samedi 17 novembre 2012

Israël/Palestine : "Israël fait un tapage international avec ses trois morts. En fait c’est Israël qui a violé le cessez-le-feu" (Erdogan)

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé samedi en Egypte pour une visite destinée à renforcer les liens entre les deux pays, qui se retrouve dominée par le conflit à Gaza pour laquelle Le Caire et Ankara critiquent vivement Israël.
M. Erdogan doit notamment rencontrer le président égyptien Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, historiquement proche du Hamas palestinien.
L’Egypte et la Turquie sont sous pression des Etats-Unis pour amener le Hamas à cesser de tirer des roquettes sur Israël, mais les deux pays ont de leur côté fermement condamné l’Etat hébreu pour ses attaques sur l’enclave palestinienne.
"Israël fait un tapage international avec ses trois morts (...) En fait c’est Israël qui a violé le cessez-le-feu", a déclaré M. Erdogan à Ankara avant de partir pour l’Egypte.
"C’est une tactique d’Israël que de pointer du doigt le Hamas et d’attaquer Gaza", a affirmé M. Erdogan qui a indiqué s’être entretenu vendredi soir du conflit à Gaza avec le président américain Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine.
Le président Morsi a quant à lui dénoncé vendredi l’offensive israélienne contre la bande de Gaza comme "une agression flagrante contre l’humanité", en promettant que son pays "ne laisserait pas Gaza seule".
La Turquie, autrefois proche alliée d’Israël, est en froid avec l’Etat hébreu depuis que des commandos israéliens ont tué neuf ressortissants turcs qui tentaient de briser le blocus de Gaza à bord d’un ferry turc chargé d’aide humanitaire en mai 2010.
Le Caire est lié depuis 1979 à l’Etat hébreu par un traité de paix, mais les relations entre les deux pays sont entrées dans une période d’incertitudes depuis l’élection pour la première fois d’un président islamiste en Egypte en juin dernier.

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L’Iran appelle le monde islamique à des représailles contre Israël
Le ministre iranien de la Défense Ahmad Vahidi a appelé samedi le monde islamique à des "actions de représailles" contre Israël pour mettre un terme aux "crimes du régime sioniste" à Gaza, a rapporté l’agence officielle Irna. "Les attaques sauvages contre la population innocente de Gaza sont l’exemple même de crimes de guerre", a affirmé le général Vahidi. "Seule l’unité, une action révolutionnaire et des représailles du monde islamique peuvent mettre un terme aux crimes du régime sioniste", a-t-il ajouté.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a appelé vendredi au téléphone le chef du Djihad islamique palestinien, Ramadan Abdallah, et le chef du bureau politique du Hamas à l’étranger, Khaled Mechaal, pour apporter le soutien de l’Iran "à la résistance palestinienne face aux agressions du régime sioniste". Il a également indiqué qu’il était "prêt à se rendre à Gaza". Ali Akbar Salehi a par ailleurs proposé l’envoi d’une aide humanitaire à la population de l’enclave palestinienne. Le Croissant rouge iranien a envoyé une lettre au Croissant rouge palestinien pour offrir l’envoi d’une aide médicale à Gaza.
Le Parlement iranien a de son côté envisagé l’envoi d’une délégation de parlementaires à Gaza, mais aucune date n’a été fixée. Téhéran avait demandé jeudi aux Nations unies et à l’Union européenne de faire cesser l’offensive "barbare" menée par Israël contre les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, qualifiant l’opération de "terrorisme organisé". L’Iran, qui soutient les mouvements islamistes palestiniens, ne reconnaît pas Israël et affirme régulièrement que l’État hébreu est voué à disparaître.

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La Russie et la Jordanie "très préoccupées"
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavov et son homologue jordanien, Nasser Judeh se sont dits samedi très préoccupés par l’escalade de la violence à Gaza, lors d’un entretien téléphonique, a indiqué le ministère des Affaires étrangères russe.
"La Russie et la Jordanie ont exprimé leur préoccupation quant à l’escalade de la violence, la poursuite des tirs de roquettes sur le territoire israélien, et les frappes disproportionnées d’Israël sur la bande de Gaza, de même que l’aggravation des problèmes humanitaires", a précisé le ministère russe.
Toujours selon la même source, Lavrov et Judeh ont "appelé les deux parties impliquées dans le conflit à faire preuve de retenue, et ont déclaré fermement qu’il fallait mettre fin immédiatement à la confrontation armée", lors de cette conversation à l’initiative de la Jordanie. La Russie a condamné jeudi les bombardements aériens sur la bande de Gaza, qui constituent une réaction "disproportionnée", et a appelé les militants palestiniens à mettre fin à leur tirs de roquettes sur l’État hébreu.

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