Israël n’annulera aucun accord conclu avec les Palestiniens en
rétorsion au vote prévu jeudi à New York qui doit accorder à la
Palestine le statut d’État observateur non membre de l’ONU, a affirmé le
gouvernement israélien.
"Nous n’avons aucune intention d’annuler le moindre accord conclu
notamment dans le domaine économique. Tout ce que nous ferons après ce
vote, c’est d’appliquer ces accords à la lettre", a déclaré à l’AFP
Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Yigal
Palmor a par ailleurs réaffirmé qu’en saisissant ainsi l’Assemblée
générale de l’ONU, les Palestiniens se livrent "à une violation
flagrante des engagements qu’ils ont pris de régler le conflit avec
Israël par des négociations et non par des mesures unilatérales".
Un autre responsable gouvernemental israélien, qui a requis l’anonymat, a
précisé qu’Israël devrait renoncer à geler le transfert des fonds à
l’Autorité palestinienne des droits de douane et de TVA prélevés sur les
produits destinés aux Palestiniens qui transitent par les ports et
aéroports israéliens. Cette mesure de rétorsion a déjà été utilisée à
plusieurs reprises par les dirigeants israéliens en représailles à des
démarches palestiniennes qu’ils réprouvaient.
"Mais nous pourrions conserver une partie de ces fonds afin de
rembourser les dettes accumulées par l’Autorité palestinienne, ce que
nous ne faisions pas jusqu’à présent", a ajouté ce responsable. "Les
arriérés dus à la Compagnie israélienne d’électricité s’élèvent ainsi à
plus de 700 millions de shekels (140 millions d’euros). Israël pourrait
également réduire l’approvisionnement en eau, car ce que nous livrons
aux Palestiniens est bien supérieur à ce que prévoient les accords",
a-t-il averti.
Parmi les autres mesures de rétorsion envisagées figurent une possible
réduction du nombre de permis de travail pour les Palestiniens employés
en Israël ou dans les colonies juives de Cisjordanie ainsi qu’une remise
en cause des permis de circulation pour les VIP palestiniens en
Cisjordanie, a ajouté le responsable israélien. En revanche, il n’est
pas question d’une annexion des blocs de colonies israéliennes en
Cisjordanie comme le préconisent des députés d’extrême droite, a-t-il
conclu.
Le président palestinien Mahmud Abbas doit soumettre au vote de
l’Assemblée générale de l’ONU, à partir de 20 heures GMT (21 heures à
Paris), un projet de résolution octroyant à la Palestine, actuellement
entité observatrice, le statut d’État observateur non membre. Ce texte
est assuré de recueillir la majorité simple requise pour son adoption
par les 193 pays membres.
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Palestine : le nouveau statut ne changera rien sur le terrain, affirme Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé jeudi que le
vote de l’ONU qui doit accorder un statut d’Etat observateur non membre à
la Palestine "ne changera rien sur terrain" et jugé que les
Palestiniens n’obtiendraient pas un Etat de cette manière.
"La décision de l’ONU ne changera rien sur le terrain. Elle ne fera pas
avancer la création d’un Etat palestinien. Au contraire, elle va
l’éloigner", a assuré Netanyahu à Jérusalem quelques heures avant le
vote de l’Assemblée générale de l’ONU qui doit octroyer à la Palestine,
actuellement "entité" observatrice, le statut "d’Etat observateur non
membre".
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Berlin s’abstiendra sur le statut d’Etat observateur
L’Allemagne s’abstiendra lors du vote visant à donner un statut d’Etat
observateur à l’Onu pour la Palestine, a annoncé jeudi le ministre
allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle dans un communiqué.
"L’Allemagne partage l’objectif d’un Etat palestinien (mais) selon nous,
on peut douter du fait que l’étape visée aujourd’hui par les
Palestiniens serve le processus de paix", a expliqué le ministre.
"Cette décision n’apas été prise à la légère", a assuré le ministre,
mais le gouvernement allemand "craint que (ce vote) mène au contraire à
un durcissement" du conflit entre Israël et l’Autorité palestinienne.
Pour autant Berlin "salue sur la résolution proposée prône explicitement
une solution à deux Etats et reconnaisse par la même le droit à
l’existence d’Israël".
Le président palestinien Mahmud Abbas soumettra au vote de l’Assemblée
générale de l’ONU, à partir de 20H00 GMT un projet de résolution
octroyant à la Palestine, actuellement "entité" observatrice, le statut
"d’Etat observateur non membre".
La résolution "exprime l’espoir que le Conseil de sécurité considérera
de manière favorable" sa candidature comme membre à part entière,
déposée en septembre 2011 par M. Abbas mais torpillée au Conseil par une
menace de veto américain.
Ce texte est assuré de recueillir la majorité simple requise pour son
adoption parmi les 193 pays membres. L’enjeu est davantage dans
l’ampleur de la victoire palestinienne et dans les conséquences sur le
terrain et au sein de l’ONU.
Les Européens se présenteront en ordre dispersé à ce vote : la France,
membre permanent du Conseil de sécurité, a indiqué qu’elle votera en
faveur de l’octroi d’un nouveau statut rehaussé de la Palestine à l’ONU.
La Grande-Bretagne, autre pays européen membre permanent du Conseil de
sécurité, a dit qu’elle s’abstiendrait lors du vote à moins que ses
conditions ne soient remplies, notamment le retour immédiat des
Palestiniens à la table des négociations.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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