lundi 26 novembre 2012

Israël : le ministre de la Défense Ehud Barak quitte la vie politique

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, fidèle allié de Benjamin Netanyahu, a créé la surprise lundi en annonçant son retrait de la vie politique à moins de deux mois des élections législatives.
"J’annonce ma décision de quitter la vie politique et de ne pas me présenter aux élections" anticipées du 22 janvier, a déclaré Barak lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, expliquant vouloir se "consacrer à sa famille".
"J’achèverai mes fonctions de ministre de la Défense avec la formation du prochain gouvernement dans trois mois", a précisé Barak, âgé de 70 ans et considéré comme le numéro deux du gouvernement.
"La politique n’est qu’un des moyens d’apporter sa contribution à l’Etat", a-t-il ajouté.
Il s’est toutefois refusé à dire s’il accepterait ou non d’être nommé "à titre personnel" par le Premier ministre Netanyahu dans le prochain gouvernement. Ce dernier, favori dans les sondages, peut désigner une personnalité non membre du Parlement à la tête d’un ministère.
Le bureau de M. Netanyahu a affirmé dans un message sur Twitter son "respect pour la décision d’Ehud Barak", l’a remercié "pour sa coopération au gouvernement" et exprimé son "appréciation pour sa contribution à la sécurité de l’Etat".
La décision de Barak est intervenue cinq jours après la fin de l’opération israélienne "Pilier de Défense" contre les groupes armés palestiniens de Gaza, dont Barak a tiré un bilan positif "pour le moment".
Selon les commentateurs, elle est liée à un rapport de forces qui lui est défavorable en vue des élections.
Après avoir quitté le parti travailliste en janvier 2011 pour conserver son poste de la Défense qu’il occupe depuis cinq ans dans le gouvernement Netanyahu, il a fondé le parti "Hatzmaout" (indépendance en hébreu) avec quatre autres députés travaillistes dissidents.
Mais cette formation a eu beaucoup de mal à décoller avant d’être créditée, selon un sondage publié vendredi, de 4 sièges (sur 120).
Ce score pouvait difficilement lui donner un poids politique suffisant pour espérer conserver la Défense que convoitent plusieurs caciques du Likoud, le parti de droite de Netanyahu, tel que l’actuel ministre des Affaires stratégiques Moshé Yaalon, un ancien chef d’état-major.
Selon les médias, Netanyahu avait refusé de s’engager formellement à maintenir Barak à la Défense. Le lobby des colons et les formations d’extrême droite ont mené campagne ces derniers mois pour obtenir sa tête, en l’accusant de "freiner" la colonisation en Cisjordanie occupée.
Son départ, si la majorité actuelle sortait renforcée des élections ainsi que le prédisent les sondages, pourrait renforcer les partisans d’une ligne dure aussi bien contre l’Autorité palestinienne de Mahmud Abbas que vis-à-vis de l’Iran, ennemi juré d’Israël.
Après avoir été partisan d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, Barak s’est dit contre une telle opération à laquelle s’opposent non seulement les Etats-Unis mais aussi le chef d’état-major israélien, Benny Gantz, et le dirigeant du Mossad (services de renseignements), Tamir Pardo.
Netanyahu, soutenu par le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, chef du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou qui va se présenter sur une liste commune avec le Likoud, n’a cessé d’agiter la menace d’une attaque anti-iranienne.
Lors de l’opération "Pilier de défense" (14 au 21 novembre), Ehud Barak s’est, selon les médias, opposé au lancement d’une grande offensive terrestre à Gaza. L’armée israélienne n’a finalement eu recours qu’à l’aviation qui a pilonné l’enclave palestinienne faisant au moins 166 morts.
En Israël, six personnes, dont deux soldats, sont décédées par les tirs de roquettes provenant de Gaza, selon l’armée.

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