Israël a provisoirement repoussé l’option d’une offensive terrestre
contre la bande de Gaza au moment où la diplomatie internationale prend
le pas pour empêcher une escalade de plus en plus meurtrière dans une
région au bord de l’explosion.
"Une décision a été prise de suspendre provisoirement tout projet
d’offensive terrestre pour donner des chances à un succès des efforts
diplomatiques", a déclaré à l’AFP un haut responsable gouvernemental, au
septième jour de l’opération "Pilier de défense" contre les groupes
palestiniens armés de Gaza. "Ils ont discuté à la fois de l’état des
(efforts) diplomatiques et de l’opération militaire", a dit ce
responsable, qui a requis l’anonymat, à la suite d’une réunion dans la
nuit de lundi à mardi du forum des neufs principaux ministres du
gouvernement Netanyahou.
Selon les médias israéliens, Israël souhaite qu’une trêve de 24 à 48
heures soit observée afin que les parties puissent élaborer un
cessez-le-feu durable. Un éditorialiste du quotidien Haaretz, Ari
Shavit, exhortait mardi les dirigeants israéliens à "sortir de là tant
qu’(ils le peuvent) encore". "Israël doit maintenant décider laquelle de
deux mauvaises options est la meilleure : un cessez-le-feu difficile ou
une sale guerre terrestre. Il n’y aura pas de victoire claire dans la
bande de Gaza", écrit-il en reconnaissant qu’il ne sera "pas facile de
vendre à l’opinion israélienne un cessez-le-feu qui comporte des
résultats significatifs pour le Hamas", au pouvoir à Gaza. "Mais
amplifier l’opération Pilier de défense comporte un important risque
politique, régional et moral", souligne-t-il.
Depuis le début de l’offensive israélienne, mercredi, 114 Palestiniens
ont été tués à Gaza et 920 blessés, selon des sources médicales. Trois
Israéliens ont péri. Au Caire, le secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, a appelé toutes les parties en conflit à Gaza à "cesser le feu
immédiatement". "Toutes les parties doivent cesser le feu immédiatement.
Toute nouvelle escalade mettrait toute la région en péril", a-t-il
indiqué au cours d’une conférence de presse au côté du chef de la Ligue
arabe Nabil al-Arabi.
Tout en reconnaissant qu’Israël a "des préoccupations légitimes en
matière de sécurité", il a prévenu que le lancement d’une opération
terrestre contre l’enclave palestinienne constituerait une "dangereuse
escalade". Nabil al-Arabi doit se rendre mardi à la tête d’une
délégation ministérielle à Gaza. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet
Davutoglu, fera partie de cette délégation, ainsi que le ministre
palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki.
Après six jours de crise aiguë, la secrétaire d’État américaine Hillary
Clinton a été dépêchée dans la région. Elle doit quitter Phnom Penh
mardi pour se rendre en Israël, en Égypte et à Ramallah, le siège de
l’Autorité palestinienne, selon un responsable américain. Hillary
Clinton rencontrera notamment le Premier ministre israélien Benyamin
Netanyahou et le président palestinien Mahmud Abbas. L’ambassadrice
américaine auprès de l’ONU, Susan Rice, a annoncé lundi soir que les
États-Unis ne donneraient pas leur aval à un texte du Conseil de
sécurité des Nations unies qui sape, selon eux, les efforts entrepris
pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.
Depuis le début des bombardements sur Gaza, Washington a assuré son
allié israélien d’un soutien sans faille. Le président Obama a estimé
que les tirs de roquettes en direction d’Israël avaient "précipité" la
crise et a réaffirmé que les États-Unis soutiennent "complètement le
droit d’Israël de se défendre". À Gaza, cinq Palestiniens ont été tués
mardi matin dans des frappes aériennes, selon les services d’urgences du
territoire. Sept autres avaient été blessés dans la nuit dans des raids
israéliens.
Un des bombardements a gravement endommagé la Banque nationale islamique
dans la ville de Gaza, mise en place par le gouvernement du Hamas,
selon les mêmes sources. Au moins deux missiles tirés par des avions
F-16 ont touché l’établissement, où les fonctionnaires de l’exécutif du
Hamas à Gaza perçoivent leur salaire, selon des témoins. Par ailleurs,
une série de raids ont visé des maisons de chefs militaires du Hamas et
des zones inhabitées, sans faire de blessé, selon les services
d’urgences. L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "visé
près de 100 sites terroristes, dont des lanceurs de roquettes
souterrains, des tunnels et des installations de stockage de munitions".
Depuis lundi minuit, 22 roquettes de Gaza ont atterri en Israël et 18
ont été interceptées par les batteries anti-missiles Iron Dome.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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