’immeuble accueillait un centre de renseignements
militaires du Hamas.
Les tirs de roquette palestiniens ont repris mercredi à l’aube, sans
faire de blessé, selon l’armée israélienne. Plus de 150 roquettes ont
été tirées de Gaza dans la soirée de mardi, a-t-on appris auprès de la
police israélienne.
Sept jours d’hostilités ont coûté la vie à 138 Palestiniens, dont 34
enfants, et cinq Israéliens, dont trois civils. Un calme précaire
prévalait auparavant depuis la fin de l’agression "Plomb durci" de
décembre 2008-janvier 2009, qui s’était soldée par la mort de 1.400
Palestiniens et de 13 Israéliens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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